Correspondant de longtemps de La Vigie, notre ami René Leray nous envoie ce texte de Bruxelles… Merci à lui. LV
Certes l’ennemi invisible, sournois, cruel est bien là :
Parti des steppes de l’Orient Il frappe et tue, partout sur notre continent de paix et prospérité
Tous les jours du Nord au Sud
Comme jadis Attila et ses chevaux de feu…
Mais à ce jour, vous serez forcément d’accord avec moi, plus au Sud qu’au Nord
Là où l’on sait compter Monsieur…
Et toujours sanctifier la discipline, surtout budgétaire…
La plus importante quand on y pense !
Certes ce monstre minuscule et hideux n’est pas encore repu
Que déjà ses cohortes traversent les mers et surprennent les imprudents et les impudents
Mais la guerre ? N’y pensez pas Monsieur.
Non, ravalez ce gros mot que je ne saurais entendre !
Et dont je n’ai, privilège de l’âge et des hasards géopolitiques
Qu’une image estompée, éloignée dans l’espace et dans le temps
La guerre elle fut, dit-on, mais nous l’avons solennellement proscrite
Et par traité Monsieur !
Elle existe bien sûr mais là-bas, loin…de l’autre coté d’une mer qu’un historien rêveur baptisa imprudemment, un jour « Mare Nostrum »
Je sais Monsieur comme vous je lis les journaux, écoute la radio, regarde la télé, suis connecté…
Et c’est vrai les « news » sont alarmantes…
Mais il faut faire le tri Monsieur surtout quand elles viennent du pays que vous savez…
Confinés attendons ce « pic » qui n’arrive pas mais qui viendra c’est sûr
Nous vaincrons car nous sommes les plus forts…
Alors, tandis qu’un vieillard marche seul sur une place déserte et implore un ciel « privé d’étoiles »
Tandis que nos grands Chefs, tous membres du haut commandement d’une Union dite sacrée, et née justement de la guerre
Discourent à l’abri des écrans et prononcent gravement des serments de solidarité et compassion il y a …Vous le savez…ainsi va le monde Monsieur…
Ces calculs inavouables
Ces pactes secrets pour le maintenant et pour l’après
Au nom desquels Ceux-là laissent l’ennemi circuler librement et librement traverser leurs frontières, s’insinuer sous le couvert pratique, inattaquable, d’un libre marché à la concurrence non faussée…
Tandis que Ceux-ci se battent pied à pied sur tous les fronts, aident, transfèrent… contraignent et tout à la fois protègent
Pour les Premiers il est habile, croient-ils, de céder maintenant « en douce » car après, et même si beaucoup seront morts,
Eux seront plus forts…les plus forts.
Compétitifs à souhait.
Pour les seconds, des naïfs de la dignité humaine et du respect de la vie, sans doute, l’urgence et l’héroïsme l’emportent
Mais Cher ami ne me parlez pas de guerre…Vous ne savez pas ce que c’est…
René Leray, chercheur associé de l’ Université Saint Louis à Bruxelles