Peur et stratégie (LV 161)

La peur est désormais omniprésente dans nos sociétés. Elle témoigne à la fois ‘un grand confort mais aussi d’une profonde inquiétude. Or, cette attitude refuse d’envisager le progrès et ne voit que les dangers, là où il faudrait prendre des risques. La peur est défaitiste et entrave tout projet stratégique.

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La Vigie n° 160 : Djibouti, carrefour stratégique convoité | Risques et conflits | Lorgnette : Nouveau départ

Lettre de La Vigie datée du 3 février 2021

Djibouti, carrefour stratégique convoité

Point d’appui établi à la convergence des grandes routes maritimes reliant l’Asie et le Moyen-Orient d’une part, à l’Afrique et l’Europe d’autre part, devenu carrefour stratégique pendant la Guerre froide, la République de Djibouti a vu sa dimension stratégique se renforcer à l’entrée dans le XXIème  siècle. Faisant l’objet d’investissements économiques massifs de la Chine et accueillant sur son sol les bases militaires de six pays étrangers différents, celles de la Chine et des États-Unis dépassant celle de la France (ancienne puissance souveraine sur le territoire), ce minuscule État s’est engagé dans une diplomatie subtile et lucrative, non dépourvue de risques, afin de garantir son autonomie politique, sa sécurité et son développement.

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Risques et conflits

2021 permettra de construire les programmes électoraux de 2022. La récente publication d’une Actualisation de la Revue stratégique de 2017 s’inscrit dans ce cadre. L’exercice est classique, bien écrit, un peu convenu mais il sert surtout à justifier des besoins capacitaires. Il manque d’audace par rapport à des risques non discernés et à une nouvelle conflictualité, ambivalente et sous le seuil, extérieure comme intérieure. Il n’ébauche pas une nécessaire stratégie intégrale. C’est dommage.

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Lorgnette : Nouveau départ

À peine arrivé, Joe Biden a proposé la prolongation pour cinq ans du traité New Start. La Russie a accepté aussitôt. C’est une bonne nouvelle. New Start était en effet le dernier traité de contrôle des armements en vigueur. Bilatéral, il liait Washington et Moscou pour limiter le nombre de leurs armes nucléaires. Il arrivait à expiration le 5 février et il est probable qu’un Donald Trump réélu aurait laissé passer l’échéance, comme il s’était retiré d’autres traités. Telle n’a pas été la décision de son successeur.

La prolongation signifie que le dialogue bilatéral devrait reprendre de façon plus classique, ce qui ne signifie pas que les tensions vont s’apaiser. On se souvient de l’obsession du Parti Démocrate envers la « fraude russe » et le soupçon de connivence entre MM. Trump et Poutine. J. Biden devra tenir compte de cette frange de son parti. Cependant, revenir dans le cadre des négociations internationales est un bon signal. Surtout, cela rouvre des perspectives sur les questions nucléaires : mise à jour de l’accord JCPOA avec l’Iran ou encore traitement du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN cf. LV 87). Nous suivrons cela avec attention.

JOCV

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Risques et conflits (LV 160)

2021 permettra de construire les programmes électoraux de 2022. La récente publication d’une Actualisation de la Revue stratégique de 2017 s’inscrit dans ce cadre. L’exercice est classique, bien écrit, un peu convenu mais il sert surtout à justifier des besoins capacitaires. Il manque d’audace par rapport à des risques non discernés et à une nouvelle conflictualité, ambivalente et sous le seuil, extérieure comme intérieure. Il n’ébauche pas une nécessaire stratégie intégrale. C’est dommage.

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La Vigie n° 159 : De la démocratie en Amérique | Grozny la nouvelle | Lorgnette : Ciel fermé

Lettre de La Vigie datée du 20 janvier 2021

De la démocratie en Amérique

Les événements du 6 janvier à Washington marquent une émotion populaire, incontestablement séditieuse même si elle ne peut être décrite de coup d’État. Elle confirme la profonde division américaine entre radicaux des deux camps. Elle est aussi l’occasion d’une censure par les grands réseaux sociaux qui interroge leur place dans le dispositif démocratique. Une lourde tâche attend Joe Biden.

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Grozny la nouvelle

La Tchétchénie ne fait plus la une des journaux depuis une quinzaine d’années: pourtant, que s’est-il passé pour que des Tchétchènes combattent des Tchétchènes en Syrie, les uns aux côtés des Russes, les autres de l’EI ? Aujourd’hui, constatons cependant la maîtrise russe qui a repris le contrôle de son espace ciscaucasien.

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Lorgnette : Ciel fermé

La Russie a déclaré le 15 janvier se retirer du traité Ciel Ouvert, signé en 2002, qui permettait le droit de conduire et l’obligation d’accepter des vols d’observation au-dessus [du] territoire de l’autre partie pour vérifier les activités et installations militaires. Les États-Unis de D. Trump s’en étaient retirés unilatéralement en novembre dernier (LV 143) au grand dam des alliés européens ; Ceux-ci n’ont pourtant pas voulu accéder aux demandes de Moscou, à savoir de ne pas transférer à Washington leurs observations. Les États-Unis s’étaient déjà retirés unilatéralement du traité FNI (LV 112).

Avec Ciel ouvert se termine l’ère des Mesures de confiance et de stabilité qui avaient irrigué le dialogue international depuis les années 1970. C’est tout le système du contrôle et de la maîtrise des armements qui disparaît : il ne reste plus que le traité New Start (maîtrise des arsenaux nucléaires) qui échoie le 5 février prochain.

Le calendrier est important : alors que Joe Biden prendra les commandes de la Maison Blanche le 20 janvier, l’annonce russe constitue une pression diplomatique pour prolonger New Start tout en affirmant sa résolution dans la négociation à venir.

JOCV

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La Vigie n° 157 : Bilan 2020 | Manœuvres numériques | Lorgnette : Brexit, finalement

Lettre n° 157 de La Vigie datée du 23 décembre 2020

AMR 2020 : bilan d’une année qui a mis le monde en panne

En un an un grave accident sanitaire a submergé la planète et mis le monde entier en panne. Et l’année 2020 va entrer la liste des grands millésimes stratégiques du siècle, aux côtés de 1945, 1989 et 2001. Certes les tensions qui ont présidé au monde d’avant la pandémie ont surnagé mais la donne stratégique a profondément muté, de nouvelles dialectiques émergent mais on ne voit poindre aucun équilibre possible à l’horizon. Voici un point de fin d’année sur cet épisode hors norme.

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Manœuvres numériques

Ce mois de décembre voit crépiter plusieurs affrontements cyber de haute intensité : qu’il s’agisse de sabotage, de subversion ou d’espionnage, les puissances s’affrontent dans l’espace numérique, à un degré rarement connu. Le cyberespace est bien en conflictualité permanente, mais sous le seuil. Pour autant, d’autres affrontements surgissent, cette fois-ci entre États et puissances privées du numérique : que ce soit aux États-Unis ou dans l’Union européenne, des initiatives juridiques visent à mettre au pas ces nouveaux opérateurs aux moyens démesurés et aux ambitions inconnues.

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Lorgnette : Brexit, finalement

La négociation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sur les modalités du Brexit a déjoué toutes les échéances envisagées. On nous avait dit qu’on ne pourrait dépasser octobre, puis novembre avec le couperet du 31 décembre. Les deux parties sont allées bien au-delà puisque le l’accord n’a toujours pas été prononcé le 22 décembre. C’est impressionnant.

D’un côté, on ne peut qu’admirer Boris Johnson qui aura su cacher son intention jusqu’au bout : personne ne savait vraiment s’il voulait un accord ou seulement un prétexte pour justifier un hard Brexit à son opinion publique. Peut-être même n’avait-il pas choisi, attendant le résultat de l’élection américaine pour se décider. Il reste qu’il a su préserver jusqu’au bout sa liberté de manœuvre et donc peser en permanence sur le contenu de la négociation.

De l’autre, la solidité de l’UE est, elle aussi, remarquable. Alors que Londres espérait pouvoir fissurer le bloc européen, celui-ci a tenu contre vents et marées et a résisté à la pression britannique. Cela prouve des nerfs collectifs éprouvés qu’il faut saluer. Quant au Brexit, nous verrons d’ici dix ans quels en seront les effets réels sur les deux parties.

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Crédit photo : Christiaan Colen on VisualHunt / CC BY-SA

Les opérations extérieures de la France (J. Fernandez, JB Jeangène Vilmer)

Merci à Martine Cuttier de continuer ses fiches de lecture. Celle-ci porte sur un ouvrage académique traitnat des Opex. Merci à elle. LV

Hormis les témoignages de militaires ayant participé à des opérations extérieures, ces dernières sont l’objet de publications, de rapports officiels de la part des parlementaires et de récapitulations par les militaires eux-mêmes. D’un côté, en août 2014, les officiers généraux en 2e section regroupés au sein du « cercle de réflexion G2S » ont publié un numéro sur « Défense et opérations extérieures »  puis un an plus tard, le CDEF de l’armée de terre dans les Cahiers du RETEX, dressait un « bilan de 37 années d’opérations ininterrompues » de 1978 à 2015 suivi en novembre 2017 du numéro HS des chemins de la Mémoire, portant sur « La France en OPEX, 50 ans d’engagement ». Un sujet, source de colloques par le SGA[1] puis par le SHD qui deux années de suite a  privilégié un thème[2] auquel l’IRSEM, à son tour, a consacré son attention. Le présent ouvrage n’étant autre que les Actes du colloque organisé avec l’université de Paris II[3], l’une  des missions de l’IRSEM étant d’établir le lien avec le monde académique. Continue reading « Les opérations extérieures de la France (J. Fernandez, JB Jeangène Vilmer) »

La Vigie n° 153 : Le dilemme du stratégiste | Répression du terrorisme | Lorgnette : élections en Bolivie

Lettre de La Vigie n° 153 du 28 octobre 2020

Le dilemme du stratégiste

Le dilemme du stratégiste en cette fin d’année hors norme est à la fois de préserver la personnalité stratégique de la France et d’accepter de nouvelles règles d’un jeu complexe dont elle n’a pas les clés. Pour cela il faut d’abord tenter de désencombrer sa posture stratégique d’un grand nombre de biais implicites et d’enrôlements pervers qui fragilisent sa pertinence et la rendent souvent illisible.

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Répression du terrorisme

A la suite des deux derniers attentats, constatons que la colère monte en France. Constatons que nous faisons face à un terrorisme domestique qui n’est pas le fait de tous les musulmans français, mais d’une partie seulement d’entre eux, soutenue d’ailleurs aussi bien par des alliés tacites intérieurs que par des soutiens extérieurs. Désormais, le temps n’est plus à l’esquive de ce conflit intérieur. Avant de parler encore (une fois encore) de durcissement des lois, il faut que les autorités aient de l’autorité et appliquent fermement celles qui existent afin de renverser le rapport de force qui nous est imposé. Il n’est que temps.

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Lorgnette : élections en Bolivie

Les récentes élections générales en Bolivie ont donné une très large majorité au candidat de gauche Luis Arce avec 55 % des voix dès le 1er tour. Ce scrutin intervenait après la crise institutionnelle de 2019 qui avait vu le départ controversé d’Evo Morales. Rappelons que ce dernier avait gagné le premier tour des élections de 2019 (avec 47 % des voix) mais qu’il y avait eu un débat sur la tenue d’un second tour. Des manifestations d’une part, un conseil de l’Organisation des États Américains d’autre part, avaient incité l’armée à abandonner Evo Morales qui avait dû prendre l’exil.

Constatons que le parti d’E. Morales a donc gagné deux fois de suite les élections et que les accusations d’irrégularité de 2019 ont peut-être (?) été excessives. Cela permet de relativiser les accusations d’autoritarisme qui avaient fleuri à l’époque. Accessoirement, on s’aperçoit que la communauté internationale ne fait pas toujours des choix heureux en Amérique Latine, qu’il s’agisse du soutien à Luis Guaidó au Vénézuéla ou l’opposition à Morales en Bolivie. Que cela plaise ou non, la gauche y demeure bien soutenue et les interférences extérieures n’y peuvent pas grand-chose dans la durée.

JOCV

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Crédit photo : Parti socialiste on VisualHunt.com / CC BY-NC-ND

Le dilemme du stratégiste (LV 153)

Le dilemme du stratégiste en cette fin d’année hors norme est à la fois de préserver la personnalité stratégique de la France et d’accepter de nouvelles règles d’un jeu complexe dont elle n’a pas les clés. Pour cela il faut d’abord tenter de désencombrer sa posture stratégique d’un grand nombre de biais implicites et d’enrôlements pervers qui fragilisent sa pertinence et la rendent souvent illisible.

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Répression du terrorisme (LV 153)

A la suite des deux derniers attentats, constatons que la colère monte en France. Constatons que nous faisons face à un terrorisme domestique qui n’est pas le fait de tous les musulmans français, mais d’une partie seulement d’entre eux, soutenue d’ailleurs aussi bien par des alliés tacites intérieurs et par des soutiens extérieurs. Désormais, le temps n’est plus à l’esquive de ce conflit intérieur. Avant de parler encore (une fois encore) de durcissement des lois, il faut que les autorités aient de l’autorité et appliquent fermement celles qui existent afin de renverser le rapport de force qui nous est imposé. Il n’est que temps.

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Les bases opérationnelles avancées temporaires françaises au Sahel (L. Guignon)

Nous avons le plaisir le travail d’une étudiante de M1 de l’IEP de Lille, Léa Guignon, sur les bases opérationnelles au Sahel. Le sujet est technique mais son inscription dans la durée longue suscite l’intérêt. Surtout, cette publication répond à l’ambition de La Vigie, celle de donner leur chances aux jeunes plumes… Merci à elle.LV

Les bases opérationnelles avancées temporaires françaises au Sahel

Lancée le 1er août 2014 l’opération Barkhane s’étend à la Mauritanie, au Niger, au Mali, au Burkina Faso et au Tchad. Les objectifs de l’opération sont les suivants : appuyer les forces armées locales de la bande Sahélo-saharienne (BSS) dans leurs actions de lutte contre les groupes armés terroristes (GAT), éviter la résurgence des groupes et l’apparition de nouveaux sanctuaires et appuyer les forces internationales qui œuvrent en faveur de la population[1]. La France développe une logique de mobilité, de flexibilité, et de réactivité des forces afin de surprendre l’ennemi dans toute la BSS[2]. Pour cela Barkhane s’appuie sur un réseau de bases militaires permettant de quadriller la zone.

On distingue plusieurs catégories de bases militaires au sein du dispositif Barkhane. Il existe des bases opérationnelles « permanentes » (BOAP) comme celles de Gao, Niamey et N’Djamena. Ce sont les bases les plus importantes de l’opération en termes de commandement et de volume. Leurs systèmes de défense sont performants, elles sont bien fournies en moyens de communication et en équipements militaires. Les bases opérationnelles avancées « temporaires » (BOAT), sont celles de Tombouctou, Kidal, Tessalit, Menaka, Gossi, Faya-Largeau, Abéché et Aguedal. Ce sont des points d’appui complémentaires aux bases permanentes. Elles n’ont de temporaire que le nom puisque certaines existent depuis les prémices de l’opération Serval. Ce sont des emprises plus petites que les bases permanentes, leur aménagement est rustique au départ mais elles peuvent devenir plus confortables avec le temps[3]. Bien que la sédentarisation apparaisse essentielle dans une guerre de contre-insurrection, celle-ci fait face à plusieurs limites. Quels sont les impacts géostratégiques que les BOAT peuvent présenter dans la conduite de Barkhane ? Quel avenir ont-elles au sein des futures opérations ?

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