Ne protégeons pas la France d’aujourd’hui avec l’arsenal du XXe siècle

Jean Dufourcq vient de publier cette tribune dans les Échos (ici) pour appeler à mieux considérer les questions stratégiques à l’occasion de la campagne pour l’élection présidnetielle.

 

Source : Dystopos on VisualHunt

Dans le « marais » préélectoral actuel, nul n’évoque les questions stratégiques. Soit qu’on les évite car l’élection présidentielle ne se joue pas là, soit que les enjeux de défense et de sécurité soient illisibles dans la précarité stratégique actuelle.

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La Vigie n° 180 : Milieux aérien et spatial : afficher la puissance | Vision stratégique du CEMA | Lorgnette : Espagne, parti du vide

Lettre de La Vigie du 24 novembre 2021

Milieux aérien et spatial : afficher la puissance

La puissance aérienne suppose de maîtriser la technologie, ce qui a entraîné les penseurs de ce milieu à certains excès qui sont aujourd’hui remis en cause. Le besoin d’un retour de la masse déployable et l’apport de drones semblent une méthode pour y parvenir. Mais les projets franco-allemands (SCAF) sont incertains. Enfin, le milieu aérien s’est logiquement étendu au spatial qui devient un milieu exigeant où les défis abondent.

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Vision stratégique du CEMA

Le lancement grand public de la vision stratégique du nouveau CEMA est une bonne occasion de redonner la parole aux militaires pour préciser leur apport à la sécurité du pays. Trois dossiers sensibles émergent : l’affrontement de haute intensité, la surprise stratégique et le besoin d’une politique globale de sécurité pour la France.

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Lorgnette : Espagne, parti du vide

L’Espagne contemporaine (LV 172) est, comme l’Italie, adepte des innovations politiques. Elle avait inventé Podemos, un parti d’extrême-gauche. Fondé en 2014, il obtient 20 % des voix en 2015 et participe à un gouvernement de coalition depuis 2019. Ciudadanos, parti libéral, à l’origine catalan, s’étend à toute l’Espagne à partir de 2014. Mais ces bons résultats électoraux de 2015 et 2016 n’ont pas été confirmés. Ces partis politiques veulent sortir de l’alternative entre PSOE, PP et indépendantistes.

Une nouvelle tentative apparaît, celle du parti du vide (España Vaciada : Espagne vidée), constitué en septembre. Un sondage lui promet déjà 15 députés. Il regroupe les territoires délaissés, ni capitale, ni région littorale riche (comprendre Catalogne et Pays basque). Ils sont déconnectés des réseaux (autoroutes, TGV, Internet à haut débit). Ils font penser aux Gilets Jaunes mais surtout à la « Diagonale du vide » française, cette écharpe de sous-développement traversant l’hexagone du Nord-est au Sud-Ouest.

Il faut être attentif à cette expérience politique non idéologique mais territoriale, réunissant les « somewhere » contre les anywhere ». Le retour du local (LV 94) sera peut-être la prochaine surprise.

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Crédit photo : Rob Schleiffert on Visualhunt.com

Milieux aérien et spatial : afficher la puissance (LV 180)

La puissance aérienne suppose de maîtriser la technologie, ce qui a entraîné les penseurs de ce milieu à certains excès qui sont aujourd’hui remis en cause. Le besoin d’un retour de la masse déployable et l’apport de drones semblent une méthode pour y parvenir. Mais les projets franco-allemands (SCAF) sont incertains. Enfin, le milieu aérien s’est logiquement étendu au spatial qui devient un milieu exigeant où les défis abondent.

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Vision stratégique du CEMA (LV 180)

Le lancement grand public de la vision stratégique du nouveau CEMA est une bonne occasion de redonner la parole aux militaires pour préciser leur apport à la sécurité du pays. Trois dossiers sensibles émergent : l’affrontement de haute intensité, la surprise stratégique et le besoin d’une politique globale de sécurité pour la France.

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La « boussole stratégique » (R. Leray)

La Commission de l’UE a rendu publique sa « boussole stratégique », l’équivalent européen d’un Livre Blanc de défense et de sécurité. Venant d’une Commission se voulant « géopolitique », cela suscitait l’intérêt. Le Professeur René Leray, de l’université Saint Louis à Bruxelles, a bien voulu la lire pour nous. Pour lui, il s’agit d’un « nouveau progrès pour l’intégration européenne…nécessaire mais non suffisant… ». Merci à lui de cet article. LV

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La Vigie n° 179 : La France en 2050 | La question américaine | Lorgnette : Bosnie oubliée

Lettre de La Vigie du 10 novembre 2021

La France en 2050

L’actualité s’empresse d’insister toujours sur les crises du moment et les défis aux apparences insurmontables : inversons le point de vue et considérons de quels atouts dispose la France pour être encore ce qu’elle est en 2050. Le tableau est moins noir que ce qu’on assure souvent.

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La question américaine

Le trumpisme n’a pas disparu après la dernière élection présidentielle. Tout comme les Démocrates refusaient il y a cinq ans la victoire de Trump, les Républicains refusent la victoire de Biden. Celui-ci a été mal élu et peine à mettre en œuvre ses réformes et à unifier les Démocrates, divisés entre radicaux et conservateurs. Aussi une défaite aux prochaines élections (mi-mandat, présidentielle 2024) est-elle fortement envisageable. Une deuxième présidence Trump aggraverait la fragmentation du pays.

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Lorgnette : Bosnie oubliée

Qui se souvient encore de la Bosnie-Herzégovine ? ce petit pays, né en 1995 de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, n’a jamais trouvé d’équilibre politique. Cette réunion entre une « fédération croato-musulmane » et une « Republika Srpska » n’a jamais fonctionné. Elle est placée sous la tutelle de l’Union Européenne qui ne s’y intéresse plus. Aussi voit on le leader serbe agir peu à peu en faveur de la séparation (et à terme de la réunion de la partie serbe avec la Serbie de Belgrade). Dans la population, chacun parle d’un éventuel retour à la guerre.

Or, cela n’inquiète guère la communauté internationale et notamment l’Europe qui s’accommode d’un trou noir dans les Balkans et n’a aucune perspective à proposer. L’Union peine ainsi à promouvoir une solution négociée entre le Kosovo et la Serbie. Il n’est même pas sûr qu’une sécession de la partie serbe de Bosnie se fasse dans la violence. Au fond, certains pensent peut-être que cette séparation constitue une option logique et que 25 ans après, la lassitude aidant, on admette ce qui était considéré alors comme inadmissible. Mais on risquerait alors d’ouvrir la boite de Pandore des rectifications de frontière en Europe. Ce dont elle n’a pas besoin.

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Crédit photo: The White House

La France en 2050 (LV 179)

L’actualité s’empresse d’insister toujours sur les crises du moment et les défis aux apparences insurmontables : inversons le point de vue et considérons de quels atouts dispose la France pour être encore ce qu’elle est en 2050. Le tableau est moins noir que ce qu’on assure souvent.

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La question américaine (LV 179)

Le trumpisme n’a pas disparu après la dernière élection présidentielle. Tout comme les Démocrates refusaient il y a cinq ans la victoire de Trump, les Républicains refusent la victoire de Biden. Celui-ci a été mal élu et peine à mettre en œuvre ses réformes et à unifier les Démocrates, divisés entre radicaux et conservateurs. Aussi une défaite aux prochaines élections (mi-mandat, présidentielle 2024) est-elle fortement envisageable. Une deuxième présidence Trump aggraverait la fragmentation du pays.

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La Vigie n° 178 : Identité stratégique française | La question allemande | Diplomatie, sport de combat

Lettre de La Vigie du 27 octobre 2021

Identité stratégie de la France en 2022

Pas d’autonomie européenne sans identité stratégique préalable, pas d’identité stratégique sans volonté de souveraineté. Le temps des rivalités stratégiques est terminé, c’est celui du XXe siècle. Celui des coexistences régulées pourrait devenir celui du XXIe siècle. A la France de proposer en 2022 un désalignement européen et un retour à la centralité et donc à la souveraineté stratégique.

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La question allemande

La question allemande, née au début du XIXe siècle, semblait avoir été résolue en 1990 avec la réunification des deux Allemagnes. Elle a simplement changé de forme et on ne peut comprendre la question européenne sans discerner une question allemande sous-jacente. Sa puissance économique et sa centralité géographique lui permettent d’exercer un nouveau benign neglect qui ne va pas dans notre intérêt.

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Lorgnette : La diplomatie est un sport de combat

Les manœuvres diplomatiques sont à la mode. La France ne peut s’en passer, soit qu’elle les utilise, soit qu’elle en fasse les frais. Dans la gradation d’une crise diplomatique, le premier échelon est la convocation de l’ambassadeur étranger au ministère des affaires étrangères : ce fut la décision récente de l’Algérie (septembre) et du Mali (octobre), à la suite de propos jugés excessifs du président Macron.

L’échelon supérieur est le rappel pour consultation : ce fut le cas avec des pays alliés : l’Italie en 2019, la Turquie en 2020, les États-Unis et l’Australie cet été. L’Algérie vient de rappeler son ambassadeur à la suite des propos du président sur la rente mémorielle. Les services de l’ambassade continuent cependant de fonctionner.

Le cran au-delà est celui du renvoi de l’ambassadeur. C’est ce que vient de décider la Biélorussie la semaine dernière et la Turquie ce week-end. Les décisions suivantes consistent à fermer l’ambassade puis à rompre les relations diplomatiques.

Force est de constater que cet automne est très actif et que la France est particulièrement visée, ce qui est le signe qu’elle s’exprime au risque de déplaire.

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Crédit photo: Tobi NDH on VisualHunt.com

Identité stratégique française en 2022 (LV 178)

Pas d’autonomie européenne sans identité stratégique préalable, pas d’identité stratégique sans volonté de souveraineté. Le temps des rivalités stratégiques est terminé, c’est celui du XXe siècle. Celui des coexistences régulées pourrait devenir celui du XXIe siècle. A la France de proposer en 2022 un désalignement européen et un retour à la centralité et donc à la souveraineté stratégique.

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La question allemande (LV 178)

La question allemande, née au début du XIXe siècle, semblait avoir été résolue en 1990 avec la réunification des deux Allemagnes. Elle a simplement changé de forme et on ne peut comprendre la question européenne sans discerner une question allemande sous-jacente. Sa puissance économique et sa centralité géographique lui permettent d’exercer un nouveau benign neglect qui ne va pas dans notre intérêt.

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Mourir pour Hong-Kong (Le Cadet n° 85)

Dans les premiers jours de juin 1989, vivant à San Francisco, je n’avais comme source d’information que BBC World Service qui relatait en direct les massacres de Tien-An-Men avant d’enchîiner, sans transition, sur les premières notes guillerettes d’Out of the Blue qui servent depuis 1948 à annoncer les résultats sportifs de la veille. Les Godons ne seront jamais des gens sérieux. Et puis ce fut le silence des agneaux. Deux mois plus tard pourtant, durant un séjour à Hong Kong, plusieurs banquiers m’annoncèrent une crise financière pour le 2 juillet 1997 en début de matinée : on ne fait pas entrer une dictature sanguinaire au cœur du système financier sans tout casser. Huit ans passèrent, et au jour et à l’heure dite d’ouverture de la bourse de Hong Kong, surlendemain de la rétrocession (la veille avait été férié), tous les marchés d’Asie dévissèrent.

Or en 2021 les analyses argumentées venant d’organismes prestigieux mettent sous cette crise de multiples prétendues causes, bulle immobilière japonaise ou manipulations du bath thaïlandais, mais omettent, y compris dans la chronologie des événements, de rappeler que le 30 juin 1997 à minuit, un régime militaire communiste mit la main sur Hong Kong. La cécité reste totale, l’aveuglement complet, le déni permanent. Tocqueville relevait déjà la fascination pour la Chine des économistes libéraux, ces inventeurs du despotisme moderne [1]. Et il aura fallu plus de trente ans, la crise du Covid et l’impudence des diplomates de Pékin, pour que les Occidentaux fassent semblant de redécouvrir que la Chine, ce n’est jamais que la Corée du nord avec l’électricité [2]. Et encore.

Car avec un EPR qui fuit, des métros sous l’eau, des barrages sur le point de céder, un rationnement et des coupures d’énergie, un immobilier qui s’effondre, une démographie qui fait de même, une population majoritairement hors du temple de la consommation, comment ne pas sourire au spectacle ridicule d’une armée d’opérette qui se vante de pouvoir prochainement réussir dans le détroit de Formose ce que Napoléon et Hitler ratèrent naguère dans le Channel ? Nombreux sont d’ailleurs les Chinois qui prédisent une chute prochaine [3].

Mais ce sera trop tard pour Hong Kong sacrifié à un remake inversé du péril jaune de nos arrières grands-parents, tout aussi fantasmé, par des Occidentaux qui, pour reprendre le mot d’un personnage emblématique de l’humour britannique, le Colonel Blimp de David Low, ont depuis longtemps fait le choix irrévocable de se laisser guider d’une main ferme par les circonstances.

Le Cadet

[1] L’Ancien régime et la Révolution, Livre III Chapitre III, 1856.

[2] Voir Le Cadet, dans la Revue Défense Nationale n° 768, « Le monde d’avant-demain », mars 2014 ; sur La Vigie, « Le grand bond en arrière », n° 68, février 2020 ; « L’empire de la déraison », n° 72, juin 2020.

[3] Lire du professeur Xu Zhangrun, Alerte virale, quand la colère est plus forte que la peur, R&N Editions, 2021.