L’utilisation par les forces ukrainiennes de capacités de frappe dans la grande profondeur russe le 19 novembre a été presqu’immédiatement suivie par une riposte russe à l’aide d’un système balistique. Cette séquence démontre la volonté de Moscou de conserver l’initiative dans le domaine de l’escalade et de toujours être en mesure de dicter où se situe le seuil d’emploi des armements ; avec néanmoins des options qui ne cessent de se réduire.
L’influence est-elle vraiment une fonction stratégique ? (LV 254)
La dernière revue stratégique de 2022 a élevé l’influence au rang des « fonctions stratégiques ». La notion n’est pas nouvelle et de nombreux dispositifs avaient déjà été mis en place. Cependant, la mise en avant de cette fonction semble avoir été le fait de l’esprit du temps plutôt que d’une réflexion stratégique approfondie. Beaucoup de questions se posent pour aller au-delà du seul effet déclaratoire qui peine à convaincre.
L’Europe et le couscoussier (Le Cadet, n°102)
Ils peuvent bien s’offusquer de la trahison de leur Dieu Cargo, s’indigner que les caprices de l’Amérique soient les problèmes de l’Europe, découvrir que l’OTAN est un traité de dupes, tenter de masquer leur peur panique derrière l’emphase et les superlatifs, ce sont eux les munichois qui, au nom d’une realpolitik qu’ils avaient vouée aux gémonies, demandent maintenant à l’Ukraine d’être lucide et raisonnable.
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Point d’étape stratégique vu de France ( JD)
Diagnostic au 11 novembre 2024. Nous vivons un moment d’une rare intensité stratégique qui tend à amplifier le recalage profond des relations internationales intervenu dès la fin de la guerre froide. La planète se transforme vite et un nouveau monde est déjà né.
Nous avons successivement connu depuis 35 ans la décennie brouillonne 1990/2000, mère de toutes les tensions actuelles, les tentations perverses et les actions désordonnées de la guerre globale antiterroriste des années 2000/2010, la montée irresponsable vers la dispersion du monde puis l’engrenage vers le piège de la guerre sur le continent européen de la décennie 2010/2020, l’arrêt brutal de la vie internationale dû au branlebas sanitaire du Sras-Cov2 de 2020, suivi de l’imprudent défi ukrainien d’une administration Biden inconséquente qu’a relevé brutalement une fédération de Russie rétive au nouvel ordre mondial et tentée par un retour impérial. Avec la conquête quasi consommée aujourd’hui de l’Ukraine de l’Est par la Russie et son rattachement à la Rodina, la donne a radicalement changé. L’élection du Pdt Trump l’atteste.
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Bilan n° 100 du 17 novembre 2024 (guerre d’Ukraine)
Les forces ukrainiennes connaissent une situation compliquée mais ne s’effondrent pas. Les combats se poursuivront, suspendus à des négociations rendues inéluctables par l’élection de D. Trump.
Carte Poulet volant
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LV 253 : Le tournant du monde | Le stratégiste et sa maison | Lorgnette : Dominos allemands
Lettre de La Vigie du 13 novembre 2024
Le tournant du monde
L’élection de Donald Trump marque la fin de la période charnière débutée le 24 février 2022 par le lancement de la guerre d’Ukraine. Elle met fin à l’après-Guerre froide et ouvre une période où l’Occident n’est plus. Si les premiers effets se verront à l’Est de l’Europe et peut-être au Proche-orient, si l’enjeu asiatique sera central, il faudra que l’Europe dépasse sa crainte existentielle pour se confronter au nouveau désordre mondial.
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Le stratégiste et sa maison
Alors que tous les regards sont tournées vers l’extérieur, le stratégiste ne doit pas oublier ce qui se passe chez lui. L’importance d’une stratégie intérieure est ici soulignée, passant par des lois justes, des forces de l’ordre formées et contrôlées, une bonne économie mais surtout un effort de formation des élites nationales et locales à la stratégie intérieure.
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Lorgnette : dominos allemands
Même si le président des États-Unis reste le président de son pays et non du nôtre, ce qui devrait permettre de dépassionner normalement la manière dont nous sommes informés de la campagne électorale outre-Atlantique, il n’empêche que la dernière élection aura probablement un assez grand effet domino.
Le premier domino est en effet l’Allemagne.
La société allemande était assez sidérée de la victoire de D. Trump, certains journalistes ayant encore pris leurs désirs pour des réalités. L’inimaginable a pourtant pris forme, avec un double constat : l’Allemagne allait devoir se prendre en main et assurer une plus grande part de sa défense elle-même, sans garantie automatique américaine, n’en déplaise à l’arrimage F-35 ; deuxièmement, le premier constat avait déjà été fait lors de la première victoire électorale de D. Trump, c’est-à-dire il y a huit ans déjà. Que s’est-il passé depuis ces huit ans ? Pas grand-chose, en réalité, hormis des conditions bien plus difficiles (insécurité en Europe de l’Est, fin de l’énergie bon marché). Et comme personne ne considère que le chancelier actuel O. Scholz a les épaules pour diriger fermement le pays, le gouvernement est en train de tomber.
Quels seront les prochains dominos ?
JOVPN
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Le tournant du monde (LV 253)
L’élection de Donald Trump marque la fin de la période charnière débutée le 24 février 2022 par le lancement de la guerre d’Ukraine. Elle met fin à l’après-Guerre froide et ouvre une période où l’Occident n’est plus. Si les premiers effets se verront à l’Est de l’Europe et peut-être au Proche-orient, si l’enjeu asiatique sera central, il faudra que l’Europe dépasse sa crainte existentielle pour se confronter au nouveau désordre mondial.
Le stratégiste et sa maison (LV 253)
Alors que tous les regards sont tournées vers l’extérieur, le stratégiste ne doit pas oublier ce qui se passe chez lui. L’importance d’une stratégie intérieure est ici soulignée, passant par des lois justes, des forces de l’ordre formées et contrôlées, une bonne économie mais surtout un effort de formation des élites nationales et locales à la stratégie intérieure.
Theresa May : le leadership à l’ombre du Brexit
Eric Lambert, franco-britannique, suit avec constance l’actualité politique britannique. Il a lu pour nous l’ouvrage de Theresa May, ancienne Premier Ministre britannique, qui succomba aux luttes politiques internes du parti conservateur. Une personnalité à réhabiliter. LV
Le passage de Theresa May à Downing Street est souvent évoqué comme une période de turbulences et d’échecs, mais une analyse plus nuancée révèle le portrait d’une dirigeante confrontée à des défis d’une rare complexité, où les principes et le sens du devoir priment malgré des circonstances adverses.
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Bilan n° 99 du 3 novembre 2024 (guerre d’Ukraine)
Situation toujours préoccupante pour les Ukrainiens dans le Donbass du sud où les Russes font effort pour prendre Khourakove. Le reste du front est stable.
Source Poulet volant (ici)
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Macron et les barbares (J Ph Immarigeon)
Poursuivant son travail sur les rapports du droit et de la situation au Proche-Orient, maître Immarigeon nous propose ce texte fort intéressant. LV.
« Je ne suis pas sûr qu’on défende la civilisation en semant la barbarie ». Cette petite phrase prononcée par Emmanuel Macron le 24 octobre, en réponse au Premier ministre israélien qui qualifie les opérations sur Gaza et le Liban de « guerre de civilisation contre le barbarisme », a suscité des réactions aussi saugrenues que celles en riposte à la précédente déclaration présidentielle sur la création d’Israël comme sujet de droit [1].
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Moldavie: les ressorts d’une élection
Florent Parmentier, Secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po et chercheur associé à HEC, nous fait l’honneur de nous accorder ce texte sur les élections en Moldavie, avec l’autorisation de telos qui l’a préalablement publié (ici). Merci à lui et à Telos. LV
Pour nombre d’observateurs internationaux, l’élection présidentielle moldave se résume à un choix binaire entre les « pro-européens », emmenés par la présidente sortante Maia Sandu, et les « pro-russes » embarqués par Alexandre Stoianoglo, ancien procureur général qualifié au second tour. Depuis l’indépendance en 1991, le clivage droite – gauche a bien opposé les premiers voulant se rapprocher de la Roumanie (et de l’Union européenne) et les seconds de la Russie, selon un gradient et des modalités variables selon les époques. Si cette ligne de clivage demeure importante, il ne faut cependant pas négliger le clivage économique, sur le degré de libéralisme économique accepté, ni le clivage post-matérialiste (opposant les tenants du libéralisme culturel favorables à l’intégration européenne, à droite, et les tenants des valeurs traditionnelles plutôt à gauche). Si l’Union européenne cristallise des attentes géopolitiques et des questions identitaires, elle n’épuise donc pas les logiques politiques à l’œuvre dans cette élection.