N° 42 : Calculs stratégiques du terrorisme | Profil indien | Stratégie 2017: vu de Beyrouth

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Calculs stratégiques du terrorisme

Cela fait maintenant plusieurs mois que le débat public traite du terrorisme. La confusion est fréquente entre terrorisme et djihadisme, le premier étant un mode d’action, le second un projet politique qui utilise le premier, entre autres moyens, pour parvenir à ses fins politiques : nous l’avons régulièrement signalé (cf. LV 29 & 29bis). Bien peu s’interrogent en revanche sur les aspects proprement stratégiques du terrorisme. En effet, s’il s’inscrit dans un conflit, quels sont ses objectifs, tactiques et stratégiques, dans le cadre d’un rapport de force qui oppose deux puissances, le plus souvent un État et un groupe terroriste ? […]

Profil indien

L’Inde mérite toute notre attention tant la trajectoire du sous-continent d’Asie du Sud contraste avec celle d’autres Grands. Cette très vaste démocratie, une « anarchie qui fonctionne » selon John Galbraith, qui en 2017 fêtera 70 ans d’indépendance, a pris un tournant résolument nationaliste voire hindouiste avec la victoire du BJP en 2014. Mais la nouvelle dynamique qui en résulte n’explique qu’en partie sa relation singulière avec l’environnement régional et les autres grands d’Asie et du monde, tant l’Inde reste imprégnée de la tradition « non alignée » héritée de Nehru. C’est sous ces deux angles qu’est dressé ce profil indien. […]

Lorgnette : Trump, finalement

Stratégie 2017 : vu de Beyrouth (George Corm)

L’alignement français sur une politique saoudienne de plus en plus violente et intolérante dans la région, ainsi que les postures imitant les néoconservateurs américains les plus radicaux et ayant entraîné la France à devenir partie prenante aux conflits arabes, constituent les grands défauts de sa posture stratégique.  […]

Source image : narendramodiofficial via Visual hunt / CC BY-SA

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Faut-il penser l’EI au passé ?

Après une année 2014 marquée par la surprise devant l’émergence de l’État Islamique, une année 2015 inquiète devant sa résistance, ce début d’année 2016 semble marqué par un regain d’optimisme envers l’organisation. Ainsi, les instituts anglo-saxons dressent le décompte exact des pertes de territoire de l’organisation. Selon une étude de Janes parue en décembre dernier, elle aurait perdu 14 % de son territoire en 2015. Une autre étude de fin mars 2016 évoque le chiffre de 25 %. Ceci concerne l’Irak et la Syrie. On pourrait de même évoquer les revers subis par l’EI en Libye, dont la récente perte de Derna en Cyrénaïque. (Texte de l’intervention prononcée le 30 avril dernier au Forum International de Réalités, à Hammamet, en Tunisie. OK)

Le Royaume-Uni aurait tué un millier de combattants de l'EI. Source

Certains pensent alors qu’il y a une solution militaire à l’EI et que l’on réussira à l’annihiler. En avril, le ministre français de la défense, JY Le Drian, lors d’une visite en Irak, estimait qu’en 2016, aussi bien Rakka que Mossoul (les deux places-fortes de l’EI) pouvaient tomber (voir ici ). Dès lors, la question qui vient à l’esprit est la suivante, aussi provocante paraisse-t-elle : faut-il penser l’EI au passé ? Pour y répondre, nous évoquerons d’abord le Moyen-Orient puis la Libye, avant de conclure sur le cadre tunisien.
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Étude stratégique n°2 (gratuit) : Évolutions de la politique française en Syrie

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Cette étude a été menée en collaboration avec le King Faisal Center for Research dans le cadre de son projet de recherche « The Middle East Strategy Project ». Rendue le 2 janvier 2016, nous la publions aujourd’hui. Elle est co-publiée par La Vigie et le KFCR.

Évolutions de la politique française en Syrie

Hollande

Longtemps les observateurs ont glosé sur la « politique arabe de la France », lancée en son temps par le général De Gaulle, qui prônait une sorte de troisième voie à l’écart des deux autres. C’est elle qui justifia une approche particulière de la question palestinienne (longtemps la seule question sensible au Proche Orient) puis, un peu plus tard, de la question libanaise (notamment au cours de la guerre civile de 1975 à 1990).

Face au nouvel ordre des choses qui fit suite à la fin de la division Est-Ouest, aux guerres du Golfe successives, à l’espoir puis à l’échec des négociations israélo-palestiniennes, cette politique perdit de sa clarté et de sa consistance. Les positions changèrent encore plus rapidement au début des années 2010 : d’une part, avec l’appui français tardif aux révoltes arabes (ce qui entraîna une position ferme sur la guerre civile syrienne), mais aussi, sous couvert du primat donné dès 2007 mais amplifié en 2012 à une diplomatie économique, par la recherche d’alliances approfondies avec les riches pays du Golfe, d’abord le Qatar puis l’Arabie Saoudite.

Cette dynamique est en train d’évoluer brutalement à nouveau à la suite des attentats qui frappèrent Paris en 2015, d’abord l’attaque ciblée contre Charlie hebdo mais surtout l’attaque indiscriminée du 13 novembre qui causa 130 morts à Paris. On assiste depuis à un brusque revirement de la politique française sur la question syrienne, qui affecte en profondeur « la nouvelle politique arabe » de la France. […]

Plan

I : Du passé au passif

11- Passé et contexte

12-      Les 1001 chemins de la posture française, 2011-2015

13-      Un brusque revirement

II : Organiser le changement de posture : activisme diplomatique

21- Cadre multilatéral : quelle légitimité ?

22-      Alliances bilatérales : coaliser les coalitions ?

23-      Alliances moyen-orientales

III: Limites et perspectives

31-      Guerre et politique

32-      Quels buts politiques ?

Photo credit: UN Women Gallery via Visual hunt / CC BY-NC-ND

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Étude stratégique La Vigie n° 1 : De la retenue russe en Syrie

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Extrait de l’étude stratégique présente dans cette lettre :

De la retenue russe en Syrie

Beaucoup a été dit sur l’annonce par Vladimir Poutine du retrait partiel de ses forces en Syrie. Un mot réunit les analyses et leurs points de vue divers : surprise. Là-dessus, tout le monde s’accorde, Poutine a surpris la communauté internationale. Voici peut-être les premières leçons : la capacité de la direction russe non seulement à maîtriser le temps stratégique mais aussi à gérer ses déclarations publiques ; et l’autisme des analystes. Cela relativise grandement les propos de ceux qui affirment que la Russie n’a pas de soft power. Disons qu’il diffère du soft power occidental, parce que s’il dispose de moins de moyens massifs, il réussit pourtant à changer la donne. Or cette leçon peut être tirée de l’ensemble du dispositif russe en Syrie. Car Moscou, avec finalement des moyens limités (qu’on les compare simplement aux moyens américains ou de la coalition qu’ils actionnent), réussit à obtenir des gains réels. S’il est facile de dire qu’il n’a pas tout obtenu (moyen fréquent de dévaloriser le succès), constatons pourtant qu’il a obtenu beaucoup et vite, là où on lui prédisait seulement l’échec et l’enlisement. Pour autant, une appréciation mesurée de la situation ne peut se contenter de cette seule évaluation, puisque beaucoup d’incertitudes demeurent, qu’elles aient trait aux acteurs mais aussi aux événements en cours. De même, alors que la plupart des commentaires occidentaux se sont focalisés sur la place de la Russie dans l’ordre international (façon de discuter ses rapports avec un Ouest fantasmé), finalement peu de choses ont été dites sur les conséquences locales et régionales, pourtant la priorité de Moscou. […]

Poutine Lavrov

Source image : http://en.kremlin.ru/events/president/news/51511

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N° 36 : Quelles sont les causes de l’État Islamique ? | Pour sortir de l’impuissance | Stratégie 2017 : vu de Rome

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Quelles sont les causes de l’État Islamique ?

Certains responsables continuent de parler de « guerre contre le terrorisme », refusant d’analyser les ressorts de l’ennemi nommément désigné, l’État Islamique. Or, il n’est de bonne stratégie que procédant d’un bon diagnostic qui exige la compréhension des sources de la puissance de l’ennemi. S’agissant d’un mouvement terroriste qui se prétend État, il convient donc de dresser le diagnostic des causes qui ont conduit à son apparition. Trois thèses sont couramment avancées : des racines socio-économiques, culturelles ou politiques. Étudions-les successivement. […]

Pour sortir de l’impuissance

Nous évoquions en début d’année le grand tournant stratégique qui se profilait en 2016 et les risques de dérapage (cf. LV 33). Comment notre posture de défense et de sécurité se prépare-t-elle à des évolutions d’une telle ampleur ?

La leçon inaugurale de la chaire des grands enjeux stratégiques nous apporte la réponse du ministre de la défense (texte ici). Ce tour d’horizon daté du 18 janvier, à la fois réaliste, pragmatique et serein, vaut d’être lu. On pourra certes déplorer des angles morts stratégiques, réticences politiques implicites à mener une véritable analyse de défense et de sécurité permettant de sortir d’une forme assumée d’impuissance. Mais il y a là une réflexion de qualité d’un ministère qui vient de migrer sur le site de Balard, l’Hexagone français, avec sa matière grise militaro-stratégique et sa capacité de décision et de conduite technico-opérationnelle. […]

Stratégie 2017 : vu de Rome (Amiral F. Sanfelice di Monteforte)

L’Occident a peur, face à l’agressivité de l’EI, et la France, durement frappée, peine à réagir psychologiquement aux attentats de Paris. Ce type de situation n’était pas inattendu. Nous vivons en effet dans un monde en transition où le revanchisme arabe a amassé tant de ressources humaines et une force financière si considérable qu’il peut nous opposer ses objectifs de puissance. Aujourd’hui, nos valeurs, nos idéaux et notre culture même, qui ont modelé le système international, sont durement contestés, voire rejetés. […]

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Syrie : entre stériles négociations et succès militaires

La presse se fait l’écho des difficultés à réunir la conférence de Genève au sujet de la Syrie. Reportée, elle bute sur la question des participants et de la liste des délégués de « l’opposition » ou, plus exactement, des rebelles. Il n’est point besoin de prédire que la montagne accouchera d’une souris. On pourrait à loisir décrire les contradictions internes entre rebelles, les divergences sur l’ordre du jour ou les objectifs à atteindre, les influences contrastées (!) des grands parrains. Au fond, là n’est pas le plus important. Car en Syrie, deux choses ont changé : l’engagement militaire des Russes et la coalition occidentale contre l’EI.

http://www.courrierinternational.com/sites/ci_master/files/styles/image_original_765/public/assets/images/000_nic6453103.jpg?itok=SUa1n2Fl Source Continue reading « Syrie : entre stériles négociations et succès militaires »

Iran, le temps des affaires (Th. de La Neuville)

Signe que les affaires reprennent avec l’Iran, le président Rohani vient en France cette semaine. Pour les directeurs commerciaux toutefois, l’un des obstacles à la négociation avec les Iraniens est une perception différente du temps : dans le monde persan, le temps semble suspendre son vol. Dans la culture iranienne, la patience incarne en effet la noblesse d’une administration plurimillénaire, la force inexorable du droit, et la sérénité dans l’exercice de la justice. Bref, la lenteur est fondamentalement associée à la majesté.

L’Iran au défi de l'ouverture économique Source

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Pour Riyad, l’Iran est un ennemi bien commode

Il ne faut pas sur interpréter l’antagonisme entre Ryad et Téhéran.

Pour Riyad, l’exécution de Nimr al-Nimr est logique. Tout le monde ne voit que l’opposition à l’Iran, supposée constitutive de l’identité saoudienne ; peu remarquent que sur 47 exécutions, 46 ont concerné des jihadistes, pour la plupart liés à al Qaida.

Source

Le message est d’abord interne, à destination de la population du royaume, tandis que la guerre au Yémen piétine et que l’économie patine (baisse du prix du pétrole, budget en déficit, augmentation des prix). Il s’agit d’abord de rassembler chez soi en utilisant une technique antique, celle de la mobilisation contre un ennemi extérieur. Continue reading « Pour Riyad, l’Iran est un ennemi bien commode »

La Vigie n°27 | Légitime défense ? | Rumeurs du monde (gratuit)

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Pour son premier anniversaire, La Vigie vous offre la lecture de ce numéro. Extrait des articles présents dans cette lettre :

Légitime défense ?

La France frappe donc depuis fin septembre l’Organisation État Islamique (OEI) en Syrie. L’annonce en avait été faite par le Président de la République, dès la conférence de presse du 7 septembre : il précisait alors que « le Parlement en sera informé au titre de l’article 35 de la Constitution ». Mais le 16 septembre, à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement précisait que la France invoquerait « le principe de légitime défense » pour justifier ces frappes. Ceci fait écho aux déclarations du Premier Ministre, le 13 janvier, devant l’Assemblée Nationale, qui affirmait : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical ». Autant de déclarations qui affirment une volonté mais qui trahissent pourtant une certaine confusion : au-delà de la légalité de notre action, c’est surtout sa légitimité qui est en jeu et au-delà sa cohérence stratégique.

[…]

Rumeurs du monde

Arrêtons-nous un instant pour écouter la rumeur du monde et tenter de décoder des messages récemment émis qui engagent notre sécurité et pèseront sur notre posture stratégique. Avant toute analyse, notons qu’à New York, Bruxelles ou Strasbourg, on a entendu les signaux d’un monde turbulent que les structures internationales peinent à réguler. On le mesure chaque jour.

On relèvera, parmi les discours lanceurs d’alerte, ceux provenant de l’Assemblée générale des Nations unies à New York ou de visiteurs de marque à Washington, ceux anxieux des réunions militaires atlantiques à Bruxelles, et ceux inquiétants venus de Strasbourg, du couple franco-allemand comme de la Turquie. Tous visaient les opinions publiques et les consciences.

[…]

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La Vigie n°26 | Manoeuvres russes en Syrie – Défaire l’Etat Islamique

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Manoeuvres russes en Syrie

Il faut admirer l’artiste : Vladimir Poutine tient encore la vedette et réussit à orienter l’actualité internationale sur des sujets où on l’attendait peu. Certains tombent parfois dans la caricature en expliquant que c’est « un joueur d’échec » et qu’il a un plan de long terme. Plus simplement, c’est un remarquable tacticien qui sait saisir les bonnes occasions et même les provoquer, car il bénéficie d’un atout maître : une vraie réflexion géopolitique et la centralité de décision qui lui permet d’éviter les tergiversations et d’avoir une vraie continuité d’action. La manœuvre en cours en Syrie en est un parfait exemple, d’autant qu’elle a plusieurs niveaux.

[…]

Défaire l’Etat Islamique

Pourquoi tergiverser ? C’est une action légitime car cette structure surgie de nulle part nous a nommément déclaré une  guerre totale. C’est une mission prioritaire, car cette cohorte radicale déstabilise une région qui compte pour nous. C’est une action à notre portée collective car nous sommes nombreux à vouloir détruire EI, l’État islamique. Quelles sont les options militaires, les modalités d’action, les acteurs à déployer, les résultats à attendre, le cadre espace-temps et budget-risque de cette entreprise ? Mettons bout à bout tout cela pour comprendre pourquoi l’essentiel n’a pas commencé et ce qui reste à faire.

[…]

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