Lettre La Vigie n°104- 21 novembre 2018. Nouvelle procédure !
Isolat britannique
Le Brexit aura peut-être lieu. Il manifeste tout d’abord une représentation britannique du destin commun, finalement différente de l’habituelle préférence pour le grand large énoncée par Churchill. Il y a un exceptionnalisme britannique et surtout une fierté de l’histoire anglaise au XXe siècle qui expliquent en grande partie la décision du Brexit. Notons que cette décision réveille des questions régionales compliquées (Écosse, Irlande du Nord) mais que Londres devrait trouver les moyens d’alliances fluides, peut-être plus adaptées au XXIe siècle. Le départ du Royaume-Uni n’ouvre pas la porte à d’importants développements en termes d’Europe de la défense et Paris aura intérêt à conserver l’entente cordiale qui a réussi il y a un siècle aux deux vieilles nations.
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Finir les Guerres
Voici un retour sur quelques guerres récentes menées par la France dont les conclusions l’ont marqué profondément ou qui ont mal fini pour n’avoir pas su établir de vraies paix durables: les deux guerres mondiales, la guerre d’Algérie, la guerre froide, les opérations au Mali.
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Lorgnette : cyberpaix
Lors du Forum de Paris, au lendemain du 11 novembre 2018, le Président de la République a proposé un accord mondial de cybersécurité. Ce pacte a réuni les signatures de 51 pays, 224 entreprises et 92 ONG. Voici donc un nouveau champ stratégique, le cyberespace. Il est entré dans nos vies de multiples façons (LV 83) et il défie bien de nos habitudes, notamment dans la gestion politique des affaires de la cité. Logiquement, les méthodes habituelles ne suffisent plus. On peut alors se féliciter de cette ambition mondiale et surtout de la diversité des signataires, qui signifie une nouvelle approche de la régulation publique.
Mais on peut trouver le texte bien léger et peu exécutoire (pour de multiples raisons). Constatons plutôt que d’emblée, son utilité est mise en doute : ainsi, les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Iran, Israël et la Corée du Nord n’ont pas signé l’accord. Il s’agit non seulement de pays parmi les plus puissants dans le cyberespace (notamment les États-Unis et la Chine) mais surtout des pays qui sont tous fortement mêlés à toutes les attaques des dernières décennies dans le cyberespace. Cela réduit d’autant la portée de ce pacte cyber !
JDOK
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Source :(Mick Baker)rooster on Visualhunt / CC BY-ND