Autant les choses étaient indécises les trois ou quatre dernières semaines, autant cette semaine a laissé l’initiative aux Russes.
Continue reading « Bilan hebdomadaire n° 23 du 7 août 2022 (guerre d’Ukraine) »
Autant les choses étaient indécises les trois ou quatre dernières semaines, autant cette semaine a laissé l’initiative aux Russes.
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Lettre de La Vigie du 3 août 2022
La volonté du chancelier fédéral de faire de l’armée allemande la première d’Europe soulève des défis historique, matériel et humain pour l’Allemagne. Cette vue est cependant incomplète, car la dissuasion, la construction d’une armée européenne et son articulation avec les armées nationales sont implicitement incluses dans l’annonce allemande. De quoi susciter de nouvelles réflexions en matière de stratégie.
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Le 31 juillet, un drone américain a tué en Afghanistan Ayman al Zawahiri. Ce docteur égyptien suscite l’intérêt. Tout jeune, il rejoint les Frères musulmans et est fasciné par Sayyd Qutb, un dirigeant des FM exécuté par Nasser en 1966 et partisan d’un islam radical. Ainsi, Zawahiri fait la liaison entre ce courant radical issu des Frères et ce qui deviendra Al Qaida.
A la fin des années 1980, après quelques années de prison, il rejoint le Pakistan et se lie à O. ben Laden dont il devient le médecin personnel et avec qui il fonde Al Qaida. Ils rompent avec les Frères et théorisent une lutte islamique mondiale. Après la mort de ben Laden en 2011, il prend la tête du mouvement même s’il n’a pas le charisme de son prédécesseur.
La frappe américaine, symboliquement, clôt donc un cycle : celui de la malnommée « guerre contre le terrorisme » qui a influencé toute la pensée stratégique des vingt dernières années. Elle intervient alors que les taliban règnent à Kaboul et que les États-Unis sont lancés dans d’autres défis : celui du soutien à l’Ukraine et celui de la confrontation avec la Chine. Ce bilan médiocre ne signifie pas pour autant le succès du djihadisme : constatons en effet qu’il est toujours présent.
Pour vos lectures de vacances, nous vous proposons les ouvrages suivants :
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La volonté du chancelier fédéral de faire de l’armée allemande la première d’Europe soulève des défis historique, matériel et humain pour l’Allemagne. Cette vue est cependant incomplète, car la dissuasion, la construction d’une armée européenne et son articulation avec les armées nationales sont implicitement incluses dans l’annonce allemande. De quoi susciter de nouvelles réflexions en matière de stratégie.
Quelques notes de lecture d’été :
JOCVP
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Si les lignes de front ont peu bougé, l’observateur a le sentiment que des deux côtés, les grandes manœuvres ont commencé. Bien malin celui qui sait qui prendra l’avantage.
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Ukraine et inflation : le budget post-covid des Armées va donner lieu aux chamailleries habituelles avec Bercy. Le logiciel comptable des LPM n’est pourtant plus de mise, dette irremboursable ou pas, et il faut remettre du gras dans les casernes comme les hôpitaux, les arsenaux comme les universités, faute de quoi tout va disparaître et à brève échéance. Revenons deux siècles en arrière.
Lorsque le baron Portal prit le portefeuille de la Marine fin 1818, celle-ci portait encore beau grâce à l’Empire, mais « les progrès de la destruction s’étendaient avec une telle rapidité, beaucoup plus vite que l’entretien et les nouvelles constructions, que si l’on persévérait dans le même système, après avoir consommé 500 millions de plus, il ne nous resterait dans dix ans presque plus ni un vaisseau ni une frégate. C’est dire que sans perdre des moments qui nous coûtaient cher, il fallait abandonner l’institution pour épargner la dépense, ou augmenter la dépense pour maintenir l’institution. Nous n’avions pas d’autre alternative ». Le budget de la Marine, fixé à 45 millions de francs par an, était la cause du dépérissement : il fallait au moins 65 millions « pour obtenir un approvisionnement de réserve et une puissance maritime de 40 vaisseaux, 50 frégates et 80 corvettes, bricks ou goélettes ». Car pour les trois-quarts d’un budget on n’a pas trois-quarts d’armée, on n’a pas d’armée du tout.
Mais injecter, comme le font les Allemands, 100 milliards dans un matériel qui n’a pas été redéfini à l’aune de l’Ukraine nous ramènerait au dilemme du Front Populaire, lorsqu’il s’agissait de produire en masse les engins existant, ou d’attendre les nouveaux mais retarder le réarmement. Et ne parlons pas de la mauvaise volonté, comme en 1936, d’industriels plus soucieux de dividendes et de technologisme que de défense nationale. C’est à nos militaires de fixer leur besoin en hélicoptères lourds, en avions de transport tactique ou en roues-canon de 120, matériels indispensables qui pourtant leur font aujourd’hui défaut.
Il s’agira ensuite de trouver l’argent ; ce n’est pas le plus difficile. Le patrimoine français, foncier, épargne ou assurance-vie, c’est 15.000 milliards. « Le consentement à l’impôt et la justice fiscale sont intrinsèquement liés à la vie des démocraties. Taxer, c’est permettre de financer les États au nom de l’intérêt général. Il est essentiel que chacun paie sa juste part de l’impôt. Or ce n’est pas le cas [1]. ». Une dîme républicaine, comme il y eut un Vingtième du temps des rois [2], c’est 1.500 milliards tout de suite. Ramassage des copies dans six semaines.
Le Cadet
[1] Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, Le Figaro, 22 octobre 2018.
[2] Voir Le Cadet in Revue Défense Nationale : « City versus Navy », janvier 2012 ; « Soldats soldés », avril 2015. Sur La Vigie : n° 60, « Don gratuit », avril 2019.
Cette année, l’Algérie fête le 60e anniversaire de son indépendance. Une telle date offre le prétexte à publications et si le déroulement de la guerre d’indépendance est appréhendé, la question qui s’impose depuis des années des deux côtés des rives de la mer Méditerranée est celle de la mémoire. Une mémoire de la guerre confrontée à l’histoire, deux notions en concurrence, sujettes à des enjeux éminemment politiques.
Continue reading « Histoire de la mémoire de guerre d’Algérie (Pr Guy Pervillé) – Note de lecture »
La semaine peut être caractérisée par le mot de piétinement. Malgré les commentaires lunaires des deux camps (celui-ci qui se félicite de voir des djihadistes tchétchènes dans les tranchées ukrainiennes, celui-là qui explique sérieusement que la Russie affronte la plus grosse armée d’Europe), le terrain connaît une certaine indécision. Elle est plutôt à l’avantage des Ukrainiens cette semaine même si cet avantage est millimétrique.
Continue reading « Bilan hebdomadaire n° 21 du 24 juillet 2022 (guerre d’Ukraine) »
Lettre de La Vigie du 20 juillet 2022
Aux résultats à la mi-2022, la guerre en Ukraine apparaît comme un accroc majeur dans la trajectoire de la sécurité européenne 30 ans après la Guerre froide: une Ukraine qui souffre, une ligne de front à vif au cœur d’un continent qui se congèle, une réunification européenne ajournée, une Russie qui tourne le dos à l’Europe et s’engage dans de nouveaux horizons asiatiques coopératifs. La France qui ne peut s’en satisfaire doit garder sa liberté de réflexion et de proposition face à cette discontinuité stratégique. Cette guerre est d’abord une question de sécurité européenne, à traiter d’abord entre Européens. Peut-on encore, par un vrai confinement stratégique mieux coordonné, forcer la Russie à accepter un cadre de cohabitation plus coopératif en Europe? C’est en répondant à cette question que la France pourra réviser sa posture militaire et éviter le piège anachronique d’un toilettage capacitaire massif.
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La Chine connaît un ralentissement économique soudain, dû en grande partie à une politique brutale de zéro Covid. Cela vient fragiliser un système fondé sur une croissance performante. Cela affecte la posture internationale de Pékin : moins envers l’étranger proche que la mise en œuvre de sa politique mondiale. Ces défis économiques posent des problèmes politiques qui seront au cœur du prochain Congrès du PCC, cet automne.
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Que nous dit l’épisode de canicule que viennent de connaître la France et l’Europe ? D’abord, la réalité du changement climatique, désormais mesurable par chacun, à hauteur d’expérience humaine. La nouveauté de l’épisode en cours tient à sa brutalité, ce qui le change radicalement des variations climatiques que la terre a connues dans le passé et qui s’étendaient sur des centaines et des milliers d’années. La cause en est très certainement aussi humaine.
Observons d’ailleurs qu’elle coïncide avec le développement de la mondialisation, dans les années 1980 : la sortie du tiers-monde par l’émergence et la transformation de pays nombreux en ateliers de fabrication a suscité production, échanges et consommation. La canicule est le pendant de notre prospérité. Et si la Chine est à l’origine de 30 % des gaz à effet de serre de la planète, c’est qu’elle produit pour le consommateur occidental.
Symboliquement, cette canicule est aussi le reflet du dérèglement politique et économique du monde. Guerres et conflits font toujours rage (Ukraine, Yémen, Sahel) et les émeutes populaires se multiplient (Sri Lanka, Panama). Partout, la planète connaît un coup de chaud.
C’est inquiétant.
JOCVP
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Aux résultats à la mi-2022, la guerre en Ukraine apparaît comme un accroc majeur dans la trajectoire de la sécurité européenne 30 ans après la Guerre froide: une Ukraine qui souffre, une ligne de front à vif au cœur d’un continent qui se congèle, une réunification européenne ajournée, une Russie qui tourne le dos à l’Europe et s’engage dans de nouveaux horizons asiatiques coopératifs. La France qui ne peut s’en satisfaire doit garder sa liberté de réflexion et de proposition face à cette discontinuité stratégique. Cette guerre est d’abord une question de sécurité européenne, à traiter d’abord entre Européens. Peut-on encore, par un vrai confinement stratégique mieux coordonné, forcer la Russie à accepter un cadre de cohabitation plus coopératif en Europe? C’est en répondant à cette question que la France pourra réviser sa posture militaire et éviter le piège anachronique d’un toilettage capacitaire massif.
La Chine connaît un ralentissement économique soudain, dû en grande partie à une politique brutale de zéro Covid. Cela vient fragiliser un système fondé sur une croissance performante. Cela affecte la posture internationale de Pékin : moins envers l’étranger proche que la mise en œuvre de sa politique mondiale. Ces défis économiques posent des problèmes politiques qui seront au cœur du prochain Congrès du PCC, cet automne.
Semaine apparemment statique et sans grand changement de lignes, même si de nombreux observateurs annoncent la fin de la pause opérationnelle russe. Plusieurs signes la suggèrent. Continue reading « Bilan hebdomadaire n° 20 du 17 juillet 2022 (guerre d’Ukraine) »