Les mots qui piègent (LV 208)

En stratégie et en relations internationales, les mots comptent. Or, le discours contemporain ne cesse d’utiliser des mots qui reposent sur des conceptions passés et qui n’aident pas à comprendre, partant à résoudre, les conflits du moment : Guerre, Paix, Droit de la guerre, victoire, territoire, négociation en sont les exemples les plus frappants.

This content requires that you purchase additional access. The price is 3.00€ 3.00€ or free for our Abonnement 3 mois et Abonnement 1 an members.

Acheter cet article (3.00€) Choisir un abonnement

LV 193 : Technologiser les armées | Quelle issue à la guerre ? | Lorgnette : la défense de Taïwan

Lettre de La Vigie du 25 mai 2022

Technologiser les armées

La technologisation des armées modernes, censée leur donner un avantage important sur leurs ennemis, montre des signes d’essoufflement avec la campagne d’Ukraine. Déjà menacées par la réponse asymétrique des engins improvisés, ces armées doivent aussi faire face à une tension sur leurs composants élémentaires. Les approvisionnements et leur acheminement ne semblent plus pouvoir être protégés dans un conflit aux répercussions mondiales.

Pour lire l’article, cliquez ici

Quelle issue à la guerre ?

Traditionnellement, les guerres se concluaient par des traités de paix car l’ennemi n’était pas diabolisé. Depuis le XXe siècle, l’ennemi est souvent dépeint comme le mal qu’il faut annihiler : il paraît donc difficile de traiter avec lui. Pourtant, la guerre impose le plus souvent de se terminer et cela passe par des négociations : il faut savoir terminer une guerre.

Pour lire l’article, cliquez ici

Lorgnette : La défense de Taïwan

Le président américain J. Biden a répondu nettement à une question sur l’engagement militaire américain en cas d’une attaque de Taïwan par la Chine : « oui, c’est ce à quoi nous nous sommes engagés » a-t-il dit lundi. Cette déclaration sort de l’ambiguïté usuelle : depuis le Taiwan relation act de 1979, Washington avait toujours laissé une incertitude quant à la nature de son soutien à Taïpei mais aussi de son respect de la doctrine chinoise d’« une seule Chine ».

S’agit-il d’une nouvelle sortie auxquelles J. Biden nous a habitués, usant de mots et d’expressions souvent peu diplomatiques ? En tout cas, son administration a tenu à corriger les propos du président. Plusieurs interprétations sont possibles : il y a divergence de vue entre le président et son administration, ou bien à la suite de l’Ukraine le président veut assurer ses alliés de la solidité de son soutien ou, encore plus subtil, être ambigu dans la sortie de l’ambiguïté envers la Chine.

Une dernière hypothèse n’est pas mentionnée mais est inquiétante : J. Biden se laisse aller à parler sans consulter son entourage, un reproche que l’on avait longtemps fait à son prédécesseur. Ce serait inquiétant.

JOCVP

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Crédit photo :Visual hunt

Quelle issue à la guerre ? (LV 193)

Traditionnellement, les guerres se concluaient par des traités de paix car l’ennemi n’était pas diabolisé. Depuis le XXe siècle, l’ennemi est souvent dépeint comme le mal qu’il faut annihiler : il paraît donc difficile de traiter avec lui. Pourtant, la guerre impose le plus souvent de se terminer et cela passe par des négociations : il faut savoir terminer une guerre.

This content requires that you purchase additional access. The price is 3.00€ 3.00€ or free for our Abonnement 3 mois et Abonnement 1 an members.

Acheter cet article (3.00€) Choisir un abonnement

La Vigie n° 113 : Le goût de la paix | Géo XXI | Lorgnette : tension au Cachemire

Lettre de La Vigie n° 113 (13 mars 2019

Le goût de la paix

Tout le monde parle de la paix mais beaucoup se contentent de la disparition de la guerre dure. C’est ne pas voir que ce monde pacifié laisse de plus en plus libre court à une conflictualité multiple, nouvelle “guerre” qui va de pair avec la mondialisation libérale. La paix n’est plus une valeur absolue et dépassant toutes les autres, et par conséquent le goût de la paix s’étiole. Pourtant, dans leur demande de sécurité, c’est bien ce que les peuples exigent.

Lien vers l’article.

Géo XXI

Dans un monde non conforme et multiple, la géostratégie mondiale connait une nouvelle évolution qui doit articuler au début du XXIe siècle hétérogénéité et interdépendance, la virtualisation stratégique que permet la transformation digitale et la régionalisation géopolitique qui rééquilibre la mondialisation. A prendre en compte par la France pour en tirer parti.

Lien vers l’article.

Lorgnette : Tension au Cachemire

La frontière entre l’Inde et le Pakistan s’est brutalement embrasée l’autre semaine. À la suite d’un attentat de séparatistes au Cachemire, l’Inde a riposté avec ses avions de chasse. Une sorte de duel aérien s’est ensuivi, entraînant même la perte d’un MIG 21 indien dans des circonstances obscures. La connexion régulatrice entre les deux puissances nucléaires a fonctionné mais la tension acceptée démontre plusieurs choses.

Tout d’abord, l’escalade indienne puisque ses avions ont pour la première fois depuis 1971 frappé au-delà du Cachemire. Il y a là une stratégie risquée de la part de N. Modi, même si cela fait plusieurs fois que des incidents terroristes impunis frappent l’Inde. Cependant, si l’attentat est revendiqué par un mouvement pakistanais, son auteur est bien un Cachemirien indien. Il pose la question du contrôle indien de cette région : cela signale le durcissement de New-Dehli sur fond de la rhétorique nationaliste qui s’est approfondie ces dernières années. Jeu dangereux.

Dans le même temps, constatons que le Pakistan n’a pas reçu beaucoup d’appui, ni des Américains ni des Chinois. La faute sans doute à une lutte anti-terroriste peu convaincante. Mais l’isolement d’Islamabad est tout autant inquiétant.

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Crédit photo : Jon Himoff on VisualHunt.com / CC BY-NC-SA

JDOK

 

Le goût de la paix (LV 113)

Tout le monde parle de la paix mais beaucoup se contentent de la disparition de la guerre dure. C’est ne pas voir que ce monde pacifié laisse de plus en plus libre court à une conflictualité multiple, nouvelle « guerre » qui va de pair avec la mondialisation libérale. La paix n’est plus une valeur absolue et dépassant toutes les autres, et par conséquent le goût de la paix s’étiole. Pourtant, dans leur demande de sécurité, c’est bien ce que les peuples exigent.

This content requires that you purchase additional access. The price is 2.00€ 2.00€ or free for our Abonnement 3 mois et Abonnement 1 an members.

Acheter cet article (2.00€) Choisir un abonnement

La guerre est finie, l’Europe d’hier aussi (Le Cadet n° 57)

Je me souviens : c’était fin janvier 2002, cela faisait un mois à peine que l’Euro était dans nos poches, on continuait à faire la conversion en Francs, à tenter de reconnaître les pièces à leur couleur et à leur taille sans avoir à lire les chiffres inscrits. Passant à la caisse de la supérette en bas de chez ma petite maman chez qui je venais dîner, je n’ai d’abord pas compris quel était cet arc de triomphe au pile de la pièce de 20 centimes que j’examinais. Ça ressemblait à la Porte de Brandebourg, mais je devais me tromper. J’ai alors sorti de ma poche une autre pièce, celle de deux Euros, et j’ai reconnu immédiatement l’aigle allemand. (cliquez pour lire la suite)

Source

Continue reading « La guerre est finie, l’Europe d’hier aussi (Le Cadet n° 57) »

En même temps … – Le Cadet (n° 51)

« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Que retenir de cet apophtegme bien connu ? À monde équivoque, pensée complexe, nous dit le Lacombe Lucien de la géopolitique, niveau Brevet avec mention : il y a ceci et en même temps il y a cela. Précisément, c’est là qu’il faut des idées simples.

Source

Prenons la question palestinienne – on dit « question » quand on veut laisser un problème irrésolu. En vertu d’un principe qu’on datera du Traité de Versailles, les Palestiniens ont droit à un État (ça a été voté en 1947, on oublie toujours de célébrer cette autre moitié de la bouteille). Toujours en vertu du même droit international, les frontières de cet État sont celles dites de 1949-1967. Et l’ONU ne cesse de rappeler depuis la Guerre des Six Jours dans chacune de ses résolutions (on ne les compte même plus) que la prédation et la conquête ne sauraient constituer un mode d’acquisition de territoires. Il faut donc que Tsahal se retire de « Judée » et de « Samarie » et que les colons fassent de même.

Voilà le droit, il dit le bon sens. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? psalmodiaient les Shadoks. Alors nos gouvernements ont décidé de se tirer une balle dans le pied en s’imposant un second objectif : la paix entre les belligérants. On n’avait pas demandé aux Kosovars une protestation d’amour éternel pour leurs voisins serbes, on ne demandera pas aux Québécois d’adopter comme hymne national le Rule Britannia. Pour la Palestine on veut faire deux choses en même temps, qu’on ne fait nulle par ailleurs, au nom d’un Orient supposé compliqué dans un monde qui ne demande pourtant qu’à être simple.

La paix contre les territoires : en français classique, ça s’appelle un piège à cons. C’est une perte de temps et une source de malheurs inutiles, on l’a revu à Gaza. Tout le monde sait que les Palestiniens auront un État dont les frontières sont déjà tracées au décimètre près – lorsque le Cadet visita Jérusalem il y a trente ans, les parpaings et les barbelés couraient encore dans la ville, et un véhicule blanc de l’ONU stationnait Porte de Jaffa. Sinon, le droit est mort. Ensuite, les Palestiniens feront ce qu’ils veulent de leur État, ça les regarde. La guerre est un attribut souverain étatique, ils l’auront, il n’y a aucune raison de les en priver, de faire ce chantage aux territoires qui n’a aucun sens. S’ils veulent en user contre leur puissant voisin, qui sera en état de légitime défense avec ses 350 avions de combat, ses 2 500 chars et ses 100 têtes nucléaires, tant pis pour eux.

Non, ce n’est pas l’Orient qui est compliqué, ni le monde incertain, c’est l’Occident qui ne sait plus faire simple. En même temps, tant pis pour lui.

Le Cadet

N° 70 : Où va Trump ? | De la paix durable ? | Attaques à Londres

Abonné ? Téléchargez directement la lettre en cliquant sur ce lien !

Extrait des articles présents dans cette lettre :

Où va Trump ?

Nous avions réagi à l’élection de Donald Trump (cf. LV 55 et 56) pour ensuite l’évaluer en silence : il paraissait opportun de délaisser les imprécations si fréquentes et d’observer. Maintenant que sa première tournée internationale est achevée et que l’on commence à en voir les premiers effets, il est temps de caractériser cette politique. Car malgré ce que disent « les médias », elle a sa cohérence : le constater ne signifie pas qu’on l’approuve, mais plutôt qu’il est de bonne méthode d’étudier la stratégie de l’autre si l’on veut prendre l’avantage. Or, les indignations indignées (et fatigantes) ne contribuent pas au nécessaire réalisme. Certes, D. Trump détone face aux mœurs feutrées des élites transatlantiques. Il ne manque pas pour autant de finesse ni surtout de ligne politique. […]

De la paix durable

Repartons de la conclusion de notre précédent numéro : il faut réapprendre à penser la paix si l’on veut savoir faire la guerre. De même que la guerre a muté, sinon dans ses finalités, au moins dans ses formes, la paix a cédé la place à une crise permanente d’intensité variable, tensions brutales et détentes provisoires. Quel espace lui reste-t-il ? Est-elle autre chose que le silence des armes, un intervalle, une pause entre deux conflits ? Beaucoup de bons auteurs ont traité cette question ancienne. Il est vrai que la grande guerre et la vraie paix sont mortes ensemble, selon la belle formule du général Beaufre, il y a plus de cinquante ans. De même, on a mieux compris depuis la fin de la guerre froide que leurs syntaxes se métamorphosaient (cf. LV 16, 29, 35, 46, 69). Pareillement personne n’a oublié ces mauvaises paix qui laissaient intacts les problèmes et suscitaient de nouvelles guerres, comme après la Première Guerre mondiale celles de l’ex Empire ottoman, ou ces paix qui ont mal soldé les guerres de décolonisation, Quant à la fin de la Guerre froide, elle a ouvert une ère de dégel de tensions et de violences multiples. On le voit aujourd’hui dans les Balkans, l’Europe orientale, le Levant, le Sahel … […].

Lorgnette : Attaques à Londres

Pour lire les articles en entier, connectez-vous ou achetez le numéro dans la boutique !

Source image : Kentuckyguard via VisualHunt / CC BY-NC-ND

Attention, vous devez avoir le logiciel Acrobat Reader installé sur votre poste pour lire notre lettre (format .pdf).

N° 69 : Des Corées | Du retour à la paix | Nouvelles batailles syriennes

Abonné ? Téléchargez directement la lettre en cliquant sur ce lien !

Extrait des articles présents dans cette lettre :

Des Corées

Oublions un peu la France, l’Europe et l’Afrique pour évoquer un point chaud de la planète : la péninsule coréenne. Avec la Syrie (Voir Lorgnette), c’est l’un de ces théâtres asiatiques de conflit semi-ouvert où se défient les puissances, où se régulent les rapports de force et où s’affiche la nouvelle puissance américaine. Vu de Paris, ce foyer de crise renseigne assez bien sur la dynamique stratégique nouvelle que règlent Pékin, Moscou, Washington et New York, et dont Bruxelles et les Européens sont assez absents. […]

Du retour à la paix

Prenons aussi le temps de revenir aux classiques, car c’est toujours fructueux. Ainsi, la lecture de « Penser la guerre, Clausewitz » par Raymond Aron permet de comprendre bien des choses aujourd’hui. L’intellectuel avait voulu étudier le théoricien de la guerre pour évaluer son apport à la doctrine de dissuasion. Le livre fut publié en 1976 chez Gallimard (avec l’asssistance de Pierre Manent pour certaines relectures). Après avoir lu toutes les œuvres de Clausewitz (CVC), Aron constate qu’il y a deux caractéristiques chez lui : la fameuse « formule » (« la guerre est la continuation de la politique par d’auters moyens »), mais aussi la distinction des deux types de guerre, ce qu’Aron désigne par « la grande querelle ». C’est ce point méconnu que nous voulons évoquer ici car il nous semble fort instructif pour nos conflits contemporains. […].

Lorgnette : Nouvelles batailles syriennes

Pour lire les articles en entier, connectez-vous ou achetez le numéro dans la boutique !

Source image : BRJ INC. via VisualHunt / CC BY-NC-ND

Attention, vous devez avoir le logiciel Acrobat Reader installé sur votre poste pour lire notre lettre (format .pdf).