La Vigie 133 : Regard sur 2020 | Des biens communs de l’humanité | Libye ottomane

Lettre de La Vigie du 8 janvier 2020

Regard français sur 2020 : la régulation stratégique en question

Le dérèglement stratégique de la planète se poursuit. En 2020, c’est au plan géoéconomique qu’il pourrait encore s’accentuer. Pour la France qui doit recentrer sa stratégie et repenser ses alliances, c’est sans doute le moment de la réévaluation de ses engagements extérieurs, de la retenue stratégique et d’un effort prioritaire sur la sécurité et la cohésion publiques pour retrouver des marges de manœuvre.

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Des biens communs de l’humanité

Au-delà des questions géopolitiques ou économiques, c’est au moment où le multilatéralisme connait sa crise la plus profonde que l’on a le plus besoin de lui, notamment pour garantir la gestion durable des biens communs que nous offre la planète. Qu’il s’agisse de l’environnement, de la mer et des océans, des espaces exo-atmosphérique et cybernétique ou encore de l’infiniment petit du corps humain, la préservation et l’exploitation de ces biens, communs à toute l’humanité, nécessitent la pratique d’un multilatéralisme efficace afin qu’ils bénéficient durablement à l’espèce humaine. Encore faut-il que les différentes sociétés et générations humaines acceptent de s’écouter avant de dialoguer.

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Lorgnette : Libye ottomane

La situation en Libye connaît une nouvelle vague d’incertitude. Alors que le gouvernement de Tripoli montrait ses limites (celles de ne rien gouverner, malgré la reconnaissance officielle de l’ONU), que les milices de Misrata et leurs affiliées constituait le dernier carré à s’opposer au Mal Haftar, que celui-ci avait lancé le dernier coup de rein pour conquérir Tripoli et réunifier le pays, aidé en cela par ses parrains égyptien et émirien, sans compter nombre de mercenaires, voici que le président Erdogan annonça qu’il allait intervenir.

Rappelons la longue filiation entre Misrata et la Turquie pour comprendre qu’Ankara souhaite au fond défendre son dernier point d’appui au sud de la Méditerranée. La Turquie reste une puissance méditerranéenne et son néo-ottomanisme rappelle sa domination passée. Il reste qu’elle est bien fixée en Syrie, que ses affidés d’Idlib sont peu à peu chassés par l’offensive russo-syrienne et qu’il y a pléthores d’islamistes violents à recycler. Ankara enverra officiellement des troupes régulières : gageons que le principal sera constitué de séides djihadistes.

Mauvaise nouvelle pour la Libye et le Sahel !

JOCV

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Algérie : l’affrontement serait-il devenu inévitable ? (Pr A. Mekkaoui)

Le professeur Mekkaoui est non seulement un ami de longue date de La Vigie : il est aussi un observateur attentif et sagace de la situation au Maghreb en général et tout particulièrement en Algérie. Merci à lui de ce point d’étape sur la situation en Algérie à la sortie de l’été. JDOK

Après sept mois de protestations pacifiques ayant touché les 48 wilayas de l’Algérie, le Commandement de l’ANP, l’Armée Nationale Populaire, et particulièrement ses services de renseignement regroupés sous la houlette du Général major Chef d’État Major (CEMA) Ahmed Gaïd Salah, n’ont pas réussi à apaiser la colère du peuple algérien. Les revendications de cette révolution du sourire sont simples : un État civil et non militaire, un État de droit et la fin de la tutelle des militaires sur les Algériens et leur retour aux casernes tel qu’il est stipulé dans l’article 28 de la Constitution.

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Dossier n° 11 : L’Algérie, le hirak et la France (gratuit)

La Vigie est heureuse de vous présenter son dossier stratégique n° 11  : L’Algérie, le hirak et la France (daté du 30 mai 2019). En effet, La Vigie suit attentivement le dossier maghrébin depuis de nombreuses années. Au centre du Maghreb et dans une relation ancienne à la France, il y a l’Algérie. Ce pays…

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La Vigie n° 117 : La Chine et le cœur de la terre | Regard sur l’Afrique du nord | Lorgnette : élections espagnoles

Lettre de La Vigie (8 mai 2019)

La Chine et le cœur de la terre

La Chine en réémergence est, aux yeux des États-Unis, le challenger. Pourtant, malgré son besoin de revanche sur des traités inégaux imposés par des “barbares” et ressentis comme une humiliation, elle n’a pas de volonté de puissance. Certes, son initiative “Ceinture et routes” visant à se recentrer à travers l’Asie constitue une ambition  géoéconomique majeure :  on peut la voir comme une relecture des fondateurs de la géopolitique anglo-saxonne et le dessein de contrôler le heartland. Cela impose de renouveler nos calculs stratégiques.

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Regard sur l’Afrique du nord

L’Afrique du Nord est un espace stratégique mal identifié et agité par de multiples rivalités. Au centre la Libye écartelée connaît une forte poussée d’Est en Ouest qui a un effet négatif sur le Maghreb adjacent. La France doit se garder d’encourager cette dynamique perverse et promouvoir un espace maghrébin autonome du concept MENA.

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Lorgnette : élections espagnoles

Les élections générales espagnoles du 28 juin n’ont pas tout à fait permis de dénouer la profonde crise politique du pays. Certes, le PS arrive en tête et s’il s’allie avec Podemos (gauche radicale), il arrive à 11 sièges de la majorité nécessaire pour gouverner. Face à lui, le Parti populaire a perdu beaucoup de sièges, perte mal compensée par Vox, une formation de droite radicale née d’une scission. Ce bloc de droite serait appuyé par le parti centriste, libéral et anti-indépendantiste, Ciudadanos.

Autant dire qu’aucune majorité « classique » de gauche n’est possible sans l’appui de petits partis. Les partis sécessionnistes catalans n’obtiennent que 39 % des voix, ce qui relativise la question indépendantiste dans un contexte de mobilisation électorale. P. Sanchez, le leader socialiste, pourrait s’appuyer sur ERC (gauche catalane) ou sur un parti basque et quelques indépendants.

Il reste que P. Sanchez ne voudra pas lancer un référendum sur l’indépendance de la Catalogne (même si on attend les élections régionales du 26 mai pour vérifier l’intensité du mouvement indépendantiste, en recul le 28 juin, cf. LV 94). Il faut espérer que la coalition fragile qui se mettra en place permettra de refroidir la crise sécessionniste.

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JDOK

Regards sur l’Afrique du Nord (LV 117)

L’Afrique du Nord est un espace stratégique mal identifié et agité par de multiples rivalités. Au centre la Libye écartelée connaît une forte poussée d’Est en Ouest qui a un effet négatif sur le Maghreb adjacent. La France doit se garder d’encourager cette dynamique perverse et promouvoir un espace maghrébin autonome du concept MENA.

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« Les Algériens font savoir que la transition se fera à leurs conditions »

Voici un article que notre rédacteur en chef, Jean Dufourcq, a publié sur le Huffington post (ici). JDOK.

La transition politique a commencé en Algérie. L’élan donné par une jeunesse résolue a pris de vitesse les tenants du système en place comme les analystes attentifs à ce pays si proche. La transition est désormais irréversible car l’essentiel des forces vives est dans la rue. Ce n’est plus l’effervescence habituelle des protestataires; car on y voit tous les Algériens, hommes et surtout femmes, les plus jeunes et les plus geek comme les plus anciens, les chibanis blasés. Et puis cela se passe partout, à Alger bien sûr, et dans toutes les autres villes symboliques mais aussi dans le bled. Partout les Algériens se mobilisent dans la rue le vendredi. Personne ne les en délogera. Et ils font savoir clairement que la transition se fera à leurs conditions.

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Algérie, nouvelle donne… ! (par le Pr. Khalifa Chater, Tunis)

Nous sommes heureux d’accueillir cette contribution du professeur Khalifa Chater, professeur émérite de l’université de Tunis. JDOK

 

Source

De grandes marches populaires ont eu lieu, en Algérie, vendredi 8 mars 2019. Ce mouvement contestataire inédit a débuté le 22 février 2019. Depuis lors, le mouvement a pris de l’ampleur. Les manifestants entendent s’opposer au scénario dicté par le pouvoir, qui engage un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Au-delà de cette dénonciation, les Algériens prennent leurs distances avec un pouvoir usé, qui ne répond pas à leurs attentes. (cliquez pour lire la suite) Continue reading « Algérie, nouvelle donne… ! (par le Pr. Khalifa Chater, Tunis) »

Géopolitique du Maroc (K. Abderrahim)

Voici  un petit opuscule (118 p, 12,8 €) tout à fait remarquable et permettant de faire rapidement le point sur le royaume chérifien. Écrit par un des meilleurs spécialistes du Maghreb, maître de conférence à Science Po (et ami de La Vigie), il présente une remarquable grande qualité pour un livre de géopolitique : il est bourré  de cartes ! La chose est suffisamment rare pour être précisée et abondamment louée !

D’ailleurs, on reste surpris par l’abondance de données réunies dans un ouvrage finalement si bref : iconographie, index, chronologie, portraits, tout y est ! Le style est limpide et l’on apprend une foultitude de choses. Évidemment à propos de l’histoire du Maroc, mais aussi ses quatre directions géopolitiques : l’Atlantique (qu’on pense à la primo-relation avec les jeunes États-Unis d’Amérique), l’Afrique, bien sûr, l’Europe (Espagne et France) et bien sûr, l’orient, à la fois arabe et musulman, sans même parler des liens avec le reste du monde (Chine et Russie). Mais il est aussi question de géopolitique intérieure, qu’il s’agisse de la société marocaine, de son économie ou de la lente évolution du régime politique.

Bref, un ouvrage à recommander chaudement, que vous lirez dans l’avion la prochaine fois que vous irez en vacances là-bas.

Kader Abderrahim, Géopolitique du Maroc, éditions bibliomonde, 118p. 12,8 €).

JDOK

La Vigie n° 112 : Des anomalies à l’anomie stratégique | FNI : nucléaire plus qu’européen ? | Lorgnette : Manif à Alger

Lettre de La Vigie n° 112 (27 février 2019)

Des anomalies à l’anomie stratégique

La parole militaire a bien du mal à trouver sa place dans le débat stratégique actuel. Pourtant de multiples anomalies en matière de stratégie militaire générale s’accumulent annonçant une inacceptable anomie stratégique si on n’y prend garde. Il faut susciter et mobiliser l’expertise militaire pour y faire face.

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Traité FNI : Nucléaire avant d’être européen ?

Le retrait américain du traité FNI donne un nouveau coup à la sécurité européenne, alors que l’UE n’est pas partie au traité et se trouve bien démunie. Au-delà, cette décision relancera la course aux armements, y compris nucléaires. Elle donne finalement une certaine liberté de manœuvre aux Russes sans pour autant lier les Chinois. Car nucléairement, nous sommes désormais dans un jeu à plusieurs acteurs : définitivement sortis du monde bipolaire de la Guerre froide.

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Lorgnette : Manifestation algérienne

La récente annonce par le pouvoir algérien d’une cinquième candidature d’A. Bouteflika à la présidence du pays suscite des remous inattendus. Le président sortant est un vieillard infirme et désormais peu capable. Mais le « système » a failli à organiser sa succession et a donc décidé de proroger le titulaire. Tout devait se passer entre soi mais voici que le peuple a surgi, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants répandus dans le pays et refusant haut et fort cette cinquième candidature. Sans revenir sur l’impasse politique et économique du système, remarquons que ce mouvement a surpris tout le monde, y compris les forces de sécurité, les bleus, qui se sont montrés finalement assez tolérants.

Certains verront ici, à huit ans d’écart, le prolongement des révoltes arabes de l’hiver 2011. Pour notre part, nous y voyons plutôt l’expression d’une conscience portée par les médias sociaux en écho du mouvement français des Gilets Jaunes : en Algérie non plus, aucune instance politique ou syndicale n’a appelé à manifester (à la différence de la Tunisie d’hier). Nul ne sait ce que va devenir cet élan populaire et s’il va peser sur l’avenir du pays mais à coup sûr, quelque chose a changé à Alger. À suivre avec attention.

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JDOK

La Vigie n° 104 : Incertain Maghreb | Stratégie autre | Lorgnette : Brésil en colère

Lettre La Vigie n°104- 7 novembre 2018. Nouvelle procédure !

La Vigie fait évoluer la procédure de lecture ; autrement dit, vous pouvez désormais :

  • lire directement à l’écran les articles (pour peu que vous en ayez acquis les droits, soit par achat unitaire à 2,5 €, soit par abonnement : découverte à 17€, annuel à 70 €, organisations à 300 €)
  • ou lire en pdf comme avant (si vous êtes abonnés)

Pour cela, les abonnés n’ont comme d’habitude qu’à saisir leur login et mot de passe (enregistrez les sur votre ordinateur, que ce soit plus pratique pour vous) et lire l’un puis l’autre à l’écran, ou avoir l’option de lire le numéro en pdf (aller dans la page archive pour le télécharger). Les nouveaux lecteurs peuvent quant à eux s’abonner ou acheter l’article à l’unité.

Ce billet de présentation vous donne les résumés (avec lien vers les articles proprement dits) et, nouveauté, la lecture libre de la lorgnette ! Nous espérons que ces nouvelles facilités aideront votre confort de lecture.

Incertain Maghreb

Le Maghreb fait partie de notre voisinage immédiat et constitue le pont entre l’Europe et l’Afrique. Il est au cœur de nos intérêts. Pourtant, les cinq pays du Maghreb, pour des raisons différentes, paraissent plus ou moins à bout de souffle entre aspirations internes et pressions externes. L’attentisme répond à l’effervescence mais annonce probablement des tumultes à venir, comme l’étude des cinq pays (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie) l’illustre.

Lien vers Incertain Maghreb

Stratégie autre ?

Comment concevoir aujourd’hui une « stratégie autre » ? On peut partir des critères usuels de la stratégie répartis selon deux axes : l’articulation des fins, des voies et des moyens ; et celle des différents niveaux de stratégie (stratégie générale, stratégie militaire, stratégies de milieu). Or, les documents officiels (Livre Blanc, revue stratégique) évoquent assez peu les fins et beaucoup les voies et moyens. Comment identifier les fins sous-jacentes à la grande stratégie de la France ? cela permet-il dès lors d’identifier de nouvelles voies et donc, éventuellement, une adaptation des moyens ? Réfléchir aux alternatives permet de confirmer ou d’amender les stratégies existantes, dans l’effort constant de mise à jour qu’elles nécessitent.

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Lorgnette : Brésil en colère

La récente élection présidentielle brésilienne a suscité de multiples commentaires horrifiés lorsque le nouvel élu a été désigné. Dès avril 2018 (LV 92) nous avions signalé l’émergence de Jair Bolsonaro en le liant au climat d’insécurité qui prévaut au Brésil. Pour mémoire, le pays a dénombré 63.880 homicides en 2017, chiffre en augmentation constante. Le pays fait face à une « criminalité armée » qui met en cause les fondements mêmes de l’État. Un deuxième facteur de déstabilisation est la lassitude envers la corruption.

De ce point de vue, l’élection brésilienne rappelle à bien des égards le besoin de justice qui animait nombre de révoltes arabes (tous les partis islamistes ont mis le mot Justice dans leur titre). Au Brésil aussi, « le système » irrite. Notons enfin un aspect de lutte sociale, les classes moyennes (la base électorale de Bolsonaro) n’appréciant pas les décisions du PT en faveur des classes les plus pauvres. Malgré sa personnalité controversée, on ne peut ramener le président à un simple idéologue extrémiste car il a fait face à une demande qu’on ne peut ignorer. Pas sûr pourtant que ses réponses donnent vraiment satisfaction !