LV 173 : Lectures d'été

Pour votre été, nous vous proposons de lire : Le versant du soleil (R. Frison-Roche) – It doesn’t take a hero (HN Schwarzkopf) – Unité 8200 (D. Alfon) – Quand la France commence-t-elle ? (B. Lançon) – Guerres invisibles (Th. Gomart) – Non-retour ( Jusseaume et alii). Pour ce septième numéro d’été, voici une sélection hétéroclite

Pour votre été, nous vous proposons de lire : Le versant du soleil (R. Frison-Roche) – It doesn’t take a hero (HN Schwarzkopf) – Unité 8200 (D. Alfon) – Quand la France commence-t-elle ? (B. Lançon) – Guerres invisibles (Th. Gomart) – Non-retour ( Jusseaume et alii).

Pour ce septième numéro d’été, voici une sélection hétéroclite de lectures qui pourront vous accompagner pour réfléchir ou vous distraire. Bonne lecture. N’oubliez pas de vous réabonner et de nous diffuser largement. JOCV

Le Versant du soleil

R. Frison-Roche, Flammarion, 1981

Après tant de confinements et de restrictions de déplacement, échappons-nous dans les grandes et lointaines étendues désertiques, qu’il s’agisse du grand chaud (Sahara) ou du grand froid (Arctique). Les mémoires de ce grand explorateur français nous emmènent dans une époque pas si révolue où le monde offrait encore tellement de territoires vierges. Aventure humaine où la « conquête » de ces territoires était largement encouragée par des militaires entreprenants et innovants. C’était notamment le cas dans le Sahara, où la présence française a garanti un court moment de paix, de stabilité et de prospérité. Ces mémoires présentent aussi l’avantage de rappeler quelques pages de l’Occupation et de la Résistance dans le Beaufortin français ou de la situation équivoque et difficile en Afrique du Nord à cette époque.

It doesn’t take a hero

N. Schwarzkopf, Bantam, 1992

Les mémoires du commandant en chef militaire de la coalition pendant la première guerre du Golfe présentent un intérêt à plus d’un titre. L’auteur prend beaucoup de temps à décrire son parcours et sa jeunesse et en cela, il dresse le portrait d’une armée américaine entraînée qui va être profondément traumatisée par son engagement au Vietnam. Sa carrière, ses considérations sur le commandement, l’entraînement et l’emploi des forces retracent la lente remontée en puissance. Mais c’est surtout la création de CENTCOM et l’attention que les USA vont porter au Moyen-Orient qui sont passionnants : les liens avec l’Arabie Séoudite et les EAU n’avaient strictement rien d’évident à la fin des années 1980. Avec le désengagement actuel, c’est vraiment une page qui se tourne.

Unité 8200

Dov Alfon, Folio policier, 2020 (ici)

Un polar franco-israélien qui se lit avec intérêt. Bien sûr, il y a une belle enquête, rocambolesque comme il se doit mais là n’est pas le plus intéressant : l’auteur est le correspondant à Paris d’Haaretz et s’en donne à cœur joie dans la description sans concessions de la société israélienne. On découvre ainsi certaines tournures d’esprit des Israéliens, une liberté de ton, une franchise dans les rapports qui seraient considérées en France comme de l’insolence prononcée et qui sont là-bas vues comme normales. De même, la moquerie du système gouvernemental israélien est à hurler de rire. Un livre de poche spirituel, distrayant et paradoxalement instructif.

Quand la France commence-t-elle ?

B. Lançon, Perrin, 2021 (ici)

L'auteur est un spécialiste d'histoire romaine et son livre part à la recherche de cette France dont nous parlons comme d’une évidence alors qu’elle coagule de si nombreuses perceptions. Relativisant bien sûr le mythe gaulois sans pour autant l’écarter, évoquant les Gaules romaines et non la Gaule, montrant que la construction française s’échelonne depuis les Francs et les Carolingiens jusque très tard dans notre histoire, évoquant avec justesse la diversité structurelle de notre peuple, il montre bien l’enchevêtrement de nos racines historiques. Pour autant, il ne s’agit pas de justifier le relativisme en vogue mais au contraire de montrer que cette histoire multiple participe à la construction identitaire de notre pays et à son roman national. Or, à vouloir négliger l’histoire et remettre en cause le discours de la IIIe République, on conduit à des pertes dommageables de repères utiles.

Guerres invisibles

Th. Gomart, Tallandier, 2021 (ici)

Autant L’affolement du monde nous avait déçu par sa platitude (malgré les prix reçus et le succès de librairie), autant ce dernier ouvrage de Thomas Gomart, le directeur de l’IFRI, nous a plus convaincu. L’auteur projette de répondre à un classique de la littérature stratégique chinoise, La guerre hors limite, paru en 1999. L’ouvrage s’inscrit bien sûr dans le cadre du nouvel affrontement entre les États-Unis et la Chine mais il cherche également à élargir la perspective et montrer des dimensions souvent négligées. Pas simplement l’économie (qui appartient à l’ADN de l’IFIR depuis l’origine) mais aussi la démographie, l’espionnage, l’innovation, l’environnement ou les armes nouvelles (monnaie, droit, fisc). C’est bien fait et abordable.

Non-retour

Jusseaume et alii, Dargaud, 2021 (ici)

Colomb-Béchar, juillet 1962. Un dernier avion s’envole pour Oran qui est pourtant en flammes. À bord, un espion, des militaires sur le retour, des civils qui n’en peuvent mais, un flic de la DST, un militant de l’OAS et une jolie hôtesse de l’air. Une bonne BD, bien tournée sur une période méconnue et souvent caricaturée. Il y a là une finesse certaine qui rend bien compte des ambiguïtés.

Pour lire l'autre article du 173, Sur les fronts, cliquez ici.

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