L’observateur de la vie internationale a parfois du mal à comprendre la portée des « décisions » annoncées à grand renfort de communication.
La semaine passée, deux exemples de ces « décisions indécises » nous ont été offerts.
La première est celle de Carles Puigdemont, le leader indépendantiste catalan. Après avoir été constamment maximaliste au cours des cinq dernières années, choisissant toujours la voie la plus radical, il hésite. Alors qu’il venait d’organiser un référendum certes très controversé et ne remplissant aucune des garanties démocratiques que l’on attend a minima de n’importe quel Etat fut il africain ou failli sous le regard des observateurs de la « Communauté internationale », voici qu’il renâcle devant l’ultime obstacle. Et qu’il déclare sans la déclarer tout en la déclarant une indépendance catalane qui provoque l’insatisfaction de tout le monde, aussi bien des Espagnols que des Catalans, que ceux-ci soit anti indépendantistes ou un peu ou violemment indépendantistes… A n’y rien comprendre. D’ailleurs, le PM espagnol, M. Rajoy, a demandé audit Puigdemont de bien vouloir préciser ce qu’il entendait par sa déclaration obtuse…
La seconde est la déclaration de D. Trump qui dit tout le mal qu’il pense de l’accord nucléaire iranien et qui finalement demande au Congrès de réfléchir bien sérieusement à l’affaire même si lui pense qu’il ne faudrait pas certifier l’accord. Avez-vous compris ? Pas nous. Est-il pour? est-il contre ? Il est contre mais pas au point de le dire, juste au point de dire qu’il n’est pas pour… Voici donc une non-décision qui n’a que des désavantages : il horripile les Iraniens, dresse la Communauté internationale contre lui, ne pèse en rien, laisse la main au Congrès…. (voir le billet de Thomas Flichy de La Neuville).
On pourrait multiplier les exemples de ces décisions non-décisives.
Elles illustrent la difficulté contemporaine à faire de la vraie politique. La fin des idéologies et des causes collectives empêche la formation de nouveaux clivages qui ordonnent les sociétés et les incitent à se réguler. Il s’ensuit cette impression de désordre et d’inefficacité due à la distance entre un système trop complexe et l’aspiration populaire à la simplicité tranchée. L’inachèvement devient la norme et ensable les situations dans des entredeux insatisfaisants.
Décider ? une illusion !
JDOK