Hâtivement décidée et préparée, précédée d’une médiocre Revue stratégique, la Loi de Programmation Militaire est pourtant ambitieuse bien qu’elle constitue encore une loi de rattrapage. Les 413 milliards d’euros permettront de continuer à densifier les armées sans tomber dans le piège de la haute intensité qui serait l’horizon indépassable de toute stratégie. Mesurée et équilibrée, elle maintient une prudente cohérence.
Le SNU n’est pas militaire (F. Narolles)
Le lancement du SNU suscite beaucoup de communication et de promotion d’un stage que certains veulent à toute force faire ressembler, mais pas trop, mais quand même assez, à un « service militaire ». Or, le SNU n’a quasiment rien à voir avec les armées, leur but (vaincre) et leur organisation (entraîner des jeunes hommes et femmes à combattre). Merci à F. Narolles de nous le rappeler (son billet n’engage que lui et non une quelconque position officielle). JDOK.
Commençons par un peu de description : la mise en place du SNU, service national universel, est une mesure phare du gouvernement, issue directement du programme de campagne du Président de la République. Il est, en ce sens, un emblème. Longtemps pourtant, et encore aujourd’hui dans une large mesure et alors que les premiers dispositifs expérimentaux sont mis en place, les modalités exactes de cette institution sont restées floues. Depuis quelques jours donc, quelques premiers jeunes, volontaires, testent le dispositif, et sont le support d’une vaste campagne de communication des uns pour promouvoir ce service, des autres pour le critiquer. Continue reading « Le SNU n’est pas militaire (F. Narolles) »
La Vigie 87 – Du secret et du renseignement – Trompe l’oeil – La lorgnette : Du TNT au TIAN
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Lettre n° 87, La Vigie du 24 janvier 2018
Du secret et du renseignement
Le débat sur les fausses nouvelles porte généralement sur la pertinence des médias et l’inexorable popularité des réseaux sociaux : la quantité surpasserait la qualité. Pourtant, il ne s’agit pas seulement d’une sur-médiatisation qui alternativement révélerait des secrets (Wikileaks et lanceurs d’alerte) ou les protégerait (bobards et complots). La vérité cachée pose la question du secret dans nos sociétés. Est-ce un hasard si le développement effréné des médias est allé de pair avec le rôle croissant des services de renseignement, mais aussi de l’attention portée par les gouvernements à ces « secrets », d’autant plus savoureux qu’ils étaient plus rares ?
Trompe l’oeil
En passant en revue les récentes déclarations sur notre politique étrangère et les perspectives que portent les voeux aux armées, on devine que l’effort réel entrepris pour dynamiser la posture stratégique de la France porte d’abord sur la méthode et non sur les partis pris antérieurs. Qu’il s’agisse de nos interventions, de notre perspective européenne ou de la dialectique expéditionnaire et de ses retombées domestiques. Au-delà de l’impératif de responsabilité budgétaire, on cherchera les fondements de notre politique de défense et de son apport à la sécurité intérieure. On s’inquiètera de n’avoir pas encore su tirer toutes les leçons de nos engagements stratégiques depuis la fin de la guerre froide.
Lorgnette : Du TNP au TIAN
Crédit photo : Renaud Camus on VisualHunt.com / CC BY
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N° 86 : Angles morts stratégiques et vulnérabilités françaises – Révoltes : saison 2 ? – Lorgnette : Manoeuvre missilière
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Lettre n° 86 La Vigie du 17 janvier 2018
Angles morts stratégiques et vulnérabilités
Quels sont les angles morts de notre défense et de notre sécurité nationale? Assurément, notre dispositif de défense du territoire national, bien qu’imparfait, est toujours à la hauteur de la France. Mais notre posture de sécurité intérieure reste fragilisée par les lacunes conceptuelles d’une stratégie nationale dont la cohérence est insuffisante. Il faut se mettre en capacité non seulement sociale, politique et judiciaire mais aussi militaire d’assurer l’ordre public, indispensable garant de l’Etat de droit.
Révoltes : saison 2 ?
En ce début 2018, deux mouvements populaires affectent l’Iran et la Tunisie. S’ils renvoient apparemment aux troubles précédents (respectivement en 2009 et 2011), ils s’en distinguent par leur nature principalement sociale. Cela signifie surtout que si les systèmes politiques ne sont pas remis en cause, les équilibres intérieurs posent problème, qu’il s’agisse des alliances compliquées à Téhéran ou de la coalition en place à Tunis. L’hypothèse d’un changement de régime est peu probable mais l’absence d’alternative politique intérieure suscitera vraisemblablement d’autres crises similaires.
Lorgnette : Manœuvre missilière
Photo crédit : Amine Ghrabi on Visualhunt.com / CC BY-NC
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N° 73 : Point sur la Chine | Afghanistan : toujours plus confus | Loyauté et réserve
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Extrait des articles présents dans cette lettre :
Un point sur la Chine à l’été 2017
Au loin, la Chine joue un rôle clé dans nos représentations stratégiques, comme on l’a exposé en détail en 2015 (cf. LV 14).
Une puissance déconcertante. Souvent perçue comme une énigme, la Chine focalise les peurs d’un Occident qui subit sa relativisation et tente d’échapper au changement de paradigme stratégique (cf. LV 58 et 61). Civilisation résurgente, masse hors normes, vaste espace souvent illisible -mais désormais au premier rang économique mondial-, elle apparaît comme une puissance déconcertante qui esquive les rapports de force. Et elle semble se dérober, sinon au pouvoir, du moins à la puissance selon les canons occidentaux. Si elle veut prendre le meilleur de l’Occident, elle entend bien garder le meilleur de la Chine. Elle parle plus volontiers de développement pacifique, de coopération et d’harmonie que de conflit et préfère la compétition agile à la confrontation directe. Trop bouger, c’est nuire à l’harmonie des choses. Elle privilégie donc les jeux ouverts […]
Afghanistan, toujours plus confus
Qui s’intéresse encore à l’Afghanistan ? La dernière fois que la France l’a fait, c’était au moment de l’élection présidentielle de 2012 : autant dire, une éternité ! À l’époque, il s’agissait juste de savoir si on allait retirer tout de suite les troupes françaises de la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS, sous direction de l’OTAN) ou si on attendrait la fin de l’année. Depuis, ce pays trop complexe a été vite oublié.
Pourtant, voici un des champs d’opérations sur lequel la guerre se déroule continûment depuis des décennies. Alors que les stratégistes sont attentifs à l’Irak et à la Syrie, observent de loin ce qui se passe en Libye ou dans la bande sahélo-saharienne, savent bien qu’un massacre se déroule au Yémen, rares sont ceux qui surveillent encore l’Asie centrale. Or, le sujet risque de revenir rapidement au premier plan […].
Lorgnette : Loyauté et réserve
Sourceimage :
Fenners1984 via Visualhunt / CC BY-NC-ND
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