Gérard Araud, ancien ambassadeur en Israël, aux Nations-Unies et aux États-Unis, tient depuis sa retraite une position visible dans le débat sur les relations internationales. Outre ses interventions médiatiques nombreuses, il publie régulièrement des ouvrages d’analyse. Martine Cuttier, fidèle lectrice, nous rend compte de son dernier opus. Merci à elle. LV.
Gérard Araud appartient à la catégorie des grands ambassadeurs comme la France en a connu dont on peut se demander si elle en comptera encore suite à la réforme visant à uniformiser la haute fonction publique. Le remplacement de l’ENA par l’INSP[1] et le décret du 17 avril 2022 mettant fin aux deux grands corps de la diplomatie ont pour but de recruter des administrateurs généraux de l’État aptes à occuper les postes de la haute fonction publique. Elle veut supprimer les grands corps au profit de hauts fonctionnaires interchangeables au nom de la mobilité[2]. Or la diplomatie est un vrai métier comme l’auteur l’a montré dans un précédent livre où il retrace Trente-sept ans au Quai d’Orsay. Prenons un exemple. Celui qui s’intéresse à l’Afrique aura observé que lors du voyage du président Macron au Kenya, en mars 2019, son homologue l’a salué selon les règles en usage entre chefs d’État puis il s’est tourné vers l’ambassadeur et s’est mis à lui parler longuement… dans sa langue, en swahili. Un ambassadeur, ex préfet du Tarn aurait il eu la connaissance des us et coutumes voire de la langue du Kenya ?