L’émotion, comme si nous n’avions rien appris
L’attaque de Nice a été tardivement revendiquée par l’Etat Islamique (36 h après l’attentat), alors que l’auteur de l’attentat présente un profil de déséquilibré et n’a pas ouvertement signalé son attachement à la cause djihadiste. Pourtant, immédiatement, l’hypothèse terroriste a été mentionnée tandis que les commentaires politiques fusaient de toute part. Comme si les réflexes politiciens prévalaient sans prendre un instant de recul. Encore une fois, l’émotion balayait les flux d’information comme si on n’avait rien appris. Les médias se précipitaient dans la couverture en direct des événements, diffusant des images insoutenables, interrogeant de témoins qui n’en pouvaient mais, sombrant dans le spectaculaire sans jamais se poser la question de leur responsabilité. Car au-delà de la tristesse légitime que nous devons avoir, tout s’est passé comme si on n’avait rien appris. Aucun preneur de parole n’a réellement montré la dignité et surtout la distance stratégique qui convenait. Comme si c’était la première fois, comme si c’était une surprise, comme si on n’était pas préparé alors que chacun savait que d’une façon ou d’une autre, cela se reproduirait.
Voici ce qui effraye le plus : Continue reading « Nice : au-delà du choc »