Israël, le droit et l’Onu (JPh Immarigeon)

Si l’on a beaucoup évoqué récemment la notion d’état de droit, la récent polémique franco-israélienne pose une autre question : quel est le droit de l’État ? Jean Philippe Immarigeon, avocat, répond à cette question de fond : un État n’existe que dans sa relation aux autres États. Merci à lui. LV

Nous venons d’assister à un échange ni amène ni diplomatique entre la France et Israël, à la suite d’une déclaration d’Emmanuel Macron rappelant que l’État hébreu doit son existence au vote de novembre 1947 de l’ONU. Sans aucunement en minimiser la portée, si la sortie du président français est bien évidemment motivée par les menaces que Tsahal fait peser sur nos soldats sous casque bleu stationnés au Liban, sa formulation provocante a reçu une réponse tant de Tel Aviv que du CRIF qui porte le débat sur le fond, en ce qu’elle trahit le fossé toujours plus grandissant entre l’État hébreu et le reste du monde, et l’incompréhension manifeste sur la question de l’état de droit, voire le rejet de ce dernier par Israël et ses soutiens.

Source : Washington institute
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LV 251 : Et si Trump gagnait ? | Où est donc passée la Turquie ? | Lorgnette : S’identifier

Lettre de La vigie du 16 octobre 2024

Et si Trump gagnait ?

La campagne présidentielle est parfaitement indécise car l’arrivée de K. Harris a rééquilibré le scrutin. Aucun pronostic ne peut sérieusement désigner le vainqueur, à trois semaines de l’élection. Il faut aussi observer les élections législatives qui auront lieu le même jour et donneront – ou pas- des marges de manœuvres au vainqueur. De même, quelle réaction le camp du perdant aura-t-il ? Autant d’incertitudes pour une élection cruciale.

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Où est donc passée la Turquie ?

La Turquie qui avait pu apparaître comme l’un des acteurs majeurs de la guerre en Ukraine en 2022, a progressivement vu sa position internationale s’affaiblir. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative faiblesse diplomatique en 2024: un multi-alignement trop opportuniste sur les affaires d’Ukraine, une position maximaliste sur le Proche-Orient provoquant la défiance de Washington et, surtout, une crise économique lancinante ayant imposé à Ankara un tournant de la rigueur budgétaire

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Lorgnette : S’identifier

Depuis trois ans, les guerres dures reviennent. En 2023, la planète en connaissait neuf : Birmanie, Gaza, Nigeria, RDC, Sahel, Soudan, Syrie, Ukraine et Yémen. 2024 verra probablement l’Éthiopie rejoindre à nouveau ce funeste cortège. Si l’opinion française et européenne s’intéresse à l’Ukraine ou au Proche-Orient, elle ignore absolument le Soudan ou la Birmanie. Pourquoi cette différence ?

Parce que dans les premiers cas il y a un phénomène d’identification, pas dans les autres. Par certains côtés, Ukrainiens ou Israéliens (ou Palestiniens) sont vus comme des autres nous-mêmes, en plus d’être géographiquement à proximité. La guerre, souvent considérée comme la matrice violente des identités nationales, remet sous tension notre propre identité. C’est parce que nous sommes inquiets à l’intérieur que nous nous projetons dans ce qui arrive à l’extérieur. Le mécanisme victimaire s’ajoute à ce phénomène. Nous sommes toujours du côté de la victime. Mais autant elle est simple à désigner dans le cas de l’Ukraine, autant il y a concurrence victimaire au Proche-Orient, entre les victimes du 7 octobre et les victimes de Tsahal. Le sujet est d’autant plus épineux que la France accueille la plus forte population juive et la plus forte population arabo-musulmane d’Europe.

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LV 248 : Trêve olympique | Fragile Suriname | Lorgnette : Le vice et l’Afghanistan

Lettre de La Vigie du 4 septembre 2024

Trêve olympique

Les Jeux olympiques de Paris ont été l’occasion d’une trêve bienvenue, dispensant des émotions positives si rares de nos jours. Pour autant, la politique n’a pas disparu mais elle fut mise au second plan.

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Fragile Suriname

Voici un dernier pays frontalier de la France, en outre-mer : le Suriname. C’est un pays en paix mais à l’État de droit relativement faible, pourtant il est clé pour améliorer la sécurité de la Guyane française. Il serait bien utile de réorienter notre aide au développement vers ce pays afin de renforcer la coopération policière et militaire.

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Lorgnette : Le vice et l’Afghanistan

Qui s’intéresse encore à l’Afghanistan ? Personne. Faites une recherche sur Internet et vous ne trouverez aucun article récent, hormis ceux sur la récente décision par les talibans au nom «de la prévention du vice et de la promotion de la vertu », de donner de nouvelles restrictions aux femmes : elles devront couvrir leur visage et ne pourront plus faire entendre leur voix en public. Cette obsession à faire taire les femmes traduit un problème général de l’islam. Les condamnations internationales sont sans effet.

Il reste que trois ans après le départ des Américains, le pays constitue un trou noir. Certains pays conservent des relations diplomatiques avec le pays (Chine, Russie) tandis que beaucoup détournent les yeux. Pour beaucoup en effet, le régime taliban garantit une certaine stabilité. De même, la lutte contre l’opium donne des résultats (réduction de 95% de la production). Mais l’émirat n’a pas obtenu la reconnaissance internationale qu’il espérait la première année. Mais il n’arrive pas à lutter contre les groupes terroristes et l’État Islamique au Khorassan continue de frapper (attentat à Moscou en mars). La situation économique est catastrophique. Malheureusement, aucune pression ne paraît fonctionner. C’est pour le coup un vrai cercle vicieux.

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Trêve olympique (LV 248)

Les Jeux olympiques de Paris ont été l’occasion d’une trêve bienvenue, dispensant es émotions positives si rares de nos jours. Pour autant, la politique n’a pas disparu mais elle fut mise au second plan.

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LV 246 : La dilaborescence des organisations | Ecosse, réunie ou désunie ? | Lorgnette : 75 ans

Lettre de La Vigie n° 246 du 10 juillet 2024

La dilaborescence des organisations

Parler d’organisation peut s’avérer ambigu, car cela suggère que l’organisation est elle-même organisée. Des exemples français récents (Atos, la dissolution) montrent que ce n’est pas toujours le cas. Les organisations, comme les civilisations, sont mortelles (une civilisation n’est-elle d’ailleurs pas aussi une forme d’organisation ?). Certaines adoptent cependant un étonnant comportement, celui de la dilaborescence qui est une décomposition à petits pas.

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Ecosse, réunie ou désunie ?

Les élections britanniques du 4 juillet ont vu la représentation écossaise changer radicalement de couleur : les indépendantistes ont cédé la place aux travaillistes. Voici l’occasion de s’attarder sur cette région et sur les leçons à tirer de ce vote.

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Lorgnette : 75 ans

Le sommet de l’Alliance atlantique qui s’ouvre ce mercredi à Washington sera comme à l’habitude présenté comme un succès. Telle est la loi du genre car un sommet de l’Otan est un rite dont la liturgie sert d’abord à célébrer un acte de foi : celui de l’article 5 et donc de la défense collective, du « un pour tous et tous pour un », de la solidarité transatlantique.

Comme d’habitude, la déclaration sera lue avec attention par les experts qui examineront deux choses : d’une part la question ukrainienne : Kiev doit rejoindre l’Alliance, c’est entendu, mais par un pont (perspective longue, celle des Américains ou des Allemands) ou un chemin (perspective rapide, celle de beaucoup d’Européens dont la France) ? Vu le poids politique des uns et des autres, ce sera un « pont ».

D’autre part, la question américaine. L’Alliance n’a de sens que si Washington joue le jeu. Célébrer à Washington le 75ème anniversaire du traité fait aussi partie d’une mise en scène, de politique intérieure cette fois : J. Biden est en difficulté dans sa campagne électorale et tous les alliés craignent le retour de D. Trump qui bloquerait plus encore l’Alliance qu’il ne le fit. Sur les photos d’anniversaire, les sourires seront crispés.

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La dilaborescence des organisations (LV 246)

Parler d’organisation peut s’avérer ambigu, car cela peut induire que l’organisation est elle-même organisée. Des exemples français récents (Atos, la dissolution) montrent que ce n’est pas toujours le cas. Les organisations, comme les civilisations, sont mortelles (une civilisation n’est-elle d’ailleurs pas aussi une forme d’organisation ?). Certaines adoptent cependant un étonnant comportement, celui de la dilaborescence qui est une décomposition à petits pas.

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Lettres de Saragosse aux Français incertains (J Ph Immarigeon)

Il y a 215 ans, en face de Vienne de l’autre côté du Danube, au terme de la bataille d’Aspern-Essling, mourait Jean Lannes. Ce qu’on retient de cette bataille est une scène mythique, la visite de l’Empereur accouru dès qu’il le put. Napoléon a nié s’être fait remonter les bretelles, mais les scénaristes n’en brodent pas moins en s’inspirant des lettres que Lannes avait envoyées six mois plus tôt de Saragosse, dont on cite une phrase-clef : « C’est une guerre qui fait horreur ».

Source: https://www.abebooks.co.uk/Si%C3%A8ge-Prise-Saragosse-Belagerung-Saragossas-Franzosen/30788923256/bd#&gid=1&pid=1

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LV 243 : Paris-Varsovie : Prélude ou tour de valse ? | Chant funèbre pour le droit international | Lorgnette: le sens de la guerre

Lettre de La Vigie du 29 mai 2024

Paris-Varsovie : Prélude ou tour de valse ?

La Pologne avait traditionnellement des difficultés avec ses deux voisins, la Russie et l’Allemagne. La guerre d’Ukraine rebat les cartes de son équation stratégique et la pousse à s’intéresser au nouveau discours français : est-ce le prélude d’une entente durable ou un simple tour de valse ?

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Chant funèbre pour le droit international

La décision de Karim Khan procureur de la CPI, de demander l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la défense a suscité de vives réactions américaines. Fondées sur la morale et non le droit, elles menacent un des fondements de l’ordre international, justifiant a posteriori toutes les critiques relatives à ce droit qui ne viserait que les pays non alignés sur les États-Unis. Que les menaces envers le CPI se concrétisent et ce pourrait être l’acte de décès du droit international.

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Lorgnette: le sens de la guerre

Les militaires se mettent à écrire : ce qui était encore une exception il y a vingt ans devient désormais chose courante. Observons cependant les thèmes traités dans ces ouvrages : histoire, éthique ou témoignage, le plus souvent. Dans ce dernier cas, la guerre est décrite comme une expérience. Les auteurs y montrent sa violence, son injustice, les traumatismes causés. Ainsi, la France aurait été en guerre depuis trente ans sans s’en apercevoir, parce que ses soldats auraient connu le feu (ici).

Le lecteur reste bien sûr admiratif devant les exemples donnés, l’héroïsme sous-jacent, la dimension morale et psychologique du fait de guerre. Mais il est aussi gêné par un oubli majeur, celui de la dimension politique de la guerre. Celle-ci n’est pas le seul fait de ceux qui la mettent en œuvre. La guerre a une cause avant d’avoir un sens. Elle est le fait d’une société avant d’être celui des hommes qui la conduisent. La guerre n’est pas guerre parce qu’elle est une expérience, elle est guerre parce qu’elle est un objet d’abord politique. La France n’a pas été en guerre parce qu’elle ne s’est pas pensée en guerre. C’est d’ailleurs le reproche régulier que nous avons porté aux opérations extérieures récentes où l’on ne désignait pas l’ennemi.

Cette confusion reste gênante.

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LV 243 : Chant funèbre pour le droit international

La décision de Karim Khan procureur de la CPI, de demander l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la défense a suscité de vives réactions américaines. Fondées sur la morale et non le droit, elles menacent un des fondements de l’ordre international, justifiant a posteriori toutes les critiques relatives à ce droit qui ne viserait que les pays non alignés sur les États-Unis. Que les menaces envers le CPI se concrétisent et ce pourrait être l’acte de décès du droit international.

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LV 233 : Perspectives 2024 | Un seul objectif : la victoire ! | Lorgnette : 2023, année chaude

Lettre de La vigie du 10 janvier 2024

Perspectives 2024

2023 a été une année globalement sombre (guerres d’Ukraine, de Gaza, du Soudan, de Birmanie, crises du Sahel ou du Yémen) avec cependant quelques éclairs positifs. 2024 propose une UE dans l’incertitude, des États-Unis fragilisés, un Proche-Orient en grande tension, une Asie qui suit son cours, une Afrique en tourment et une France indécise.

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Un seul objectif : la victoire !

Les crédits alloués aux forces armées sont en forte augmentation partout dans le monde. Inversement, bon nombre d’opérations et de guerres, surtout occidentales, se sont enlisées ou ont fini par échouer, les dernières années. Se pose donc crument les questions : à quoi sert l’armée et comment obtenir la victoire? Une relecture de Clausewitz paraît sage pour répondre à ces questions très actuelles.

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Lorgnette : 2023, année chaude

Météo-France le précise dans une note parue le mois dernier :  l’année 2023 est l’année la plus chaude depuis le début de l’ère préindustrielle (1850-1900). Elle dépasse 2016 et 2020, 2ème et 3ème. La température de la planète est supérieure de 1,4 °C à la moyenne « normale ».

Si localement, certaines régions ont pu connaître des températures inférieures à ces moyennes de longue durée (pendant peu de temps), les conséquences globales sont nettes : la banquise s’est rétractée, de nombreuses régions ont connu des records de chaleur, les incendies se sont multipliés comme les inondations, des espèces disparaissent. 2023 sera aussi une des années les moins chaudes des années à venir : nous nous en souviendrons comme d’une année presque normale par rapport aux excès de température qui nous attendent demain.

Pour réduire les gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique, deux options se dessinent : réduire notre production (donc la consommation d’énergie fossiles) ou parier sur des solutions technologiques qui tardent à venir avec l’ampleur voulue. Mais il faudra les deux si l’on veut pouvoir dire : « nous avons eu chaud » !

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