Le retour de Folamour (Le Cadet n° 88)

Après la Françafrique (voir Le Cadet du mois dernier), c’est la dissuasion, autre pilier du gaullisme, qui disparait. Il n’y a que deux puissances européennes et nucléaires, la Russie et la France. Nos voisins ne sont pas nucléaires, les Anglo-américains (les Trident britanniques sont sous double-clef, pour peu que nos cousins d’outre-Channel se sentent encore européens) ne sont pas continentaux. Si les choses dégénèrent, si nous faisons la guerre en Europe, même à son extrémité orientale, nous montons aux extrêmes. Notre force de frappe interdit aux Russes de nous faire la guerre, mais elle nous interdit également de faire la guerre aux Russes. C’est une bivalence que le général Claude Le Borgne, récemment disparu, avait parfaitement comprise. Aussi, quand nous prenons le chemin de Moscou, ce ne peut être qu’en tant qu’ordonnateur du feu nucléaire français et non d’une présidence européenne, ni comme membre de l’OTAN.

Sommes-nous prêts, Français, à entrer dans une confrontation nucléaire avec la Russie pour l’empêcher d’avancer jusqu’au Dniepr qui serait la nouvelle ligne bleue des Vosges de nos intérêts stratégiques vitaux ? La question est vite répondue, comme dirait l’autre. Dès lors à quoi riment ces tartarinades qui émasculent notre capacité de raisonner souverainement ? Pourquoi surtout, au-delà de la crise de nerfs autour de l’Ukraine, inverser le précepte clausewitzien pour se rallier au fantasme américain qu’on est consterné de lire dans la dernière Vision stratégique du CEMA, qui fait de la politique l’antichambre de la guerre, une guerre avant la guerre, tout étant toujours de la guerre ? Qui a décrété, pour complaire à notre protecteur jusqu’à recopier les vieilles antiennes de la riposte graduée (seuil d’acceptabilité, seuil d’antagonisme et seuil de déclenchement d’une riposte), qu’Hobbes avait définitivement raison sur Rousseau ? La guerre en Europe a toujours été de la politique et ce n’est pas la Bombe qui y change quoi que ce soit, bien au contraire. C’est ce que vient incidemment de rappeler Poutine à l’issue de son entretien avec Macron : même pour la reconquête d’un seul village du Donbass ou d’un port de Crimée, la guerre sera nucléaire.

Fort heureusement l’article 5 du Traité n’impose rien de plus qu’un rappel d’ambassadeur, placebo en vogue en ce moment. A part satisfaire le rêve des généraux américains de planter leur bannière étoilée sur les tours du Kremlin, là où les Français plantèrent leurs trois couleurs en 1812, à quoi sert alors de s’avancer jusqu’en Ukraine ou en Finlande ? Moins les Russes auront de temps pour réagir, plus ils devront mettre en place des mécanismes de riposte automatique comme dans le film War Games, où l’ordinateur du Pentagone joue tout seul à la guerre nucléaire, nous menant dans la situation de Fail Safe et Doctor Strangelove. Espérons que ceux qui confondent guerre et cinéma, et ont fait monter la mayonnaise, sauront faire retomber le soufflé. Espérons.

Le Cadet

OSS 117, rentre à la maison ! (Le Cadet n° 87)

Une maladie de vaincus : on connait cette réponse de Foch aux négociateurs allemands qui se lamentaient à Rethondes de capituler non parce que leur armée était défaite, mais parce que les rues outre-Rhin se couvraient de barricades. Comment ne pas faire le rapprochement avec des médias africains remontés, nos convois attaqués, notre drapeau piétiné et brûlé et une junte malienne félicitant outrageusement les mercenaires russes de Wagner de premiers succès après tant d’années d’échecs français ? L’Afrique ne nous reproche pas tant de perpétrer le système colonial que d’être incapables de gagner la guerre contre le djihad. En un mot, de ne plus servir à rien. France go home ! Toute proportion gardée, la désillusion des Africains est la même qu’au soir du 17 juin 1940.

L’opération était globale, s’excuse-t-on à Paris, et ce sont ses aspects politiques et économiques locaux qui n’ont pas été implémentés (comme on dit dans les cabinets de consultants américains qui nous gouvernent). Mais c’est précisément parce que le plan était global qu’il a échoué ; non qu’une victoire militaire soit le sésame de la géopolitique, mais sans elle il n’y a rien de pérenne. Et il ne peut plus en être autrement : il est loin le temps de Serval, quand nos unités aéroblindées étaient fêtées en libératrices, nous sommes désormais incapables de rééditer l’exploit, et avant longtemps [1]. On a ainsi appris en fin d’année, la même semaine, que si la Corée du Sud et Israël ont budgété des hélicoptères lourds, ceux qui nous manquent dans le Sahel et que Barkhane a dû se faire prêter, les actuaires de Bercy ont opposé une fin de non-recevoir à nos Armées, qu’il s’agisse d’achats américains ou d’un appareil européen à concevoir. Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou, chantait Brel. Quoique, quand il s’agit de nettoyer les bas de bilan des banques d’affaires ou de subventionner des start-up éphémères, les sous, on les trouve rapidement. La dépense oui, la défense jamais !

Et tandis qu’Américains et Russes se découpent une nouvelle fois le continent, les Français et cette fois les Britanniques étant aussi absents qu’à Yalta, l’Union Européenne annonce une réflexion, envisage de débattre, prévoit de se doter d’une boussole stratégique dans un futur hypothétique à anticiper à l’horizon d’une décennie. Mais les institutions censées la représenter sont aux abonnés absents. Si Kissinger se plaignait que l’Europe n’ait pas de numéro de téléphone, le progrès est qu’il sonne désormais dans le vide – à supposer que l’Amérique appelle. Quand on est incapable de formuler l’ombre du soupçon d’un semblant de volonté pour son voisinage, on ne prétend pas régenter des horizons lointains. Le temps de Faidherbe et Laperrine est clôt. Celui d’OSS 117 également.

[1] Voir Le Cadet : n° 67, « Sahelistan, poil aux dents », janvier 2020 ; n° 77, « Le Cyber des Tartares », décembre 2020 ; n° 82, « Sur la pointe des pieds », juin 2021.

Le Cadet

Source

LV n°182 : La France et le plein exercice stratégique : AMR 2022 | Nouvelle-Calédonie : et maintenant ? | Lorgnette : Coexistence durable !

Lettre de La Vigie du 22 décembre 2021

La France et le plein exercice stratégique : AMR 2022

Pour clore cette année et nourrir le débat stratégique de la présidentielle, voici présentées les quatre logiques qui structurent la posture stratégique de la France fin 2021 : les voisinages, les compétitions, les frictions et les guerres froides. Dans le monde post Covid qui s’entrouvre faut-il garder ce logiciel dépassé du XXe siècle? Peut-on en explorer un autre pour permettre à la France dans l’Europe et à l’Europe dans le monde de proposer un autre point d’équilibre, dégagé de la rivalité entre les États-Unis et la Chine ? L’année 2022 sera-t-elle un jalon dans l’histoire stratégique de la France ou la réactivation de ses actions antérieures ?

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Nouvelle-Calédonie : et maintenant ?

Le dernier référendum a logiquement – et légitimement – décidé du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la nation française. Il reste pourtant encore un destin à construire, tant le Caillou reste divisé : ces divisions ressemblent à bien d’autres, y compris en métropole. Au-delà, c’est une stratégie Pacifique de la France qu’il faut bâtir.

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Lorgnette : coexistence durable

L’expérience des peuples forge ce capital social qui leur permet d’être gouvernés. L’Amérique vient de la conquête de l’Ouest et de la prospérité, la Chine du Tianxia idéalisé et de l’harmonie prescrite, l’Europe du bannissement de luttes intestines après des tragédies dévastatrices. Il en résulte trois trajectoires stratégiques aujourd’hui non convergentes, même si un modèle essentiel de gouvernance occidentale s’affiche comme universel. Le modèle asiatique est dès lors vu comme alternatif et donc antagoniste. Mais ce que l’humanité gagnerait à s’unifier politiquement la priverait du pluralisme dont la richesse nait de la diversité acceptée.

Voici une leçon du dernier ouvrage de Jean Marie Guéhenno, « Le premier XXIe siècle » (ici) que LV vous recommande. Sa démarche tâtonnante mais rigoureuse dénonce le triomphalisme écervelé d’un Occident démocratique aujourd’hui en profonde crise identitaire qui s’aveugle d’une obsession chinoise et veut unifier le monde. Tout comme la Chine voulut prendre le meilleur de l’Occident pour garder le meilleur de la Chine, l’Occident ne doit-il pas prendre le meilleur de la Chine pour sauver le meilleur de l’Occident qui est le pluralisme assumé ? À explorer et méditer.

JOCV

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Crédit photo : Gouv NC

La France et le plein exercice stratégique : aide-mémoire au roi 2022 (LV 182)

Pour clore cette année et nourrir le débat stratégique de la présidentielle, voici présentées les quatre logiques qui structurent la posture stratégique de la France fin 2021 : les voisinages, les compétitions, les frictions et les guerres froides. Dans le monde post Covid qui s’entrouvre faut-il garder ce logiciel dépassé du XXe siècle? Peut-on en explorer un autre pour permettre à la France dans l’Europe et à l’Europe dans le monde de proposer un autre point d’équilibre, dégagé de la rivalité entre les États-Unis et la Chine? L’année 2022 sera-t-elle un jalon dans l’histoire stratégique de la France ou la réactivation de ses actions antérieures ?

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Nouvelle-Calédonie : et maintenant ? (LV 182)

Le dernier référendum a logiquement – et légitimement – décidé du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la nation française. Il reste pourtant encore un destin à construire, tant le Caillou reste divisé : ces divisions ressemblent à bien d’autres, y compris en métropole. Au-delà, c’est une stratégie Pacifique de la France qu’il faut bâtir.

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La Vigie n° 180 : Milieux aérien et spatial : afficher la puissance | Vision stratégique du CEMA | Lorgnette : Espagne, parti du vide

Lettre de La Vigie du 24 novembre 2021

Milieux aérien et spatial : afficher la puissance

La puissance aérienne suppose de maîtriser la technologie, ce qui a entraîné les penseurs de ce milieu à certains excès qui sont aujourd’hui remis en cause. Le besoin d’un retour de la masse déployable et l’apport de drones semblent une méthode pour y parvenir. Mais les projets franco-allemands (SCAF) sont incertains. Enfin, le milieu aérien s’est logiquement étendu au spatial qui devient un milieu exigeant où les défis abondent.

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Vision stratégique du CEMA

Le lancement grand public de la vision stratégique du nouveau CEMA est une bonne occasion de redonner la parole aux militaires pour préciser leur apport à la sécurité du pays. Trois dossiers sensibles émergent : l’affrontement de haute intensité, la surprise stratégique et le besoin d’une politique globale de sécurité pour la France.

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Lorgnette : Espagne, parti du vide

L’Espagne contemporaine (LV 172) est, comme l’Italie, adepte des innovations politiques. Elle avait inventé Podemos, un parti d’extrême-gauche. Fondé en 2014, il obtient 20 % des voix en 2015 et participe à un gouvernement de coalition depuis 2019. Ciudadanos, parti libéral, à l’origine catalan, s’étend à toute l’Espagne à partir de 2014. Mais ces bons résultats électoraux de 2015 et 2016 n’ont pas été confirmés. Ces partis politiques veulent sortir de l’alternative entre PSOE, PP et indépendantistes.

Une nouvelle tentative apparaît, celle du parti du vide (España Vaciada : Espagne vidée), constitué en septembre. Un sondage lui promet déjà 15 députés. Il regroupe les territoires délaissés, ni capitale, ni région littorale riche (comprendre Catalogne et Pays basque). Ils sont déconnectés des réseaux (autoroutes, TGV, Internet à haut débit). Ils font penser aux Gilets Jaunes mais surtout à la « Diagonale du vide » française, cette écharpe de sous-développement traversant l’hexagone du Nord-est au Sud-Ouest.

Il faut être attentif à cette expérience politique non idéologique mais territoriale, réunissant les « somewhere » contre les anywhere ». Le retour du local (LV 94) sera peut-être la prochaine surprise.

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Crédit photo : Rob Schleiffert on Visualhunt.com

Vision stratégique du CEMA (LV 180)

Le lancement grand public de la vision stratégique du nouveau CEMA est une bonne occasion de redonner la parole aux militaires pour préciser leur apport à la sécurité du pays. Trois dossiers sensibles émergent : l’affrontement de haute intensité, la surprise stratégique et le besoin d’une politique globale de sécurité pour la France.

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La Vigie n° 179 : La France en 2050 | La question américaine | Lorgnette : Bosnie oubliée

Lettre de La Vigie du 10 novembre 2021

La France en 2050

L’actualité s’empresse d’insister toujours sur les crises du moment et les défis aux apparences insurmontables : inversons le point de vue et considérons de quels atouts dispose la France pour être encore ce qu’elle est en 2050. Le tableau est moins noir que ce qu’on assure souvent.

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La question américaine

Le trumpisme n’a pas disparu après la dernière élection présidentielle. Tout comme les Démocrates refusaient il y a cinq ans la victoire de Trump, les Républicains refusent la victoire de Biden. Celui-ci a été mal élu et peine à mettre en œuvre ses réformes et à unifier les Démocrates, divisés entre radicaux et conservateurs. Aussi une défaite aux prochaines élections (mi-mandat, présidentielle 2024) est-elle fortement envisageable. Une deuxième présidence Trump aggraverait la fragmentation du pays.

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Lorgnette : Bosnie oubliée

Qui se souvient encore de la Bosnie-Herzégovine ? ce petit pays, né en 1995 de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, n’a jamais trouvé d’équilibre politique. Cette réunion entre une « fédération croato-musulmane » et une « Republika Srpska » n’a jamais fonctionné. Elle est placée sous la tutelle de l’Union Européenne qui ne s’y intéresse plus. Aussi voit on le leader serbe agir peu à peu en faveur de la séparation (et à terme de la réunion de la partie serbe avec la Serbie de Belgrade). Dans la population, chacun parle d’un éventuel retour à la guerre.

Or, cela n’inquiète guère la communauté internationale et notamment l’Europe qui s’accommode d’un trou noir dans les Balkans et n’a aucune perspective à proposer. L’Union peine ainsi à promouvoir une solution négociée entre le Kosovo et la Serbie. Il n’est même pas sûr qu’une sécession de la partie serbe de Bosnie se fasse dans la violence. Au fond, certains pensent peut-être que cette séparation constitue une option logique et que 25 ans après, la lassitude aidant, on admette ce qui était considéré alors comme inadmissible. Mais on risquerait alors d’ouvrir la boite de Pandore des rectifications de frontière en Europe. Ce dont elle n’a pas besoin.

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Crédit photo: The White House

La France en 2050 (LV 179)

L’actualité s’empresse d’insister toujours sur les crises du moment et les défis aux apparences insurmontables : inversons le point de vue et considérons de quels atouts dispose la France pour être encore ce qu’elle est en 2050. Le tableau est moins noir que ce qu’on assure souvent.

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La Vigie n° 178 : Identité stratégique française | La question allemande | Diplomatie, sport de combat

Lettre de La Vigie du 27 octobre 2021

Identité stratégie de la France en 2022

Pas d’autonomie européenne sans identité stratégique préalable, pas d’identité stratégique sans volonté de souveraineté. Le temps des rivalités stratégiques est terminé, c’est celui du XXe siècle. Celui des coexistences régulées pourrait devenir celui du XXIe siècle. A la France de proposer en 2022 un désalignement européen et un retour à la centralité et donc à la souveraineté stratégique.

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La question allemande

La question allemande, née au début du XIXe siècle, semblait avoir été résolue en 1990 avec la réunification des deux Allemagnes. Elle a simplement changé de forme et on ne peut comprendre la question européenne sans discerner une question allemande sous-jacente. Sa puissance économique et sa centralité géographique lui permettent d’exercer un nouveau benign neglect qui ne va pas dans notre intérêt.

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Lorgnette : La diplomatie est un sport de combat

Les manœuvres diplomatiques sont à la mode. La France ne peut s’en passer, soit qu’elle les utilise, soit qu’elle en fasse les frais. Dans la gradation d’une crise diplomatique, le premier échelon est la convocation de l’ambassadeur étranger au ministère des affaires étrangères : ce fut la décision récente de l’Algérie (septembre) et du Mali (octobre), à la suite de propos jugés excessifs du président Macron.

L’échelon supérieur est le rappel pour consultation : ce fut le cas avec des pays alliés : l’Italie en 2019, la Turquie en 2020, les États-Unis et l’Australie cet été. L’Algérie vient de rappeler son ambassadeur à la suite des propos du président sur la rente mémorielle. Les services de l’ambassade continuent cependant de fonctionner.

Le cran au-delà est celui du renvoi de l’ambassadeur. C’est ce que vient de décider la Biélorussie la semaine dernière et la Turquie ce week-end. Les décisions suivantes consistent à fermer l’ambassade puis à rompre les relations diplomatiques.

Force est de constater que cet automne est très actif et que la France est particulièrement visée, ce qui est le signe qu’elle s’exprime au risque de déplaire.

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Crédit photo: Tobi NDH on VisualHunt.com