LV 260 : Après la conférence navale de Paris | L’Europe KO | Lorgnette : Intelligence nuagique

Lettre de La Vigie du 19 février 2025

Après la conférence navale de Paris

La Conférence navale de Paris 2025 qui avait pour thème le rapport entre le naval et le maritime a été l’occasion d’explorer les liens entre les marines étatiques et les acteurs privés de l’économie bleue. Dans ce contexte particulier, il convient de considérer les dynamiques parfois contraires qui sous-tendent le monde maritime, avec au cœur de celles-ci la question du retour de la sécurité comme paramètre des échanges internationaux. Cela constitue par conséquent un coût à réintégrer par les entreprises.

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L’Europe KO

Les déclarations américaines de la semaine dernière ont mis l’Europe KO. Elles rappellent un discours constant de l’Amérique depuis 25 ans, ignoré par l’Europe, et marquent la fin d’une double illusion de ce côté de l’atlantique : celle du lien transatlantique et celle d’un ordre mondialisé et régulé.

Les options stratégiques qui lui restent sont déchirantes.

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Lorgnette : Intelligence nuagique

Le récent sommet de l’IA tenu à Paris a été l’occasion de déclarations toutes plus fameuses les unes que les autres : ici des prouesses de nouveaux logiciels (Deep Seek chinois, Mistral français) bien plus économes que les Américains en puissance de calcul ; là des investissements à hauteur de 109 G€ quand, la semaine précédente, Trump avait annoncé 500 G$. Dans les deux cas, l’objectif est de bâtir des « fermes de données ».

Or, malgré ces grands titres sur l’intelligence artificielle qui se répètent continûment depuis dix ans, l’essentiel tient aux données. Pour les traiter il faut d’abord les rassembler et la question du lieu de stockage devient cruciale : la couche matérielle permet de la souveraineté là où l’immatériel régnait. Localiser ses données chez soi revient à éviter les phénomènes de migration continentales de données permises par le cloud (infonuagique). Face à la réaffirmation par D. Trump d’une volonté de reprendre la main, notamment en passant outre les accords de confidentialité conclus avec l’UE, la localisation des données devient le moyen de garantir notre souveraineté, dans ce nouveau champ de la guerre économique et technologique.

JOVPN

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Crédit photo :  UK Prime Minister on VisualHunt.com

Après la conférence navale de Paris (LV 260)

La Conférence navale de Paris 2025 qui avait pour thème le rapport entre le naval et le maritime a été l’occasion d’explorer les liens entre les marines étatiques et les acteurs privés de l’économie bleue. Dans ce contexte particulier, il convient de considérer les dynamiques parfois contraires qui sous-tendent le monde maritime, avec au cœur de celles-ci la question du retour de la sécurité comme paramètre des échanges internationaux. Cela constitue par conséquent un coût à réintégrer par les entreprises.

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Suicide assisté pour mort cérébrale (Le Cadet, n°100)

Alors que les chars allemands s’enlisent dans les champs de mines du Donbass comme leurs anciens à Bir-Hakeim, et que les condottières moscovites rejouent le complot de la Grande Duchesse de Gerolstein, profitons du répit que nous accordent l’impasse ukrainienne et le renoncement français pour revenir trois siècles en arrière.

Source

Lorsque Maurepas, figure emblématique d’un lignage de ministres-courtisans, est nommé secrétaire d’État à la Marine en 1723 à l’âge de 22 ans, lui qui n’a jamais vu la mer dont on lui a rapporté qu’elle était salée, il s’en amuse et il n’est pas le seul. Il n’en va pas moins remettre en selle, dans le conflit planétaire entre la France et l’Angleterre, ce qui survit de la Royale de Colbert. Pour ce faire, vu les perspectives de paix pour au moins une décennie, vu la dynamique des fluides, vu les contraintes des constructions en bois, vu le rejet par nos capitaines des trois-ponts, vu ceci et vu cela, Maurepas décide qu’on va prendre un peu de temps pour concevoir le navire idéal à défaut d’être parfait. Ce sera le 74 canons, quintessence de l’art de la guerre à la française, arbitrage entre poids (on va même supprimer les mantelets de sabords en bordée haute), vitesse et puissance de feu (on renonce aux 24 livres en bordée haute pour du 18, et ça rabaisse le centre de gravité), navire polyvalent qui deviendra le vaisseau de la ligne, mais aussi une super-frégate en maraude ou l’escorte des premiers convois dans l’Atlantique lors de la reprise des hostilités en 1740.

La LPM de 2023 nous fait regretter la Régence. Passons sur le désarmement de nos unités de combat à qui on retire la proie de l’expéditionnaire pour l’ombre d’une guerre continentale dont on ne voit pas, depuis que les armées russes n’existent plus que sur le papier, contre qui nous sommes supposés la faire. Restons au PANG, projet conditionné non par les besoins de la Marine mais par le fantasme de furtivité, l’illusion de la coopération européenne et les impératifs d’une interopérabilité totale avec l’US Navy, et au marronnier des débats depuis maintenant un demi-siècle, la question d’un sister-ship une fois encore refusé. C’est qu’il ne faut pas opposer arguties budgétaires et nécessités opérationnelles mais déplacer ces dernières outre-Atlantique. Les amiraux américains veulent douze task forces aéronavales, pas une de moins, ils les ont de nouveau depuis l’entrée en service du Gérald Ford, mais les vieux Nimitz arrivent en fin de parcours et le Congrès rechigne à budgétiser leur remplacement un pour un.

Alors n’attendez pas un second PANG, il s’agit d’en faire un seul qui soit une doublure des CVN et compense les éventuelles surcharges et les trous de disponibilité de l’US Navy. Il faut faire notre deuil de l’indépendance et de la souveraineté, sacrifiées à la cohérence atlantiste. On passait naguère du statut de courtisan à celui de ministre, avec l’OTAN la France prend, avec la même affectation zélée, le chemin inverse. Rendez-nous Monsieur de Maurepas !

Le Cadet

L’atout maritime (LV 120)

L’actualité maritime commande et montre que le fait maritime entre en force dans l’équation de la stratégie d’une économie mondialisée. Il est un atout majeur pour ceux qui savent le développer et un espace de prédation lucrative pour ceux qui veulent le criminaliser. Il porte aussi une logique coopérative qui pèse sur la gouvernance mondiale. La France pourtant bien placée tarde à en prendre la vraie mesure.

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