Armée européenne ? (LV 119)

L’armée européenne intéresse de nouveau même si elle reste une conjecture bien à l’étroit entre Otan et UE. Malgré de multiples tentatives, elle ne pourra sans doute émerger que d’une réflexion approfondie sur l’espace géostratégique européen. Mais elle pourrait déjà s’amorcer par une coordination de voisinage sécuritaire local dans le cadre souple d’une garde européenne.

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The European army generates interest again even if it remains a tight conjecture between NATO and EU. Despite multiple attempts, it will probably emerge only from a deep reflection on the European geostrategic space. But it could already begin with a local security neighborhood coordination within the flexible framework of a European guard.

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La fragmentation de l’espace européen peut-elle causer une instabilité globale ? (R. Leray)

René Leray a été un conseiller de Jacques Delors quand celui-ci dirigeait la commission. Il dirige un groupe de recherche à l’université Saint-Louis à Bruxelles et reste passionné par les questions de géopolitique européenne. Nous le remercions de nous avoir confié le texte d’une allocution prononcée le 24 avril dernier au forum Réalités  de Tunisie. JDOK.

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Il s’agit d’un thème actuel et important mais difficile à appréhender tant il est vaste et multidimensionnel et tant la position de l’observateur et l’ampleur de la période d’observation et d’analyse peuvent aisément conduire à des interprétations partielles, partiales, voire erronées.

Je me limiterai donc à quelques réflexions basées sur mon expérience européenne. Continue reading « La fragmentation de l’espace européen peut-elle causer une instabilité globale ? (R. Leray) »

La Vigie n° 117 : La Chine et le cœur de la terre | Regard sur l’Afrique du nord | Lorgnette : élections espagnoles

Lettre de La Vigie (8 mai 2019)

La Chine et le cœur de la terre

La Chine en réémergence est, aux yeux des États-Unis, le challenger. Pourtant, malgré son besoin de revanche sur des traités inégaux imposés par des “barbares” et ressentis comme une humiliation, elle n’a pas de volonté de puissance. Certes, son initiative “Ceinture et routes” visant à se recentrer à travers l’Asie constitue une ambition  géoéconomique majeure :  on peut la voir comme une relecture des fondateurs de la géopolitique anglo-saxonne et le dessein de contrôler le heartland. Cela impose de renouveler nos calculs stratégiques.

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Regard sur l’Afrique du nord

L’Afrique du Nord est un espace stratégique mal identifié et agité par de multiples rivalités. Au centre la Libye écartelée connaît une forte poussée d’Est en Ouest qui a un effet négatif sur le Maghreb adjacent. La France doit se garder d’encourager cette dynamique perverse et promouvoir un espace maghrébin autonome du concept MENA.

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Lorgnette : élections espagnoles

Les élections générales espagnoles du 28 juin n’ont pas tout à fait permis de dénouer la profonde crise politique du pays. Certes, le PS arrive en tête et s’il s’allie avec Podemos (gauche radicale), il arrive à 11 sièges de la majorité nécessaire pour gouverner. Face à lui, le Parti populaire a perdu beaucoup de sièges, perte mal compensée par Vox, une formation de droite radicale née d’une scission. Ce bloc de droite serait appuyé par le parti centriste, libéral et anti-indépendantiste, Ciudadanos.

Autant dire qu’aucune majorité « classique » de gauche n’est possible sans l’appui de petits partis. Les partis sécessionnistes catalans n’obtiennent que 39 % des voix, ce qui relativise la question indépendantiste dans un contexte de mobilisation électorale. P. Sanchez, le leader socialiste, pourrait s’appuyer sur ERC (gauche catalane) ou sur un parti basque et quelques indépendants.

Il reste que P. Sanchez ne voudra pas lancer un référendum sur l’indépendance de la Catalogne (même si on attend les élections régionales du 26 mai pour vérifier l’intensité du mouvement indépendantiste, en recul le 28 juin, cf. LV 94). Il faut espérer que la coalition fragile qui se mettra en place permettra de refroidir la crise sécessionniste.

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JDOK

Chypre et la géopolitique de la Méditerranée orientale (A. Marghelis)

Le Proche-Orient peut se définir comme la région bordant la Méditerranée orientale. Il s’y déroule un grand jeu (question israélo-palestinienne, guerre civile syrienne, foucades turques) où  les grandes puissances extérieures s’affrontent (États-Unis, Russie) au travers de relais locaux. Un des pions de cette partie est Chypre, qui connaît de rapides évolutions ces derniers temps. Aris Marghalis, bon connaisseur de la région et qui a déjà publié dans LV, nous fait le point de ces calculs. Merci à lui. JDOK.

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Nous avions abordé précédemment le durcissement du jeu géopolitique sur l’axe Balkans-Méditerranée orientale en évoquant l’intégration sans nuance de la Grèce au projet géopolitique américain. D’une part, pour finir de priver la Russie de ses entrées dans les Balkans, dont la Grèce est l’embouchure naturelle, et pour l’expulser de Méditerranée orientale. D’autre part, pour tenter de briser le tandem Russie-Turquie, de plus en plus insupportable pour Washington. En raison de sa localisation, l’île de Chypre semble ne pas pouvoir se soustraire à cette dynamique. Continue reading « Chypre et la géopolitique de la Méditerranée orientale (A. Marghelis) »

La Vigie n° 115 : Europe et fantasme | Figures stratégiques libres | Lorgnette : Manifestations en Afrique

Lettre de La Vigie (10 avril 2019)

Europe et fantasme

Les pro-européens français, incluant les fédéralistes, sont sincèrement persuadés que cette option sert l’intérêt du pays. Il s’agit pour eux de profiter de l’Europe comme multiplicateur de puissance mais aussi de composer avec leur complexe d’infériorité envers l’Allemagne. L’UE serait ainsi le seul moyen de tenir face à une mondialisation sauvage. Si ça n’a pas réussi jusqu’à présent, c’est qu’on n’est pas allé assez loin ni assez fort, non par erreur de méthode et de calcul stratégique. Autrement dit, ils répondent à leur hantise du déclin en voulant se fonder dans une UE vue comme une “plus grande France”, ce qu’elle n’est pas, à l’évidence.

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Figures stratégiques libres

Comment se présente pour la France les rapports de puissance avec ses voisins européens, mais aussi avec la Chine, la Russie et les États-Unis, le triangle stratégique qui domine actuellement la scène internationale? Peut-elle se contenter de la réponse européenne et s’abriter derrière la méthode multilatérale?

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Lorgnette : Manifestations en Afrique

Les Gilets jaunes inspirent les peuples. Voici donc une vague de manifestations pacifiques qui sont en train de changer le cours de l’histoire. Le cas est évident en Algérie, où les masses populaires, jetées dans les rues, ont réussi à forcer le départ du président Bouteflika, en attendant celui des autres. Mais c’est vrai aussi au Soudan où, depuis quatre mois et dans l’inattention générale, le peuple manifeste contre le régime d’Omar el Béchir. Non loin, de grandes manifestations ont eu lieu au Mali contre le président IBK (pourtant réélu l’an dernier), déplorant l’inefficacité des forces internationales et la corruption du système. Enfin, au Venezuela l’opposant J. Guaido tient tête au président Maduro grâce à ses partisans dans la rue.

Il n’est pas dit que tous ces mouvements réussissent à faire fléchir les pouvoirs en place. Constatons simplement leur multiplication, dans des sociétés très diverses et aux systèmes politiques variés. Et rappelons-nous que des mouvements similaires, en Europe de l’Est, avaient suscité la chute des régimes socialistes, les transitions vers les droits civiques et donc la fin de la Guerre froide. Nous sommes donc peut-être en face d’un mouvement plus profond qu’il n’y paraît. À surveiller.

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JDOK

Europe et fantasme (LV 115)

Les pro-européens français, incluant les fédéralistes, sont sincèrement persuadés que cette option sert l’intérêt du pays. Il s’agit pour eux de profiter de l’Europe comme multiplicateur de puissance mais aussi de composer avec leur complexe d’infériorité envers l’Allemagne. L’UE serait ainsi le seul moyen de tenir face à une mondialisation sauvage. Si ça n’a pas réussi jusqu’à présent, c’est qu’on n’est pas allé assez loin ni assez fort, non par erreur de méthode et de calcul stratégique. Autrement dit, ils répondent à leur hantise du déclin en voulant se fonder dans une UE vue comme une « plus grande France », ce qu’elle n’est pas, à l’évidence. Cliquez pour lire tout l’article.

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La Vigie n° 112 : Des anomalies à l’anomie stratégique | FNI : nucléaire plus qu’européen ? | Lorgnette : Manif à Alger

Lettre de La Vigie n° 112 (27 février 2019)

Des anomalies à l’anomie stratégique

La parole militaire a bien du mal à trouver sa place dans le débat stratégique actuel. Pourtant de multiples anomalies en matière de stratégie militaire générale s’accumulent annonçant une inacceptable anomie stratégique si on n’y prend garde. Il faut susciter et mobiliser l’expertise militaire pour y faire face.

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Traité FNI : Nucléaire avant d’être européen ?

Le retrait américain du traité FNI donne un nouveau coup à la sécurité européenne, alors que l’UE n’est pas partie au traité et se trouve bien démunie. Au-delà, cette décision relancera la course aux armements, y compris nucléaires. Elle donne finalement une certaine liberté de manœuvre aux Russes sans pour autant lier les Chinois. Car nucléairement, nous sommes désormais dans un jeu à plusieurs acteurs : définitivement sortis du monde bipolaire de la Guerre froide.

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Lorgnette : Manifestation algérienne

La récente annonce par le pouvoir algérien d’une cinquième candidature d’A. Bouteflika à la présidence du pays suscite des remous inattendus. Le président sortant est un vieillard infirme et désormais peu capable. Mais le « système » a failli à organiser sa succession et a donc décidé de proroger le titulaire. Tout devait se passer entre soi mais voici que le peuple a surgi, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants répandus dans le pays et refusant haut et fort cette cinquième candidature. Sans revenir sur l’impasse politique et économique du système, remarquons que ce mouvement a surpris tout le monde, y compris les forces de sécurité, les bleus, qui se sont montrés finalement assez tolérants.

Certains verront ici, à huit ans d’écart, le prolongement des révoltes arabes de l’hiver 2011. Pour notre part, nous y voyons plutôt l’expression d’une conscience portée par les médias sociaux en écho du mouvement français des Gilets Jaunes : en Algérie non plus, aucune instance politique ou syndicale n’a appelé à manifester (à la différence de la Tunisie d’hier). Nul ne sait ce que va devenir cet élan populaire et s’il va peser sur l’avenir du pays mais à coup sûr, quelque chose a changé à Alger. À suivre avec attention.

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Crédit photo : The Official CTBTO Photostream on Visualhunt / CC BY

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Traité FNI : Nucléaire avant d’être européen ? (LV 112)

Le retrait américain du traité FNI donne un nouveau coup à la sécurité européenne, alors que l’UE n’est pas partie au traité et se trouve bien démunie. Au-delà, cette décision relancera la course aux armements, y compris nucléaires. Elle donne finalement une certaine liberté de manœuvre aux Russes sans pour autant lier les Chinois. Car nucléairement, nous sommes désormais dans un jeu à plusieurs acteurs : définitivement sortis du monde bipolaire de la Guerre froide.

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2018 : une année clef dans les relations russo-helléniques (A-G Marghelis)

Nous parlons peu de la Grèce : aussi sommes-nous heureux d’accueillir Aris-George Marghelis. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université de Nantes portant sur la dimension stratégique du droit de la mer. Il a enseigné la géopolitique et les relations internationales à l’École navale et à l’Université de Brest. Merci à lui. JDOK

Géopolitique Friction du Mercredi 25 Février 2015 : Grèce ...

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Quand l’Europe s’en va-t-en guerre : que vaut l’engagement militaire de l’Union européenne ? (C. Glock)

Nous sommes heureux d’ouvrir à nouveau nos colonnes à Cynthia Glock qui poursuit ses recherches sur les questions de défense en Europe. Voici donc un long article sur les interventions militaires de l’UE. Merci à elle. JDOK

Résumé : Au cœur d’un environnement mondial aux équilibres sécuritaires, sociaux et politiques fragilisés, y compris au sein du continent européen, la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’Union européenne (UE) est à la croisée des chemins. Depuis la mise en place de sa nouvelle stratégie globale en matière de politique étrangère et de sécurité commune en juin 2016, l’UE affiche un fort volontarisme pour les questions de défense, pas toujours en adéquation avec les capacités ou volontés réelles des États membres. Entre d’une part des intérêts stratégiques nationaux différents voire divergents, et d’autre part le sacrosaint consensus qui régit chaque décision prise par les instances bruxelloises dans le domaine spécifique de la PSDC, quel crédit peut-on vraiment accorder aux opérations et missions militaires conduites par l’Union européenne ? (cliquez pour lire la suite)

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