Le décès de l’ancien président Chirac a suscité énormément d’hommages. Rappelons ici son temps sous les drapeaux lorsque, lieutenant pendant la guerre d’Algérie, il dirigeait une Section Administrative Spéciale dans le bled : il a toujours déclaré que cela l’avait profondément marqué – en bien. Aussi l’homme avait-il une sympathie non feinte envers la chose militaire : rappelons que c’est le dernier président à avoir été engagé opérationnellement sous les drapeaux et à avoir eu une expérience intime de l’armée.
Ses décisions ultérieures dans l’exercice de ses fonctions (reprise des essais nucléaires, suspension du service national, refus de la guerre en Irak) marqueront plus ou moins l’histoire. Elles ne sont pas le fait d’un homme qui a découvert les questions stratégiques et militaires au dernier moment, lorsqu’il parvenait au pouvoir. En cela, il reste un homme d’exception si on le compare à son prédécesseur ou ses successeurs. Les Romains avaient déjà compris que cette expérience est nécessaire aux fonctions supérieures de l’État.
Pour l’heure : Adieu, mon lieutenant.
JDOK