Au cœur des islams politiques (O. Kempf)

Et voici le petit dernier d’O. Kempf. Petit, il l’est assurément puisqu’il ne fait que 5 mm d’épaisseur ! 75 pages de lecture en tout et pour tout, pour un format poche : autant dire que vous pouvez le lire en deux heures et faire le tour de la question, de façon plus précise que les deux pages de votre banal hebdomadaire qui vous laisse toujours sur votre fin, mais pour le prix de ce même hebdomadaire (7,5 €). Et encore ne parlons-nous que du prix de la version papier, il vaut bien moins cher pour la version digitale….(4,49 €).

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De quoi s’agit-il ? De dépasser le simple clivage sunnite / chiite auquel quelques observateurs simplistes ramènent ce qui se passe au Proche-Orient, mais aussi d’expliquer les différences entre Frères musulmans, salafistes, wahabites,djihadistes… ou encore les différentes écoles interprétatives de l’islam et comment elles se sont incarnées, fort différemment, à travers le monde… mais aussi de montrer l’histoire récente de cet islam politique depuis la chute de l’empire Ottoman… enfin d’évoquer les stratégies possibles de ces islams politiques qui sont bien au pluriel…

Disons le mot : un bref opuscule de géopolitique de l’islam…

La 4ème de couverture :  » Le surgissement brutal de l’islam politique apparaît comme une des grandes questions géopolitiques contemporaines. Pour en saisir l’envergure, Olivier Kempf montre d’abord que la seule distinction que l’on pose habituellement entre un islam « modéré » et un islam « radical » ne peut suffire à expliquer les crises actuelles que traverse l’islam politique – et notamment ses expressions les plus radicales et les plus violentes. C’est pourquoi Olivier Kempf s’attache à montrer que, contrairement aux apparences, la question de l’islam politique n’oppose pas d’abord l’islam aux autres civilisations, mais à l’islam lui-même. Aussi, après avoir dessiné les origines modernes des islams politiques, il décrit les évolutions apparues au XXIe siècle, avant de proposer une modélisation générale des islams politiques et de leurs stratégies associées. Olivier Kempf signe ici un ouvrage fondamental pour comprendre en profondeur les dilemmes et les défis auxquels font face les islams politiques aujourd’hui. « 

 

Vous pouvez l’acheter :

– en version numérique (et papier) chez l’éditeur

– en version papier chez Amazon

– en version papier à la Fnac (surtout si vous soutenez les librairies réelles : voir aussi Decitre ou la Procure ou…)

JDOK

Trump et l’OTAN (La Vigie à Fr.Inter et RFI)

Olivier Kempf est intervenu deux fois sur de grandes chaînes de radio, pour évoquer les relations entre l’Amérique de D. Trump et l’OTAN, à l’occasion de la visite du Secrétaire générale de l’Alliance, Jens Stoltenberg, à Washington, mercredi dernier. Ce fut l’occasion d’examiner à la fois la stratégie américaine en Europe et l’état de l’Alliance.

Que va devenir l’Otan, à l’heure de la présidence Trump?

Vous pouvez écouter ces deux interventions (et noterez que La Vigie est mentionnée sur chacun des deux sites…) :

JDOK

 

N° 62 : Guerre médiatique et devoir d’irritation | Libye écartelée

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Guerre médiatique et devoir d’irritation

Le paysage médiatique français est envahi par une autre guerre qui ne dit pas son nom. Elle est à rapprocher de « la guerre de la nation contre l’État » (cf. édito). Une voiture de RTL a été brûlée l’autre jour. Cet incident symbolise l’humeur du temps qui est à la vindicte contre les journalistes. Les sondages montrent à quel point la profession a mauvaise presse : 67 % des Français jugent les journalistes incapables de résister aux pressions politiques, 58% mettent en doute leur indépendance face à celles « de l’argent » (ici). Défiance et hostilité d’un côté (jusqu’à l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo), liberté de la presse et devoir démocratique d’informer de l’autre, la presse est au cœur d’un débat qui intéresse aussi le stratégiste. […].

Libye écartelée

Face à nous, le Maghreb bouge avec ses deux ailes battantes en Mauritanie et en Libye. Maillon entre Machrek et Maghreb, la Libye inquiète. Les Européens d’abord : c’est de ses côtes que partent en flottilles désespérées des milliers de migrants qui viennent s’échouer sur les côtes italiennes. Mais les Nord-africains, et d’abord Égyptiens et Algériens, sont eux aussi inquiets, tout comme les Sahéliens (Tchadiens, Nigériens, Maliens). Tous les proches le savent : la Libye ne retrouvera pas de sitôt un système stable de partage du territoire, de la rente pétrolière et de l’autorité rappelant la jamahiria qu’imposa pendant plus de 40 ans le raïs Kadhafi. Six ans après son éviction musclée, la Libye semble réduite en morceaux comme avant lui ; une multitude d’acteurs, internes et externes, tente de défendre qui son pré carré, qui sa voie économique ou politique. Tout cela concerne directement la France […]

Lorgnette : Trump et le tumulte

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Le monde en marche, point à la mi-février 2017

Partageons quelques observations de stratégiste sur le monde actuel. Tous les 15 jours vous le savez, nous nous obligeons à cet exercice d’hygiène intellectuelle d’exposer en six pages ce que nous inspire ce monde en marche. Nous nous contraignons à la synthèse, au regard qui surplombe et à la pensée qui propose, et élaborons non seulement un diagnostic mais aussi de l’action. C’est stimulant mais de plus en plus difficile à faire tant le monde s’emballe. Alors, voilà un point d’étape.

  Source image

Quelques constats d’évidence.

  • Nous sommes 7,3 milliards d’habitants sur la planète.
  • La guerre froide s’est terminée il y a 25 ans. 25 ans, c’est le temps d’une génération; la guerre froide, c’est déjà très loin.
  • Nous sommes confrontés à trois défis majeurs : une tempête démographique (la planète se remplit), une forte exigence écologique (y en aura-t-il assez pour tous ?), une mondialisation à croissance faible (la globalisation s’essouffle).
  • Pour y faire face, nous avons une formule magique, un logiciel universel qui tient du miracle occidental : un État modeste qui arbitre, une démocratie parlementaire qui légitime et encadre, une économie libérale qui met le pays en ordre de marche vers la prospérité.
  • Mais, ça ne marche pas ou plutôt ça ne marche plus. De notre tour d’ivoire parisienne, on voit des crises à répétition, de plus en plus graves, et qui nous touchent de plein fouet : crise économique, sociale, politique, religieuse, crises des réfugiés, crise du terrorisme, de la criminalité, héritage corrosif des empires…
  • Voilà qui explique que nous vivons une sorte de fin de cycle, un moment d’incertitude majeure. Nous expérimentons en 2017 une grande mutation, un peu comme le furent pour nous les années 1940, 1960, 1990…. L’équilibre espéré n’est pas au rendez-vous, et après l’incertitude, c’est la précarité domine. La mondialisation n’est ni heureuse, ni vertueuse.

Résumons à grands traits ce qui se passe et provoque ce désenchantement, ce stress général qui affecte nos sociétés en général, et celle des peuples d’Europe en particulier. Faisons-le en 3 temps :

  • Le grand tournant de 2016
  • La double réaction des peuples sur les systèmes et du local sur le global
  • Les points chauds observables.

Avec un peu de prudente prospective pour finir : que faut-il faire ?

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N° 40 : Paravents et remparts : l’Etat en danger | La solitude est tendance |Stratégie 2017 : vu de Varsovie

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Paravents et remparts : l’Etat en danger

Un  an avant l’élection du chef de l’État, faisons un peu de philosophie politique pour en délimiter la donne.  C’est à l’État d’assurer la stabilité et la sécurité nécessaires à la nation pour lui permettre de constituer une société offrant le cadre collectif de progrès et de justice auquel aspirent légitimement les citoyens.
Ce principe républicain rappelé, fondement vertueux de la démocratie, voyons où nous en sommes dans les « sociétés avancées », en particulier en France. La société internationale se compose de plus de 190 États parmi lesquels la France pointe au 6ème rang économique. Mais le président élu en 2017 sera loin d’avoir en main toutes les clés de la France car les États ne sont plus les principaux acteurs du monde. […]

La solitude est tendance

Souvenez-vous : l’an dernier, les éditorialistes se déchaînaient sur « l’isolement de la Russie » ! À La Vigie, nous ne savons pas si la Russie est vraiment isolée, nous constatons surtout qu’à défaut d’isolement, la solitude stratégique est un trait qui se répand. Les solidarités robustes d’hier s’affadissent et chacun, désormais, joue « seul dans son coin », sans réellement prendre garde à ce que pensent ses amis, ses alliés,  ses voisins. C’est vrai de la Russie mais aussi des États-Unis, de l’Allemagne, de la Turquie ou de la France, pour prendre quelques exemples. Au fond, alors que le XXIème siècle commençant nous avait promis solidarité et collaboration, voici qu’il se révèle solitaire et conflictuel. […]

Stratégie 2017 : vu de Varsovie (Andrzej Szeptycki )

Le principal atout de la France est son rôle international de grande puissance. La France reste l’un des membres permanents du Conseil de sécurité et le pays fondateur de l’UE. Il faut qu’elle en profite pour défendre ses intérêts et promouvoir sa vision du monde.  Au niveau global, la France devrait activement valoriser les principes du droit international. Au niveau régional, il lui faut défendre le projet européen contre aussi bien la menace de l’éclatement que les tendances hégémoniques de certains pays membres (Allemagne) ou voisins (Russie).  […]

Source image : Lightmash via Visual Hunt / CC BY-NC-SA 

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La Vigie n° 28 : RCA, Burkina, Mali: transitions difficiles | Enjeux climatiques

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

RCA, Burkina, Mali : transitions difficiles

Trois crises perdurent dans des pays emblématiques « du champ », qui furent (et demeurent) sous influence française. Plutôt que de faire l’éternel procès de la Françafrique, profitons des derniers rebondissements pour poser les questions récurrentes des élites, de l’obsession pour la lustration et des transitions politiques.

La RCA ou la faillite des élites. Ce pays est le prototype de l’État failli, au point que la communauté nationale ne s’y reconnaît même plus comme telle. La faillite dépasse une simple guerre civile qui verrait s’opposer un camp contre l’autre.

[…]

Enjeux climatiques

Difficile d’échapper à la COP 21 tant le battage est intense. C’est que cette 21ème rencontre à Paris des signataires de la « Convention des Nations unies sur le changement climatique » n’est pas ordinaire. D’abord parce que la France l’a quasi « privatisée », on l’a dit, mais aussi parce que l’intensité ressentie du dérèglement climatique et l’affluence des délégations font de ce « sommet de Paris » un moment critique, sorte de dernière chance de sagesse collective.

Laissons à d’autres le soin de gloser sur l’ampleur de l’engagement à prendre (1°, 1.5° ou 2°c), de la différenciation à opérer

[…]

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La Vigie n° 24 Réfugiés et géopolitique | Vade-mecum 2017

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Réfugiés et géopolitique

Tout l’été, l’Europe a vécu au rythme des réfugiés, poursuivant un printemps lui-même bien chargé en crises. Le problème est ancien mais il a pris des dimensions massives cette année, qui dépasse tous les chiffrages précédemment envisagés. La question des réfugiés est désormais au cœur des préoccupations politiques, loin devant la question ukrainienne ou même la crise grecque. (…)

[…]

Vade-mecum 2017

Le numéro précédent se terminait par une injonction, se préparer. A quoi donc faut-il se préparer ? Chacun l’a bien deviné : au rendez-vous quinquennal. La présidentielle est un rendez-vous stratégique qui invite à faire l’état des lieux, à recaler ses idées et à rénover ses projets. Non pour tirer le bilan de l’équipe sortante, ce n’est pas notre rôle, ni pour susciter un large débat public : la présidentielle ne se joue pas sur les questions militaires et stratégiques et les abordera donc peu. Mais il faut assurément profiter de ces 18 mois pour nourrir le travail besogneux des diverses équipes qui préparent les programmes des candidats.

D’abord, en dénonçant ce qu’il faudrait éviter de faire. (…)

[…]

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La Vigie n° 23 – Frontières qui s’élèvent, frontières qui s’estompent | variations stratégiques d’été

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Frontières qui s’élèvent, frontières qui s’estompent

Le monde fait face aujourd’hui à un double mouvement, qui pourra sembler contradictoire mais reste pourtant assez cohérent. Les frontières ne sont plus aussi intangibles qu’on l’a cru et leur fongibilité pose la question de la nature des États. D’un côté en effet, voici des frontières qui s’élèvent. Plus exactement, des murs et barrières ne cessent d’être érigés. On connaissait la barrière construite par les États-Unis sur la frontière avec le Mexique, la vieille ligne de « cessez-le-feu » fortifiée depuis soixante ans en Corée, les enceintes qui délimitent les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, le « mur de sable » établi par le Maroc aux confins de l’ex-Sahara espagnol qu’il a fini par annexer, la barrière des années 1990 entre Koweït et Irak … Mais voici des initiatives récentes qui attirent moins l’attention : (…)

[…]

Variations stratégiques d’été

L’été se poursuit. Comme souvent, il aura été fécond en événements stratégiques notables : en Europe (la crise grecque est loin d’être purgée), au Levant (l’accord avec l’Iran devra faire ses preuves dans le temps ; la volte-face turque a révélé un durable flottement politique ; la résilience syrienne a finalement changé la donne), en Afrique du Nord (le vide stratégique libyen, le raidissement sécuritaire tunisien et la recomposition algérienne sont autant de fronts), en Asie (la crise financière chinoise et le militarisme japonais ont surpris), et un peu partout les attentats commis dans le sillage de Daech (Irak, Iran, Egypte, Tunisie, Mali …) ont de quoi inquiéter. Avant de se replonger dans le flux et le reflux de l’actualité stratégique, voici quelques pistes d’intelligence stratégique sur des thèmes qui compteront directement pour la France en 2017. Le balancement russe. La Russie n’en finit pas de nous étonner car nous feignons de ne pas comprendre sa posture stratégique, comme si V. Poutine était un dangereux dirigeant d’une nouvelle espèce avec lequel nous ne saurions pas composer. . (…)

[…]

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Il y a deux affaires Sony

L’affaire Sony Picture Entertainment (SPE) constitue probablement sinon un tournant, du moins un de ces grands marqueurs historiques qui font date, du moins dans la petite histoire de la cyberconflictualité. Pour deux raisons : la première tient à la cyberstratégie d’entreprise, puisque désormais les PDG ne pourront plus déléguer la cybersécurité à un vague sous-collaborateur du DSI. Avec Sony, chaque dirigeant prend conscience que la seule valeur de son entreprise (ou presque…) ce sont les informations. Et que le cyber, c’est d’abord une affaire d’information. La seconde raison tient à la couche géopolitique qui très rapidement fut ajoutée par le gouvernement américain, mettant en cause, de façon peu convaincante, la Corée du Nord. Ces deux caractéristiques exceptionnelles donnent à l’affaire SPE une notabilité qui restera.

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La Vigie n°5 – Énergie : une arme indirecte mais puissante | Les atouts de la France

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Énergie : une arme indirecte mais puissante

Au cours des conflits et guerres des deux dernières décennies, nombreux furent les analystes à mettre en avant l’énergie comme explication ultime, toujours suivant le même discours : telle puissance (souvent les États-Unis) lance une opération militaire pour prendre le contrôle des ressources locales. On expliqua même la guerre d’Afghanistan par un projet de construction d’un oléoduc entre l’Asie centrale et l’océan Indien. Ces explications ont une part de vérité. Une part seulement, souvent bien moindre que ce qu’affirment ces observateurs à l’air entendu.

Bien plus significatif nous semble être la manipulation de l’arme énergétique, utilisée successivement par les États-Unis, l’Arabie Saoudite, enfin et conjointement la Russie et la Turquie.

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Les atouts de la France

Dans l’intermède stratégique qui, comme on l’a dit, se dessine depuis 20 ans et promet d’être long et fertile en reclassements divers, il est essentiel d’avoir une claire conscience des atouts de la France. Car si l’on veut tirer notre épingle du jeu dans le concert international et continuer à prendre part à la gouvernance mondiale, il faut savoir en tirer parti. Et pour cela, non seulement les décliner, bien souvent avec emphase, mais aussi les valoriser, les hiérarchiser et les jouer à bon escient. Or on les a trop souvent confondus avec ces indicateurs du rang de la France qui n’abusaient plus que nous-mêmes : engagement pour le droit international, le multilatéralisme et les droits de l’homme, place de choix au Conseil de sécurité de l’ONU, posture nucléaire indépendante, francophonie, … cette longue litanie rituelle que nous aimons réciter pour nous rassurer. Mais sont-ce là de vrais atouts à l’heure de la géoéconomie triomphante ? Ne s’agit-il pas plutôt d’héritages défraichis d’une période qui s’estompe ? On peut le redouter.

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