Lettre de La Vigie du 24 juin 2020
Japon et France : stratégies maritimes
Pays membres du G7 de rangs comparables, liés par un partenariat d’exception, la France et le Japon sont confrontés de la même façon aux conséquences économiques de la crise du coronavirus. A la recherche de nouveaux leviers de relance de leurs économies, ils figurent parmi les toutes premières puissances océaniques du monde et peuvent compter sur leurs stratégies maritimes nationales pour tirer le meilleur parti de leurs atouts. Le dialogue maritime global, bilatéral et interministériel, ouvert à Nouméa en septembre 2019, constitue un outil précurseur leur permettant de lancer des projets ouverts à l’échelle des espaces maritimes d’Europe et d’Indo-Pacifique, au service du développement raisonné et de la préservation de l’océan mondial.
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Vision stratégique Terre
L’argument central de cette réflexion est le retour à la haute intensité. Il va sans dire qu’après trente ans d’opérations terrestres de toute nature (maintien de la paix, contre-insurrection, …) on observe un durcissement des conflits armés terrestres à l’extérieur. Pour y faire face, on devra durcir l’armée de terre. On relèvera que cette vision globale n’aborde pas le territoire national.
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Lorgnette: tension sino-indienne
La Chine et l’Inde se sont affrontées le 15 juin dernier dans une haute vallée du Ladakh, aux confins himalayens des deux pays, sur les bords du Cachemire, lui-même objet de frictions entre l’Inde et le Pakistan (LV 113). Dans une vallée à plus de 4000 m., des garde-frontières désarmés se sont affrontés à coups de pierres et de bâtons, provoquant le décès d’une vingtaine d’Indiens et peut-être d’une quarantaine de Chinois. L’installation de tentes par les Chinois dans une zone contestée serait à l’origine de l’incident. Les deux pays ont multiplié depuis les mesures d’apaisement.
Pourtant, l’affaire est inquiétante : d’abord car le Cachemire est l’autre région explosive d’Asie centrale (outre l’Afghanistan) qui concerne trois puissances nucléaires, dans un contexte d’affirmations étatiques (que nous relevons dans ce numéro). Mais aussi parce que la Chine semble vouloir appliquer sur les rives de la rivière Galwan la politique du fait accompli qu’elle a pratiquée en mer de Chine du sud. À ceci près qu’elle défie ici non pas des puissances moyennes mais l’Inde, elle-même nationaliste et pouvant trouver là un prétexte pour compenser de piètres résultats économiques.
C’est inquiétant.
JOCV
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Crédit photo : Armée de terre