L’observateur de la vie internationale a parfois du mal à comprendre la portée des « décisions » annoncées à grand renfort de communication.
La semaine passée, deux exemples de ces « décisions indécises » nous ont été offerts.
L’observateur de la vie internationale a parfois du mal à comprendre la portée des « décisions » annoncées à grand renfort de communication.
La semaine passée, deux exemples de ces « décisions indécises » nous ont été offerts.
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
On va traiter ici de choses sensibles qui concernent la société militaire et sa place unique dans les élites du pays : les anciennes questions de sa discipline, de son devoir de réserve, de sa loyauté républicaine, tout comme les nouvelles questions de son autocensure réflexe et de sa bien modeste contribution à la réflexion stratégique. Plus généralement, on va explorer la parole militaire. Le récent épisode qui a opposé le chef de l’État, chef des armées, au général, chef d’état-major des armées, justifiait d’en traiter en différé mais aussi sans fard. Dans l’institution militaire, aujourd’hui comme hier, il est tout aussi évident que la discipline est la force principale des armées, que cedant arma togae, mais aussi que la hiérarchie militaire s’enracine dans la loyauté et le respect de la parole donnée. […]
Pour le premier numéro de La Vigie, en octobre 2014, nous évoquions à propos du Proche-Orient et tout particulièrement de la Syrie « une situation odieusement compliquée » au point que les règles habituelles avaient disparu : « Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis », titrions-nous. Trois ans plus tard, la situation s’est bien déliée et permet d’envisager la fin des combats, sinon le retour d’une forme de stabilité. Au point qu’on peut à nouveau parler d’avenir de la Syrie. Évolution militaire Depuis septembre 2015, comme nous le signalions (LV 26), les Russes sont à la manœuvre. Avec des moyens somme toute limités (voir la belle analyse de M. Goya), ils ont réussi à stabiliser le front, organiser les soutiens de Damas (Hezbollah, milices chiites de tout poil), prendre les contacts nécessaires pour retourner des acteurs influents. Le pays côtier a été maîtrisé, l’axe central dégagé, Alep et Palmyre repris, la liaison avec Deir-es-Zor rétablie, l’Euphrate a nouveau franchi (LV 64 Après l’EI). […]
Lorgnette : A la tribune de l’ONU
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Source : Chaoyue Pan via Visualhunt.com / CC BY-NC-ND
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Faisons le point en ce mitan de l’été, après les récents chambardements politiques à l’intérieur comme à l’extérieur mais avant une revue stratégique qui va recadrer la posture de défense de la France. Décidément, comme on l’a déclaré sans ambages il y a un an (cf. LV 48-49), rien ne sera plus vraiment comme avant. Voici ce qui balisait mi-2016 notre panorama de sécurité. Côté cour, attentats à répétition, état d’urgence, désarroi politique… ; côté jardin, afflux de réfugiés et reflux de l’EI, inversion syrienne et cristallisation turque, divisions libyennes et réplique malienne, Brexit, trouble de l’UE et tumulte américain… Un an plus tard, le climat général social a bien changé, la pratique politique aussi mais la précarité sécuritaire demeure […]
La récente passe d’armes entre le Président de la République et le CEMA a suscité bien des débats. Laissons de côté les commentaires de ceux des journalistes qui n’y connaissaient visiblement rien, ce qui ne les empêchait pas d’avoir un avis, la palme de l’odieux revenant à ce rédacteur en chef qui affirmait que si les militaires prenaient des risques, c’était leur métier et que la Nation n’avait pas à payer pour les protéger. La plupart des spécialistes sérieux pointaient l’importance de la défense, son intérêt pour la politique industrielle de la France, la montée des risques ou encore l’injustice ingrate qu’il y avait à profiter d’effectifs non syndicalisés pour faire des économies qu’on ne verrait dans aucun autre ministère. La guerre fait l’État Pour autant, ces arguments sont bien connus et force est de constater qu’ils ne fléchissent guère les décideurs : […].
Lectures d’été : 17 idées de livres pour cet été
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Benjamin Godard Photography via VisualHunt / CC BY-NC-SA
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Et voici le petit dernier d’O. Kempf. Petit, il l’est assurément puisqu’il ne fait que 5 mm d’épaisseur ! 75 pages de lecture en tout et pour tout, pour un format poche : autant dire que vous pouvez le lire en deux heures et faire le tour de la question, de façon plus précise que les deux pages de votre banal hebdomadaire qui vous laisse toujours sur votre fin, mais pour le prix de ce même hebdomadaire (7,5 €). Et encore ne parlons-nous que du prix de la version papier, il vaut bien moins cher pour la version digitale….(4,49 €).
De quoi s’agit-il ? De dépasser le simple clivage sunnite / chiite auquel quelques observateurs simplistes ramènent ce qui se passe au Proche-Orient, mais aussi d’expliquer les différences entre Frères musulmans, salafistes, wahabites,djihadistes… ou encore les différentes écoles interprétatives de l’islam et comment elles se sont incarnées, fort différemment, à travers le monde… mais aussi de montrer l’histoire récente de cet islam politique depuis la chute de l’empire Ottoman… enfin d’évoquer les stratégies possibles de ces islams politiques qui sont bien au pluriel…
Disons le mot : un bref opuscule de géopolitique de l’islam…
La 4ème de couverture : » Le surgissement brutal de l’islam politique apparaît comme une des grandes questions géopolitiques contemporaines. Pour en saisir l’envergure, Olivier Kempf montre d’abord que la seule distinction que l’on pose habituellement entre un islam « modéré » et un islam « radical » ne peut suffire à expliquer les crises actuelles que traverse l’islam politique – et notamment ses expressions les plus radicales et les plus violentes. C’est pourquoi Olivier Kempf s’attache à montrer que, contrairement aux apparences, la question de l’islam politique n’oppose pas d’abord l’islam aux autres civilisations, mais à l’islam lui-même. Aussi, après avoir dessiné les origines modernes des islams politiques, il décrit les évolutions apparues au XXIe siècle, avant de proposer une modélisation générale des islams politiques et de leurs stratégies associées. Olivier Kempf signe ici un ouvrage fondamental pour comprendre en profondeur les dilemmes et les défis auxquels font face les islams politiques aujourd’hui. «
Vous pouvez l’acheter :
– en version numérique (et papier) chez l’éditeur
– en version papier chez Amazon
– en version papier à la Fnac (surtout si vous soutenez les librairies réelles : voir aussi Decitre ou la Procure ou…)
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Olivier Kempf est intervenu deux fois sur de grandes chaînes de radio, pour évoquer les relations entre l’Amérique de D. Trump et l’OTAN, à l’occasion de la visite du Secrétaire générale de l’Alliance, Jens Stoltenberg, à Washington, mercredi dernier. Ce fut l’occasion d’examiner à la fois la stratégie américaine en Europe et l’état de l’Alliance.
Vous pouvez écouter ces deux interventions (et noterez que La Vigie est mentionnée sur chacun des deux sites…) :
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Le paysage médiatique français est envahi par une autre guerre qui ne dit pas son nom. Elle est à rapprocher de « la guerre de la nation contre l’État » (cf. édito). Une voiture de RTL a été brûlée l’autre jour. Cet incident symbolise l’humeur du temps qui est à la vindicte contre les journalistes. Les sondages montrent à quel point la profession a mauvaise presse : 67 % des Français jugent les journalistes incapables de résister aux pressions politiques, 58% mettent en doute leur indépendance face à celles « de l’argent » (ici). Défiance et hostilité d’un côté (jusqu’à l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo), liberté de la presse et devoir démocratique d’informer de l’autre, la presse est au cœur d’un débat qui intéresse aussi le stratégiste. […].
Face à nous, le Maghreb bouge avec ses deux ailes battantes en Mauritanie et en Libye. Maillon entre Machrek et Maghreb, la Libye inquiète. Les Européens d’abord : c’est de ses côtes que partent en flottilles désespérées des milliers de migrants qui viennent s’échouer sur les côtes italiennes. Mais les Nord-africains, et d’abord Égyptiens et Algériens, sont eux aussi inquiets, tout comme les Sahéliens (Tchadiens, Nigériens, Maliens). Tous les proches le savent : la Libye ne retrouvera pas de sitôt un système stable de partage du territoire, de la rente pétrolière et de l’autorité rappelant la jamahiria qu’imposa pendant plus de 40 ans le raïs Kadhafi. Six ans après son éviction musclée, la Libye semble réduite en morceaux comme avant lui ; une multitude d’acteurs, internes et externes, tente de défendre qui son pré carré, qui sa voie économique ou politique. Tout cela concerne directement la France […]
Lorgnette : Trump et le tumulte
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Victor van Dijk (Thanks for 3.5M views!) via VisualHunt / CC BY-NC
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Partageons quelques observations de stratégiste sur le monde actuel. Tous les 15 jours vous le savez, nous nous obligeons à cet exercice d’hygiène intellectuelle d’exposer en six pages ce que nous inspire ce monde en marche. Nous nous contraignons à la synthèse, au regard qui surplombe et à la pensée qui propose, et élaborons non seulement un diagnostic mais aussi de l’action. C’est stimulant mais de plus en plus difficile à faire tant le monde s’emballe. Alors, voilà un point d’étape.
Quelques constats d’évidence.
Résumons à grands traits ce qui se passe et provoque ce désenchantement, ce stress général qui affecte nos sociétés en général, et celle des peuples d’Europe en particulier. Faisons-le en 3 temps :
Avec un peu de prudente prospective pour finir : que faut-il faire ?
Continue reading « Le monde en marche, point à la mi-février 2017 »
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Un an avant l’élection du chef de l’État, faisons un peu de philosophie politique pour en délimiter la donne. C’est à l’État d’assurer la stabilité et la sécurité nécessaires à la nation pour lui permettre de constituer une société offrant le cadre collectif de progrès et de justice auquel aspirent légitimement les citoyens.
Ce principe républicain rappelé, fondement vertueux de la démocratie, voyons où nous en sommes dans les « sociétés avancées », en particulier en France. La société internationale se compose de plus de 190 États parmi lesquels la France pointe au 6ème rang économique. Mais le président élu en 2017 sera loin d’avoir en main toutes les clés de la France car les États ne sont plus les principaux acteurs du monde. […]
Souvenez-vous : l’an dernier, les éditorialistes se déchaînaient sur « l’isolement de la Russie » ! À La Vigie, nous ne savons pas si la Russie est vraiment isolée, nous constatons surtout qu’à défaut d’isolement, la solitude stratégique est un trait qui se répand. Les solidarités robustes d’hier s’affadissent et chacun, désormais, joue « seul dans son coin », sans réellement prendre garde à ce que pensent ses amis, ses alliés, ses voisins. C’est vrai de la Russie mais aussi des États-Unis, de l’Allemagne, de la Turquie ou de la France, pour prendre quelques exemples. Au fond, alors que le XXIème siècle commençant nous avait promis solidarité et collaboration, voici qu’il se révèle solitaire et conflictuel. […]
Le principal atout de la France est son rôle international de grande puissance. La France reste l’un des membres permanents du Conseil de sécurité et le pays fondateur de l’UE. Il faut qu’elle en profite pour défendre ses intérêts et promouvoir sa vision du monde. Au niveau global, la France devrait activement valoriser les principes du droit international. Au niveau régional, il lui faut défendre le projet européen contre aussi bien la menace de l’éclatement que les tendances hégémoniques de certains pays membres (Allemagne) ou voisins (Russie). […]
Source image : Lightmash via Visual Hunt / CC BY-NC-SA
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Trois crises perdurent dans des pays emblématiques « du champ », qui furent (et demeurent) sous influence française. Plutôt que de faire l’éternel procès de la Françafrique, profitons des derniers rebondissements pour poser les questions récurrentes des élites, de l’obsession pour la lustration et des transitions politiques.
La RCA ou la faillite des élites. Ce pays est le prototype de l’État failli, au point que la communauté nationale ne s’y reconnaît même plus comme telle. La faillite dépasse une simple guerre civile qui verrait s’opposer un camp contre l’autre.
[…]
Difficile d’échapper à la COP 21 tant le battage est intense. C’est que cette 21ème rencontre à Paris des signataires de la « Convention des Nations unies sur le changement climatique » n’est pas ordinaire. D’abord parce que la France l’a quasi « privatisée », on l’a dit, mais aussi parce que l’intensité ressentie du dérèglement climatique et l’affluence des délégations font de ce « sommet de Paris » un moment critique, sorte de dernière chance de sagesse collective.
Laissons à d’autres le soin de gloser sur l’ampleur de l’engagement à prendre (1°, 1.5° ou 2°c), de la différenciation à opérer
[…]
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Tout l’été, l’Europe a vécu au rythme des réfugiés, poursuivant un printemps lui-même bien chargé en crises. Le problème est ancien mais il a pris des dimensions massives cette année, qui dépasse tous les chiffrages précédemment envisagés. La question des réfugiés est désormais au cœur des préoccupations politiques, loin devant la question ukrainienne ou même la crise grecque. (…)
[…]
Le numéro précédent se terminait par une injonction, se préparer. A quoi donc faut-il se préparer ? Chacun l’a bien deviné : au rendez-vous quinquennal. La présidentielle est un rendez-vous stratégique qui invite à faire l’état des lieux, à recaler ses idées et à rénover ses projets. Non pour tirer le bilan de l’équipe sortante, ce n’est pas notre rôle, ni pour susciter un large débat public : la présidentielle ne se joue pas sur les questions militaires et stratégiques et les abordera donc peu. Mais il faut assurément profiter de ces 18 mois pour nourrir le travail besogneux des diverses équipes qui préparent les programmes des candidats.
D’abord, en dénonçant ce qu’il faudrait éviter de faire. (…)
[…]
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