LV 256 : 2024, chocs et chaos | Les embarras du droit [ Lorgnette : Notre-Dame à nouveau

Lettre de La Vigie du 25 décembre 2024

2024, chocs et chaos

2024 montre une Asie troublée, un Moyen-Orient bouleversé, une Afrique brouillée, un espace slave tourmenté, des Amériques en recomposition et une Europe chaotique. À observer les élections de par le monde, LV constate un clivage grandissant entre des électeurs déçus et des systèmes de gouvernement de plus en plus autoritaires, y compris dans les pays de post-démocratie.

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Les embarras du droit

Si l’État de droit est un des fondements de la démocratie, les embarras dans lesquels le droit, son interprétation et son application plongent les dirigeants interpellent quant à sa connaissance, voire sa compréhension. Le droit ayant pour objectif de réguler les interactions entre personnes et entre institutions, sa méconnaissance ne peut entraîner que de l’instabilité et, a fortiori, des déconvenues.

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Lorgnette : Notre-Dame à nouveau

L’incendie de Notre-Dame a suscité il y a cinq ans une vive émotion. S’il est difficile de parler de « résurrection » d’un bâtiment, ses « relevailles » sont une bonne nouvelle : la France est encore capable de mener des projets d’ampleur (outre l’organisation des J.O.), grâce notamment à l’esprit de décision d’un chef (le général Georgelin) qui sut passer outre les raideurs administratives.

Émotion durable et discrète, familiarité, valeur cultuelle, prouesse architecturale, beauté et héritage mais aussi emblème de la Nation : « Notre-Dame coche quasiment toutes les cases qui font d’un bâtiment un patrimoine porteur d’émotion» écrivions-nous (LV 116). Le symbole fut partagé puisque les puissants du monde vinrent, notamment D. Trump et E. Musk. Est-ce à dire que la France convainquait ? Celle de toujours, sans doute. Probablement moins la direction du moment, malgré sa volonté de mise en scène.

Comme il y a cinq ans, le public a refusé « la volonté gouvernementale supposée de « saisir l’occasion » pour se mettre en avant. Et nous concluions : « Puisse Notre-Dame restaurée relancer la France sur les voies de la confiance, de la sérénité et du bien commun assumé».

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Les embarras du droit (LV 256)

Si l’État de droit est un des fondements de la démocratie, les embarras dans lesquels le droit, son interprétation et son application plongent les dirigeants interpellent quant à sa connaissance, voire sa compréhension. Le droit ayant pour objectif de réguler les interactions entre personnes et entre institutions, sa méconnaissance ne peut entraîner que de l’instabilité et, a fortiori, des déconvenues.

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LV 254 : Initiative, escalade et seuil | L’influence est-elle vraiment une fonction stratégique ? Lorgnette : La Cour et ses mandats

Lettre de La Vigie du 27 novembre 2024

Initiative, escalade et seuil

L’utilisation par les forces ukrainiennes de capacités de frappe dans la grande profondeur russe le 19 novembre a été presqu’immédiatement suivie par une riposte russe à l’aide d’un système balistique. Cette séquence démontre la volonté de Moscou de conserver l’initiative dans le domaine de l’escalade et de toujours être en mesure de dicter où se situe le seuil d’emploi des armements ; avec néanmoins des options qui ne cessent de se réduire.

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L’influence est-elle vraiment une fonction stratégique ?

La dernière revue stratégique de 2022 a élevé l’influence au rang des « fonctions stratégiques ». La notion n’est pas nouvelle et de nombreux dispositifs avaient déjà été mis en place. Cependant, la mise en avant de cette fonction semble avoir été le fait de l’esprit du temps plutôt que d’une réflexion stratégique approfondie. Beaucoup de questions se posent pour aller au-delà du seul effet déclaratoire qui peine à convaincre.

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Lorgnette : La Cour et ses mandats

La Cour pénale internationale (CPI) a donc émis le 21 novembre 2024 un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, B. Netanyahou. La décision est historique car elle met à mal l’accusation de double standard (LV 232) qui courrait contre elle et, au-delà, contre une justice frappant les vaincus et ennemis de l’Occident. Ce furent longtemps des responsables africains. L’inculpation de V. Poutine en mars 2023 montrait qu’une évolution était possible : mais une fois encore, c’était un ennemi des Américains et des Européens qui était visé. L’inculpation de B. Netanyahou constitue de ce point de vue une révolution et permet de crédibiliser la Cour, rejetant ainsi l’accusation d’une justice à deux vitesses.

Cependant, plusieurs pays s’opposent déjà à cette décision : États-Unis et Israël, mais aussi la Hongrie ou l’Autriche. « On n’inculpe pas les responsables d’une démocratie » disent-ils : mais cela réintroduit aussitôt l’accusation de double standard qui a de plus en plus de mal à passer à travers le monde.

Les dirigeants français ou britanniques ont eu des réactions embarrassées, entre soutien à Israël et soutien à la justice internationale. Cependant, l’État de droit et l’indépendance de la justice devraient prévaloir.

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Israël, le droit et l’Onu (JPh Immarigeon)

Si l’on a beaucoup évoqué récemment la notion d’état de droit, la récent polémique franco-israélienne pose une autre question : quel est le droit de l’État ? Jean Philippe Immarigeon, avocat, répond à cette question de fond : un État n’existe que dans sa relation aux autres États. Merci à lui. LV

Nous venons d’assister à un échange ni amène ni diplomatique entre la France et Israël, à la suite d’une déclaration d’Emmanuel Macron rappelant que l’État hébreu doit son existence au vote de novembre 1947 de l’ONU. Sans aucunement en minimiser la portée, si la sortie du président français est bien évidemment motivée par les menaces que Tsahal fait peser sur nos soldats sous casque bleu stationnés au Liban, sa formulation provocante a reçu une réponse tant de Tel Aviv que du CRIF qui porte le débat sur le fond, en ce qu’elle trahit le fossé toujours plus grandissant entre l’État hébreu et le reste du monde, et l’incompréhension manifeste sur la question de l’état de droit, voire le rejet de ce dernier par Israël et ses soutiens.

Source : Washington institute
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LV 246 : La dilaborescence des organisations | Ecosse, réunie ou désunie ? | Lorgnette : 75 ans

Lettre de La Vigie n° 246 du 10 juillet 2024

La dilaborescence des organisations

Parler d’organisation peut s’avérer ambigu, car cela suggère que l’organisation est elle-même organisée. Des exemples français récents (Atos, la dissolution) montrent que ce n’est pas toujours le cas. Les organisations, comme les civilisations, sont mortelles (une civilisation n’est-elle d’ailleurs pas aussi une forme d’organisation ?). Certaines adoptent cependant un étonnant comportement, celui de la dilaborescence qui est une décomposition à petits pas.

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Ecosse, réunie ou désunie ?

Les élections britanniques du 4 juillet ont vu la représentation écossaise changer radicalement de couleur : les indépendantistes ont cédé la place aux travaillistes. Voici l’occasion de s’attarder sur cette région et sur les leçons à tirer de ce vote.

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Lorgnette : 75 ans

Le sommet de l’Alliance atlantique qui s’ouvre ce mercredi à Washington sera comme à l’habitude présenté comme un succès. Telle est la loi du genre car un sommet de l’Otan est un rite dont la liturgie sert d’abord à célébrer un acte de foi : celui de l’article 5 et donc de la défense collective, du « un pour tous et tous pour un », de la solidarité transatlantique.

Comme d’habitude, la déclaration sera lue avec attention par les experts qui examineront deux choses : d’une part la question ukrainienne : Kiev doit rejoindre l’Alliance, c’est entendu, mais par un pont (perspective longue, celle des Américains ou des Allemands) ou un chemin (perspective rapide, celle de beaucoup d’Européens dont la France) ? Vu le poids politique des uns et des autres, ce sera un « pont ».

D’autre part, la question américaine. L’Alliance n’a de sens que si Washington joue le jeu. Célébrer à Washington le 75ème anniversaire du traité fait aussi partie d’une mise en scène, de politique intérieure cette fois : J. Biden est en difficulté dans sa campagne électorale et tous les alliés craignent le retour de D. Trump qui bloquerait plus encore l’Alliance qu’il ne le fit. Sur les photos d’anniversaire, les sourires seront crispés.

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La dilaborescence des organisations (LV 246)

Parler d’organisation peut s’avérer ambigu, car cela peut induire que l’organisation est elle-même organisée. Des exemples français récents (Atos, la dissolution) montrent que ce n’est pas toujours le cas. Les organisations, comme les civilisations, sont mortelles (une civilisation n’est-elle d’ailleurs pas aussi une forme d’organisation ?). Certaines adoptent cependant un étonnant comportement, celui de la dilaborescence qui est une décomposition à petits pas.

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Lettres de Saragosse aux Français incertains (J Ph Immarigeon)

Il y a 215 ans, en face de Vienne de l’autre côté du Danube, au terme de la bataille d’Aspern-Essling, mourait Jean Lannes. Ce qu’on retient de cette bataille est une scène mythique, la visite de l’Empereur accouru dès qu’il le put. Napoléon a nié s’être fait remonter les bretelles, mais les scénaristes n’en brodent pas moins en s’inspirant des lettres que Lannes avait envoyées six mois plus tôt de Saragosse, dont on cite une phrase-clef : « C’est une guerre qui fait horreur ».

Source: https://www.abebooks.co.uk/Si%C3%A8ge-Prise-Saragosse-Belagerung-Saragossas-Franzosen/30788923256/bd#&gid=1&pid=1

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LV 243 : Paris-Varsovie : Prélude ou tour de valse ? | Chant funèbre pour le droit international | Lorgnette: le sens de la guerre

Lettre de La Vigie du 29 mai 2024

Paris-Varsovie : Prélude ou tour de valse ?

La Pologne avait traditionnellement des difficultés avec ses deux voisins, la Russie et l’Allemagne. La guerre d’Ukraine rebat les cartes de son équation stratégique et la pousse à s’intéresser au nouveau discours français : est-ce le prélude d’une entente durable ou un simple tour de valse ?

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Chant funèbre pour le droit international

La décision de Karim Khan procureur de la CPI, de demander l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la défense a suscité de vives réactions américaines. Fondées sur la morale et non le droit, elles menacent un des fondements de l’ordre international, justifiant a posteriori toutes les critiques relatives à ce droit qui ne viserait que les pays non alignés sur les États-Unis. Que les menaces envers le CPI se concrétisent et ce pourrait être l’acte de décès du droit international.

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Lorgnette: le sens de la guerre

Les militaires se mettent à écrire : ce qui était encore une exception il y a vingt ans devient désormais chose courante. Observons cependant les thèmes traités dans ces ouvrages : histoire, éthique ou témoignage, le plus souvent. Dans ce dernier cas, la guerre est décrite comme une expérience. Les auteurs y montrent sa violence, son injustice, les traumatismes causés. Ainsi, la France aurait été en guerre depuis trente ans sans s’en apercevoir, parce que ses soldats auraient connu le feu (ici).

Le lecteur reste bien sûr admiratif devant les exemples donnés, l’héroïsme sous-jacent, la dimension morale et psychologique du fait de guerre. Mais il est aussi gêné par un oubli majeur, celui de la dimension politique de la guerre. Celle-ci n’est pas le seul fait de ceux qui la mettent en œuvre. La guerre a une cause avant d’avoir un sens. Elle est le fait d’une société avant d’être celui des hommes qui la conduisent. La guerre n’est pas guerre parce qu’elle est une expérience, elle est guerre parce qu’elle est un objet d’abord politique. La France n’a pas été en guerre parce qu’elle ne s’est pas pensée en guerre. C’est d’ailleurs le reproche régulier que nous avons porté aux opérations extérieures récentes où l’on ne désignait pas l’ennemi.

Cette confusion reste gênante.

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LV 243 : Chant funèbre pour le droit international

La décision de Karim Khan procureur de la CPI, de demander l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la défense a suscité de vives réactions américaines. Fondées sur la morale et non le droit, elles menacent un des fondements de l’ordre international, justifiant a posteriori toutes les critiques relatives à ce droit qui ne viserait que les pays non alignés sur les États-Unis. Que les menaces envers le CPI se concrétisent et ce pourrait être l’acte de décès du droit international.

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LV 191 : Modèle finlandais | Guerre, crimes et châtiments | Lorgnette : Jacques Perrin

Lettre de La Vigie du 27 avril 20221

Modèle finlandais

La guerre en Ukraine pousse à s’intéresser à la Finlande : ce pays voisin de la Russie lui a tout d’abord résisté au cours d’une guerre, a préservé son indépendance tout au long de la guerre froide, s’est admirablement développé à la fin de celle-ci, a rejoint l’UE et s’apprête à rallier l’Alliance. Ce parcours peut-il constituer un modèle pour l’Ukraine ?

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Guerre, crimes et châtiments

Avec plus ou moins de réussite, les juristes ont toujours tenté de bâtir un corpus juridique afin de limiter les dommages et souffrances occasionnés par les guerres. Le corpus actuel, complexe, bien que n’étant pas admis par tous les États, peut-il être utile dans le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ?

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Lorgnette : Jacques Perrin

Jacques Perrin était un homme de cinéma : on pense à Cinéma Paradiso, au merveilleux L’empire du milieu du sud sur l’Indochine et bien sûr à Microcosmos. Mais le stratégiste retiendra surtout ses films militaires : la 317ème section restera l’un des meilleurs films de guerre jamais tournés qui témoigne de la vie d’un lieutenant à la tête de sa section en Indochine. L’honneur d’un capitaine montre les mêmes défis, cette fois-ci au niveau d’un commandant d’unité pendant la guerre d’Algérie. Deux films tournés sous la direction de Pierre Schoendorffer La légion saute sur Kolwesi est plus anecdotique.

Cette réalité de la guerre, à hauteur d’homme, est évidemment passionnante et quiconque a commandé des hommes s’y retrouvera. Le cadre de ces conflits difficiles méritait quelque chose de plus politique : l’inoubliable Crabe-tambour, avec J. Rochefort et J. Dufilho, donnera avec délicatesse un aperçu des dimensions politiques de la guerre, jamais très loin du commandement. Entre l’épaisseur charnelle et humaine du terrain et l’objectif plus aveugle et indifférent du politique, c’est toute la dimension complexe de la guerre qui a été ainsi rendue.

Merci M. Perrin de l’avoir si simplement montré. Reposez en paix.

JOCVP

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