Humeurs paisibles en péninsule arabique (LV 217)

La posture stratégique de l’Arabie séoudite a récemment beaucoup évolué, avec de nombreux facteurs : évolution personnelle de MBS, redimensionnement de la question politico-religieuse, la guerre du Yémen, la rivalité iranienne, l’environnement moyen-oriental, question pétrolière, rôle attribué aux États-Unis.

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Affirmation stratégique du Japon (LV 217)

Le Japon poursuit la normalisation de sa posture stratégique entamée en 2015 et amplifiée par la guerre en Ukraine et les perspectives de tension autour de Taïwan. Il se prépare à devenir un véritable entrepreneur de sécurité régionale.

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Dilatation stratégique (Le Cadet n°99)

Alors que le ministre, celui qui annonçait il y a un an qu’il mettrait la Russie à genoux, publie un libelle de pornographie qu’on n’ose qualifier de ferroviaire par respect pour nos cheminots, la France de Sciences-Po peut se vanter d’avoir inventé le concept de stratégie de gare. L’impair présidentiel commis au retour de Chine n’est que le signe de cette pensée dilatée comme jamais jusqu’à l’insignifiance. Un psychanalyste parlerait d’abréaction, pour autant qu’il suffit de remplacer le mot Taïwan par Ukraine ; satisfaire la Chine et afficher là-bas un prétendu non-alignement sur le suzerain américain, tout en s’aveuglant ici du bourbier où nous précipite notre aveuglement atlantiste, n’est plus de l’en-même-temps mais du contretemps.

Sur le fond, si la France était vassalisée au point de brader Alstom ou Latécoère à l’Amérique, d’affecter un tiers du budget du PANG à l’achat de catapultes américaines tout en intégrant davantage la Royale dans l’US Navy ou de contraindre, sous couvert d’interopérabilité numérique, nos armées à choisir du matériel standardisé OTAN où les consultants de la SAIC lisent à livre ouvert sans bouger de leur écran de Sunset Hills Road, en un mot si, pour paraphraser le Ruy Blas de Victor Hugo, la France ne se contentait pas d’endosser la livrée du laquais mais s’en était également forgé l’âme, ça se serait vu, n’est-ce pas ?

« Je crois que rien n’inspire plus de mépris à de Gaulle, écrivait Mauriac, que ce besoin, cette idée fixe chez certains Français, de nouer la France devenue faible et petite dans un grand ensemble où elle deviendrait en quelque sorte invisible. » C’est surtout une nasse où nous conduit le principe de pensée complexe et de dilatation stratégique, qui ne débouche que sur la paralysie et un jeu à somme nulle, comme l’avaient déjà prédit un Valéry ou un Bergson il y a un siècle. On le voit sur la question des retraites : que la loi soit retirée au risque de fâcher Bruxelles ou que les troubles perdurent et l’incertitude politique dissuade les investisseurs, la note de la France sera de nouveau dégradée. Il faut revenir au vouloir démocratique et retourner au vote de ceux qui ont pris la Bastille et gagné sur la Marne, les urnes étant bien moins incertaines que le management à la McKinsey, y compris pour les fonds souverains et les agences de notation.

Quant à la bouillie d’une LPM qui s’obstine dans l’apriorisme d’un discours insignifiant et dilaté dans le cyber, l’espace et même géographiquement jusqu’à l’Indopacifique, la loi, alors qu’on s’étripe à l’ancienne au Donbass, reportera les livraisons de blindés et de Rafale, réduira les unités combattantes et refusera de nouvelles frégates. Répétons, pour les stagiaires du MinArm qui travaillent sur ChatGPT, que la stratégie, comme la démocratie, c’est penser local pour agir global et pas l’inverse. Mais, répondent ces troupiers de gare, il faudra bien rester à Mayotte, en Nouvelle Calédonie et en Polynésie pour y conserver des atterrages. Encore faudra-t-il avoir une flotte et qu’elle soit toujours française !

Le Cadet n° 99

Bilan hebdomadaire n° 58 du 30 avril 2023 (guerre d’Ukraine)

Toujours la transition avec la fin de Bakhmout et des initiatives ukrainiennes. Lien vers le billet entier en fin d’enfilade.

Source : https://twitter.com/Pouletvolant3/status/1652569706799288323

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LV 216 : Lutte contre la criminalité organisée | France, puissance d’héritage | Lorgnette : Guerre au Soudan

Lettre de La Vigie du 26 avril 2023

La France, puissance d’héritage

Les controverses relatives à la qualification de la nature de la puissance de la France se poursuivent. Loin de sa gloire passée, elle n’est plus désormais qu’une puissance d’héritage, ou héritée, gérée par des héritiers dispendieux et arrogants : elle ne fait plus rêver, et la désaffection de ses anciennes colonies envers elle a gagné l’Europe. Ainsi apparaît la véritable démarcation du continent : entre puissances d’héritages et celles qui, spoliées par les soviets, n’ont plus que leur avenir pour rêver.

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Lutte contre la criminalité organisée : priorité stratégique

En cas de conflit, les capacités d’agents infiltrés à dessein sont souvent évoquées : espionnage, sabotage et subversion font partie de leur panoplie. Leur usage présente cependant un inconvénient : s’ils n’ont pas été infiltrés assez tôt, ils risquent d’être reconnus rapidement. Alors que le crime organisé, qui possède la même panoplie d’actions, connaît parfaitement le pays et ses faiblesses puisqu’il en profite. Il est alors stratégique de lutter contre ces organisations criminelles dès le temps de paix.

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Lorgnette: Guerre au Soudan

La guerre civile a éclaté au Soudan et déjà les victimes civiles se comptent par centaines, les évacuations de populations se déroulant de façon chaotique alors que les combats font rage et qu’aucun cessez-le-feu ne tient. Le pays avait suscité quelques espoirs après une révolte populaire qui avait conduit au départ de Omar el Béchir (LV 155). Certains s’étonnent de ces affrontements non entre un pouvoir et une opposition démocratique qui se révolterait, mais entre deux forces internes au pouvoir. Faut-il y voir l’action des Russes et de leur base navale à Port-Soudan (LV 123) ? Ce serait leur accorder trop d’influence. S’agit-il alors de troubles ethniques, comme ceux qui ont conduit à la sécession du Soudan du sud ? ou encore de troubles religieux avec des islamistes d’un côté et des « païens » (animistes ou chrétiens) de l’autre ? Probablement pas.

Peut-être y a-t-il quelques-uns de ces éléments mais le fond est plus cruel encore : il s’agit de l’opposition de deux forces similaires, les RSF (ex janjawid, ces milices tribales du Darfour, cf. billet) et les forces armées dites régulières. Deux hommes s’affrontent pour le pouvoir et s’ils ont des appuis étrangers, ils veulent avant tout prendre le pas sur l’autre.

JOCVP

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Crédit photo : Hervé S, France on VisualHunt

La France, puissance d’héritage (LV 216)

Les controverses relatives à la qualification de la nature de la puissance de la France se poursuivent. Loin de sa gloire passée, elle n’est plus désormais qu’une puissance d’héritage, ou héritée, gérée par des héritiers dispendieux et arrogants : elle ne fait plus rêver, et la désaffection de ses anciennes colonies envers elle a gagné l’Europe. Ainsi apparaît la véritable démarcation du continent : entre puissances d’héritages et celles qui, spoliées par les soviets, n’ont plus que leur avenir pour rêver.

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Lutte contre le crime organisé, priorité stratégique (LV 216)

En cas de conflit, les capacités d’agents infiltrés à dessein sont souvent évoquées : espionnage, sabotage et subversion font partie de leur panoplie. Leur usage présente cependant un inconvénient : s’ils n’ont pas été infiltrés assez tôt, ils risquent d’être reconnus rapidement. Alors que le crime organisé, qui possède la même panoplie d’actions, connaît parfaitement le pays et ses faiblesses puisqu’il en profite. Il est alors stratégique de lutter contre ces organisations criminelles dès le temps de paix.

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Histoires diplomatiques (G. Araud)

Gérard Araud, ancien ambassadeur en Israël, aux Nations-Unies et aux États-Unis, tient depuis sa retraite une position visible dans le débat sur les relations internationales. Outre ses interventions médiatiques nombreuses, il publie régulièrement des ouvrages d’analyse. Martine Cuttier, fidèle lectrice, nous rend compte de son dernier opus. Merci à elle. LV.

Gérard Araud appartient à la catégorie des grands ambassadeurs comme la France en a connu  dont on peut se demander si elle en comptera encore suite à la réforme visant à uniformiser la haute fonction publique. Le remplacement de l’ENA par l’INSP[1] et le décret du 17 avril 2022 mettant fin aux deux grands corps de la diplomatie ont pour but de recruter des administrateurs généraux de l’État aptes à occuper les postes de la haute fonction publique. Elle veut supprimer les grands corps au profit de hauts fonctionnaires interchangeables au nom de la mobilité[2]. Or  la diplomatie est un vrai métier comme l’auteur l’a montré dans un précédent livre où il retrace Trente-sept ans au Quai d’Orsay. Prenons un exemple. Celui qui s’intéresse à l’Afrique aura observé que lors du voyage du président Macron au Kenya, en mars 2019, son homologue l’a salué selon les règles en usage entre chefs d’État puis il s’est tourné vers l’ambassadeur et s’est mis à lui parler longuement… dans sa langue, en swahili. Un ambassadeur, ex préfet du Tarn aurait il eu la connaissance des us et coutumes voire de la langue du Kenya ?

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LV n° 215 : L’Allemagne désemparée | La question européenne | Lorgnette : Tunisie malade

Lettre de La Vigie du 12 avril 2023

L’Allemagne désemparée

D’année en année, La Vigie étudie l’évolution de la question allemande. Le chancelier O. Scholz promettait une « Zeitenwende » en février 2022, plus rien ne serait comme avant, et derrière ce concept fourre-tout, chacun espérait que la situation s’améliorerait. Qu’en est-il après un an? Constatons que si certains changements profonds s’opèrent, notamment en matière de défense, la politique étrangère allemande n’a jamais été aussi illisible, hormis le fait d’être docile aux Américains.

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La question européenne

L’Europe sort paradoxalement peu renforcée de la guerre d’Ukraine, malgré les déclarations tonitruantes de l’an dernier. Elle paraît alignée derrière une Amérique plus fragile et fébrile qu’autrefois, elle a la perspective de trois décennies au moins de tensions avec son voisin oriental. Simultanément, les tensions intérieures augmentent tandis que son image extérieure se dégrade fortement et qu’elle se désintéresse du reste du monde. Elle qui était un modèle au lendemain de la Guerre froide paraît aujourd’hui singulièrement dépréciée.

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Lorgnette : Tunisie malade

La Tunisie s’enfonce dans la crise. L’espoir des révoltes arabes d’il y a dix ans périclite et ne rassure pas. Dix ans de jeu délétère entre forces politiques et de déclin économique, sans même parler d’épisodes djihadistes qui ont sapé la confiance. L’élection en 2019 de Kaïs Saïed, nationaliste sans expérience, évolue peu à peu vers un système autoritaire, à la fois pour dépasser les blocages traditionnels mais aussi pour servir une politique obscure. La dissolution du Parlement en 2022 suivie de l’adoption d’une nouvelle Constitution malgré un très faible taux de participation n’a été qu’une étape de la détérioration politique.

Aujourd’hui, le pays est au bord de la cessation de paiement avec un endettement pharamineux. Les esprits se taisent peu à peu, le président reste inflexible, jouant sur l’appui du voisin algérien et prônant une souveraineté économique dont on voit mal les ressorts. Voulant se déconnecter de l’Occident et notamment de l’Europe, il espère trouver des appuis extérieurs en Chine ou en Russie. Mais sans ressources naturelles, dépendant fortement du tourisme européen, ayant une longue intégration européenne, cette stratégie paraît très risquée. Un raidissement inquiétant.

JOCVP

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Crédit photo: Deutsche Bundesbank

L’Allemagne désemparée (LV 215)

D’année en année, La Vigie étudie l’évolution de la question allemande. Le chancelier O. Scholz promettait une « Zeitenwende » en février 2022, plus rien ne serait comme avant, et derrière ce concept fourre-tout, chacun espérait que la situation s’améliorerait. Qu’en est-il après un an? Constatons que si certains changements profonds s’opèrent, notamment en matière de défense, la politique étrangère allemande n’a jamais été aussi illisible, hormis le fait d’être docile aux Américains.

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