La marche du monde: typologie des fractures et fissures en Amérique et en Europe en 2021

Nous sommes heureux de publier cet article fouillé, proposés par Jean Dufourcq qu’on ne présente plus et Pierre Laroque, X, ancien de Stanford et consultant énergie, est un observateur averti de la démocratie aux États-Unis où il réside. Merci à eux. LV

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  • Redémarrer, autrement ?

La pandémie du Sras-Cov2 qui sévit sur toute la planète a provoqué une panne générale dans la dynamique des sociétés et révélé des mouvements de fond occultés par la course effrénée au progrès qui sévissait jusque-là. Car un peu partout, les peuples en mouvement questionnent les projets qui les unissent et les structures qui les administrent. Ils disent leur volonté de reprendre la main sur leurs gouvernants.

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Algérie, puissance spatiale ? (J. Crisetig)

Grâce à Joël Crisetig, nous poursuivons notre étude des puissances spatiales émergentes. Après le Maroc, voici le voisin algérien. LV.

Grâce à son programme spatial multidimensionnel et soutenu activement par la Chine, l’Algérie est une concurrente sérieuse au Maroc dans la conquête spatiale sur le continent africain. A première vue, Alger et Rabat ont adopté des stratégies différentes, mais l’Algérie avance de toute évidence masquée pour rattraper son voisin.

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La Vigie N° 171 : Doter la France d’une grande stratégie | Les jeux de la guerre et du hasard | Lorgnette : Iran et négociations

Lettre de La Vigie datée du 7 juillet 2021

Doter la France d’une grande stratégie

La discontinuité dans la trajectoire mondiale qu’a causée la pandémie invite la France à repenser le cadre stratégique de son action actuelle; faute de cohérence européenne suffisante, elle doit se doter d’une vision nationale à long terme et définir les axes d’une grande stratégie de longue haleine pour laquelle six facteurs clés à hiérarchiser et combiner sont proposés au lecteur.

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Les jeux de la guerre et du hasard

La stratégie est chose trop sérieuse pour qu’on n’y dédie pas tout son temps. Les jeux constituent un moyen foisonnant pour s’y consacrer. En ces temps où nous ne cessons d’être surpris par notre environnement, il serait temps d’être sérieux et, enfin, de jouer.

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Lorgnette : Iran et négociations

En Iran, Ebrahim Raissi a été élu président de la République le 19 juin dernier, au terme d’une campagne molle qui a suscité une abstention record, signe de la désaffection des électeurs et peut-être de la mise à l’écart de tous les candidats réformateurs. La presse l’a qualifié d’ultraconservateur. Le système l’a probablement sélectionné d’abord pour sa capacité à maintenir : il est conservateur au sens premier. Il reste que ce pays appauvri et corrompu souffre des sanctions imposées par D. Trump et que durant sa campagne, M. Raissi n’a cessé d’affirmer sa volonté d’obtenir la levée des sanctions.

C’est l’objet des négociations de Vienne, qui sont au cœur de l’attention du nouveau président américain (LV 168). Aussi ne faut-il pas s’étonner du dernier rapport de l’AIEA qui indique que l’Iran a « débuté les étapes nécessaires à la production d’uranium métal enrichi ». Cela ne surprend personne mais vient à point pour mettre la pression sur les autorités iraniennes et les inciter à négocier.

Ainsi, une nouvelle direction iranienne paraît en mesure de pouvoir discuter avec la nouvelle direction américaine. Espérons que le conservatisme de M. Raissi laissera place à un fin pragmatisme pour transiger.

JOCV

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Doter la France d’une grande stratégie (LV 171)

La discontinuité dans la trajectoire mondiale qu’a causée la pandémie invite la France à repenser le cadre stratégique de son action actuelle; faute de cohérence européenne suffisante, elle doit se doter d’une vision nationale à long terme et définir les axes d’une grande stratégie de longue haleine pour laquelle six facteurs clés à hiérarchiser et combiner sont proposés au lecteur.

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Les jeux de la guerre et du hasard (LV 171)

La stratégie est chose trop sérieuse pour qu’on n’y dédie pas tout son temps. Les jeux constituent un moyen foisonnant pour s’y consacrer. En ces temps où nous ne cessons d’être surpris par notre environnement, il serait temps d’être sérieux et, enfin, de jouer.

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Le Maroc, une vraie puissance spatiale ? (J Crisetig)

Notre stagiaire continue ses études spatiales. Aujourd’hui, le Maroc. LV

La stratégie spatiale marocaine s’articule autour de trois axes : le premier, assumé, de développement agricole, le deuxième, plus discret, de défense aux frontières, et le dernier, secret celui-ci, de dissuasion militaire face à ses adversaires régionaux. Le tout en s’alliant aux grandes puissances spatiales.

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Si le développement de ses capacités spatiales était initialement pensé comme un moyen de protéger son économie contre les conséquences du changement climatique, le Maroc conçoit le lancement de (nano)satellites comme un outil de dissuasion militaire et de puissance régionale africaine. Le royaume n’hésite pour cela pas à s’allier à des grandes puissances spatiales.

Ainsi, en quoi le Maroc conçoit-il sa puissance spatiale comme une combinaison de développement économique, d’influence régionale, et de dissuasion militaire ?

La conquête spatiale, une réponse aux défis économiques du Maroc en coopération avec de grandes puissances spatiales

L’agriculture constitue une grande part de l’économie du Maroc. Elle est cependant mise à mal par le changement climatique : sécheresse, appauvrissement des sols… Dès 1989, par la création du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS), le Maroc cherche à lancer des satellites – et des nanosatellites dès 2001 – pour « développer les applications de la télédétection et des technologies connexes ». Les données spatiales obtenues (cartographie, indicateurs sur la consommation d’eau etc.) sont mises à disposition d’acteurs privés et étatiques afin d’optimiser les rendements de l’agriculture marocaine dans un objectif de développement durable.

Le but est en outre de créer un écosystème favorable au lancement de satellites. Le gouvernement mise sur une coopération étroite avec les universités du pays, notamment l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), et sur une industrie aéronautique en pleine croissance (17.500 employés avant le Covid). Le Maroc travaille avec le MIT et des gouvernements européens, et plus particulièrement avec la France et l’ESA (Agence spatiale européenne). Les engins d’observation marocains Mohammed-VI A et B ont été conçus par le groupe franco-italien Thales Alenia Space et Airbus et lancés par Arianespace depuis la base de Kourou en 2017 et 2018. En incitant les grands groupes aéronautiques européens (Thales, Safran et consorts) à implanter leurs usines au Maroc, le royaume chérifien espère rééditer le succès rencontré par l’industrie automobile en termes de création d’emplois et d’acquisition de compétences. Un bilan jusqu’ici mitigé : il s’agit d’activités à faible valeur ajoutée et l’emploi global ne progresse pas puisque l’activité baisse dans d’autres secteurs. Néanmoins, le Maroc insiste également sur un autre aspect : son rayonnement sur le continent africain, conformément à son ambition de puissance régionale.

L’affirmation d’un rôle régional ambitieux

Depuis « l’Agenda 2063 » promulgué par l’Union Africaine en 2014, qui prévoit d’accélérer le développement économique, sécuritaire et scientifique du continent, de nombreux pays africains investissent dans la conquête spatiale. Le Maroc, précurseur en la matière, entend jouer un rôle de leader continental. C’est dans cet esprit qu’il a accueilli, courant 2019, la conférence mondiale sur « l’espace au service des pays émergents ». Cependant, puisque le royaume souhaite se positionner comme une tête de proue de la stratégie spatiale africaine, il développe également des outils militaires, tenus secrets.
Des ambitions militaires secrètes ? L’inquiétude des voisins du Maroc

La stratégie spatiale du Maroc, si elle est présentée comme un outil économique à usage interne voire de rayonnement régional « bienveillant », inquiète les voisins du royaume. En effet, les satellites Mohammed-VI A et B et les nanosatellites sont dotés des outils de surveillance les plus précis du continent africain. Ils sont construits sur le modèle du système d’imagerie militaire français « Pléiade ». Matériel d’espionnage ? Simple dispositif pour lutter contre l’immigration clandestine et le terrorisme ? Outil de dissuasion face aux voisins du royaume, avec qui ce dernier entretient des rapports tendus (Algérie, Espagne, Mauritanie) ? Le Maroc s’exprime peu sur le sujet, mais une chose est claire : le royaume veut peser en Afrique avec sa politique spatiale, en misant sur sa polyvalence : développement économique et agricole, activisme régional, dissuasion militaire…

Joel Crisetig

Analyses initiales et perspectives régionales post-Barkhane

Voici la dernière tribune de notre dossier Mali (ici), co-publié avec la RDN. LV

La veille du coup de force du 24 mai, La Vigie a présenté au Forum de Bamako une analyse et les recommandations sur la sécurité au Mali que voici. L’évolution de la situation depuis lors (dossier Mali) a donné un relief particulier à ces préconisations au regard des projets prêtés au colonel Goïta (tribune 1) et des calculs probables de l’imam Mahmoud Dicko (tribune 2).

Analyse sécuritaire du Mali dans la sous-région au printemps 2021

La situation qui prévaut au coeur de la région saharienne est celle d’une transition politique rapide entre des pouvoirs anciens et affirmés qui ont été éliminés, au Mali, au Niger et au Tchad, et des équipes de transition ou de remplacement à base militaire arrivées pour exercer par défaut un pouvoir transitionnel.

Au Mali où l’essentiel des problèmes sécuritaires se focalise aujourd’hui dans la « zone des trois frontières », la situation est critique avec une tension vive exercée par des groupes armés que les forces extérieures de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, déployée depuis 2013) et de Barkhane n’arrivent pas à contrer. Un sentiment d’échec prévaut. Au Nord du Mali, les trois pays du Maghreb central connaissent un regain de tension focalisé sur le Sahara occidental à l’Ouest et la décomposition libyenne à l’Est. Les causes sont d’abord domestiques et à rechercher en Algérie et au Maroc. Dans ces trois pays, les structures politiques sont fragiles et la pression islamiste est forte. Au Sud du Mali, l’instabilité tend à se propager aux pays côtiers limitrophes et à se raccorder à la forte criminalité qui s’est enracinée dans le golfe de Guinée. Continue reading « Analyses initiales et perspectives régionales post-Barkhane »

La Vigie n°170 : La campagne européenne de J. Biden | Orientation et synthèse stratégiques | Lorgnette : France et océan Indien

Lettre de La Vigie en date du 23 juin 2021

La campagne européenne de Joe Biden

La longue expérience de J. Biden a permis la réussite d’une tournée européenne méticuleusement préparée, satisfaisant toutes les parties (G7, UE, OTAN mais aussi V. Poutine) tout en les subordonnant à un objectif plus global, au moyen d’ambiguïtés soigneusement entretenues et pas toujours perçues par ses interlocuteurs.

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Orientation et synthèse stratégiques

Alors que nous vivons une période rare de l’histoire, la gestion indispensable d’un présent compliqué empêche les décideurs politiques de consacrer sereinement le temps nécessaire aux solutions à apporter aux défis de demain. Il est temps de réintroduire le temps long de la réflexion et de la stratégie, au sein de l’État et de la société, pour permettre à notre pays de tirer son épingle du Grand Jeu qui se met en place. Pour cela, la création d’un Conseil National d’Orientation et de Synthèse Stratégiques apparaît comme une nécessité.

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Lorgnette : France et océan Indien

Élément constitutif de l’Indo-Pacifique, l’océan Indien occupe une place singulière pour la France. Riveraine par le territoire (La Réunion, Mayotte, les TAAF) et par la mer (ZEE), elle y dispose à la fois de forces militaires permanentes de souveraineté ou prépositionnées à l’étranger, en vertu d’accords de défense conclus avec des pays partenaires (Djibouti, EAU), afin d’assurer la protection de citoyens et d’intérêts nationaux et de contribuer à la paix et à la stabilité régionales. Elle y dispose de partenariats stratégiques forts tels que ceux conclus avec l’Inde, l’Australie ou l’Indonésie.

Conjoncturellement, elle assure en 2021 : la présidence annuelle de la COI, regroupant Maurice, les Comores, Madagascar et les Seychelles, dont le SG récemment élu pour 4 ans est français ; ainsi que, pour deux ans, de celle du forum des CEMM de l’océan Indien (IONS) dont la session plénière se tiendra à La Réunion du 28 au 30 juin prochains. Elle est également membre de l’Indian Ocean Rim Association. État membre de l’UE à l’origine du lancement l’opération ATALANTA, de lutte contre la piraterie au large de la Somalie, la France dispose d’atouts précieux pour orienter l’ambition maritime de l’Union au cours de sa présidence de l’UE en 2022.

JOCV

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Crédit photo : OTAN (ici)

La campagne européenne de Joe Biden (LV 170)

La longue expérience de J. Biden a permis la réussite d’une tournée européenne méticuleusement préparée, satisfaisant toutes les parties (G7, UE, OTAN mais aussi V. Poutine ) tout en les subordonnant à un objectif plus global, au moyen d’ambiguïtés soigneusement entretenues et pas toujours perçues par ses interlocuteurs.

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Orientation et synthèse stratégiques (LV 170)

Alors que nous vivons une période rare de l’histoire, la gestion indispensable d’un présent compliqué empêche les décideurs politiques de consacrer sereinement le temps nécessaire aux solutions à apporter aux défis de demain. Il est temps de réintroduire le temps long de la réflexion et de la stratégie, au sein de l’État et de la société, pour permettre à notre pays de tirer son épingle du Grand Jeu qui se met en place. Pour cela, la création d’un Conseil National d’Orientation et de Synthèse Stratégiques apparaît comme une nécessité.

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Sur la pointe des pieds (Le Cadet n° 82)

Du temps de Giscard – comme on dit du temps de Foccart –, on racontait cette histoire d’un chef d’État africain houspillant un de nos ambassadeurs parce qu’un bataillon de Marsouins s’était installé dans l’État voisin, interrompant les excuses embarrassées de notre diplomate rassurant le président qu’il n’y avait pas d’intention maligne, d’un tonitruant : « J’entends bien. Mais j’y ai droit, moi aussi ! ». Voilà que l’heure de vérité a sonné. Les Africains s’aveuglent : non, la France ne traite pas ses ex-colonies comme des sous-préfectures ; non, le retrait de Barkhane n’est pas une fausse sortie pour se faire supplier de revenir, coup de bluff pour revivifier la Françafrique ; c’est le signal que la France s’en va. Elle le savait depuis la faute de l’intervention en Libye, qui lui revient en boomerang.

Qu’apporte-t-elle de différent des autres, à part ses Légionnaires qu’on y croit toujours disponibles parce qu’ils sont prépositionnés et connaissent le continent ? Depuis le Rwanda et les délires sur sa prétendue responsabilité, le ressort s’est cassé. L’armée française est usée de décisions politiques inconséquentes qui ont découragé plusieurs CEMA, comme la France l’est des flatteries d’Africains qui la prennent pour une puissance surtout lorsqu’ils la traitent de faiseuse de rois et de pilleuse de minerai. Elle ne veut plus tenir ce rôle de gendarme auquel elle tient moins que ceux qui croient ne pas pouvoir se passer d’elle, soixante ans après les indépendances. Elle s’épuise au moment où elle doit redéfinir son format – pas celui OTAN-Scorpion qui ne fait qu’accélérer sa déqualification, mais celui qui lui permettra de retrouver l’art français de la guerre. Elle tire sur la corde d’un matériel chichement compté et inadapté au Sahel (bombardement de Bounti le 3 janvier 2021 [1]), et de militaires qui ne reçoivent en retour de leurs efforts que l’accusation de perpétrer le régime colonial de grand-papa.

Même si nous allons en partir sur la pointe des pieds, comme demandait naguère Antoine Pinay de l’Indochine, il s’agit d’une vraie décision stratégique qui solde un passé suranné qu’il ne sert à rien de pérenniser. Les Africains découvriront l’ouverture d’esprit des soldats russes et l’amabilité, dénuée de toute trace de racisme, des bataillons d’ingénieurs chinois qui s’isoleront dans leurs dortoirs sécurisés, avec leurs magasins interdits aux locaux et leur remake du Paris-Dakar dans les rues de Bamako. Ils savent déjà apprécier l’empathie des rares membres des forces spéciales américaines qu’ils aperçoivent parfois de loin au côté de Barkhane. Et quand la Banque de France cessera de contre-garantir la nouvelle monnaie africaine sur ses propres réserves, les grands argentiers du continent iront négocier à la BCE de Francfort sa libre convertibilité avec l’Euro et un taux de change fixe, avec des Allemands et des Néerlandais qui adorent qu’on leur parle de relance par le déficit et l’inflation. Mais ne rêvons pas : l’Afrique regrettera aussi peu la France que la France regrettera l’Afrique.

Cadet n° 82

[1] Le problème n’est pas que la présence d’hommes en armes ait induit en erreur sur la nature festive du regroupement, mais que le matériel made in USA et le mode opératoire qui lui est consubstantiel – on l’a vu à d’innombrables reprises en Afghanistan, mais c’était déjà le cas au Viêt Nam – arbitre en faveur de la destruction d’un mariage lorsqu’il permet de neutraliser quelques djihadistes, et non l’inverse. L’otanisation de nos armées est à ce prix, qu’il faut désormais assumer – ce qui posera un jour la question de l’adhésion de la France à la CPI.

L’Indonésie : Trait d’union Indo-Pacifique et partenaire stratégique pivot de la France (G Lacroix)

La Vigie est heureuse d’accueillir un nouveau chercheur associé, Gaël Lacroix, qui a eu une longue carrière opérationnelle dans la Marine et a également été Attaché de défense en Indonésie. Il nous propose ce premier article. Merci et bienvenue à lui.  LV

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Alors que je me rendais à Jakarta à l’été 2018, un couple de vacanciers français, lors de l’escale aérienne à Singapour, s’enquérait de ma destination. Comme je leur indiquais me rendre sur l’île de Java, ils répondirent qu’eux prévoyaient de passer deux semaines à Bali mais n’envisageaient pas de visiter l’Indonésie (sic), pourtant à une heure de ferry car, outre que rien n’y semblait justifier un aussi long détour, les récents attentats les en avaient dissuadés[1]. A ma réaction – « Bali est une île indonésienne », leur rappelais-je[2] – il soutinrent mordicus que non – l’opérateur touristique avait d’ailleurs été catégorique – Bali et l’Indonésie n’avaient rien en commun. Cette conversation reflétait tout à la fois la méconnaissance de l’Indonésie par beaucoup de nos concitoyens, favorisée par la diversité et la complexité de ce pays mais aussi une perception généralement négative de ses grandes caractéristiques présumées (islam radical, arriération politique, manque d’intérêt du point de vue culturel, etc.).

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