Bilan hebdomadaire n° 11 du 15 mai 2022
La semaine qui vient de se passer n’a pas donné d’avantage net aux parties en conflit.
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Bilan hebdomadaire n° 11 du 15 mai 2022
La semaine qui vient de se passer n’a pas donné d’avantage net aux parties en conflit.
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Lettre de La Vigie du 11 mai 2022
D’un point de vue théorique, que nous dit la guerre en Ukraine ? Beaucoup évoquent la haute intensité. Il s’agit plutôt de la symétrie, qui entraîne des effets de seuil mais aussi des mélanges technologiques d’armes anciennes et d’objets nouveaux. Un fin diagnostic doit être effectué qui questionne notre modèle d’armée.
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Le régime turc tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir, mais l’économie fait cruellement souffrir l’homme de la rue depuis un an, et la crise ukrainienne ne fait que réduire les marges de manœuvre, en rendant la position diplomatique vis-à-vis de la Russie délicate. Alors que R. Erdogan s’efforce d’améliorer ses relations extérieures, la seule échappatoire devrait être une présence accrue en Libye, où les hydrocarbures représentent une planche de salut pour la Turquie, loin de la Russie et de l’Iran.
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Le Brexit (LV 135) pose depuis son adoption la question de l’avenir du Royaume-Uni (LV 105). Si beaucoup pensaient que le délitement du royaume viendrait de l’Écosse (LV 71), les récentes élections en Irlande du Nord indiquent une deuxième cause possible. En effet, le parti nationaliste Sinn fein (en faveur d’une réunification avec l’Irlande) les a gagnées (27 sièges sur 90) quand son adversaire unioniste, le DUP, n’en a obtenu que 25. Le Sinn fein va donc former le gouvernement, le DUP désignant un vice premier ministre selon les accords du Vendredi saint (1988). Les négociations s’annoncent ardues.
Le résultat des élections tient d’abord à des causes sociales, à l’inflation et à la division du DUP à la suite des accords du Brexit qui ont entériné un accord compliqué pour l’Irlande du Nord, « protocole » régissant les dispositions douanières (il prévoit une libre circulation avec la république d’Irlande mais des contrôles avec la Grande-Bretagne). C’est donc la question européenne qui est posée à Londres, une nouvelle fois. Il reste que ce vote ouvre la voie, si les choses se pérennisent, à un référendum pour l’unification d’ici quelques années.
JOCVP
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Crédit photo : MichaelGubi on VisualHunt
D’un point de vue théorique, que nous dit la guerre en Ukraine ? Beaucoup évoquent la haute intensité. Il s’agit plutôt de la symétrie, qui entraîne des effets de seuil mais aussi des mélanges technologiques d’armes anciennes et d’objets nouveaux. Un fin diagnostic doit être effectué qui questionne notre modèle d’armée.
Bilan hebdomadaire n°10, en date du 8 mai 2022
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Bilan hebdomadaire n°9, en date du 1er mai 2022
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Lettre de La Vigie du 27 avril 20221
La guerre en Ukraine pousse à s’intéresser à la Finlande : ce pays voisin de la Russie lui a tout d’abord résisté au cours d’une guerre, a préservé son indépendance tout au long de la guerre froide, s’est admirablement développé à la fin de celle-ci, a rejoint l’UE et s’apprête à rallier l’Alliance. Ce parcours peut-il constituer un modèle pour l’Ukraine ?
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Avec plus ou moins de réussite, les juristes ont toujours tenté de bâtir un corpus juridique afin de limiter les dommages et souffrances occasionnés par les guerres. Le corpus actuel, complexe, bien que n’étant pas admis par tous les États, peut-il être utile dans le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ?
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Jacques Perrin était un homme de cinéma : on pense à Cinéma Paradiso, au merveilleux L’empire du milieu du sud sur l’Indochine et bien sûr à Microcosmos. Mais le stratégiste retiendra surtout ses films militaires : la 317ème section restera l’un des meilleurs films de guerre jamais tournés qui témoigne de la vie d’un lieutenant à la tête de sa section en Indochine. L’honneur d’un capitaine montre les mêmes défis, cette fois-ci au niveau d’un commandant d’unité pendant la guerre d’Algérie. Deux films tournés sous la direction de Pierre Schoendorffer La légion saute sur Kolwesi est plus anecdotique.
Cette réalité de la guerre, à hauteur d’homme, est évidemment passionnante et quiconque a commandé des hommes s’y retrouvera. Le cadre de ces conflits difficiles méritait quelque chose de plus politique : l’inoubliable Crabe-tambour, avec J. Rochefort et J. Dufilho, donnera avec délicatesse un aperçu des dimensions politiques de la guerre, jamais très loin du commandement. Entre l’épaisseur charnelle et humaine du terrain et l’objectif plus aveugle et indifférent du politique, c’est toute la dimension complexe de la guerre qui a été ainsi rendue.
Merci M. Perrin de l’avoir si simplement montré. Reposez en paix.
JOCVP
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La guerre en Ukraine pousse à s’intéresser à la Finlande : ce pays voisin de la Russie lui a tout d’abord résisté au cours d’une guerre, a préservé son indépendance tout au long de la guerre froide, s’est admirablement développé à la fin de celle-ci, a rejoint l’UE et s’apprête à rallier l’Alliance. Ce parcours peut-il constituer un modèle pour l’Ukraine ?
Avec plus ou moins de réussite, les juristes ont toujours tenté de bâtir un corpus juridique afin de limiter les dommages et souffrances occasionnés par les guerres. Le corpus actuel, complexe, bien que n’étant pas admis par tous les États, peut-il être utile dans le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ?
Bilan hebdomadaire n°8, aspects militaires, suite du n°7, en date du 24 avril 2022 (ici). Continue reading « Bilan hebdomadaire n°8, aspects militaires en date du 24 avril 2022 »
Rien ne se passe donc comme prévu. Oh ! je ne veux pas parler des déboires des généraux russes mais des nôtres, préoccupants car lourds de désillusions à venir.
On annonce le retour de la guerre – certains pour s’en réjouir, en haine de cette paix européenne qu’ils nous prient de considérer comme une monstruosité –, qui plus est de haute intensité, et voilà qu’un ex-KGBiste bunkerisé dans ce Kremlin aux interminables couloirs, découvre qu’il ne suffit pas de faire parader deux fois par an des spetsnatz en telniachka et rangs serrés sur la Place Rouge pour vassaliser un pays plus grand que la France. Il vient d’y brûler son crédit et surtout son potentiel militaire pour deux décennies au moins. On l’annonçait également hybride, cette cyberguerre de la modernité totalisante, mais les deux camps n’ont réussi qu’à se neutraliser ce qui montre, si besoin en était, qu’une guerre, une vraie, ne se perd ni ne se gagne sur le réseau… sauf à Hollywood [1].
Car une armée qui prend deux mois pour investir des villes à dix lieues de ses lignes de départ, qu’on suit comme le Petit Poucet aux carcasses calcinées de ses blindés, qui perd un de ses flagship, peine à contrôler les airs et qui ne tient même pas ses troupes, n’est pas prêt de se présenter demain matin Barrière du Trône. Et c’est contre elle, tenue en échec par des commandos planqués dans les fossés et invisibles aux drones, que nos Armées se préparent à combattre ? Nous les formatons pour une guerre qui n’aura jamais lieu.
Il faut tout remettre sur la table, jeter Livres blancs et LPM à la corbeille, revoir les programmes d’armement et refaire une liste de commissions. Imagine-t-on le Jaguar, cauchemar de maquettiste, ou le Griffon, copie du Lorraine 28 de 1940, moitié plus hauts que les T-72 et autres BMP et encombrés de prothèses, circuler sur ces mêmes routes ukrainiennes sous le feu croisé cette fois-ci des Russes, embusqués dans les champs alentour ?
On objecte qu’au Sahel nos blindés auraient donné satisfaction : aux auditeurs de Nexter et de la DGA certainement, comme ont fait merveille les Leclerc au Yémen, mais moins qu’aux djihadistes qui nous voient les rembarquer. La guerre ça n’est pas du benchmarking qui n’a pas plus de valeur qu’un défilé de petits soldats devant le Kremlin, et quand ça se perd, c’est que le matériel n’est pas bon, B1-bis en 1940 ou Scorpion en 2022. Ce sont les chefs rebelles qui nous font face, et non les minets de McKinsey, qui devraient remplir nos feuilles d’évaluation de RETEX. Allah ! qui me rendra ma formidable armée [2] ?
Le Cadet
[1] Voir Le Cadet in Revue Défense Nationale : « Cyber m’était compté », décembre 2014 ; « La guerre assise », novembre 2020. Et sur La Vigie : n° 53 « Un froid cybérien », septembre 2018 ; n° 54 « L’Empereur et le Félin », octobre 2018 ; n° 58 « L’art de perdre la guerre », février 2019 ; n° 59 « Le syndrome Grouchy », mars 2019 ; n° 77 « Le Cyber des Tartares », décembre 2020.
[2] Premier vers de « La bataille perdue », in Les Orientales (16e) de Victor Hugo (1829), cité par Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre. Voir également : Le Cadet, « Regrets sur ma vieille armée de chambre », Revue Défense Nationale, Tribune n° 740, février 2016.
Bilan hebdomadaire n°7, aspects militaires, suite du n°6, le 17 avril 2022. Déjà sept semaines de guerre. La semaine qui vient de passer a connue des rebondissements.
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