Voici un petit ouvrage récemment paru aux éditions Eyrolles et qui vaut le déplacement. Écrit par un universitaire reconnu (et chercheur associé à La Vigie), il fait le point sur l’EI en une quarantaine de fiches, bien illustrées en tricolore (noir, blanc et un bistre un peu triste).
Il est articulé en quatre parties : La première évoque « un siècle d’islamisme » (on lira aussi sur ce sujet « Au cœur de l’islam politique », d’Olivier Kempf), suivi de « De l’islamisme au terrorisme », puis « Les principaux enjeux de Daech » et se conclut par « Daech à l’échelle mondiale ». Vous pouvez le constater : l’EI (pour notre part, nous préférons décidément l’acronyme au Daech, même sil ‘auteur utilise ce dernier mot) a des racines très profondes et n’est que l’ultime manifestation d’un phénomène beaucoup plus ancien. L’auteur montre ainsi bine la généalogie (et donc la distinction) entre islam politique, islamisme radical, islamisme violent et terroriste et donc djihadisme violent, avec ses multiples incarnations dont l’EI n’est que l’ultime.
Nous avons surtout été intéressés par les fiches terminales qui évoquent l’expansion de l’EI hors de sa Mésopotamie de naissance : en Afrique du Nord, au Sahel, en Afghanistan et « sur de nouveaux terrains ». Là se situe en effet la pérennité de l’organisation et sa capacité à renaître, sous d’autres formes, alors qu’elle paraît avoir été mise sous le boisseau en Irak et en Syrie (même si l’observateur reste prudent, tant la région nous a managé de mauvaises surprises en la matière.
Géopolitique de l’État Islamique, par Kader Abderrahim, Eyrolles, 16,9 €
JOCV