Macron et les barbares (J Ph Immarigeon)

Poursuivant son travail sur les rapports du droit et de la situation au Proche-Orient, maître Immarigeon nous propose ce texte fort intéressant. LV.

« Je ne suis pas sûr qu’on défende la civilisation en semant la barbarie ». Cette petite phrase prononcée par Emmanuel Macron le 24 octobre, en réponse au Premier ministre israélien qui qualifie les opérations sur Gaza et le Liban de « guerre de civilisation contre le barbarisme », a suscité des réactions aussi saugrenues que celles en riposte à la précédente déclaration présidentielle sur la création d’Israël comme sujet de droit [1].

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Israël, le droit et l’Onu (JPh Immarigeon)

Si l’on a beaucoup évoqué récemment la notion d’état de droit, la récent polémique franco-israélienne pose une autre question : quel est le droit de l’État ? Jean Philippe Immarigeon, avocat, répond à cette question de fond : un État n’existe que dans sa relation aux autres États. Merci à lui. LV

Nous venons d’assister à un échange ni amène ni diplomatique entre la France et Israël, à la suite d’une déclaration d’Emmanuel Macron rappelant que l’État hébreu doit son existence au vote de novembre 1947 de l’ONU. Sans aucunement en minimiser la portée, si la sortie du président français est bien évidemment motivée par les menaces que Tsahal fait peser sur nos soldats sous casque bleu stationnés au Liban, sa formulation provocante a reçu une réponse tant de Tel Aviv que du CRIF qui porte le débat sur le fond, en ce qu’elle trahit le fossé toujours plus grandissant entre l’État hébreu et le reste du monde, et l’incompréhension manifeste sur la question de l’état de droit, voire le rejet de ce dernier par Israël et ses soutiens.

Source : Washington institute
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La dilaborescence des organisations (LV 246)

Parler d’organisation peut s’avérer ambigu, car cela peut induire que l’organisation est elle-même organisée. Des exemples français récents (Atos, la dissolution) montrent que ce n’est pas toujours le cas. Les organisations, comme les civilisations, sont mortelles (une civilisation n’est-elle d’ailleurs pas aussi une forme d’organisation ?). Certaines adoptent cependant un étonnant comportement, celui de la dilaborescence qui est une décomposition à petits pas.

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Lettres de Saragosse aux Français incertains (J Ph Immarigeon)

Il y a 215 ans, en face de Vienne de l’autre côté du Danube, au terme de la bataille d’Aspern-Essling, mourait Jean Lannes. Ce qu’on retient de cette bataille est une scène mythique, la visite de l’Empereur accouru dès qu’il le put. Napoléon a nié s’être fait remonter les bretelles, mais les scénaristes n’en brodent pas moins en s’inspirant des lettres que Lannes avait envoyées six mois plus tôt de Saragosse, dont on cite une phrase-clef : « C’est une guerre qui fait horreur ».

Source: https://www.abebooks.co.uk/Si%C3%A8ge-Prise-Saragosse-Belagerung-Saragossas-Franzosen/30788923256/bd#&gid=1&pid=1

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LV 191 : Modèle finlandais | Guerre, crimes et châtiments | Lorgnette : Jacques Perrin

Lettre de La Vigie du 27 avril 20221

Modèle finlandais

La guerre en Ukraine pousse à s’intéresser à la Finlande : ce pays voisin de la Russie lui a tout d’abord résisté au cours d’une guerre, a préservé son indépendance tout au long de la guerre froide, s’est admirablement développé à la fin de celle-ci, a rejoint l’UE et s’apprête à rallier l’Alliance. Ce parcours peut-il constituer un modèle pour l’Ukraine ?

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Guerre, crimes et châtiments

Avec plus ou moins de réussite, les juristes ont toujours tenté de bâtir un corpus juridique afin de limiter les dommages et souffrances occasionnés par les guerres. Le corpus actuel, complexe, bien que n’étant pas admis par tous les États, peut-il être utile dans le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ?

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Lorgnette : Jacques Perrin

Jacques Perrin était un homme de cinéma : on pense à Cinéma Paradiso, au merveilleux L’empire du milieu du sud sur l’Indochine et bien sûr à Microcosmos. Mais le stratégiste retiendra surtout ses films militaires : la 317ème section restera l’un des meilleurs films de guerre jamais tournés qui témoigne de la vie d’un lieutenant à la tête de sa section en Indochine. L’honneur d’un capitaine montre les mêmes défis, cette fois-ci au niveau d’un commandant d’unité pendant la guerre d’Algérie. Deux films tournés sous la direction de Pierre Schoendorffer La légion saute sur Kolwesi est plus anecdotique.

Cette réalité de la guerre, à hauteur d’homme, est évidemment passionnante et quiconque a commandé des hommes s’y retrouvera. Le cadre de ces conflits difficiles méritait quelque chose de plus politique : l’inoubliable Crabe-tambour, avec J. Rochefort et J. Dufilho, donnera avec délicatesse un aperçu des dimensions politiques de la guerre, jamais très loin du commandement. Entre l’épaisseur charnelle et humaine du terrain et l’objectif plus aveugle et indifférent du politique, c’est toute la dimension complexe de la guerre qui a été ainsi rendue.

Merci M. Perrin de l’avoir si simplement montré. Reposez en paix.

JOCVP

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Guerres, crimes et châtiments (LV 191)

Avec plus ou moins de réussite, les juristes ont toujours tenté de bâtir un corpus juridique afin de limiter les dommages et souffrances occasionnés par les guerres. Le corpus actuel, complexe, bien que n’étant pas admis par tous les États, peut-il être utile dans le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ?

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La Vigie n° 142 : L’Europe et le Covid | L’altérité à son comble | Lorgnette : Primauté allemande

Lettre de la Vigie n° 142 du 13 mai 2020

L’Europe et le Covid

L’Europe est le continent le plus frappé par la pandémie. Cependant, les disparités sont nombreuses et ne s’expliquent pas principalement par des réactions différentes des autorités. Force est de constater la tendance unanime au repli national, la faiblesse de la réaction de l’UE et l’improbable solidarité budgétaire. En fait, la crise vient achever un long processus de division qui nécessite un aggiornamento stratégique.

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L’altérité à son comble

La crise sanitaire mondiale provoque de multiples tensions, des distanciations stratégiques comme des gestes barrières tactiques. Lé dérèglement s’accentue et s’affiche désormais. Ce qui pourrait être en cause dans ce brutal raidissement, c’est le rejet massif des manières fortes occidentales et la péremption d’un modèle sociétal euro-atlantique dont la coronacrise a montré la fragilité. Une altérité antagoniste défie la prétention universelle qui gouverne le monde. La France doit se préoccuper d’une relance de l’état d’organisation du monde pour y préserver sa place.

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Lorgnette : Primauté allemande

La récente décision de la cour constitutionnelle allemande n’a surpris que les idéalistes. En effet, en rappelant que la BCE devait s’expliquer sur son programme de rachats de dettes (quantitative easing) et en estimant qu’elle agit au-delà de son mandat, la cour de Karlsruhe réaffirme en droit sa doctrine constante : en 2009, elle avait expliqué (à propos du traité de Lisbonne) que « Les peuples de l’Union européenne, qui sont constitués dans leurs États-membres (respectifs), restent les détenteurs de l’autorité publique, y compris de l’autorité de l’Union ». Autrement dit, elle affirmait la primauté de la Constitution allemande, y compris sur les traités européens.

Ceci contrebat une opinion courante en France, celle de la supposée primauté des traités européens sur la Constitution française. Bien sûr, cette dernière a été abondamment modifiée depuis l’origine et plus encore au cours des deux dernières décennies. Point de « main tremblante » pour la modifier, alors. Mais cette négligence française envers le droit n’est pas « de règle » en Allemagne où, justement, on tient la règle en grande estime.

Ce n’est pas de l’égoïsme national : juste du droit. Dont la source vient du peuple souverain.

JOCV

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Crédit photo : Commission européenne, ici

Chef des armées ou chef de guerre ? (J-Ph. Immarigeon)

Notre fidèle ami, Jean-Philippe Immarigeon, avocat, nous propose cette lecture juridique des pouvoirs du PR en matière militaire. Merci de cette lecture précise et oubliée, qui met en exergue bien des errements constitutionnels. LV

Source

Quelques années avant la Révolution française, le Figaro de Beaumarchais s’étonnait de ces guerres dans lesquelles le jetaient les princes, desquelles on ne lui avait jamais donné les raisons et pour lesquelles on l’avait encore moins consulté : « Sommes-nous des soldats qui tuent et se font tuer pour des intérêts qu’ils ignorent ? Je veux savoir, moi, pourquoi je me fâche » ? Sommes-nous aujourd’hui mieux informés que Figaro ? Sûrement pas. Consultés ? Toujours pas. Les guerres sont redevenues les caprices de princes, qui invoquent des impératifs auxquels les nations peinent à s’identifier. Comment les Figaro de 2020 pourraient-ils d’ailleurs s’y intéresser alors qu’on ne cherche à les responsabiliser que le jour de la défaite ?

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Le biais religieux (LV 114)

Le biais religieux, implicite ou explicite, affecte toujours la stratégie. Pour s’en convaincre, un tour d’horizon suffit en Europe comme en Asie. Mais le fait religieux peut aussi servir de masque au cynisme des États engagés dans leurs politiques de puissance. Quant aux nouvelles religions civiles, le droit et le climat, leurs approximations affectent aussi la stratégie.

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