La chute de la maison OTAN (J-Ph Immarigeon)

Contributeur régulier de La Vigie, maître Immarigeon nous livre ici son analyse de la situation stratégique européenne. Merci à lui. LV

L’OTAN souffle ses soixante-quinze bougies et le débat a repris sur l’Europe de la défense ou plutôt la défense de l’Europe, provoqué tout autant par la perspective d’une défaite de l’Ukraine et les menaces à l’encontre de membres de l’Union Européenne que par l’éventualité d’une réélection de Donald Trump. Mais le désengagement américain est déjà entamé comme le montrent le renvoi de Victoria Nuland du State Department et les réticences du Congrès à déverser des dizaines de nouveaux milliards de dollars dans le bac à sable ukrainien. L’Amérique a pris conscience du piège dans lequel son Drang nach Osten l’avait placée. Mais pour une alternative, il faut se contenter de déclamations qui tournent le dos à l’essence du projet européen.

Le piège du discours de la guerre

Que dire en effet du retour de la guerre, dans les discours et analyses, comme seul horizon pensable ? L’inversion de la formule de Carl von Clausewitz, par un esthétisme mondain qui prétend que « la politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens » (Michel Foucault, Bernard-Henri Lévy), est d’autant moins pertinente que les Russes font de la politique lorsqu’ils nous font la guerre. Leur discours n’a pas varié depuis la rencontre entre les présidents russe et français au Kremlin le 7 février 2022, quinze jours avant l’invasion annoncée : il reste politique et les « menaces atomiques » de Poutine ne sont que la formulation de cette évidence que la montée aux extrêmes détruirait la civilisation et qu’il va bien falloir un jour rediscuter. « On pourrait en venir à la guerre générale, disait déjà Charles de Gaulle lors de la crise de Berlin en 1961 ; ce serait vraiment très bête ». Or nos diplomates refusent tout contact avec la Russie pour n’avoir pour perspective que sa défaite militaire. Ce positionnement totalement à contretemps laisse le champ libre aux Américains, pourtant les seuls à pouvoir donner aux Ukrainiens les moyens de tenir, mais qui n’en tentent pas moins d’éviter à tout prix la confrontation sur et pour le continent européen, avec toujours ce seul mot d’ordre : America First.

Je me souviens d’une intervention il y a quelques années, à l’Ecole Militaire, de deux représentants du State Department sur la réaction américaine en cas de cyber attaque contre l’Europe. Les protestations de solidarité s’étalèrent sur plus d’une heure trente et puis, dans la toute dernière phrase de la conclusion, ces quelques mots : de toute manière et in fine, c’est notre Président qui décidera en fonction des seuls intérêts américains et de nos impératifs de sécurité nationale.

Il faut prendre au pied de la lettre ce que dit tout responsable politique américain, surtout lorsqu’il sort son joker de sécurité nationale. Par exemple lorsque Donald Trump dit sur GB News le 19 mars dernier, à propos de la guerre en Europe : « Tout ça est plus important pour eux que pour nous. Nous, on a un grand océan qui nous sépare de certains problèmes ». Et il faut bien comprendre l’article 5 du Traité OTAN qui n’impose pas d’engagement militaire automatique [1]. La solidarité controuvée de cet article alambiqué couvre un large spectre laissé à l’appréciation de chaque Etat, qui s’étend du rappel d’ambassadeurs jusqu’à une réplique armée concertée ; mais rien n’y garantit que l’Amérique sera au rendez-vous avec casque et bottes.

De l’ennemi fantasmé à l’ami imaginaire

Et ce ne sont pas les récentes déclarations du secrétaire d’Etat Antony Blinken qui pourront rassurer les Européens. Il faut revoir l’entretien diffusé le 2 avril 2024 par LCI/TF1, tel qu’il est retranscrit sur le site du State Department [2], et ne pas le disjoindre de soixante-quinze ans de tergiversations, depuis le vote de la résolution dite Vandenberg de 1948, préalable constitutionnel à la signature du Traité de 1949 et péniblement arraché au Sénat de Washington. A l’insistance jouissive du journaliste français à envisager l’hypothèse d’un conflit nucléaire en Europe, le chef de la diplomatie américaine répond :

  • Blinken : Dès le début, dès le premier jour, le président Biden était convaincu qu’il fallait éviter une guerre avec la Russie…
  • LCI/TF1 : Une escalade nucléaire ?
  • Blinken : Une escalade, que ce soit conventionnelle ou nucléaire. Il dirige avec grande clarté dans cette direction : soutien pour l’Ukraine mais en évitant une guerre avec la Russie.

Le journaliste repose la question concernant les Etats baltes :

  • LCI/TF1 : Est-ce qu’ils ont la sûreté qu’au moindre pied d’un soldat russe sur le territoire balte, il y aurait une réaction militaire des États-Unis ?
  • Blinken : Encore une fois, je ne rentre pas dans les hypothèses spécifiques, mais je pense que n’importe quel adversaire qui serait agressif contre un membre de l’OTAN sait qu’il aura une réponse de l’OTAN, y compris des États-Unis.

Quel genre de réponse ? Blinken se défausse et inverse le point de vue, érigeant en impératif l’absence de confrontation directe :

  • Blinken : Notre politique est claire : il n’y aura pas de troupes américaines sur le sol ukrainien. Parce que pour nous, c’est quelque chose qui mènera plus proche d’un conflit direct avec la Russie, ce que nous voulons éviter. […] Pour nous, c’est une question d’intérêt national. Ce n’est pas dans notre intérêt d’avoir un conflit direct avec la Russie. Je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de chacun des membres de l’OTAN.

On relèvera que Blinken substitue, à un intérêt général de l’Alliance, l’intérêt particulier de chacun de ses membres. La solidarité n’est donc plus un impératif per se mais s’efface devant les égoïsmes nationaux. Le journaliste repart alors à l’assaut :

  • LCI/TF1 : Mais encore une fois, si des Français y vont aussi, des Finlandais, des Polonais, etc., est-ce que c’est à nos risques et périls ou est-ce que vous pensez que ça engagera l’OTAN ?
  • Blinken : Chacun doit prendre ses décisions à l’échelle nationale et à l’échelle de l’Alliance aussi. Encore une fois, je ne rentre pas dans les hypothèses, mais je sais très bien que, avec les relations que nous avons au sein de l’Alliance, les relations que nous avons directement avec la France, tout ce qu’on fait, on le fait ensemble. On en parle, on en discute et on décide ensemble.

L’Amérique n’ira donc en guerre contre la Russie que si et seulement si elle-même le décide, et aucune restriction n’est formulée selon que le pays agressé serait ou non membre de l’OTAN, article 5 ou pas. Et ce pauvre Trump n’y est pour rien.

Les Russes attaquent à Suwalki

On fantasme beaucoup dans les médias sur Odessa alors que les prochaines tentatives de la Russie seront vraisemblablement Kharkov et, une fois conquise, la rive orientale du Dniepr qui constitue sur son flanc sud ce que représente le Golan pour Israël à son flanc nord, les Etats baltes et en particulier la Lituanie. La géographie commande la stratégie et le glacis que Moscou entend se constituer par la prédation, puisque toute négociation lui est refusée, est tracé sur la carte.

Certes le corridor de Suwalki, partagé entre la Pologne et la Lituanie mais qui isole de la Biélorussie l’oblast russe de Kaliningrad, est bien défendu (une brigade de la Bundeswehr va même y être déployée) et les Européens n’ont pas besoin de leur lointain allié pour le tenir. Mais qu’y préserve-t-on : la liberté de l’Europe ou l’installation de bases américaines ? C’est la question de la présence de leurs troupes sur le territoire des pays de la ligne de front dont les Américains découvrent, un peu tard, qu’elle les entraîne à cette confrontation directe qu’ils refusent. Car tant qu’existe le projet d’avancer la bannière étoilée le plus près possible des frontières russes, rien ne peut être solutionné et Emmanuel Macron avait reconnu la légitimité de cette crainte le 3 décembre 2022 [3]. Risquer une guerre pour maintenir la Finlande et les Etats baltes dans l’OTAN n’a dès lors aucun sens.

« Le moyen de revenir sur ses pas, quand on a parcouru un espace immense ? s’interrogeait Diderot. La vanité s’y oppose ». Sans préjudice de l’évolution du conflit ukrainien, il n’y a pourtant d’autre voie, pour nous éviter une nouvelle Guerre de Trente ans, que de constituer un no man’s land militaire entre la Russie et l’Alliance atlantique, avec les Etats baltes et la Finlande sortis de l’OTAN en contrepartie d’un retrait des Russes, hors forces de souveraineté, de Biélorussie et de Kaliningrad mais également d’Ukraine et de Crimée.

L’introuvable défense européenne

L’OTAN est-il alors, comme le disait Macron le 8 novembre 2019, en état de mort cérébrale [4] ? Vive l’Europe de la défense ? Pas vraiment, car il n’est pas simple de passer d’un mécanisme abscons qui ménage l’arbitraire de chacun laissé seul juge de ses intérêts, à une solidarité européenne érigée en a priori mais que ni la fédéralisation et ni l’intégration à marche forcée ne peuvent créer. Si la construction de l’UE parie sur la communauté douanière, commerciale, financière, parlementaire ou diplomatique, la guerre, de par sa nature et parce qu’elle dérange l’âme des nations, ne peut être partagée.

D’ailleurs que veut dire cette notion bien étrange de légitime défense collective prévue par l’article 51 de la Charte de l’ONU auquel renvoie l’Article 5 de l’OTAN ? Suis-je en état de légitime défense si je ne suis pas moi-même attaqué ni même menacé par l’agresseur ?

Le débat récurrent sur une mutualisation de la Force de frappe n’a ainsi aucun sens, puisque le problème qui se posera aux Français est exactement le même qu’aux Américains : puissance nucléaire, ils ne peuvent davantage être au contact direct des Russes, en Ukraine ou ailleurs. Si les Américains comprennent l’intérêt pour eux-mêmes de conserver une zone tampon et d’exclure de leurs intérêts stratégiques les pays de la ligne de front afin de pouvoir, en cas de crise majeure, échanger de l’espace contre du temps, il n’y a aucune raison que la France, qui faisait le même constat par la voix d’Emmanuel Macron le 12 octobre 2022, adopte un positionnement différent [5].

Par ailleurs une défense européenne qui serait la simple translation de l’OTAN ne ferait qu’en conserver les tares. L’organisation n’est pas un instrument de combat, hormis ses composantes nationales, mais une bureaucratie avec ses comités, ses reviews, sa gabegie comptable et sa logistique hypertrophiée qui réduit à la portion congrue les unités combattantes. C’est aussi un standard de matériel trop lourd et trop gourmand qui contraint la France, désormais réintégrée, à abandonner l’expéditionnaire qui lui avait toujours réussi avant Barkhane. C’est surtout, sous prétexte d’interopérabilité, l’intégration jusqu’à l’absurde qui rend nos armées plus vulnérables puisqu’il n’est de chaîne, dit le vieil adage prussien, qui soit plus solide que le plus faible de ses maillons. Il faudra tout refaire, tout repenser, tout reconstruire.

Enfin – et c’est un sujet qui n’est jamais abordé – l’OTAN ne sert à rien aux Etats-Unis qui ont noué des accords bilatéraux avec chacun des membres de l’organisation. Pour se limiter à la France, outre la coopération sur les armes nucléaires, l’absorption dans le dispositif du Pentagone est de plus en plus déroutante, à l’image de la Royale en passe d’être reléguée au rang de seconde US Auxiliary Fleet, son futur porte-avions géant n’étant conçu, plutôt que de mettre en ligne deux navires comparables au Charles-de-Gaulle, que pour s’insérer dans les task forces américaines. Ce sont ces liens qu’il faudra dénouer.

L’été de tous les dangers

Contrairement au Pacte de Varsovie qu’elle avait précédé et qui n’avait appelé sur le moment aucune réplique, l’OTAN n’a jamais été conçue comme une machine de guerre mais, à la demande insistante des Français, pour donner un cadre juridique à la présence des troupes américaines et ainsi les mettre au pied du mur en cas d’invasion plutôt que d’attendre leur intervention trois longues années comme lors des deux guerres mondiales. Mais c’est la paix qui leur a permis de se maintenir, pas l’organisation qui a protégé l’Europe. L’OTAN ne peut qu’échouer devant l’obstacle balte, tout simplement par illusion d’être formatée pour quelque chose qui n’est pas dans son ADN.

L’aveuglement et l’amateurisme des dirigeants européens, l’inflation verbale sur des plateaux TV qu’ils prennent pour le bureau de Carlton Gardens alors qu’ils sont déjà poste restante à Bordeaux, seraient grotesques s’ils n’étaient vains. Serments de moutons de tenir devant le loup, aurait dit Ardant du Picq.

Le prochain sommet de l’OTAN, qui aura lieu le 9 juillet 2024 soit un mois après les élections européennes, sera un crash test face à une très probable poussée offensive des Russes. Vladimir Poutine aura alors présidé les commémorations du 80ème anniversaire de l’opération Bagration, cette offensive générale qui libéra l’URSS de la pression de la Wehrmacht, entamée un 22 juin date des invasions de 1812 et 1941. L’OTAN serait bien avisée de se mettre en état d’alerte au plus tard à cette date : elle n’en fera rien.

« Faut-il trouver bon Waterloo ? », s’interrogeait Victor Hugo dans Les Misérables. Le président russe serait-il ce nouvel agent hegelien de la ruse de l’Histoire qui précipitera l’Europe dans un nouveau suicide, ou au contraire permettra la reconfiguration du continent ? La guerre en Ukraine aura au moins servi à nous rappeler le mensonge des fondations de la maison OTAN, dont on dira peut-être un jour prochain qu’elle aura duré plus longtemps que la Saudi Pro League de football mais coûté beaucoup plus cher. Il faudra alors faire avancer l’Europe. Mais quelle Europe…?

Jean-Philippe Immarigeon

[1] « Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord. »

[2] https://www.state.gov/translations/french/interview-du-secretaire-detat-antony-j-blinken-avec-darius-rochebin-de-lci-tf1/

[3] « Un des points essentiels, Poutine l’a d’ailleurs toujours dit, c’est la peur que l’OTAN vienne jusqu’à ses portes, c’est le déploiement d’armes qui peuvent menacer la Russie… Ce sujet fera partie des facteurs pour la paix, et donc il faut aussi le préparer : qu’est-ce qu’on est prêts à faire, comment protégeons-nous nos alliés et les États membres tout en donnant des garanties pour sa propre sécurité à la Russie ? A la fin, dans les discussions de paix, il y aura des sujets territoriaux sur l’Ukraine et il y aura des sujets de sécurité collective sur toute la région. »

[4] « Ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’OTAN (NATO is becoming brain-dead). […] Vous n’avez aucune coordination de la décision stratégique des États-Unis avec les partenaires. Il faut clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’OTAN. […] C’est quoi l’Article 5, demain ? »

[5] « La France a une doctrine nucléaire, elle repose sur les intérêts fondamentaux de la Nation, et ils sont définis de manière très claire. […] Ce n’est pas du tout cela qui serait en cause s’il y avait par exemple une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région. »

 

Avocat, docteur en droit, essayiste et historien, il collabore à la Revue Défense Nationale depuis 2001 et a publié de nombreux articles dans diverses revues (Harper’s, Conflits, Inflexions ou Krisis), ainsi que plusieurs essais dont American parano, Sarko l’Américain et L’imposture américaine (Les Pérégrines, 2006, 2007 et 2009), La diagonale de la défaite (Les Pérégrines, 2010), et Pour en finir avec la Françamérique (Ellipses, 2012).

3 thoughts on “La chute de la maison OTAN (J-Ph Immarigeon)

  1. Bien qu’on ne puisse être que d’accord avec l’énergique plaidoyer anti OTAN fait ici, il ne faut pas être trop injuste… Blinken a bien réaffirmé l’engagement des USA en cas d’attaque contre un membre de l’OTAN, et l’article 5, cité ici, reste clair lui aussi, Blinken le dit:

    QUESTION : Monsieur Blinken, comprenez-vous que c’est la question cruciale – pour les Baltes en particulier ? Peuvent-ils être assurés que le moindre pied d’un soldat russe sur le territoire balte entraînerait une réponse militaire des États-Unis d’Amérique ?

    SECRÉTAIRE BLINKEN : Un millimètre ou un centimètre. Pour nous, l’article 5 est essentiel.

    QUESTION : Avec une réaction militaire ?

    SECRÉTAIRE BLINKEN : Encore une fois, je n’entrerai pas dans des hypothèses spécifiques, mais je pense que tout adversaire agressif contre un membre de l’OTAN sait qu’il obtiendra une réponse de l’OTAN, y compris des États-Unis.

    La thèse de l’hypocrisie fondamentale de cet article 5 est bien sûr, cela est décrit avec raison ici, le fait que les USA n’ont aucune raison de faire détruire la planète pour les beaux yeux d’un état croupion de l’est Europe (ou de l’ouest d’ailleurs). De Gaulle avait soulevé le point en son temps et en avait tiré les conclusions.

    La raison pour cette réaffirmation est par contre, comment ne pas l’imaginer, de remercier en paroles les nouveaux arrivants (Suède, Finlande) d’avoir couvert une agression militaire caractérisée contre l’Allemagne (voir la carte, et localiser le gazoduc), ruinant pour longtemps son modèle industriel et affaiblissant pour toujours les véritables velléités d’indépendance d’une Europe définitivement dominée énergétiquement, militairement, et économiquement.

    Même s’il est bien envoyé de moquer la flotte britannique, définitivement déclassée, ne soyons pas trop fier de voir notre propre porte-avion sous contrôle opérationnel de l’OTAN, même provisoirement, on eut préféré qu’il se saborde plutôt.
    La peur européenne d’une attaque de la Russie, alors que l’attaque des USA a eu lieu, elle, est ainsi source de bien des pensées désespérantes, en plus de l’hilarité que suscitera toujours le couinement lamentable de notre premier ministre: « slava ukraini! ».

  2. Bonjour Monsieur Carmignola,

    J’ai effectivement un peu réduit l’intervention de Blinken, mais j’avais beau lire et relire, et je le refais sur vos citations, je ne vois aucun engagement américain à intervenir militairement. Bien au contraire, la question est posée au moins trois fois dans cette intention, et à chaque reprise Blinken botte en touche en indiquant qu’il y aura une réaction américaine , mais en omettant de prononcer le mot « militaire ». Une fois je veux bien, trois fois c’est de la défausse.

    Bonne journée.

    JPhI

  3. @jphmmarigeon Pour ce qui me concerne, je ne change pas d’avis: les paroles sont claires, même si les vraies intentions restent obscures, comme vous le signalez à raison…

    On peut même voir dans les réponses de Blinken que vous citez ( » les relations que nous avons directement avec la France, tout ce qu’on fait, on le fait ensemble. On en parle, on en discute et on décide ensemble. ») et dans ce que vous soulignez (« chacun des membres de l’OTAN. ») un désaveu explicite de la position de Macron, et surtout de son ambiguïté, voire un acte d’autorité: l’Amérique, comme elle l’a réaffirmé depuis l’instauration de l’alliance, la dirige. Au point qu’on pourrait même imaginer que l’Amérique aide les Russes à neutraliser un trublion qui mettrait la planète en péril !

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