Lettre de La vigie du 16 octobre 2024
Et si Trump gagnait ?
La campagne présidentielle est parfaitement indécise car l’arrivée de K. Harris a rééquilibré le scrutin. Aucun pronostic ne peut sérieusement désigner le vainqueur, à trois semaines de l’élection. Il faut aussi observer les élections législatives qui auront lieu le même jour et donneront – ou pas- des marges de manœuvres au vainqueur. De même, quelle réaction le camp du perdant aura-t-il ? Autant d’incertitudes pour une élection cruciale.
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Où est donc passée la Turquie ?
La Turquie qui avait pu apparaître comme l’un des acteurs majeurs de la guerre en Ukraine en 2022, a progressivement vu sa position internationale s’affaiblir. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative faiblesse diplomatique en 2024: un multi-alignement trop opportuniste sur les affaires d’Ukraine, une position maximaliste sur le Proche-Orient provoquant la défiance de Washington et, surtout, une crise économique lancinante ayant imposé à Ankara un tournant de la rigueur budgétaire
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Lorgnette : S’identifier
Depuis trois ans, les guerres dures reviennent. En 2023, la planète en connaissait neuf : Birmanie, Gaza, Nigeria, RDC, Sahel, Soudan, Syrie, Ukraine et Yémen. 2024 verra probablement l’Éthiopie rejoindre à nouveau ce funeste cortège. Si l’opinion française et européenne s’intéresse à l’Ukraine ou au Proche-Orient, elle ignore absolument le Soudan ou la Birmanie. Pourquoi cette différence ?
Parce que dans les premiers cas il y a un phénomène d’identification, pas dans les autres. Par certains côtés, Ukrainiens ou Israéliens (ou Palestiniens) sont vus comme des autres nous-mêmes, en plus d’être géographiquement à proximité. La guerre, souvent considérée comme la matrice violente des identités nationales, remet sous tension notre propre identité. C’est parce que nous sommes inquiets à l’intérieur que nous nous projetons dans ce qui arrive à l’extérieur. Le mécanisme victimaire s’ajoute à ce phénomène. Nous sommes toujours du côté de la victime. Mais autant elle est simple à désigner dans le cas de l’Ukraine, autant il y a concurrence victimaire au Proche-Orient, entre les victimes du 7 octobre et les victimes de Tsahal. Le sujet est d’autant plus épineux que la France accueille la plus forte population juive et la plus forte population arabo-musulmane d’Europe.
JOVPN
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