La présidence Trump marque une étape supplémentaire dans la crise politique que connaissent les Etats-Unis depuis dix ans. Mais le nouveau président a une vision et un programme. Il impose une nouvelle doctrine Monroe centrée sur l’Amérique élargie et met en place un nouvel impérialisme prédateur, dur avec les alliés, souple avec les adversaires. Les alliés vont devoir réapprendre la grammaire du rapport de force avec ce frenemy.
Trump ou le chaos (le Cadet 104)
J’ai glissé, chef… !
La pantalonnade de la 155ème brigade peut bien être mise sur le dos des Ukrainiens, elle nous interdit de prétendre continuer à soutenir ce qu’il faut bien qualifier d’Etat failli, et il y a peu de chance, en cette période de serrage de boulons budgétaire, que nous jetions davantage d’argent, de temps et de matériel par la fenêtre, y compris les Mirage 2000-5 dont la livraison était prévue pour le premier trimestre de cette année. Mais c’est aussi notre échec puisque entrainée selon les modalités OTAN quoique équipée, pour réussir là où Abrams et Leopard ont lamentablement échoué, avec ces vieux AMX-10RC dont on redécouvre les vertus et l’intérêt du 105 mm – les EBRC Jaguar sont bons pour la casse avant même d’avoir subi l’épreuve du feu [1] –, ces nouvelles aventures de la 7ème compagnie attestent de la faillite de standards d’importation dupliquant, derrière les oripeaux de la numérisation et de la miniaturisation, la bataille conduite du regretté Gamelin. Cette américanisation qui nous a désappris la guerre telle que nous savions la gagner [2] et déjà fait perdre le Sahel aussi sûrement que notre allié a perdu le Viêt Nam, l’Irak ou l’Afghanistan [3], doit être abandonnée, et il faut repenser les combats, ceux du passé et ceux à venir, en commençant par faire le ménage à la DGA et la BITD.
LV 253 : Le tournant du monde | Le stratégiste et sa maison | Lorgnette : Dominos allemands
Lettre de La Vigie du 13 novembre 2024
Le tournant du monde
L’élection de Donald Trump marque la fin de la période charnière débutée le 24 février 2022 par le lancement de la guerre d’Ukraine. Elle met fin à l’après-Guerre froide et ouvre une période où l’Occident n’est plus. Si les premiers effets se verront à l’Est de l’Europe et peut-être au Proche-orient, si l’enjeu asiatique sera central, il faudra que l’Europe dépasse sa crainte existentielle pour se confronter au nouveau désordre mondial.
Pour lire l’article en ligne, cliquez ici
Le stratégiste et sa maison
Alors que tous les regards sont tournées vers l’extérieur, le stratégiste ne doit pas oublier ce qui se passe chez lui. L’importance d’une stratégie intérieure est ici soulignée, passant par des lois justes, des forces de l’ordre formées et contrôlées, une bonne économie mais surtout un effort de formation des élites nationales et locales à la stratégie intérieure.
Pour lire l’article en ligne, cliquez ici
Lorgnette : dominos allemands
Même si le président des États-Unis reste le président de son pays et non du nôtre, ce qui devrait permettre de dépassionner normalement la manière dont nous sommes informés de la campagne électorale outre-Atlantique, il n’empêche que la dernière élection aura probablement un assez grand effet domino.
Le premier domino est en effet l’Allemagne.
La société allemande était assez sidérée de la victoire de D. Trump, certains journalistes ayant encore pris leurs désirs pour des réalités. L’inimaginable a pourtant pris forme, avec un double constat : l’Allemagne allait devoir se prendre en main et assurer une plus grande part de sa défense elle-même, sans garantie automatique américaine, n’en déplaise à l’arrimage F-35 ; deuxièmement, le premier constat avait déjà été fait lors de la première victoire électorale de D. Trump, c’est-à-dire il y a huit ans déjà. Que s’est-il passé depuis ces huit ans ? Pas grand-chose, en réalité, hormis des conditions bien plus difficiles (insécurité en Europe de l’Est, fin de l’énergie bon marché). Et comme personne ne considère que le chancelier actuel O. Scholz a les épaules pour diriger fermement le pays, le gouvernement est en train de tomber.
Quels seront les prochains dominos ?
JOVPN
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici) (ou ici pour la version anglaise), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo : IoSonoUnaFotoCamera on Visualhunt.com
Le tournant du monde (LV 253)
L’élection de Donald Trump marque la fin de la période charnière débutée le 24 février 2022 par le lancement de la guerre d’Ukraine. Elle met fin à l’après-Guerre froide et ouvre une période où l’Occident n’est plus. Si les premiers effets se verront à l’Est de l’Europe et peut-être au Proche-orient, si l’enjeu asiatique sera central, il faudra que l’Europe dépasse sa crainte existentielle pour se confronter au nouveau désordre mondial.
LV 251 : Et si Trump gagnait ? | Où est donc passée la Turquie ? | Lorgnette : S’identifier
Lettre de La vigie du 16 octobre 2024
Et si Trump gagnait ?
La campagne présidentielle est parfaitement indécise car l’arrivée de K. Harris a rééquilibré le scrutin. Aucun pronostic ne peut sérieusement désigner le vainqueur, à trois semaines de l’élection. Il faut aussi observer les élections législatives qui auront lieu le même jour et donneront – ou pas- des marges de manœuvres au vainqueur. De même, quelle réaction le camp du perdant aura-t-il ? Autant d’incertitudes pour une élection cruciale.
Pour lire l’article, cliquez ici
Où est donc passée la Turquie ?
La Turquie qui avait pu apparaître comme l’un des acteurs majeurs de la guerre en Ukraine en 2022, a progressivement vu sa position internationale s’affaiblir. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative faiblesse diplomatique en 2024: un multi-alignement trop opportuniste sur les affaires d’Ukraine, une position maximaliste sur le Proche-Orient provoquant la défiance de Washington et, surtout, une crise économique lancinante ayant imposé à Ankara un tournant de la rigueur budgétaire
Pour lire l’article, cliquez ici
Lorgnette : S’identifier
Depuis trois ans, les guerres dures reviennent. En 2023, la planète en connaissait neuf : Birmanie, Gaza, Nigeria, RDC, Sahel, Soudan, Syrie, Ukraine et Yémen. 2024 verra probablement l’Éthiopie rejoindre à nouveau ce funeste cortège. Si l’opinion française et européenne s’intéresse à l’Ukraine ou au Proche-Orient, elle ignore absolument le Soudan ou la Birmanie. Pourquoi cette différence ?
Parce que dans les premiers cas il y a un phénomène d’identification, pas dans les autres. Par certains côtés, Ukrainiens ou Israéliens (ou Palestiniens) sont vus comme des autres nous-mêmes, en plus d’être géographiquement à proximité. La guerre, souvent considérée comme la matrice violente des identités nationales, remet sous tension notre propre identité. C’est parce que nous sommes inquiets à l’intérieur que nous nous projetons dans ce qui arrive à l’extérieur. Le mécanisme victimaire s’ajoute à ce phénomène. Nous sommes toujours du côté de la victime. Mais autant elle est simple à désigner dans le cas de l’Ukraine, autant il y a concurrence victimaire au Proche-Orient, entre les victimes du 7 octobre et les victimes de Tsahal. Le sujet est d’autant plus épineux que la France accueille la plus forte population juive et la plus forte population arabo-musulmane d’Europe.
JOVPN
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici) (ou ici pour la version anglaise), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo : cornstalker on VisualHunt.com
Et si Trump gagnait ? (LV 251)
La campagne présidentielle est parfaitement indécise car l’arrivée de K. Harris a rééquilibré le scrutin. Aucun pronostic ne peut sérieusement désigner le vainqueur, à trois semaines de l’élection. Il faut aussi observer les élections législatives qui auront lieu le même jour et donneront – ou pas- des marges de manœuvres au vainqueur. De même, quelle réaction le camp du perdant aura-t-il ? Autant d’incertitudes pour une élection cruciale.
La Vigie n° 179 : La France en 2050 | La question américaine | Lorgnette : Bosnie oubliée
Lettre de La Vigie du 10 novembre 2021
La France en 2050
L’actualité s’empresse d’insister toujours sur les crises du moment et les défis aux apparences insurmontables : inversons le point de vue et considérons de quels atouts dispose la France pour être encore ce qu’elle est en 2050. Le tableau est moins noir que ce qu’on assure souvent.
Pour lire l’article, cliquez ici
La question américaine
Le trumpisme n’a pas disparu après la dernière élection présidentielle. Tout comme les Démocrates refusaient il y a cinq ans la victoire de Trump, les Républicains refusent la victoire de Biden. Celui-ci a été mal élu et peine à mettre en œuvre ses réformes et à unifier les Démocrates, divisés entre radicaux et conservateurs. Aussi une défaite aux prochaines élections (mi-mandat, présidentielle 2024) est-elle fortement envisageable. Une deuxième présidence Trump aggraverait la fragmentation du pays.
Pour lire l’article, cliquez ici
Lorgnette : Bosnie oubliée
Qui se souvient encore de la Bosnie-Herzégovine ? ce petit pays, né en 1995 de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, n’a jamais trouvé d’équilibre politique. Cette réunion entre une « fédération croato-musulmane » et une « Republika Srpska » n’a jamais fonctionné. Elle est placée sous la tutelle de l’Union Européenne qui ne s’y intéresse plus. Aussi voit on le leader serbe agir peu à peu en faveur de la séparation (et à terme de la réunion de la partie serbe avec la Serbie de Belgrade). Dans la population, chacun parle d’un éventuel retour à la guerre.
Or, cela n’inquiète guère la communauté internationale et notamment l’Europe qui s’accommode d’un trou noir dans les Balkans et n’a aucune perspective à proposer. L’Union peine ainsi à promouvoir une solution négociée entre le Kosovo et la Serbie. Il n’est même pas sûr qu’une sécession de la partie serbe de Bosnie se fasse dans la violence. Au fond, certains pensent peut-être que cette séparation constitue une option logique et que 25 ans après, la lassitude aidant, on admette ce qui était considéré alors comme inadmissible. Mais on risquerait alors d’ouvrir la boite de Pandore des rectifications de frontière en Europe. Ce dont elle n’a pas besoin.
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo: The White House
La question américaine (LV 179)
Le trumpisme n’a pas disparu après la dernière élection présidentielle. Tout comme les Démocrates refusaient il y a cinq ans la victoire de Trump, les Républicains refusent la victoire de Biden. Celui-ci a été mal élu et peine à mettre en œuvre ses réformes et à unifier les Démocrates, divisés entre radicaux et conservateurs. Aussi une défaite aux prochaines élections (mi-mandat, présidentielle 2024) est-elle fortement envisageable. Une deuxième présidence Trump aggraverait la fragmentation du pays.
La Vigie n° 159 : De la démocratie en Amérique | Grozny la nouvelle | Lorgnette : Ciel fermé
Lettre de La Vigie datée du 20 janvier 2021
De la démocratie en Amérique
Les événements du 6 janvier à Washington marquent une émotion populaire, incontestablement séditieuse même si elle ne peut être décrite de coup d’État. Elle confirme la profonde division américaine entre radicaux des deux camps. Elle est aussi l’occasion d’une censure par les grands réseaux sociaux qui interroge leur place dans le dispositif démocratique. Une lourde tâche attend Joe Biden.
Pour lire l’article, cliquez ici
Grozny la nouvelle
La Tchétchénie ne fait plus la une des journaux depuis une quinzaine d’années: pourtant, que s’est-il passé pour que des Tchétchènes combattent des Tchétchènes en Syrie, les uns aux côtés des Russes, les autres de l’EI ? Aujourd’hui, constatons cependant la maîtrise russe qui a repris le contrôle de son espace ciscaucasien.
Pour lire l’article, cliquez ici
Lorgnette : Ciel fermé
La Russie a déclaré le 15 janvier se retirer du traité Ciel Ouvert, signé en 2002, qui permettait le droit de conduire et l’obligation d’accepter des vols d’observation au-dessus [du] territoire de l’autre partie pour vérifier les activités et installations militaires. Les États-Unis de D. Trump s’en étaient retirés unilatéralement en novembre dernier (LV 143) au grand dam des alliés européens ; Ceux-ci n’ont pourtant pas voulu accéder aux demandes de Moscou, à savoir de ne pas transférer à Washington leurs observations. Les États-Unis s’étaient déjà retirés unilatéralement du traité FNI (LV 112).
Avec Ciel ouvert se termine l’ère des Mesures de confiance et de stabilité qui avaient irrigué le dialogue international depuis les années 1970. C’est tout le système du contrôle et de la maîtrise des armements qui disparaît : il ne reste plus que le traité New Start (maîtrise des arsenaux nucléaires) qui échoie le 5 février prochain.
Le calendrier est important : alors que Joe Biden prendra les commandes de la Maison Blanche le 20 janvier, l’annonce russe constitue une pression diplomatique pour prolonger New Start tout en affirmant sa résolution dans la négociation à venir.
JOCV
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo : https://visualhunt.com/f5/photo/50819385996/2a647d4170/
De la démocratie en Amérique (LV 159)
Les événements du 6 janvier à Washington marquent une émotion populaire, incontestablement séditieuse même si elle ne peut être décrite de coup d’État. Elle confirme la profonde division américaine entre radicaux des deux camps. Elle est aussi l’occasion d’une censure par les grands réseaux sociaux qui interroge leur place dans le dispositif démocratique. Une lourde tâche attend Joe Biden.