Sous les seuils stratégiques (LV122)

La notion de seuil est bien connue des stratégistes depuis la mise au point de la dissuasion nucléaire. En dessous du seuil, nous vivrions sous le règne d’une guerre conventionnelle. Pourtant, dans le monde de l’après après-guerre froide, cette catégorie peine à expliquer tous les conflits que l’on a connus depuis trente ans et surtout, la conflictualité latente mais intense du monde contemporain. Il faut donc déterminer un nouveau seuil, bien en-dessous du seuil nucléaire : il permet de mieux comprendre les conflits du moment.

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La dissuasion contestée (LV 103)

La dissuasion nucléaire a contribué à la régulation stratégique des tensions mondiales pendant la guerre froide et après. Mais elle est aujourd’hui moins opérante et de plus en plus souvent contestée, détournée voire remplacée par d’autres modes conflictuels qui en invalident progressivement la pertinence. Inventaire de ces contestations.

Lien vers Instable Allemagne, autre article du n° 103

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Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon (E. Hazane)

Après le sommet de Singapour entre MM. Trump et Kim, et avant que la prochaine Vigie ne revienne sur cette événement, il nous a paru utile de revenir sur la notion de « pays seuil » du nucléaire (militaire). La notion est fréquente, malaisée à définir même si beaucoup citent le Japon comme l’archétype de cette posture. Que signifie-t-elle ? en quoi la Corée du sud peut-elle s’accrocher à une telle approche ? Autant de réponses qu’Eric Hazane décrypte avec talent. Merci à lui. JDK

Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon

Comme le rappelait Igor Delanoe dans un récent article[1] « la zone Asie-Pacifique recèle une série de défis sécuritaires « durs » » parmi lesquels la « menace de nucléarisation des États de la région ». Elle est devenue l’un des probables points de pivotement internationaux des prochaines années. Depuis l’élection du président étasunien Trump fin 2016, les échanges verbaux et belliqueux avec Kim Jong-un ont dangereusement fait monter la pression sur la péninsule coréenne. Ni l’apparente détente observée depuis les Jeux Olympiques d’hiver de février 2018 à PyongChang en Corée du Sud ni la promesse d’un dialogue direct entre Donald Trump et Kim Jong-un ne semblent , à ce stade, empêcher la République démocratique de Corée de franchir rapidement le seuil de capacité nucléaire militaire.

source

Cet article interroge les conséquences directes que la possession d’armes balistiques porteuses d’engins nucléaires nord-coréennes pourrait avoir sur son voisinage notamment pour deux pays eux-mêmes potentiellement proches du seuil nucléaire militaire : la Corée du Sud et le Japon. Continue reading « Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon (E. Hazane) »

N° 79 du 11 octobre 2017 : Le naval européen de défense | Nombre et masse | Dynamiter l’atome

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Le naval européen de défense

De l’Europe, on entend souvent parler : GAFA et amendes folles, CETA et compromis cachés, Brexit et négociations confuses, États membres distingués selon leur vertu démocratique ou financière, Conseil impuissant, Commission périmée et Parlement inconséquent … bref, on se préoccupe de mécanique institutionnelle. On entend moins parler de ses frontières floues, nationales ou collectives. Alors que les vieilles questions ouest-européennes (Irlande, Écosse, Catalogne) rejoignent les nouveaux clivages balkaniques (Kosovo) et ukrainiens (Crimée et Donbass) et alors que les migrations encagent la Méditerranée, on ignore la géopolitique des États et de l’UE. Au moment où l’Europe industrielle se réarticule (Renault, Fiat, Siemens), le Naval européen sort de l’ombre géoéconomique. L’accord STX/NavalGroup/Fincantieri dessine une nouvelle donne non seulement industrielle mais sécuritaire pour la France et l’Europe ; son potentiel géostratégique pourrait être conséquent. Explorons-le.  […]

Nombre et masse

Effectif des armées, objectif des 2 % de PIB : autant de critères quantitatifs qui ont animé le « débat » stratégique de ces derniers mois. Comme si la stratégie se réduisait à des nombres… Ils donnent pourtant l’occasion de réfléchir à l’articulation du nombre, de la masse et de la stratégie. En effet, en première approche, l’histoire de la guerre et donc de la stratégie peut être considérée, dans la longue durée, comme celle de la croissance continue des nombres mobilisés. Mais la modernité en modifie la donne. […]

Lorgnette :   Dynamiter l’atome

JDOK

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Source   : Sailing Evidence via VisualHunt.com / CC BY

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Bruit de fond nucléaire persistant

En cette fin de l’été, l’attention est monopolisée par la pression nucléaire nord-coréenne (et en arrière-plan la requête iranienne) dont l’interlocuteur principal est les États-Unis, première puissance nucléaire du monde. Mais au début de cet été, on se souvient de la démission du CEMA sur fonds de controverse budgétaire liée, entre autres, à la perspective d’investissements soutenus dus au renouvellement de notre panoplie nucléaire stratégique.

N’oublions jamais que la question nucléaire reste passionnelle et que d’Hiroshima à Fukushima en passant par Tchernobyl, elle mobilise autant les sciences que les consciences.

Source

D’où vient donc la réticence voire l’hostilité générale à l’exploitation de l’atome ? La réponse est bien identifiée : à sa première utilisation qui a été militaire et dramatique.   

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Corée du nord – Amérique : bluff nucléaire ?

L’escalade nucléaire entre la Corée du Nord et les États-Unis est aujourd’hui rhétorique. Cela est d’ailleurs conforme à la logique de la stratégie nucléaire qui donne une part belle aux discours et aux signaux. La plupart du temps, dans le cas de puissances nucléaires établies et reconnues comme telles, ces discours suffisent. Dans le cas de la Corée du Nord, l’ambiguïté de la reconnaissance pose problème et explique en grande partie les rodomontades que nous entendons. Le plus rationnel semble d’ailleurs Kim il Jun (il est loin d’être fou, contrairement à ce que racontent beaucoup de commentateurs candides), même si Donald Trump est lui aussi plus rationnel qu’on ne le dit, malgré son impulsivité.

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N° 55 : Amérique : less she can | Couverture nucléaire | Trumperie (Gratuit)

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

lv-55

Amérique : less she can

Les électeurs ont rendu leur verdict : D. Trump a donc été élu au terme d’une campagne électorale hors norme ouvrant un cycle politique nouveau, qui va au-delà du simple renouvellement du POTUS (president of the United States). En effet, le renouvellement profond que l’élection de Barack Obama avait laissé espérer a, d’une certaine façon, déçu. Comme nous l’avons déjà relevé dans ces colonnes, l’Amérique est peu lisible (voir LV 39 « crise ou révolte ? »), traduisant une Amérique incertaine d’elle-même (LV 4, nov. 2014). Sous Obama, le système politique américain s’est largement bloqué et Trump n’a fait que continuer ce que les Républicains avaient déjà pratiqué méthodiquement, c’est-à-dire l’obstruction institutionnelle du processus législatif.  […]

Couverture nucléaire

Dans la donne stratégique actuelle, quel rôle, résiduel ou renforcé, pour nos armes nucléaires ? quels risques majeurs couvrent nos forces nucléaires stratégiques, les FNS ? quel déploiement afficher ? quelle part leur attribuer dans notre effort de défense ? Questions sensibles, nécessaires mais pas taboues à 7 mois d’élections présidentielles. Notons en préambule la malléabilité de la donne nucléaire française. Notre posture nucléaire militaire ne fut guère affectée par le glissement stratégique contrôlé d’une stricte indépendance nationale postulée (1960) à une défense européenne revendiquée (1990) puis à une intégration atlantique pleinement assumée (2010). Cette réassurance ultime voulue dans la filiation de la débâcle de 1940 et de l’échec de Suez de 1956 fut de fait plus un vecteur de liberté d’action stratégique que d’invulnérabilité militaire. C’est en France que fut inventée et théorisée la dissuasion et approfondi un concept alors confondu avec la non-guerre. Pourtant la guerre froide fut une vraie guerre avec une vraie manœuvre nucléaire et se termina par un pat stratégique avec un vaincu, l’URSS[…]

Lorgnette : L’eskadra russe en Méditerranée

p. 7 : Trumperie

Source image cornstalker via Visual hunt / CC BY-NC

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N° 38 (gratuit) : EUXIT ? | Escalade pour la désescalade | Stratégie 2017 : vu de Bucarest

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

European Union Flags 2

EUXIT ?

Nécessité géopolitique, la construction européenne est pourtant portée par un projet géoéconomique. C’est son principal défaut. Est-il mortel ? Peut-on encore réorienter l’UE, la conformer au réel, la réparer? Faut-il y renoncer pour établir une autre Europe, plus petite ou plus grande? Depuis 2005 au moins, chacun peut observer une crise croissante de l’identité européenne tant les Européens s’opposent sur l’essentiel : leurs intérêts, leurs valeurs, leurs responsabilités, leurs solidarités et donc leur projet commun. La crise financière grecque l’avait mis en évidence, la crise migratoire l’a confirmé, le possible Brexit l’amplifie. Au point que des voix suggèrent de détricoter cette union-là, soit pour revenir à un noyau dur à 6 ou 10, soit pour l’intégrer dans un vaste ensemble occidental sous patronage américain. Car le format actuel ne convainc plus guère. […]

Escalade pour la désescalade

Le petit monde des stratégistes nucléaires s’émeut depuis quelques mois : la Russie aurait fait évoluer sa doctrine de dissuasion pour adopter maintenant une posture de « l’escalade pour la désescalade ». Autrement dit, l’emploi précoce (tactique ?) d’armes nucléaires dans un conflit conventionnel afin de marquer un coup d’arrêt et provoquer un arrêt des hostilités. Cet émoi s’ajoute à toutes les récentes inquiétudes stratégiques : ici sur la « guerre hybride » (on lira l’excellent dossier de la RDN mais aussi O. Kempf, L’indirection de la guerre, PE hiver 2015), là sur le « A2/AD » ou « anti access, area denial » qui ne serait plus simplement une affaire chinoise mais constituerait un fait stratégique russe, donc affectant l’espace euro-atlantique. […]

Stratégie 2017 : vu de Bucarest (Gheorghe Ciascai)

Le statut de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU constitue un moyen stratégique très important dont dispose toujours la France pour protéger ses valeurs, pour mieux projeter ses intérêts et pour influencer les affaires internationales. C’est un instrument qui lui permet une réelle multiplication de sa puissance et de son influence à l’échelle mondiale. Mais depuis la fin des années 1990, une faiblesse de nature sociétale semble altérer le fonctionnement de l’État français et de la société française. […]

Source image : DesignRecipe via VisualHunt.com / CC BY

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