LV 250 bis (gratuit) : 10 ans de La Vigie

Avec ce numéro 250 qui ouvre sa onzième année de parution, La Vigie arrive au nombre magique de 500 billets publiés. À leur façon, ils décrivent les étapes et les aléas de la décennie de transition stratégique que vient de vivre la France dans l’Europe et l’Europe dans le monde.

C’est ainsi l’occasion de faire le point de cette décennie. Cette annexe au numéro régulier aura donc une forme différente : Chaque contributeur donnera ainsi son bilan, même ceux qui l’ont rejoint en route : pour une fois, les signatures seront individualisées au lieu de la signature collective dont nous avons l’habitude.

Que c’est court, une décennie !

Lancée à l’automne 2014, La Vigie est d’abord une publication bimensuelle, en ligne. Elle conduit certes d’autres activités (études, séminaires, formations, etc.) qui s’adressent à ses clients et restent donc discrètes. Mais le point de référence demeure la lettre dont le format est maintenant rodé : deux articles d’à peine trois pages et une lorgnette en libre lecture, plus ouverte à l’humeur du moment, quand les articles veulent travailler le fond. Ainsi réagissons-nous rarement à l’actualité immédiate. Par méthode, nous préférons attendre que la poussière retombe, que les événements soient clairs et finalement connus, afin de nous concentrer sur l’essence de notre travail : la synthèse stratégique. Non pas l’analyse mais la synthèse.

Le lecteur est un décideur qui connaît son environnement, a peu de temps de lecture disponible et cherche un calage de fond tous les quinze jours. Mais qu’est-ce que cette « stratégie », mot que nous ne cessons d’employer ? Sans revenir à certains de nos pièces de doctrine, c’est à la fois un diagnostic mais aussi l’établissement des buts à atteindre et des voies pour y parvenir.

L’ADN de La Vigie demeure très militaire : ainsi, les auteurs réguliers doivent-ils avoir servi sous l’uniforme (peu importe le grade, d’active ou de réserve) et en administration centrale pour connaître les difficultés des choix d’états-majors centraux. De même, ils doivent avoir une expérience d’analyse stratégique de haut niveau, si possible dans des équipes de recherche. Sans être obsédés par les diplômes, nous avons cinq docteurs parmi nos auteurs. Nous nous plaçons dans la lignée de stratégistes militaires : Foch, Castex, Gallois, Poirier, Lacoste, les derniers ayant éduqué les plus anciens d’entre nous.

À relire le sommaire des 500 articles, quel bilan tirer ? Que nous observons souvent les pays et zones, selon une approche d’abord géopolitique mais qui s’efforce de toujours conclure par les conséquences pour la France. Nous parlons beaucoup des pays européens et d’abord de nos voisins, que nous connaissons mieux. Nous évoquons l’Europe, aussi bien sous l’angle de l’Union que de l’Otan. Évidemment aussi, nous examinons avec attention les grandes puissances : États-Unis, Chine, Russie. Le Maghreb, l’Afrique ou le Proche-Orient sont régulièrement scrutés. Convenons que nous observons moins l’Asie du Sud, l’Asie centrale, l’Afrique anglophone ou l’Amérique latine, même si ces zones ne sont pas absentes de notre regard.

Comme stratégistes militaires, nous suivons évidemment les conflits avec attention : Afghanistan, Syrie et Irak, Sahel ont bien sûr été examinés. La récente guerre d’Ukraine a fait l’objet de points réguliers (en libre lecture) qui atteindront bientôt le 100ème opus. Cependant, la synthèse force à lever le regard : tout d’abord vers les stratégies de milieu (terre, mer, air, cyber, spatial) mais aussi sur des questions transversales : dissuasion au premier chef mais aussi sujets comme l’escalade, la haute intensité, la notion de seuil, le déni d’accès, etc. Les questions technologiques ou d’industrie d’armement sont également évoquées. Enfin, nous suivons avec attention les débats et notamment les pièces doctrinales officielles : Livres blancs français, européens ou alliés.

Ce soubassement nous mène vers des pièces plus élargies : tout d’abord sur des grandes thématiques (démographie, écologie, innovation, énergie, religion, renseignement, sport, médias, influence) puis sur des synthèses stratégiques mondiales, d’autant plus nécessaires que cette décennie a été particulièrement heurtée et a profondément remis en cause les équilibres antérieurs.

Enfin, puisque nous sommes des stratégistes français, nous revenons régulièrement vers la France : un peu sur les questions intérieures mais surtout « à la recherche de la stratégie perdue », tant nous déplorons l’évanouissement d’une réflexion et d’une action stratégique de très haut niveau. Ce projet veille aussi à nourrir la réflexion : nous publions régulièrement (en libre lecture) des auteurs extérieurs, que ce soit pour leur donner leur chance ou pour les faire entendre. À chaque fois, un point de vue que nous espérons différent et donc complémentaire ; afin surtout de ne pas nous enfermer dans nos propres certitudes, en conservant notre ton.

Dix ans que nous n’avons pas vu passer. Pour la nouvelle décennie, nous vous annonçons la refonte du site avec une interface plus agréable et un accès plus facile. Nous vous en reparlerons mais pour conserver La Vigie, il faut évidemment la modifier. Nous comptons sur votre fidélité dans ces nouveaux développements.

O. Kempf

Une décennie de transition

En lançant La Vigie en 2014, nous partions avec de solides principes méthodologiques et de multiples points d’observations. Nous voyions bien que depuis la fin de la Guerre froide en 1999 la marche du monde devenait de plus en plus erratique. Les infrastructures stratégiques issues de la Seconde guerre mondiale avaient périclité et les régulations datant de la Guerre froide s’étiolaient.

Nous déplorions vivement que les questions de sécurité soient devenues l’objet de travaux bien trop convenus. Le débat stratégique en France et en Europe s’appauvrissait et la France semblait perdre le sens de ses intérêts, de ses responsabilités et de ses potentialités. On redoutait une marginalisation stratégique à la suite de la mise au pas d’une pensée militaire française inspirée dont le temple fut hier l’École militaire à Paris. Nous avons donc proposé de relever le gant de la synthèse stratégique hors des sentiers battus par les institutionnels patentés et avons choisi de le faire sans moyens, sans soutiens autres que celui de lecteurs attentifs et fidèles.

La Vigie a été servie par une actualité foisonnante et des accidents multiples, ceux survenus en France, en Europe, en Afrique et dans le monde qu’elle a tenté de mettre en perspective et de décoder pour évaluer les enjeux stratégiques de la France. Partant de ce que nous observions, nous avons essayé d’apprécier le cadre stratégique réel et évolutif qui s’imposait à la France. Nous avons voulu « faire de la stratégie autrement » pour réévaluer le « phénomène guerre » au XXIe siècle » en esquissant les lignes de force de la sécurité de la France en Europe et de l’Europe dans le monde. Cette démarche a été exigeante car il n’est pas facile d’écrire court mais il est vrai que nous avions choisi de cibler un public averti et de ne pas le saturer d’informations. En annonçant publiquement ses travaux tous les quinze jours, La Vigie a gagné progressivement en notoriété et a pu ouvrir de nombreux dialogues de qualité. Nous avons aussi pris le soin de faire le point stratégique tous les ans pour synthétiser les événements marquants de l’année qui s’achevait et se préparer à l’année à venir. C’est ainsi que nous avons balisé la marche du monde. Nous allons publier un dossier de ces aide-mémoires annuels.

Cette aventure passionnante en 500 billets éclectiques publiés à ce jour se poursuit car la conflictualité de la planète se diversifie et s’amplifie ; elle est devenue un vrai « terrain vague stratégique », violent et incertain. La transition stratégique actuelle se mue en mutation profonde dans laquelle il faut plus que jamais veiller aux enjeux de sécurité de la France. Le recul, le débat, la réflexion en vue d’action sont les conditions d’une synthèse stratégique féconde. L’école militaire française y a toujours contribué.

J. Dufourcq

La Vigie, 10 ans déjà …

Fidèle à son engagement fondateur visant à rendre accessible à ses abonnés les grands bouleversements du monde, pour en extraire une synthèse stratégique cohérente et utile, La Vigie s’est appliquée depuis dix ans à identifier les risques, les opportunités ainsi que l’intérêt du développement d’une grande stratégie de sécurité et de défense pour notre pays dans ses aspects politico-militaire, diplomatique, économique, technologique et industriel. Cette nécessité demeure, alors que la France et le projet européen qu’elle porte traversent une crise de confiance aiguë.

Nos gouvernants actuels sont confrontés aux conséquences d’un défaut de structuration d’une vision stratégique globale depuis les années 1980, d’absence d’analyse critique des certitudes acquises, d’une incapacité à établir priorités et compromis pour défendre l’intérêt national alors que de fortes incertitudes affectent la viabilité d’une politique budgétaire et de sécurité robuste, permettant de parer des opérations hybrides de déstabilisation sous le seuil et, une fois le seuil franchi, de conflits ouverts entre États.

Dans ce contexte, l’action de La Vigie ne se limite pas au débat d’idée et à la publication d’une lettre de synthèse stratégique bimensuelle sous signature générique.

Forte de ses directeurs de recherche, de ses chercheurs associés et d’un réseau de contacts, en France et à l’étranger, fondé sur une appétence au dialogue, une expérience opérationnelle crédible ainsi qu’une pratique éprouvée des enjeux de la souveraineté nationale et de la coopération internationale, La Vigie trace sa route. Elle poursuit la publication de dossiers thématiques, la rédaction d’études spécifiques, l’organisation ou la participation à des séminaires de rafraîchissement au profit de cadres, de l’entreprise comme de l’administration, destinés à consolider et à valoriser une réflexion stratégique, réactive et prospective, ouverte sur la réalité d’un monde qui change rapidement.

Elle propose et assure le montage et la modération de colloques, ouverts ou fermés, chargés de créer les conditions indispensables à l’établissement d’un climat de confiance entre les participants, permettant de prendre du recul, d’approfondir et d’éclairer les enjeux d’une action commune ainsi que d’identifier les mesures concrètes pour y parvenir. Enfin, La Vigie entretient une capacité d’associer de jeunes chercheurs à ses travaux ou de les orienter dans leurs travaux.

Parmi les domaines d’expertise où elle s’est illustrée depuis 2014, figurent : la géopolitique et la stratégie des mondes méditerranéen et africain, la sécurité européenne et la dissuasion nucléaire, la sécurité intérieure et les enjeux de société, la cybersécurité et la révolution numérique, la stratégie navale, la sécurité et la dronisation des espaces maritimes… Ses pistes de développement à venir concernent les enjeux liés à l’espace, la robotique et les objets connectés, la contribution à la consolidation de l’esprit de défense et de résilience dans la société, et l’appropriation du sens stratégique et de la grande stratégie par le citoyen.

Ch. Pipolo

Rétrospective et prospective

Dans la boîte à outils méthodologique du prospectiviste, la rétrospective est une forme d’analyse souvent considérée comme mineure. S’intéresser au passé – dans le cas présent aux dix dernières années, puisque La Vigie fête ici ses dix ans – c’est regarder comment sont nées les tendances qui structurent le monde actuel. Dans le monde militaire, la rétrospective prend surtout la forme du Retex, introspection sur ses propres actions, afin d’en conserver les meilleures orientations et d’en écarter les moins pertinentes.

En dix ans, le contexte stratégique a radicalement changé. Bien entendu 2014 marquait surtout le début d’une invasion – camouflée à cette date – de l’Ukraine par la Russie, aboutissant au rattachement de la Crimée à Moscou et à l’autonomisation de facto des territoires du Donbass, conséquence de ce que l’on appelle aujourd’hui la Révolution de Maïdan. Toutefois, sur ces dix dernières années il ne faut pas se laisser aveugler par le halo des événements de l’Est de l’Europe, car c’est bien le monde entier qui a connu une évolution comme rarement en l’espace d’une décennie. En 2014 en effet, la bascule était déjà en train de s’opérer entre les États-Unis et leurs alliés du Golfe, avec la tentative de l’Arabie Saoudite d’imposer une pression sur les prix du pétrole pour à la fois, contraindre les « mauvais partenaires » de l’Opep, mais aussi toucher durement le secteur du non-conventionnel américain. Las, l’échec de la manœuvre saoudienne vis-à-vis de Washington, débouchait quelques mois plus tard sur la formation de l’Opep+, ouvrant à la Russie le cartel des producteurs. Elle signifiait aussi le rapprochement de ces mêmes producteurs avec un client important mais peu commode : Pékin.

La Chine venait de lancer la Belt and Road Initiative et affirmait enfin son capitalisme militaire au travers de la doctrine de la fusion civilo-militaire. Elle sortait de la posture d’une puissance uniquement tournée vers les questions économiques. Toutefois le chemin était encore long avant que Pékin ne puisse imposer ses vues aux grands acteurs de la plaque centrasiatico-arabique, même si la Chine profitait des premières sanctions européennes sur les hydrocarbures russes pour négocier à son avantage le gazoduc Force de Sibérie.

Le triangle Russie-Turquie-Iran se formalisait – à cette époque hors de la tutelle chinoise – autour des grands enjeux de Syrie, du Caucase et d’Irak. S’il revêtait à cette époque une forme assez conflictuelle entre les trois acteurs, il s’est depuis apaisé, grâce à une politique des échanges entre les trois puissances régionales. Alors que Daech n’était encore qu’un embryon du Mal, la question syrienne se concentrait uniquement sur la survie – à l’époque fort peu probable – du régime de B. El-Assad.

Enfin pour la France, 2014 était une époque où loin de penser à l’Indopacifique, Paris se focalisait sur les interventions militaires en Afrique en soutien des pays partenaires, dans une forme de continuité des multiples opérations conduites depuis les indépendances. Nous étions alors loin de nous douter de la suite des événements et de la fin piteuse de la présence française.

En regardant tous ces changements et la vitesse avec laquelle ils se sont produits, il est aisé de se rendre compte qu’aujourd’hui plus que jamais, le besoin d’une analyse stratégique de qualité et indépendante est fondamental. C’est d’abord pour ça que La Vigie existe, depuis maintenant 10 ans.

N. Mazzucchi

La terreur et le vide

En décembre 2014, deux ans après l’épopée sanglante de Mohamed Merah, les attaques de Tours, Dijon et Nantes annonçaient l’année 2015 sous le signe de l’État Islamique : Charlie Hebdo, Saint Quentin Fallavier, le Thalys la marquaient de leur empreinte. 2016 Magnanville, la promenade des Anglais, Saint-Étienne du Rouvray ; 2017 les Champs-Élysées ; 2018 Arnaud Beltrame ; 2019 la Préfecture de police de Paris ; 2020 Samuel Paty… autant de dates et de faits qui montrent la vitalité du terrorisme en France. Peut-on encore ne répondre à ces attaques que par un développement de moyens et de tactiques réactualisées ? Les communiqués réguliers du nombre d’attentats évités abondent, mais est-il encore possible de focaliser les forces de l’ordre contre la menace terroriste, qui justifie bien des lois répressives, sans qu’une stratégie de lutte contre les multiples manifestations du crime (dont le terrorisme) ne soit élaborée ?

Car parallèlement à ces affaires, l’insécurité quotidienne inquiète, pas seulement à cause de la hausse des « incivilités », certains décès conduisent à des émeutes qui s’amplifient jusqu’à retomber d’elles-mêmes, le crime organisé se développe, la contestation violente des black blocks n’est que peu réprimée et, face à ces événements inquiétants, le discours demeure rassurant : les moyens répressifs accompagnés de lois ad hoc vont se développer.

Tout se passe comme si la sécurité intérieure, domaine régalien s’il en est, avait été aspirée par le terrorisme et peinait à s’en sortir. La terreur serait-elle le trou noir de la réflexion stratégique ? Alors que la France a longtemps été réputée pour l’originalité de sa pensée, nous avons assisté à une décennie de stérilisation intellectuelle. Comment maintenir l’ordre pour ne pas avoir à le rétablir ? Comment accueillir les réfugiés tout en étant en mesure de prévenir des affrontements communautaires comme ceux ayant eu lieu entre Tchétchènes et Maghrébins à Dijon en 2020 ? Comment réprimer la criminalité en ligne ? Quel est le réel bilan en termes d’efficacité dans la lutte contre la fraude, suite au rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur ? La lutte contre le blanchiment d’argent et les fraudes financières est-elle efficace ? Quelles leçons peut-on tirer du Bukélisme au Salvador ? Notons que cette stérilisation de la pensée sécuritaire se retrouve également dans les entreprises privées : le terrorisme est un risque majeur, mais 100 millions d’€ sont une perte acceptable pour Kiabi…

Ces questions n’amènent que des réponses rapides et convenues qui ne tiennent pas dans la durée. La sécurité intérieure n’est cependant pas un sujet de réflexion anecdotique, car si elle n’est pas assurée, la porte à des replis claniques ou communautaires est alors ouverte. Ces structures tiendront tête à l’État, voire lui interdiront d’entrer sur le territoire qu’elles estiment être le leur.

Le chantier du renouveau de la pensée intérieure n’est pas une exception française. La stérilisation de la pensée stratégique semble être un point commun à nombre de pays de l’Union européenne qui succombent à la tentation de l’augmentation des moyens alors même que leurs finances ne le leur permettent pas. Cercle vicieux dont seule une réflexion stratégique est capable de nous sortir.

Ph. Davadie

10 ans après

Les journées sont longues, mais les années sont courtes : voilà déjà une décennie que La Vigie scrute l’horizon stratégique depuis un promontoire résolument français. Il nous paraissait crucial d’avoir un regard indépendant, un point focal dans la tempête de l’actualité, avec une originalité, à savoir le tropisme militaire. Nous avons tous (eu) un lien avec les forces armées et l’analyse stratégique nous tient à cœur, ce qui nous donne parfois un vocabulaire et des concepts particuliers, comme « tactique », « opératif », « centre de gravité », « effet majeur », ou encore « poliorcétique » pour vous proposer un petit florilège… car tout n’est pas stratégie !

Le prisme d’analyse militaire n’est que trop peu usité à l’heure où nous nous trouvons pourtant devant des paradoxes : la chose militaire fascine, le retour de la guerre sans retenue à nos portes aidant, alors que jamais la société n’a été aussi ignorante de ses forces armées et de leurs enjeux. Après la suspension du service militaire, les nouvelles élites n’ont quasiment jamais servi sous les drapeaux, mais cela les interroge, on sent un manque.

Après des années de vaches grasses et de dividendes de la paix, qui n’ont pas été mises à profit de manière contracyclique mais ont été consacrées à creuser la dette française, nous subissons de plein fouet les vaches maigres et nous nous retrouvons devant l’incapacité de doter nos forces armées de nouveaux moyens à la hauteur des besoins, au moment où nous en ressentons le plus la nécessité, crise budgétaire oblige.

De la publicité est faite pour recruter des milliers de réservistes supplémentaires, mais on annule des activités de réservistes opérationnels déjà à poste, faute de budget : cruelles désillusions…

Le postulat de La Vigie est de ne pas nous cantonner au constat, parfois douloureux, d’un sentiment généralisé de déclin, mais s’efforce d’esquisser à chaque fois des lueurs à l’horizon et d’aménager un cadre pour retrouver cette « liberté d’action », qui nous est si chère et qui est l’apanage des pays souverains. Comme le traduisait Faust, « au commencement était l’action » ! Alors certes, faisons preuve d’« économie des moyens », afin de pouvoir « concentrer nos efforts » et vaincre ! Tout cela présuppose en effet une pensée et une formalisation d’objectifs stratégiques, réflexion que nous avons l’ambition de nourrir voire de susciter, pour une nouvelle décennie maintenant ! Les prochaines dix années seront passionnantes et nécessitent une discipline et une rigueur exemplaires pour préserver, sauvegarder et promouvoir les intérêts de la France, pour le plus grand bien des Français, que nous désirons tous protéger partout dans le monde.

V. Fèvre

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