Guerre en Ukraine (LV 187) Gratuit

La guerre entre la Russie et l’Ukraine suscite toute les attentions. Il convient de revenir brièvement sur ses causes, lointaines ou proches, sur les facteurs ayant conduit personnellement V. Poutine à décider de l’agression, aux buts dans la guerre et aux buts possibles de guerre, enfin aux réactions mondiales, tant de l’Alliance atlantique que des pays tiers ou surtout de la Chine.

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Ph. Davadie, nouvel associé de La Vigie

Nous sommes heureux d’accueillir Philippe Davadie comme nouvel associé de notre équipe.

Philippe Davadie est colonel de gendarmerie, saint-cyrien, breveté de l’école de guerre. Ingénieur et praticien de la sûreté, il est aussi docteur en sciences de gestion et sa thèse de doctorat relative au directeur sûreté, un personnage en quête de légitimité a obtenu plusieurs prix de thèse. Enseignant dans diverses institutions, ses travaux de recherche s’articulent autour de la sûreté, l’intelligence économique, le management, la légitimité, l’innovation et la déviance.

Désormais, nous signerons donc JOCVP !

Bienvenue à lui…

Poussée russe en Ukraine (8 ans après, LV n° 9)

A l’occasion de l’affaire ukrainienne, nous nous sommes plongés dans nos archives. Voici ce que nous écrivions il y a 8 ans, dans un de nos premier numéros, la Vigie n° 9, en date du 4 février 2015 (ici). Hormis les quelques détails du moment, l’analyse n’a pas pris une ride. Bonne lecture (ci-dessous) . LV

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Comment analyser la reconnaissance des républiques du Donbass par V. Poutine ? (O. Kempf)

Lundi soir, Vladimir Poutine a reconnu les deux républiques séparatistes du Donbass. Cela marque un tournant dans la crise diplomatique qui se joue depuis six semaines.

Olivier Kempf a répondu aux questions de France 24, mardi 22 février. Vous pouvez le visionner en cliquant sur ce lien.

JOCVP

La Vigie n° 186 : Coups africains | Géorgie tiraillée | Lorgnette : ouverture indonésienne

Lettre de La Vigie du 16 février 2022

Coups africains

Les récents coups d’État au Mali et au Burkina-Faso montrent la déception des élites et des populations africaines envers la France. Cela s’explique par une grande erreur stratégique, mélange de bonne conscience, d’utilisation trop longue de l’outil militaire, de manœuvres de gouvernance inadaptées et finalement, d’intérêts mal compris et donc mal mis en œuvre. La France a déçu et c’est de sa faute. Elle doit en tirer les conséquences.

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Géorgie tiraillée

La Géorgie est le seul pays du Transcaucase a être ouvert sur l’Occident, sur la Mer Noire, sur l’Europe. Le pays est hanté par les démons de conflits avec des provinces séparatistes et sa relation compliquée avec la Russie. Sa tentative de rapprochement avec les États-Unis s’est soldée par un échec, notamment militaire, mais la Géorgie a depuis entamé une nouvelle voie vis-à-vis de l’Union Européenne. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée !

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Lorgnette : ouverture indonésienne

La récente vente de 42 chasseurs Rafale à l’Indonésie est bienvenue, pour des raisons industrielles évidentes. S’il n’est pas sûr que cela favorise la défense française, cela constitue en revanche un atout dans notre politique étrangère, notamment en Asie du Sud-Est, terme ici plus exact que l’Indo-Pacifique. Notons d’ailleurs que cette vente s’accompagne de celle de deux sous-marins Scorpène. L’affront AUKUS est réparé (LV 176).

Paradoxalement, il a peut-être servi. En effet, comme beaucoup de pays de la région, l’Indonésie veille à une politique d’équilibre entre la Chine et les États-Unis, veillant à ne pas trop dépendre de l’un ni de l’autre. Elle avait suivi avec intérêt notre partenariat stratégique et industriel avec l’Inde, ce qui l’a incitée à examiner notre offre avec attention. Mais il est fort probable que la décision unilatérale des Australiens a joué : en estimant que la France n’était pas assez sûre, l’Australie a prouvé qu’a contrario la France avait une position équilibrée dans la région ? Ce fut probablement l’argument décisif pour Jakarta. Ainsi, outre l’Inde et Singapour, la France obtient un troisième partenaire dans cette Asie du Sud et du Sud-Est. Espérons que ce ne soit pas le dernier.

JOCVP

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Coups africains (LV 186)

Les récents coups d’État au Mali et au Burkina-Faso montrent la déception des élites et des populations africaines envers la France. Cela s’explique par une grande erreur stratégique, mélange de bonne conscience, d’utilisation trop longue de l’outil militaire, de manœuvres de gouvernance inadaptées et finalement, d’intérêts mal compris et donc mal mis en œuvre. La France a déçu et c’est de sa faute. Elle doit en tirer les conséquences.

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Géorgie tiraillée (LV 186)

La Géorgie est le seul pays du Transcaucase a être ouvert sur l’Occident, sur la Mer Noire, sur l’Europe. Le pays est hanté par les démons de conflits avec des provinces séparatistes et sa relation compliquée avec la Russie. Sa tentative de rapprochement avec les États-Unis s’est soldée par un échec, notamment militaire, mais la Géorgie a depuis entamé une nouvelle voie vis-à-vis de l’Union Européenne. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée !

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Le retour de Folamour (Le Cadet n° 88)

Après la Françafrique (voir Le Cadet du mois dernier), c’est la dissuasion, autre pilier du gaullisme, qui disparait. Il n’y a que deux puissances européennes et nucléaires, la Russie et la France. Nos voisins ne sont pas nucléaires, les Anglo-américains (les Trident britanniques sont sous double-clef, pour peu que nos cousins d’outre-Channel se sentent encore européens) ne sont pas continentaux. Si les choses dégénèrent, si nous faisons la guerre en Europe, même à son extrémité orientale, nous montons aux extrêmes. Notre force de frappe interdit aux Russes de nous faire la guerre, mais elle nous interdit également de faire la guerre aux Russes. C’est une bivalence que le général Claude Le Borgne, récemment disparu, avait parfaitement comprise. Aussi, quand nous prenons le chemin de Moscou, ce ne peut être qu’en tant qu’ordonnateur du feu nucléaire français et non d’une présidence européenne, ni comme membre de l’OTAN.

Sommes-nous prêts, Français, à entrer dans une confrontation nucléaire avec la Russie pour l’empêcher d’avancer jusqu’au Dniepr qui serait la nouvelle ligne bleue des Vosges de nos intérêts stratégiques vitaux ? La question est vite répondue, comme dirait l’autre. Dès lors à quoi riment ces tartarinades qui émasculent notre capacité de raisonner souverainement ? Pourquoi surtout, au-delà de la crise de nerfs autour de l’Ukraine, inverser le précepte clausewitzien pour se rallier au fantasme américain qu’on est consterné de lire dans la dernière Vision stratégique du CEMA, qui fait de la politique l’antichambre de la guerre, une guerre avant la guerre, tout étant toujours de la guerre ? Qui a décrété, pour complaire à notre protecteur jusqu’à recopier les vieilles antiennes de la riposte graduée (seuil d’acceptabilité, seuil d’antagonisme et seuil de déclenchement d’une riposte), qu’Hobbes avait définitivement raison sur Rousseau ? La guerre en Europe a toujours été de la politique et ce n’est pas la Bombe qui y change quoi que ce soit, bien au contraire. C’est ce que vient incidemment de rappeler Poutine à l’issue de son entretien avec Macron : même pour la reconquête d’un seul village du Donbass ou d’un port de Crimée, la guerre sera nucléaire.

Fort heureusement l’article 5 du Traité n’impose rien de plus qu’un rappel d’ambassadeur, placebo en vogue en ce moment. A part satisfaire le rêve des généraux américains de planter leur bannière étoilée sur les tours du Kremlin, là où les Français plantèrent leurs trois couleurs en 1812, à quoi sert alors de s’avancer jusqu’en Ukraine ou en Finlande ? Moins les Russes auront de temps pour réagir, plus ils devront mettre en place des mécanismes de riposte automatique comme dans le film War Games, où l’ordinateur du Pentagone joue tout seul à la guerre nucléaire, nous menant dans la situation de Fail Safe et Doctor Strangelove. Espérons que ceux qui confondent guerre et cinéma, et ont fait monter la mayonnaise, sauront faire retomber le soufflé. Espérons.

Le Cadet

Élections 2022 : la dure tâche du stratégiste

Les temps sont durs pour le stratégiste qui tente d’aider les candidats à l’élection présidentielle à se préparer aux affaires militaires et stratégiques qui relèvent de sa charge. Il doit accorder vision, expertise, rationalité, réalisme et ambition pour la France.  Ainsi équipé, il doit alimenter en options fécondes le candidat qui prétend à la charge d’exercer le contrôle politique et la direction stratégique des entreprises du pays.

Source

Pour cela, il lui faut rester sur la hauteur, s’écarter du vacarme ambiant, garder du recul, méditer sur la marche du monde, évaluer les dangers qu’elle présente pour notre pays, les parer et discerner les occasions propices qui s’offriront au leader résolu. Il doit donc être à la fois le gardien méthodique du temps long stratégique et le promoteur de la cohérence de la manœuvre générale de sécurité du pays. Quelle gageure face à un candidat politique pressé !

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La Vigie n° 185 : Chili pionnier | Fébrilité stratégique | Lorgnette : impasse libanaise

Lettre de La Vigie du 2 février 2022

Chili pionnier

Le Chili, ce pays du bout du monde, est d’abord déterminé par sa géographie. Isolé, il est à la fois américain, océanien et antarctique. Il a une expérience politique originale qui connaît en ce moment de nouveaux développements. Il est également un enjeu de la rivalité sino-américaine puisqu’il a des échanges économiques avec les deux pays. Négligé par la France, il pourrait pourtant devenir un partenaire du Pacifique.

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Fébrilité stratégique

Le puzzle stratégique se complique avec les crises autour de l’Ukraine et de Taïwan. La fébrilité règne et révèle la place prise par l’altérité stratégique irréductible que véhicule la rivalité installée entre États-Unis et Chine et l’ambiguïté stratégique que facilite le recours aux activités de déception et d’intimidation. Quelle place pour l’autonomie stratégique dans l’interdépendance qui se renforce ? Pour la France en Europe, une incitation à hâter une réunification raisonnable du continent européen qui tarde .

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Lorgnette : impasse libanaise

Le Liban poursuit son affaissement national, atteignant cette fois des niveaux inconnus de dégradation. Il vivait depuis longtemps sur une illusion, celle d’un pacte national qui aurait ses racines en 1943. La guerre civile de 1975 et la montée en puissance du Hezbollah, pseudo-État, avaient déjà mis à mal ce mirage. La réalité d’une corruption clanique, se diffusant largement jusqu’aux plus bas échelons de la société, constitue le facteur fondamental du dépérissement du pays du Cèdre. Plusieurs chocs sont venus contrecarrer l’illusion du retour à la normale que certains observaient dans les années 2000 : d’une part la guerre civile syrienne qui a projeté au Liban 1,7 Mh de réfugiés (25% d’une population de 6,8 Mh) ; d’autre part, les États du Golfe, soutiens traditionnels de la classe politique, ont cessé leur appui. Aussi la gigantesque explosion qui frappe le port de Beyrouth à l’été 2020 a montré le roi nu et accéléré l’implosion de l’État.

Il s’ensuit une longue dégradation d’abord économique et financière, mais aussi juridique et bientôt sécuritaire. La société se délite, stade ultime du dépérissement étatique. Ce processus visible au Proche-Orient comme en Afrique marque la fin du modèle occidental de l’État.

JOCV

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Chili pionnier (LV 185)

Le Chili, ce pays du bout du monde, est d’abord déterminé par sa géographie. Isolé, il est à la fois américain, océanien et antarctique. Il a une expérience politique originale qui connaît en ce moment de nouveaux développements. Il est également un enjeu de la rivalité sino-américaine puisqu’il a des échanges économiques avec les deux pays. Négligé par la France, il pourrait pourtant devenir un partenaire du Pacifique.

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Fébrilité stratégique (LV 185)

Le puzzle stratégique se complique avec les crises autour de l’Ukraine et de Taïwan. La fébrilité règne et révèle la place prise par l’altérité stratégique irréductible que véhicule la rivalité installée entre États-Unis et Chine et l’ambiguïté stratégique que facilite le recours aux activités de déception et d’intimidation. Quelle place pour l’autonomie stratégique dans l’interdépendance qui se renforce ? Pour la France en Europe, une incitation à hâter une réunification raisonnable du continent européen qui tarde .

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