Moldavie: les ressorts d’une élection

Florent Parmentier, Secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po et chercheur associé à HEC, nous fait l’honneur de nous accorder ce texte sur les élections en Moldavie, avec l’autorisation de telos qui l’a préalablement publié (ici). Merci à lui et à Telos. LV

Pour nombre d’observateurs internationaux, l’élection présidentielle moldave se résume à un choix binaire entre les « pro-européens », emmenés par la présidente sortante Maia Sandu, et les « pro-russes » embarqués par Alexandre Stoianoglo, ancien procureur général qualifié au second tour. Depuis l’indépendance en 1991, le clivage droite – gauche a bien opposé les premiers voulant se rapprocher de la Roumanie (et de l’Union européenne) et les seconds de la Russie, selon un gradient et des modalités variables selon les époques. Si cette ligne de clivage demeure importante, il ne faut cependant pas négliger le clivage économique, sur le degré de libéralisme économique accepté, ni le clivage post-matérialiste (opposant les tenants du libéralisme culturel favorables à l’intégration européenne, à droite, et les tenants des valeurs traditionnelles plutôt à gauche). Si l’Union européenne cristallise des attentes géopolitiques et des questions identitaires, elle n’épuise donc pas les logiques politiques à l’œuvre dans cette élection.

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LV 249 : Trouble global | Partage du monde | Lorgnette : Rififi à la commission

Lettre de La Vigie du 18 septembre 2024

 

Trouble global

Après avoir dressé un panorama de la scène internationale estivale qui a été agitée (malgré la trêve olympique), le constat s’impose : le monde fait face à un trouble global, qui traduit aussi bien le désarroi des Occidentaux qui voient leur domination s’affaisser que la situation brouillée dont aucune claire perspective ne se dégage encore.

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Partage du monde

Un premier partage du monde eut lieu en 1494 lors du traité de Tordesillas. Depuis, les mondialisations se sont succédé, principalement par les voies maritimes, procédant à un lent aménagement de la planète. L’exemple portugais reste vivace aujourd’hui : imitons les dix qualités qui lui permirent de développer une intention stratégique claire.

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Lorgnette : rififi à la commission

Les récentes élections européennes ont été l’occasion de renouveler la Commission. Les marchandages allaient bon train. Mais alors qu’habituellement ils étaient discrets, ils font cette fois-ci du bruit. Déjà, au cours du 1er semestre, beaucoup s’élevaient contre la reconduction d’Ursula von Der Leyen. Ils lui reprochaient de se mêler souvent de ce qui ne la regardait pas et de vivre dans une tour d’ivoire sans rien céder ni même écouter les voix discordantes. Las ! Venant du PPE, le groupe politique conservateur qui avait maintenu ses positions au Parlement européen, étant de surcroît allemande avec une France affaiblie, elle fut désignée. Restait l’ultime négociation : les commissaires.

Or, elle a refusé la reconduction de Thierry Breton. Convenons que le Français avait pu provoquer, mais les relations étaient au plus mal : éternel différend entre les caractères allemand et français. L’Élysée a désigné aussitôt Stéphane Séjourné, le très peu convaincant ministre des Affaires étrangères, paraît-il en échange d’un plus haut poste.

L’incident pourrait être négligeable : il traduit pourtant la perte d’influence de la France : outre des caractères peu commodes, cela dénote aussi un affaiblissement réel. C’est beaucoup plus inquiétant à l’heure où l’Europe semble désarmée face au monde.

JOVPN

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Désarroi européen (LV 247)

Les récentes élections au parlement européen et au Royaume-Uni n’ont pas suscité une profonde remise en cause des dynamiques, malgré la fragmentation politique croissante.  Au fond, cet exercice démocratique ne cache ni l’impuissance européenne, ni le désarroi qui se fait jour. On « reconduit » faute de mieux, incapable de s’adapter au tourbillon géopolitique.

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Hongrie : laboratoire européen (LV 245)

La Hongrie a longtemps été disputée par les Autrichiens et les Ottomans. A peine indépendante, le traité de Trianon la tronque des deux tiers de son territoire. Trente ans plus tard, elle passe sous le contrôle soviétique. Ces vicissitudes historiques expliquent en grande partie le succès intérieur de V. Orbán. L’accès à la liberté à partir de 1989, au moyen de l’UE et de l’Otan, ne doit pas contredire le besoin d’une souveraineté retrouvée. Telle est la raison principale de l’illibéralisme du dirigeant hongrois.

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LV 235 : Le Portugal ou l’extrême-Europe | L’UE face à ses contradictions | Lorgnette : le passé qui ne passe pas

Lettre de La Vigie en date du 7 février 2024

Le Portugal ou l’extrême-Europe

Le Portugal, ce petit cap de l’Europe, apparaît non seulement comme son extrémité mais aussi comme son exemple extrême. Fier d’une histoire prestigieuse, ayant dominé de larges parties du monde qu’il a dû abandonner, le voilà riche d’avoir été. C’est un beau symbole européen.

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L’UE face à ses contradictions

A l’approche des élections européennes et face au changement de direction politique qui se prépare à Bruxelles, l’Union fait face aux conséquences profondes de la guerre en Ukraine, mais aussi de la grogne de nombreux Européens. Le mot « souveraineté » qui a cessé d’être tabou peut-il réellement trouver une définition dans la langue de l’UE ?

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Lorgnette : le passé qui ne passe pas

Dimanche 21 janvier, près de 1,4 million d’Allemands ont défilé dans les rues pour protester contre la montée de l’AFD (Alternative für Deutschland), ce parti d’extrême-droite qui prône le renvoi des immigrés mais aussi des « citoyens récents ».  L’AFD grimpe en effet dans les sondages, dans l’ex-RDA mais aussi à l’Ouest.

L’enjeu n’est pas simplement l’attitude envers une ligne politique mais la question du rapport au passé. En effet, depuis des décennies l’Allemagne se retient politiquement à cause de la culpabilité qu’elle porte et entretient vis-à-vis du passé nazi. Or, certains à l’AFD n’hésitent pas à oublier le passé et mettre de côté la culpabilisation. Au fond, cette question posée à l’Allemagne est une question posée à toute l’Europe : quelle balance tenir entre le nécessaire devoir de mémoire et le tout aussi nécessaire oubli ? Car s’il ne faut pas oublier les excès totalitaires et les horreurs abominables qu’ils ont dirigés, la repentance radicale apparaît elle aussi comme abusive en ce qu’elle handicape toute action. L’écriture de l’Histoire est depuis toujours une affaire politique : elle l’est plus que jamais aujourd’hui. Faut-il toujours faire passer le passé ?

JOVPN

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L’UE face à ses contradictions (LV 235)

A l’approche des élections européennes et face au changement de direction politique qui se prépare à Bruxelles, l’Union fait face aux conséquences profondes de la guerre en Ukraine, mais aussi de la grogne de nombreux Européens. Le mot « souveraineté » qui a cessé d’être tabou peut-il réellement trouver une définition dans la langue de l’UE ?

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l’Union européenne face à la compétition sino-américaine (O. Sueur)

Nous sommes heureux d’accueillir cet article d’Olivier Sueur qui a longtemps travaillé à Bruxelles et connaît bine les arcanes de l’Union et de l’Otan. Merci à lui. LV

De l’économie libérale à la sécurité économique : l’Union européenne face à la compétition sino-américaine

Source : Le nouvel économiste

La compétition sino-américaine qui se déroule sous nos yeux s’exerce dans tous les domaines : stratégique, économique et technologique.

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LV 222 : La tentation du bukélisme | Vilnius aux mains vides | Lorgnette : Commission sous contrôle

Lettre de la Vigie du 19 juillet 2023

La tentation du bukélisme

Les récentes émeutes en France ont montré qu’une profonde division de la société et que les signaux qu’elle envoyait à ses gouvernants n’étaient pas pris en compte. Alors que ces derniers sont garants de l’ordre et de la tranquillité publics, le recours au bukélisme (en référence au président du Salvador) pourrait s’envisager afin de « resserrer les rangs » de la population, condition nécessaire à la mise en œuvre d’une stratégie nationale.

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Vilnius aux mains vides

Le sommet de Vilnius était présenté comme celui de la renaissance. Force est de constater que ses résultats sont décevants. Le Pdt Zelesnky est ainsi reparti les mains vides, signe de deux impensés du sommet : le premier porte sur l’étendue du soutien à l’Ukraine, le second sur la solidité de l’intérêt américain pour l’Europe.

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Lorgnette : Commission sous contrôle

La Commission européenne, dirigée par Mme Ursula van der Leyen (surnommée VDL) est à nouveau au centre des critiques. En effet, une Américaine (Mme Scott Morton) a été nommée chef économiste à la direction de la concurrence. Outre sa nationalité, le fait qu’elle ait conseillé des sociétés comme Apple, Amazon ou Microsoft interroge alors que l’un des enjeux de la direction consistera justement à examiner le poids des majors américains du numérique. C’est problématique, ce qu’a relevé Paris mais aussi le parlement européen. Elle ne prendra finalement pas le poste.

Mais cette affaire intervient après plusieurs autres : on rappellera les SMS échangés entre Mme von der Leyen et le PDG de Pfizer au moment du covid, ou encore les sorties maladroites de la même VDL en affaires internationales, ce qui n’est pas son rôle mais celui du haut-représentant.

S’agit-il de sa part simplement d’amateurisme ? rappelons qu’elle n’avait pas convaincu dans son précédent poste ministériel en Allemagne et que Berlin avait été très heureux de s’en débarrasser. S’agit-il au contraire d’un alignement structurel, plus ou moins conscient, sur Washington ? Le seul fait de poser la question est gênant.

JOCVP

Crédit photo: https://bulgaria.postsen.com/world/224846/Zelensky-played-the-role-of-the-Jewish-grandmother-at-the-NATO-summit.html

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LV n° 215 : L’Allemagne désemparée | La question européenne | Lorgnette : Tunisie malade

Lettre de La Vigie du 12 avril 2023

L’Allemagne désemparée

D’année en année, La Vigie étudie l’évolution de la question allemande. Le chancelier O. Scholz promettait une « Zeitenwende » en février 2022, plus rien ne serait comme avant, et derrière ce concept fourre-tout, chacun espérait que la situation s’améliorerait. Qu’en est-il après un an? Constatons que si certains changements profonds s’opèrent, notamment en matière de défense, la politique étrangère allemande n’a jamais été aussi illisible, hormis le fait d’être docile aux Américains.

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La question européenne

L’Europe sort paradoxalement peu renforcée de la guerre d’Ukraine, malgré les déclarations tonitruantes de l’an dernier. Elle paraît alignée derrière une Amérique plus fragile et fébrile qu’autrefois, elle a la perspective de trois décennies au moins de tensions avec son voisin oriental. Simultanément, les tensions intérieures augmentent tandis que son image extérieure se dégrade fortement et qu’elle se désintéresse du reste du monde. Elle qui était un modèle au lendemain de la Guerre froide paraît aujourd’hui singulièrement dépréciée.

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Lorgnette : Tunisie malade

La Tunisie s’enfonce dans la crise. L’espoir des révoltes arabes d’il y a dix ans périclite et ne rassure pas. Dix ans de jeu délétère entre forces politiques et de déclin économique, sans même parler d’épisodes djihadistes qui ont sapé la confiance. L’élection en 2019 de Kaïs Saïed, nationaliste sans expérience, évolue peu à peu vers un système autoritaire, à la fois pour dépasser les blocages traditionnels mais aussi pour servir une politique obscure. La dissolution du Parlement en 2022 suivie de l’adoption d’une nouvelle Constitution malgré un très faible taux de participation n’a été qu’une étape de la détérioration politique.

Aujourd’hui, le pays est au bord de la cessation de paiement avec un endettement pharamineux. Les esprits se taisent peu à peu, le président reste inflexible, jouant sur l’appui du voisin algérien et prônant une souveraineté économique dont on voit mal les ressorts. Voulant se déconnecter de l’Occident et notamment de l’Europe, il espère trouver des appuis extérieurs en Chine ou en Russie. Mais sans ressources naturelles, dépendant fortement du tourisme européen, ayant une longue intégration européenne, cette stratégie paraît très risquée. Un raidissement inquiétant.

JOCVP

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Crédit photo: Deutsche Bundesbank

La question européenne (LV 215)

L’Europe sort paradoxalement peu renforcée de la guerre d’Ukraine, malgré les déclarations tonitruantes de l’an dernier. Elle paraît alignée derrière une Amérique plus fragile et fébrile qu’autrefois, elle a la perspective de trois décennies au moins de tensions avec son voisin oriental. Simultanément, les tensions intérieures augmentent tandis que son image extérieure se dégrade fortement et qu’elle se désintéresse du reste du monde. Elle qui était un modèle au lendemain de la Guerre froide paraît aujourd’hui singulièrement dépréciée.

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