Lettre de La Vigie du 29 mai 2024
Paris-Varsovie : Prélude ou tour de valse ?
La Pologne avait traditionnellement des difficultés avec ses deux voisins, la Russie et l’Allemagne. La guerre d’Ukraine rebat les cartes de son équation stratégique et la pousse à s’intéresser au nouveau discours français : est-ce le prélude d’une entente durable ou un simple tour de valse ?
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Chant funèbre pour le droit international
La décision de Karim Khan procureur de la CPI, de demander l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la défense a suscité de vives réactions américaines. Fondées sur la morale et non le droit, elles menacent un des fondements de l’ordre international, justifiant a posteriori toutes les critiques relatives à ce droit qui ne viserait que les pays non alignés sur les États-Unis. Que les menaces envers le CPI se concrétisent et ce pourrait être l’acte de décès du droit international.
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Lorgnette: le sens de la guerre
Les militaires se mettent à écrire : ce qui était encore une exception il y a vingt ans devient désormais chose courante. Observons cependant les thèmes traités dans ces ouvrages : histoire, éthique ou témoignage, le plus souvent. Dans ce dernier cas, la guerre est décrite comme une expérience. Les auteurs y montrent sa violence, son injustice, les traumatismes causés. Ainsi, la France aurait été en guerre depuis trente ans sans s’en apercevoir, parce que ses soldats auraient connu le feu (ici).
Le lecteur reste bien sûr admiratif devant les exemples donnés, l’héroïsme sous-jacent, la dimension morale et psychologique du fait de guerre. Mais il est aussi gêné par un oubli majeur, celui de la dimension politique de la guerre. Celle-ci n’est pas le seul fait de ceux qui la mettent en œuvre. La guerre a une cause avant d’avoir un sens. Elle est le fait d’une société avant d’être celui des hommes qui la conduisent. La guerre n’est pas guerre parce qu’elle est une expérience, elle est guerre parce qu’elle est un objet d’abord politique. La France n’a pas été en guerre parce qu’elle ne s’est pas pensée en guerre. C’est d’ailleurs le reproche régulier que nous avons porté aux opérations extérieures récentes où l’on ne désignait pas l’ennemi.
Cette confusion reste gênante.
JOVPN
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Crédit photo : europeancouncilpresident on VisualHunt.com
« La guerre a une cause avant d’avoir un sens. Elle est le fait d’une société avant d’être celui des hommes qui la conduisent. La guerre n’est pas guerre parce qu’elle est une expérience, elle est guerre parce qu’elle est un objet d’abord politique. »
Ceci est profond, et profondément vrai. La guerre est l’expression d’une volonté qui se donne les moyens, matériels et humains. Au niveau individuel, sa cruauté est inconcevable et on ne peut la faire légèrement, ou sans de très bonnes raisons, car si un mort par-ci par-là s’apparente à un accident quelles que soient ses circonstances, faire tuer des centaines de milliers d’hommes dans d’atroces conditions est une autre affaire et le rôle du politique et d’éviter cela et non pas de le provoquer ou de l’encourager.
Merci. C’est le sens de notre remarque.