La Vigie n° 98 bis – 18 juillet 2018 : La guerre mélangée – Stratégie : vacance ou vacuité ? – Vu de la Lorgnette : Foot et stratégie

Lettre La Vigie n°98 bis – 18 juillet 2018 Abonné? directement la lettre en cliquant sur ce lien!     La guerre mélangée

La guerre n’est plus efficace ! Elle demeure pourtant, mais la représentation que nous en avons nous trompe, de Napoléon au Poilu et du défilé du 14 juillet aux Opex en Afrique. Nous cherchons à répondre à une forme dépassée de la guerre, sachant que celle-ci a pris bien d’autres formes (économique, cyber, monétaire, médiatique…) : autant de théâtres d’opération où se déroulent les vraies stratégies de puissance. Ne pas le comprendre, c’est forcément fourvoyer l’engagement des forces de combat qui demeure nécessaire, mais à condition d’être subordonné à une stratégie complète.

Stratégie : vacance ou vacuité ?

Une UE pétrie de faux semblants, une Alliance désemparée, un possible arrangement russo-américain sur le dos européen, la panne stratégique se confirme. Que la France s’en saisisse pour promouvoir une position médiane plaçant l’Europe jusqu’à l’Oural en équilibre stable entre Amérique et Chine, les deux compétiteurs commerciaux qui ont décidé d’en découdre à mort.

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La Vigie n° 98 – 4 juillet 2018 : Construire un rapport de force – Adieu, vieille Europe – Vu de la Lorgnette : Deraa et le réalisme

Lettre La Vigie n°98 – 4 juillet 2018

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Construire un rapport de force

La conflictualité évolue et se démultiplie en modes de friction variés: jeux de go, d’échec, négociations commerciales. Se faire respecter nécessite plus que jamais une combinaison d’actions éparses conduites par des acteurs divers dans des champs d’action variés. Pour la France, une obligation de lucidité, de cohérence, de planification et d’exemplarité intérieure pour tenter de peser sur la marche du monde.

Adieu vieille Europe

L’Europe est plus que l’UE, c’est une réalité géographique distincte caractérisé par son unité et ses différences. L’UE fut bâtie pour résoudre une guerre civile européenne, selon un partage ambigu du pouvoir entre une technocratie impopulaire et des États conservant la réalité des décisions : ce mécanisme s’est grippé,d ‘abord avec la crise de 2008 puis celle des migrants. Quant à l’OTAN, elle vacille à cause notamment de D. Trump qui doute de son utilité. Des initiatives fleurissent à l’ouest comme à l’est de l’Europe. Le mécanisme institutionnel bâti après la Seconde guerre mondiale est à bout de souffle et l’on commence seulement à discerner ce qui lui succédera.

Lorgnette : Deraa et le réalisme

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En même temps … – Le Cadet (n° 51)

« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Que retenir de cet apophtegme bien connu ? À monde équivoque, pensée complexe, nous dit le Lacombe Lucien de la géopolitique, niveau Brevet avec mention : il y a ceci et en même temps il y a cela. Précisément, c’est là qu’il faut des idées simples.

Source

Prenons la question palestinienne – on dit « question » quand on veut laisser un problème irrésolu. En vertu d’un principe qu’on datera du Traité de Versailles, les Palestiniens ont droit à un État (ça a été voté en 1947, on oublie toujours de célébrer cette autre moitié de la bouteille). Toujours en vertu du même droit international, les frontières de cet État sont celles dites de 1949-1967. Et l’ONU ne cesse de rappeler depuis la Guerre des Six Jours dans chacune de ses résolutions (on ne les compte même plus) que la prédation et la conquête ne sauraient constituer un mode d’acquisition de territoires. Il faut donc que Tsahal se retire de « Judée » et de « Samarie » et que les colons fassent de même.

Voilà le droit, il dit le bon sens. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? psalmodiaient les Shadoks. Alors nos gouvernements ont décidé de se tirer une balle dans le pied en s’imposant un second objectif : la paix entre les belligérants. On n’avait pas demandé aux Kosovars une protestation d’amour éternel pour leurs voisins serbes, on ne demandera pas aux Québécois d’adopter comme hymne national le Rule Britannia. Pour la Palestine on veut faire deux choses en même temps, qu’on ne fait nulle par ailleurs, au nom d’un Orient supposé compliqué dans un monde qui ne demande pourtant qu’à être simple.

La paix contre les territoires : en français classique, ça s’appelle un piège à cons. C’est une perte de temps et une source de malheurs inutiles, on l’a revu à Gaza. Tout le monde sait que les Palestiniens auront un État dont les frontières sont déjà tracées au décimètre près – lorsque le Cadet visita Jérusalem il y a trente ans, les parpaings et les barbelés couraient encore dans la ville, et un véhicule blanc de l’ONU stationnait Porte de Jaffa. Sinon, le droit est mort. Ensuite, les Palestiniens feront ce qu’ils veulent de leur État, ça les regarde. La guerre est un attribut souverain étatique, ils l’auront, il n’y a aucune raison de les en priver, de faire ce chantage aux territoires qui n’a aucun sens. S’ils veulent en user contre leur puissant voisin, qui sera en état de légitime défense avec ses 350 avions de combat, ses 2 500 chars et ses 100 têtes nucléaires, tant pis pour eux.

Non, ce n’est pas l’Orient qui est compliqué, ni le monde incertain, c’est l’Occident qui ne sait plus faire simple. En même temps, tant pis pour lui.

Le Cadet

La géographie, ça sert à apprendre la guerre (Judde de Larivière)

La Vigie est très heureuse d’accueillir les propos d’un géographe qui nous donne un plaidoyer pour sa discipline, absolument nécessaire pour comprendre le monde et la stratégie, et encore la géopolitique qui en est la continuation. Malheureusement, poursuivant en cela les regrets d’Yves Lacoste en son temps (hommage lui est rendu au travers du titre de l’article), elle reste encore négligée dans les enseignements supérieurs initiaux ou de milieu de carrière. Ce n’est pas seulement dommage : c’est une erreur. Merci à B. Judde de Larivière de nous le rappeler. JDOK

Source

La défense intérieure passe par une connaissance de la terre et des hommes. (Brève apologie des sciences sociales)

Avant de faire réfléchir à la défense intérieure de la France, je voudrais rappeler le parcours d’un officier non-conformiste (termes utilisés par la bio officielle, sur la page de la Fondation Charles de Gaulle) entre les Première et Seconde guerres mondiales. De retour de captivité en Allemagne, il y a bientôt un siècle, le capitaine de Gaulle s’apprête à partir en Pologne. Comme conseiller militaire, il s’insère dans l’état-major d’un groupe d’armée, en marge de la guerre civile qui déchire l’ex-empire russe. Au bout de deux ans, il revient donner des cours d’histoire à Saint-Cyr, puis réussit le concours de l’École de Guerre (1922). Se succèdent ensuite les mois passés à Mayence, le Conseil Supérieur de la Guerre présidé par le maréchal Pétain (lui même ancien professeur à l’École de Guerre), la préparation des cours, la rédaction d’articles et de livres sur la Défense nationale. Le retour en unité (Trèves, Metz) n’empêche jamais par la suite l’officier de réfléchir à la stratégie française : au Levant ou en métropole. Continue reading « La géographie, ça sert à apprendre la guerre (Judde de Larivière) »

La Vigie n° 97 (20 juin 2018) : Kim-Trump : deux gagnants ? – Gouvernance : vers le syncrétisme – Vu de la Lorgnette : Aquarius

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Lettre n° 97,  La Vigie du  20 juin 2018

Kim-Trump : deux gagnants ?

Le récent sommet de Singapour entre les présidents Kim et Trump a résulté en une déclaration assez plate et peu engageante : pourtant, les deux protagonistes s’en sont montrés très satisfaits. Il ne s’agit pourtant pas d’un accord « gagnant-gagnant », puisqu’au fond chacun pense avoir dupé l’autre. En fait, au-delà de la question nucléaire (pourtant rien moins qu’anodine), le plus intéressant réside dans les arrière-pensées des deux dirigeants. Ils n’en ont dit mot et aucun commentateur n’a décrypté leurs vrais calculs. Ils sont bien plus subtils qu’on ne le croit.

Gouvernance : vers le syncrétisme

Pour sauver l’idée d’une gouvernance minimale de la planète, il va falloir introduire une dose de mixité dans les principes et valeurs qui l’administrent, notamment au plan régional car l’universel a toujours une couleur locale. Pour préserver les acquis des structures multilatérales anciennes qui périclitent (ONU, OTAN, UE), il va falloir s’attacher à identifier les facteurs de paix et de développement qu’elles portent. Pour y contribuer la France doit se désaligner.

 

Lorgnette :  Aquarius

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Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon (E. Hazane)

Après le sommet de Singapour entre MM. Trump et Kim, et avant que la prochaine Vigie ne revienne sur cette événement, il nous a paru utile de revenir sur la notion de « pays seuil » du nucléaire (militaire). La notion est fréquente, malaisée à définir même si beaucoup citent le Japon comme l’archétype de cette posture. Que signifie-t-elle ? en quoi la Corée du sud peut-elle s’accrocher à une telle approche ? Autant de réponses qu’Eric Hazane décrypte avec talent. Merci à lui. JDK

Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon

Comme le rappelait Igor Delanoe dans un récent article[1] « la zone Asie-Pacifique recèle une série de défis sécuritaires « durs » » parmi lesquels la « menace de nucléarisation des États de la région ». Elle est devenue l’un des probables points de pivotement internationaux des prochaines années. Depuis l’élection du président étasunien Trump fin 2016, les échanges verbaux et belliqueux avec Kim Jong-un ont dangereusement fait monter la pression sur la péninsule coréenne. Ni l’apparente détente observée depuis les Jeux Olympiques d’hiver de février 2018 à PyongChang en Corée du Sud ni la promesse d’un dialogue direct entre Donald Trump et Kim Jong-un ne semblent , à ce stade, empêcher la République démocratique de Corée de franchir rapidement le seuil de capacité nucléaire militaire.

source

Cet article interroge les conséquences directes que la possession d’armes balistiques porteuses d’engins nucléaires nord-coréennes pourrait avoir sur son voisinage notamment pour deux pays eux-mêmes potentiellement proches du seuil nucléaire militaire : la Corée du Sud et le Japon. Continue reading « Seuil nucléaire militaire en Asie-Pacifique : le cas de la Corée du Sud et du Japon (E. Hazane) »

Retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne : une injustice pour les Iraniens (A. Amir-Aslani)

A la suite de notre numéro 95 (lire ici gratuitement), nous sommes heureux d’accueillir Maître Ardavan Amir-Aslani qui est avocat d’affaires à Paris. Il a publié plusieurs livres sur l’Iran et le Moyen-Orient dont le dernier, De la Perse à l’Iran, 2500 ans d’histoire (L’Archipel, 2018).

Le 8 mai dernier, les États-Unis se sont retirés de l’accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne le 14 juillet 2015, une décision assortie du rétablissement de l’intégralité des sanctions levées, et de nouvelles sanctions à l’encontre des multinationales qui voudraient investir en Iran.

Source

Vu de Téhéran, cette décision constitue une injustice d’autant plus grande que l’Iran a toujours respecté ses engagements à la lettre. Ce point fut formellement confirmé par l’AIEA dans onze rapports successifs, et rappelé dès le 9 mai par son président Yukiya Amano. Continue reading « Retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne : une injustice pour les Iraniens (A. Amir-Aslani) »

La Vigie n° 96 – 6 juin 2018 : La revanche des profondeurs- Divorce à l’italienne – Vu de la Lorgnette : Le Maître Hassner

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Lettre n° 96,  La Vigie du 6 juin 2018



La revanche des profondeurs

Dans les crises, le fond des choses se fait voir. Ainsi aujourd’hui la  fragile gouvernance mondiale est affectée par le retour en force des identités collectives et des ressorts profonds des peuples qui reprennent la main sur des États illégitimes, des démocraties confisquées ou des systèmes qui négligent leurs intérêts ou leur poids réel. Ainsi en va-t-il en Europe, aux États-Unis, en Russie et en Chine. Quelles leçons en tirer pour la France?

 

Divorce à l’italienne

Les élections italiennes ne constituent pas une menace populiste, comme certains se plaisent à les réduire. Elles sont une alternance démocratique qui vient rompre avec sept ans de gouvernements « techniques », inspirés par les règles de l’UE, et qui n’ont pas donné de résultats satisfaisants, que ce soit sur le plan économique ou sur la question des migrants. A force de clamer qu’il n’y a pas d’autre politique, de dire que la politique ne sert  à rien devant la raison économique et technocratique, on affaiblit la démocratie. Or, les peuples ont leur mot à dire, que cela nous plaise ou non.

 

Lorgnette :  Le Maître Hassner

JDOK

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La vie est pleine de taxis – Le Cadet (n° 50)

Durant cinq ans, chaque mois de 2011 à 2016 (lien), le Cadet fut une sentinelle perspicace dont les billets accompagnèrent la Revue Défense Nationale. Il monte aujourd’hui à l’échelle pour scruter du haut de La Vigie un horizon incertain. Il a du style et de l’impertinence même s’il n’est pas Gascon. Il reviendra pétiller tous les mois. Merci à lui. JDOK.

Il est bien entendu que cette déclaration de guerre à l’Europe – car il s’agit de cela, pas simplement d’un problème de pesage de grains d’uranium enrichi même s’il y a chez eux une obsession iranienne comme il y eut une cubaine –, la France l’avait anticipée. Et les mamours sur la pelouse de la Maison Blanche n’étaient qu’un piège dans lequel les Américains sont tombés. Car aucune nation au monde n’a jamais accepté d’être traitée comme ils nous traitent, même du temps des colonies. C’est l’occasion rêvée, affranchissons-nous de l’Amérique !

Source

Aussi quand un think tank, dont les sympathies atlantistes revendiquées font passer l’ex-SFIO pour un repaire de castristes échevelés et chevelus, écrit : « L’Amérique ne se résume pas à Trump. L’Europe doit défendre l’Accord sur l’Iran sans couper les ponts avec les États-Unis », il n’a rien compris. Nous n’avons plus le choix, il faut nous couper un bras, nous aurons mis le temps pour comprendre – deux siècles – mais tout est prêt maintenant. A nous la liberté !

Décommander les négociations de traité de libre-échange atlantique ? On allait vous l’annoncer. Quitter la structure militaire de l’OTAN ? Ce n’est plus qu’une question de jours. Dénoncer les accords bilatéraux de défense et faire revenir nos Rafales opérant sur l’USS George H. Bush ? C’est comme si c’était fait. Rompre le contrat qui lie le MinDef à Microsoft, rendre les drones Reaper, cesser de sous-traiter les renseignements des DGSE/DGSI à Palantir ? On allait vous en informer. Surveiller les manœuvres de la French American Foundation dans les quartiers ? La Chancellerie planche en ce moment même sur la loi de 1936 sur les ligues. Ne pas donner à l’avenir le commandement d’un SNLE et les codes nucléaires à un Young Leader 2014 ? Ça tombe sous le sens. Et envoyer une nuit, sous prétexte d’une fumée suspecte, une caserne de pompiers détruire à la lance à incendie la structure de toile en trompe-l’œil érigée par la NSA sur le toit de l’ambassade avenue Gabriel ? Ah ça, on n’y avait pas pensé, mais on va sérieusement étudier la question.

Il faut dire que si un roi de France n’avait pas jadis pris en stop ces Américains, nous ne serions pas réduits à de telles déplaisantes extrémités. C’est vrai qu’ils sont rapidement passés sur le siège à côté du conducteur, puis ont d’autorité pris le volant, et toujours en nous faisant payer l’essence et l’assurance. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On se bouge, on descend, on fait du stop, on hèle un taxi – d’ailleurs la vie est pleine de taxis – voire on rentre chez nous à pied, en tous les cas on ne reste pas stupidement ceinturé à l’arrière dans le siège baquet des nourrissons. Et de grâce, on évite de prendre Uber. Y’a plus bon l’Amérique !

(Relire l’ensemble des billets du Cadet  : ici)

Le Cadet

Revue stratégique : la guerre du papier (J.-Ph. Immarigeon)

Revenons à la Revue Stratégique de Défense et de Sécurité Nationale d’octobre 2017 qui reste d’actualité puisqu’elle est censée cadrer la politique française pour les années à venir. Il serait intéressant de la confronter aux autres productions de ces derniers mois comme la National Defense Strategy, la National Security Strategy ou la Nuclear Posture Review, récents avatars des Papers et Reviews qui fleurissent depuis un quart de siècle de l’autre côté de l’Atlantique. Ceux qui lisent cette littérature se seront rappelés la vieille blague qui circulait jadis Place du Colonel Fabien : si L’Humanité est plus chère que la Pravda, c’est qu’il faut compter les frais de traduction.

source

Pour produire du papier, serait-il numérique, l’Amérique ne craint personne. La Revue Stratégique française entre dans ce qu’un officier allemand nommait en juin 1940, devant le spectacle d’un camion de notre état-major versé dans un fossé avec son chargement de rapports, « la guerre du papier ». Et comme à l’époque, la France la perd. (cliquez pour lire la suite) Continue reading « Revue stratégique : la guerre du papier (J.-Ph. Immarigeon) »

La Vigie n° 95 (gratuit) – 23 mai 2018 : Trump, l’Iran et l’impuissance européenne – L’impossible régulation – Vu de la Lorgnette : Populisme irakien

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Lettre n° 95,  La Vigie du  23 mai 2018

 

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Trump, l’Iran, l’Europe

La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien n’a surpris que les crédules. Il confirme une promesse de campagne et met en œuvre sa politique de remise en cause de l’état du monde. Elle a bien sûr des conséquences au Moyen-Orient et sur l’ordre nucléaire. Elle a surtout des effets économiques très profonds qui affectent d’abord les Européens. Ceux-ci sont à l’heure de vérité, s’apercevant que l’État voyou n’est pas celui qu’ils croyaient. Réagiront-ils avec fermeté ou démontreront-ils, encore une fois, leur impuissance ?

 

L’impossible régulation

La régulation nucléaire stratégique a mis du temps à s’établir dans le monde bipolaire de la guerre froide. La dérégulation a commencé à la fin de celle-ci avec la multipolarité, les tolérances et les exceptions et les truquages. Elle s’amplifie avec le retrait américain de l’accord iranien qui menace la sortie de l’impasse coréenne, ignore la nécessaire valorisation de l’électronucléaire, renvoie des pays à rassurer vers une prolifération nucléaire militaire rampante. Le désarmement nucléaire n’est pas pour demain.

Lorgnette :  Populisme irakien

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Divergences géopolitiques entre la France et l’Allemagne (P.-E. Thomann)

Nous accueillons aujourd’hui Pierre-Emmanuel Thomann, géopolitologue établi à Bruxelles mais grand spécialiste de l’Allemagne, à laquelle il a consacré sa thèse et un ouvrage de référence (Le couple franco-allemand et le projet européen, 2015). C’est donc avec sagacité qu’il observe les évolutions de la position géopolitique allemande à l’heure de la grande coalition mais aussi de Donald Trump, tout en s’interrogeant sur les vues françaises qui lui paraissent décalées par rapport au nouvel état des lieux. Nous le remercions vivement. JDOK.

 

Alors qu’une nouvelle coalition politique en Allemagne a reconduit Angela Merkel comme chancelière pour un quatrième mandat et qu’Emmanuel Macron s’est d’emblée placé sur une ligne européiste, il est utile de s’interroger sur les relations entre les deux pays selon l’angle géopolitique et les temps longs.

Source (Prix Charlemagne  une récompense prématurée)

L’évolution de la posture géopolitique allemande

L’Allemagne est sans doute au sommet de sa prospérité et de sa puissance depuis la Seconde Guerre mondiale et sa situation géopolitique n’a jamais été aussi avantageuse. Cette situation est susceptible désormais de se relativiser sous l’effet de la contestation de ses adversaires mais aussi de ses alliés vis à vis de sa position prépondérante dans l’UE. L’Allemagne deviendra de plus en plus un frein à des initiatives politiques d’envergure, en raison de ses divisions internes résultant de désaccords croissants sur ses priorités géopolitiques. À plus long terme, l’incertitude sur son orientation géopolitique va croître aussi. Continue reading « Divergences géopolitiques entre la France et l’Allemagne (P.-E. Thomann) »