La Libye pourrait-elle être la première mission d’un groupement tactique de l’UE ? (W. Pusztai)

Nous sommes heureux d’accueillir ce texte stimulant de Wolfgang Pusztai, Analyste autrichien des questions de sécurité et politique internationale. Merci à lui. LV.

En Libye, une guerre civile est en cours depuis 2011 avec différentes phases d’intensité. Les perspectives d’un cessez-le-feu durable comme condition préalable à une solution politique n’ont jamais été très brillantes au fil des ans. Une mission militaire internationale visant à garantir le respect de ce cessez-le-feu aurait de toute façon été pratiquement impossible sur le plan technique. Tout cela pourrait changer maintenant.

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La situation actuelle en Libye

Depuis la défaite décisive de l’Armée nationale libyenne (LNA) de Khalifa Haftar en Tripolitaine face à l’opération Volcan de la Rage (Burkan Al-Ghadab) soutenue par la Turquie, qui soutient le Gouvernement d’accord national (GNA) reconnu internationalement, il y a une impasse à l’ouest de Syrte, la porte d’entrée du bassin pétrolier libyen de Syrte, sur la côte centrale du pays. Continue reading « La Libye pourrait-elle être la première mission d’un groupement tactique de l’UE ? (W. Pusztai) »

La Turquie en Libye, entre intérêts économiques et calculs stratégiques (K. Abderrahim)

Le Pr Kader Abderrahim, directeur de recherche associé de La Vigie, nous livre ici son analyse de l’action turque en Libye. Merci à lui. LV

La France, se trouve dans une mauvaise posture diplomatique et stratégique en Libye. Les déclarations du président Emmanuel Macron sonnent comme un aveu d’impuissance. En dénonçant « la responsabilité criminelle de la Turquie … », le chef de l’État vise l’implication de l’armée turque en Libye et celle de milliers de miliciens syriens ou soudanais.

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Depuis son intervention militaire en janvier 2020, Ankara est parvenue à inverser le rapport de force au profit de son allié de Tripoli, Fayez Sarraj qui dirige le gouvernement d’union nationale (GNA), seule autorité reconnue par l’ONU. Officiellement la France reconnaît le GNA, mais elle apporte, en même temps, une aide militaire à son adversaire au pouvoir en Cyrénaïque (est de la Libye) le Maréchal Haftar. Celui-ci peut compter sur le soutien sans failles (financier et militaire), des Émirats Arabes Unis, de l’Égypte ou de l’Arabie Saoudite. Par ailleurs le maréchal Haftar peut s’appuyer sur les miliciens russes de la société privée Wagner. Continue reading « La Turquie en Libye, entre intérêts économiques et calculs stratégiques (K. Abderrahim) »

La Vigie 133 : Regard sur 2020 | Des biens communs de l’humanité | Libye ottomane

Lettre de La Vigie du 8 janvier 2020

Regard français sur 2020 : la régulation stratégique en question

Le dérèglement stratégique de la planète se poursuit. En 2020, c’est au plan géoéconomique qu’il pourrait encore s’accentuer. Pour la France qui doit recentrer sa stratégie et repenser ses alliances, c’est sans doute le moment de la réévaluation de ses engagements extérieurs, de la retenue stratégique et d’un effort prioritaire sur la sécurité et la cohésion publiques pour retrouver des marges de manœuvre.

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Des biens communs de l’humanité

Au-delà des questions géopolitiques ou économiques, c’est au moment où le multilatéralisme connait sa crise la plus profonde que l’on a le plus besoin de lui, notamment pour garantir la gestion durable des biens communs que nous offre la planète. Qu’il s’agisse de l’environnement, de la mer et des océans, des espaces exo-atmosphérique et cybernétique ou encore de l’infiniment petit du corps humain, la préservation et l’exploitation de ces biens, communs à toute l’humanité, nécessitent la pratique d’un multilatéralisme efficace afin qu’ils bénéficient durablement à l’espèce humaine. Encore faut-il que les différentes sociétés et générations humaines acceptent de s’écouter avant de dialoguer.

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Lorgnette : Libye ottomane

La situation en Libye connaît une nouvelle vague d’incertitude. Alors que le gouvernement de Tripoli montrait ses limites (celles de ne rien gouverner, malgré la reconnaissance officielle de l’ONU), que les milices de Misrata et leurs affiliées constituait le dernier carré à s’opposer au Mal Haftar, que celui-ci avait lancé le dernier coup de rein pour conquérir Tripoli et réunifier le pays, aidé en cela par ses parrains égyptien et émirien, sans compter nombre de mercenaires, voici que le président Erdogan annonça qu’il allait intervenir.

Rappelons la longue filiation entre Misrata et la Turquie pour comprendre qu’Ankara souhaite au fond défendre son dernier point d’appui au sud de la Méditerranée. La Turquie reste une puissance méditerranéenne et son néo-ottomanisme rappelle sa domination passée. Il reste qu’elle est bien fixée en Syrie, que ses affidés d’Idlib sont peu à peu chassés par l’offensive russo-syrienne et qu’il y a pléthores d’islamistes violents à recycler. Ankara enverra officiellement des troupes régulières : gageons que le principal sera constitué de séides djihadistes.

Mauvaise nouvelle pour la Libye et le Sahel !

JOCV

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Incertain Maghreb (LV 104)

Le Maghreb fait partie de notre voisinage immédiat et constitue le pont entre l’Europe et l’Afrique. Il est au cœur de nos intérêts. Pourtant, les cinq pays du Maghreb, pour des raisons différentes, paraissent plus ou moins à bout de souffle entre aspirations internes et pressions externes. L’attentisme répond à l’effervescence mais annonce probablement des tumultes à venir, comme l’étude des cinq pays (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie) l’illustre.

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N° 76 – 30 août 2017 : Libye, l’horizon s’éclaircit | Questions atlantiques | Trump et l’Afghanistan

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Libye : l’horizon s’éclaircit

La Libye a brièvement occupé les manchettes en juillet, à l’occasion d’une rencontre organisée à Paris entre deux des principaux protagonistes de la scène politique libyenne. Un peu plus tard, les opérations de sauvetage en Méditerranée centrale ont également suscité l’attention, avec le code de bonne conduite imposé par les autorités italiennes aux ONG secourant les migrants. À terre comme en mer, on commence à deviner quelques éclaircies.  […]

Questions atlantiques

Couvrant à peu près le cinquième de la planète (par la surface et la population riveraine), largement ouvert sur les deux hémisphères, le théâtre atlantique a connu de fortes tensions stratégiques au XXe siècle pour la sûreté de la navigation dans sa partie nord. D’abord pour assurer le ravitaillement intensif de l’Europe pendant la Première Guerre mondiale, puis gagner la bataille de l’approvisionnement stratégique de l’Angleterre et de l’URSS pendant la Seconde ; enfin, pour garantir pendant la guerre froide les « reinforcement /replenishment », les ReRe, ce lien transatlantique vital pour la sécurité de l’Europe. À la fin de la guerre froide, la disparition de l’URSS lui a fait perdre son caractère essentiel et le centre de gravité stratégique de l’Atlantique s’est déplacé au Sud, vers l’ouvert de Gibraltar et les zones troublées du Golfe de Guinée.    […].

Lorgnette : Trump et l’Afghanistan

JDOK

Sourceimage :Fotografik33 - www.fotografik33.com via VisualHunt.com / CC BY-NC-ND

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N° 62 : Guerre médiatique et devoir d’irritation | Libye écartelée

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Guerre médiatique et devoir d’irritation

Le paysage médiatique français est envahi par une autre guerre qui ne dit pas son nom. Elle est à rapprocher de « la guerre de la nation contre l’État » (cf. édito). Une voiture de RTL a été brûlée l’autre jour. Cet incident symbolise l’humeur du temps qui est à la vindicte contre les journalistes. Les sondages montrent à quel point la profession a mauvaise presse : 67 % des Français jugent les journalistes incapables de résister aux pressions politiques, 58% mettent en doute leur indépendance face à celles « de l’argent » (ici). Défiance et hostilité d’un côté (jusqu’à l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo), liberté de la presse et devoir démocratique d’informer de l’autre, la presse est au cœur d’un débat qui intéresse aussi le stratégiste. […].

Libye écartelée

Face à nous, le Maghreb bouge avec ses deux ailes battantes en Mauritanie et en Libye. Maillon entre Machrek et Maghreb, la Libye inquiète. Les Européens d’abord : c’est de ses côtes que partent en flottilles désespérées des milliers de migrants qui viennent s’échouer sur les côtes italiennes. Mais les Nord-africains, et d’abord Égyptiens et Algériens, sont eux aussi inquiets, tout comme les Sahéliens (Tchadiens, Nigériens, Maliens). Tous les proches le savent : la Libye ne retrouvera pas de sitôt un système stable de partage du territoire, de la rente pétrolière et de l’autorité rappelant la jamahiria qu’imposa pendant plus de 40 ans le raïs Kadhafi. Six ans après son éviction musclée, la Libye semble réduite en morceaux comme avant lui ; une multitude d’acteurs, internes et externes, tente de défendre qui son pré carré, qui sa voie économique ou politique. Tout cela concerne directement la France […]

Lorgnette : Trump et le tumulte

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Source image : Victor van Dijk (Thanks for 3.5M views!) via VisualHunt / CC BY-NC

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La Vigie n° 34 : Produire la stratégie | Combinatoire libyenne | Stratégie 2017, vu de Londres

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Produire la stratégie

Régulièrement, les observateurs (parmi eux La Vigie) s’interrogent sur des stratégies dont ils croient discerner les contours. Que signifie telle décision ? Signe-t-elle une stratégie préalablement établie ? S’agit-il plutôt d’une aberration, d’une incohérence ou bien annonce-t-elle une rupture ? Et au-delà, qui élabore, qui décide, qui met en œuvre ces stratégies dont nous croyons observer les effets ? Au fond, qui produit la stratégie ? Voilà de vraies questions d’apparence théorique qu’il faut analyser pour « comprendre notre compréhension ». Questionnons donc ce mot de « stratégie » dont tous abusent, nous les premiers. […]

La combinatoire libyenne

En ce début d’année, la Libye concentre bien des incertitudes qui affectent la sécurité de la France et de son voisinage. Depuis l’élimination musclée de son Rais fin 2011, la région devenue plus instable et le pays plus ingouvernable inquiétaient. Depuis 2015, s’y est ajoutée l’infiltration de combattants de l’État islamique qui fuient une pression militaire qui s’est accentuée depuis 4 mois avec l’intervention russe. On redoute la cristallisation en Libye d’un autre front salafiste qui se connecterait à la mouvance intégriste de Boko Haram.  […]

Stratégie 2017 : vu de Londres (J. Lindley-French)

Le traité franco-britannique de sécurité et de défense signé il y a cinq ans avait pour but le rapprochement stratégique entre deux puissances militaires européennes, les deux seules à dimension stratégique. Mais depuis 2010, l’Europe comme le monde sont plus en danger. La France est restée un acteur stratégique de premier rang et, avec la Grande-Bretagne, l’un des deux seuls à agir selon une « grande stratégie ». […]

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Quelles solutions à la crise libyenne ?

La crise libyenne demeure pendante, s’enfonçant dans un chaos difficilement compréhensible. Il révèle les fondements tribaux de cet État mal construit et difficilement contrôlé par M. Kadhafi. Sa chute en 2011 a laissé place à un affrontement généralisé mais les racines tribales se compliquent récemment de l’émergence d’islamismes radicaux et combattants, Al Qaida et État Islamique. Dans le même temps, les trafics trans sahariens embrouillent une situation déjà très confuse. Ce tableau succinct rend particulièrement nécessaire l’étude de Gregor Mathias (professeur associé à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, membre du Centre Roland Mousnier – CNRS / Université de Paris IV – Sorbonne) et Thomas Flichy de La Neuville (professeur à l’Ecole Spéciale de Saint-Cyr, membre du Centre Roland Mousnier – CNRS / Université de Paris IV – Sorbonne). Nous sommes heureux de leur donner la parole au travers de cette note du groupe Synopsis. La Vigie

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Après l’opération Serval au Mali et la destruction de la base d’Al Qaïda dans l’Amettetaï, Aqmi a profité de la porosité des frontières pour se réfugier au sud de la Libye, région devenue incontrôlable depuis la chute de M. Kadhafi. Le redéploiement du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne d’Atar en Mauritanie, à Faya-Largeau au Tchad a permis à l’armée française de s’adapter aux mouvements et aux trafics d’armes des groupes armés terroristes du sud de la Libye et du Nord-Mali. Toutefois, les opérations de contrôle aux frontières (Passe de Salvador, trois frontières Mali-Niger et Burkina-Faso) ne s’attaquent pas aux causes du problème, puisque le sud de la Libye sert de base-arrière aux groupes armés islamistes. Dans ce contexte, comment stabiliser le foyer d’instabilité qui s’étend du nord du Mali au sud de la Libye ? La solution préconisée devra prendre en compte les spécificités d’un espace singulier marqué par la fragilité des équilibres économiques et humains. Cet espace est en effet marqué par l’importance du facteur tribal, la contamination de la zone par l’islam radical et l’existence de circuits commerciaux multiséculaires où se mêlent les échanges de biens de consommation et les trafics d’armes et d’êtres humains.
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