N° 79 du 11 octobre 2017 : Le naval européen de défense | Nombre et masse | Dynamiter l’atome

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Le naval européen de défense

De l’Europe, on entend souvent parler : GAFA et amendes folles, CETA et compromis cachés, Brexit et négociations confuses, États membres distingués selon leur vertu démocratique ou financière, Conseil impuissant, Commission périmée et Parlement inconséquent … bref, on se préoccupe de mécanique institutionnelle. On entend moins parler de ses frontières floues, nationales ou collectives. Alors que les vieilles questions ouest-européennes (Irlande, Écosse, Catalogne) rejoignent les nouveaux clivages balkaniques (Kosovo) et ukrainiens (Crimée et Donbass) et alors que les migrations encagent la Méditerranée, on ignore la géopolitique des États et de l’UE. Au moment où l’Europe industrielle se réarticule (Renault, Fiat, Siemens), le Naval européen sort de l’ombre géoéconomique. L’accord STX/NavalGroup/Fincantieri dessine une nouvelle donne non seulement industrielle mais sécuritaire pour la France et l’Europe ; son potentiel géostratégique pourrait être conséquent. Explorons-le.  […]

Nombre et masse

Effectif des armées, objectif des 2 % de PIB : autant de critères quantitatifs qui ont animé le « débat » stratégique de ces derniers mois. Comme si la stratégie se réduisait à des nombres… Ils donnent pourtant l’occasion de réfléchir à l’articulation du nombre, de la masse et de la stratégie. En effet, en première approche, l’histoire de la guerre et donc de la stratégie peut être considérée, dans la longue durée, comme celle de la croissance continue des nombres mobilisés. Mais la modernité en modifie la donne. […]

Lorgnette :   Dynamiter l’atome

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La sécession catalane au prisme de l’histoire (TFN)

LA SÉCESSION CATALANE AU PRISME DE L’HISTOIRE DES ÉMIETTEMENTS POLITIQUES

Encore un billet de Th. Flichy de La Neuville, notre chroniqueur fétiche ! JDOK

La Catalogne après le référendum : "On est au bord de la guerre civile"

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Les derniers événements de Catalogne, tout comme la volonté de plusieurs pays d’Europe centrale de retrouver le contrôle de leurs frontières, ne sont pas sans rappeler un épisode historique analogue : celui de la grande crise du IIIe siècle qui ébranle l’Empire romain entre 235 et 284 après J-C. En un temps d’importante instabilité politique  (le règne des empereurs dure deux an et demi en moyenne et le Sénat a été réduit à une chambre d’enregistrement), la crise financière se conjugue aux migrations massives pour ébranler l’Empire. C’est alors que les deux provinces les plus exposées militairement font sécession. Il s’agit de la Syrie, soumise à la pression des Perses, qui s’émancipe sous la conduite de la Reine Zénobie. Celle-ci fonde l’Empire de Palmyre en Orient.

A l’autre bout de l’Empire, la Gaule – soumise aux invasions germaniques – se sépare elle aussi de Rome, sous la conduite du Général Postumus, qui crée l’Imperium Galliarum (260-274 ap. J-C). Ces tendances centrifuges s’expliquent par l’incapacité de la bureaucratie romaine de répondre aux nouveaux défis. Le troisième siècle romain, tout comme l’histoire des émiettements politiques – par exemple, celui des reyes de taïfas dans l’Espagne médiévale – nous invitent par conséquent à une réflexion prospective sur le positionnement des futures lignes de fracture en Europe. Une chose paraît probable en tout cas : si les velléités de sécession de la Catalogne avaient été combinées à une déviation des flux migratoires vers l’Espagne, celle-ci aurait déjà perdu une province à l’heure qu’il est.

Thomas Flichy de La Neuville

N° 78 27 septembre 2017 : La parole militaire | L’avenir de la Syrie | A la tribune de l’ONU

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

La parole militaire

On va traiter ici de choses sensibles qui concernent la société militaire et sa place unique dans les élites du pays : les anciennes questions de sa discipline, de son devoir de réserve, de sa loyauté républicaine, tout comme les nouvelles questions de son autocensure réflexe et de sa bien modeste contribution à la réflexion stratégique. Plus généralement, on va explorer la parole militaire. Le récent épisode qui a opposé le chef de l’État, chef des armées, au général, chef d’état-major des armées, justifiait d’en traiter en différé mais aussi sans fard. Dans l’institution militaire, aujourd’hui comme hier, il est tout aussi évident que la discipline est la force principale des armées, que cedant arma togae, mais aussi que la hiérarchie militaire s’enracine dans la loyauté et le respect de la parole donnée.  […]

L’avenir de la Syrie

Pour le premier numéro de La Vigie, en octobre 2014, nous évoquions à propos du Proche-Orient et tout particulièrement de la Syrie « une situation odieusement compliquée » au point que les règles habituelles avaient disparu : « Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis », titrions-nous. Trois ans plus tard, la situation s’est bien déliée et permet d’envisager la fin des combats, sinon le retour d’une forme de stabilité. Au point qu’on peut à nouveau parler d’avenir de la Syrie. Évolution militaire Depuis septembre 2015, comme nous le signalions (LV 26), les Russes sont à la manœuvre. Avec des moyens somme toute limités (voir la belle analyse de M. Goya), ils ont réussi à stabiliser le front, organiser les soutiens de Damas (Hezbollah, milices chiites de tout poil), prendre les contacts nécessaires pour retourner des acteurs influents. Le pays côtier a été maîtrisé, l’axe central dégagé, Alep et Palmyre repris, la liaison avec Deir-es-Zor rétablie, l’Euphrate a nouveau franchi (LV 64 Après l’EI).    […]

Lorgnette :   A la tribune de l’ONU

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Source   : Chaoyue Pan via Visualhunt.com / CC BY-NC-ND

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Bruit de fond nucléaire persistant

En cette fin de l’été, l’attention est monopolisée par la pression nucléaire nord-coréenne (et en arrière-plan la requête iranienne) dont l’interlocuteur principal est les États-Unis, première puissance nucléaire du monde. Mais au début de cet été, on se souvient de la démission du CEMA sur fonds de controverse budgétaire liée, entre autres, à la perspective d’investissements soutenus dus au renouvellement de notre panoplie nucléaire stratégique.

N’oublions jamais que la question nucléaire reste passionnelle et que d’Hiroshima à Fukushima en passant par Tchernobyl, elle mobilise autant les sciences que les consciences.

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D’où vient donc la réticence voire l’hostilité générale à l’exploitation de l’atome ? La réponse est bien identifiée : à sa première utilisation qui a été militaire et dramatique.   

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N° 77 – 13 septembre 2017 : L’impossible gouvernance globale | Tour d’horizon | Une 4ème année de La Vigie

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

L’impossible gouvernance globale

Syrie, Libye, Corée, trois grelots vigoureusement agités en cette fin d’été pour signifier le trouble du monde. Aucun accord des parties en conflit n’y est en vue, aucune formule n’a pu mettre d’accord les parrains de ces trois pays et aucune « solution juste et durable » n’a émané de la société internationale. Les crises s’y succèdent, les armes parlent, les peuples souffrent. Le désordre se perpétue. Car la planète est orpheline d’autorité. Et elle est bien mal gérée, à la fois par une société d’États hétéroclites et par des pouvoirs transversaux. Tous deux se partagent en aveugle la gouvernance des points chauds que les nécessités ou les passions des hommes nourrissent. Développons plus avant ce diagnostic esquissé sur notre site mi-février.  […]

Tour d’horizon post-estival

L’été est passé et vous a probablement permis de vous remettre des émotions de ce printemps où la surprise fut politique, comme nous le notions (LV 71, gratuit). Il est temps de faire le point, au début de l’année scolaire qui rythme nos activités : ce n’est  pas un hasard si le discours des ambassadeurs se tient fin août chaque année, permettant à la diplomatie française de faire le point. Nous aussi, faisons le point stratégique, ce qu’en termes militaires on désigne par tour d’horizon. L’Occident se cherche toujours. Débutons par le plus proche, c’est-à-dire cet Occident mal défini qu’on schématisera par l’addition de l’Europe et des États-Unis. En Europe, l’élection de M. Macron et la probable réélection de Mme Merkel semblent devoir contrebalancer le choc du Brexit. Tout laisse à penser qu’il fut salutaire, provoquant une prise de conscience qui relancerait l’Europe. Les choses ne nous paraissent pas aussi simples.    […]

Lorgnette :   Une quatrième année de La Vigie commence

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Source   :   ghislaine_m via VisualHunt.com / CC BY-NC-SA

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Jean-Vincent Holeindre, La ruse et la force : une autre histoire de la stratégie (fiche lecture)

Martine Cuttier, fidèle lectrice, nous envoie cette fiche de lecture de l’ouvrage de Jean-Vincent Holeindre, paru avant l’été. L’auteur est directeur scientifique de l’IRSEM depuis 2016, ce qui redouble l’intérêt pour son livre. Merci à elle. JDOK.

L’auteur étudie la guerre, « la plus extrême des violences politiques » à partir du double prisme de l’emploi de la force, source de mort et de désolation, et de l’ingéniosité humaine qu’est la ruse. Force et ruse, opposées et complémentaires, structurent les représentations de la guerre et de la stratégie dans l’aire occidentale. Il le montre en se plaçant du point de vue du temps long de l’histoire quant à  leur usage sur le plan de la stratégie et de la tactique. Afin d’en explorer la dialectique dans l’histoire de la stratégie, l’auteur fonde son analyse avec prudence sur la chronologie, plaçant son objet d’étude dans son environnement politique et social. Autre excellente méthode pour éviter les contresens. Continue reading « Jean-Vincent Holeindre, La ruse et la force : une autre histoire de la stratégie (fiche lecture) »

N° 76 – 30 août 2017 : Libye, l’horizon s’éclaircit | Questions atlantiques | Trump et l’Afghanistan

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Libye : l’horizon s’éclaircit

La Libye a brièvement occupé les manchettes en juillet, à l’occasion d’une rencontre organisée à Paris entre deux des principaux protagonistes de la scène politique libyenne. Un peu plus tard, les opérations de sauvetage en Méditerranée centrale ont également suscité l’attention, avec le code de bonne conduite imposé par les autorités italiennes aux ONG secourant les migrants. À terre comme en mer, on commence à deviner quelques éclaircies.  […]

Questions atlantiques

Couvrant à peu près le cinquième de la planète (par la surface et la population riveraine), largement ouvert sur les deux hémisphères, le théâtre atlantique a connu de fortes tensions stratégiques au XXe siècle pour la sûreté de la navigation dans sa partie nord. D’abord pour assurer le ravitaillement intensif de l’Europe pendant la Première Guerre mondiale, puis gagner la bataille de l’approvisionnement stratégique de l’Angleterre et de l’URSS pendant la Seconde ; enfin, pour garantir pendant la guerre froide les « reinforcement /replenishment », les ReRe, ce lien transatlantique vital pour la sécurité de l’Europe. À la fin de la guerre froide, la disparition de l’URSS lui a fait perdre son caractère essentiel et le centre de gravité stratégique de l’Atlantique s’est déplacé au Sud, vers l’ouvert de Gibraltar et les zones troublées du Golfe de Guinée.    […].

Lorgnette : Trump et l’Afghanistan

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Relations franco-thaïlandaises (P. Tran-Huu)

Pascal Tran-Huu, lecteur fidèle de La Vigie, nous fait parvenir ce texte. Mille mercis à lui. Suivant l’usage, nous lui attribuons un abonnement gratuit de six mois. Si vous aussi avez des textes stratégiques ou géopolitiques, n’hésitez pas à nous les envoyer. JDOK

On se souvient, qu’avant de s’appeler Thaïlande, ce pays s’appelait Siam. C’était, bien sûr, avant 1939.  Ce que l’on sait moins, c’est que le royaume fut l’un des premiers en Asie du Sud-Est à établir, au XVIIe siècle, des relations d’Etat à Etat avec les souverains européens dont Louis XIV.  C’est, du reste, à cette période que commence les relations entre la France et le Pays du Sourire, comme nous aimons à le surnommer.  Au cours de ces quelques lignes, je vais essayer de vous brosser l’histoire de nos relations avec le Royaume de Siam. Forcément imparfaite, cette relation ne se veut qu’une esquisse documentée…

 

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Le Cardinal de Retz, mots d’esprit pour temps de troubles (Th. F. de La neuville)

L’été est l’occasion de relire les classiques, ou tout simplement de les découvrir (voir la lecture faite de La Boétie dans égéa). Thomas Flichy de La Neuville, parrain fidèle de La Vigie, nous livre ici quelques leçons tirées du Cardinal de Retz, fameux mémorialiste du XVIIè siècle. Merci à lui. JDOK

Jean-François de Gondi se savait trop léger pour prétendre s’emparer du pouvoir. Cet agitateur professionnel nous a pourtant légué, au fil de ses Mémoires, quelques traits extraordinairement lucides sur la métamorphose d’un l’État en temps de guerre civile.

Le cardinal de Retz, 1613-1679 (portrait anonyme conservé au château de Blois). Photo © AFP

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L’une des caractéristiques de la Fronde fut en effet de mêler très étroitement la bataille judiciaire à celle des rues, et il ne fut pas rare de voir des robins abandonner soudainement le prétoire pour tirer l’épée. Ils n’étaient d’ailleurs pas seuls à se battre en un temps où l’on voyait des enfants de cinq et six ans avec les poignards à la main. C’étaient leurs propres mères qui les leur apportaient[1]

Ceci amène le cardinal de Retz à décrire crûment la déliquescence des pouvoirs publics : « Le dernier point de l’illusion en matière d’État, est une espèce de léthargie qui n’arrive jamais qu’après les grands symptômes. Le renversement des anciennes lois, l’anéantissement de ce milieu qu’elles ont posé entre les peuples et les rois, l’établissement de l’autorité purement et absolument despotique »[2].

Le mémorialiste en profite naturellement pour attaquer les actions d’intoxication du camp adverse, incarné par Mazarin, qui promit tout car il ne voulut rien tenir[3]. En effet, comme le grand secret de ceux qui entrent dans les emplois est de saisir d’abord l’imagination des hommes par une action de circonstance[4], les bruits les plus spectaculaires ne pourraient être qu’écrans de fumée. Le vieux Prince d’Orange disait que le moment où l’on recevait les plus grandes et les plus heureuses nouvelles était celui où il fallait redoubler son attention pour les petites[5].

Encore fallait il constituer une opposition solide au pouvoir royal, ce qui n’était pas le cas du Parlement de Paris sujet aux pressions comme aux divisions. Gondi se fait la réflexion qu’on a d’ordinaire plus de peine dans les partis, à vivre avec ceux qui en sont, qu’à agir contre ceux qui y sont opposés[6]. N’est on pas plus souvent dupé par la défiance que la confiance[7] ? Le cardinal de Retz se défie du clergé qui donne toujours l’exemple de la servitude, et la prêche sous le titre d’obéissance[8]. Enfonçant plus avant la pointe, il ajoute n’y a t’il rien de si juste à l’illusion que la piété [9]?

Cerné de toutes parts, il ne reste plus au coadjuteur de Paris que de se reposer sur des intelligences plus ternes que la sienne mais plus persévérantes : Brion avait fort peu d’esprit ; mais il avait beaucoup de routine, qui en beaucoup de choses supplée à l’esprit[10]. L’appui de ces travailleurs fidèles ne fut pas suffisant pour lui éviter son éloignement définitif de la Cour. D’où une réflexion ultime dont la profondeur fut creusée à la solitude : « Il y a des temps où la disgrâce est une manière de feu qui purifie toutes les mauvaises qualités et qui illumine toutes les bonnes »[11].

TFLN

[1] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 127

[2] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 90

[3] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 88

[4] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 58

[5] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 248

[6] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 138

[7] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 20

[8] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 66

[9] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 20

[10] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 42

[11] Cardinal de Retz, Mémoires, Paris, Librairie Garnier, 1934, p. 62

Corée du nord – Amérique : bluff nucléaire ?

L’escalade nucléaire entre la Corée du Nord et les États-Unis est aujourd’hui rhétorique. Cela est d’ailleurs conforme à la logique de la stratégie nucléaire qui donne une part belle aux discours et aux signaux. La plupart du temps, dans le cas de puissances nucléaires établies et reconnues comme telles, ces discours suffisent. Dans le cas de la Corée du Nord, l’ambiguïté de la reconnaissance pose problème et explique en grande partie les rodomontades que nous entendons. Le plus rationnel semble d’ailleurs Kim il Jun (il est loin d’être fou, contrairement à ce que racontent beaucoup de commentateurs candides), même si Donald Trump est lui aussi plus rationnel qu’on ne le dit, malgré son impulsivité.

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N° 74 & 75 – 2 août 2017 : Défense nationale | Guerre et État | Lectures d’été

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Défense nationale

Faisons le point en ce mitan de l’été, après les récents chambardements politiques à l’intérieur comme à l’extérieur mais avant une revue stratégique qui va recadrer la posture de défense de la France. Décidément, comme on l’a déclaré sans ambages il y a un an (cf. LV 48-49), rien ne sera plus vraiment comme avant. Voici ce qui balisait mi-2016 notre panorama de sécurité. Côté cour, attentats à répétition, état d’urgence, désarroi politique… ; côté jardin, afflux de réfugiés et reflux de l’EI, inversion syrienne et cristallisation turque, divisions libyennes et réplique malienne, Brexit, trouble de l’UE et tumulte américain… Un an plus tard, le climat général social a bien changé, la pratique politique aussi mais la précarité sécuritaire demeure  […]

La guerre et l’État

La récente passe d’armes entre le Président de la République et le CEMA a suscité bien des débats. Laissons de côté les commentaires de ceux des journalistes qui n’y connaissaient visiblement rien, ce qui ne les empêchait pas d’avoir un avis, la palme de l’odieux revenant à ce rédacteur en chef qui affirmait que si les militaires prenaient des risques, c’était leur métier et que la Nation n’avait pas à payer pour les protéger. La plupart des spécialistes sérieux pointaient l’importance de la défense, son intérêt pour la politique industrielle de la France, la montée des risques ou encore l’injustice ingrate qu’il y avait à profiter d’effectifs non syndicalisés pour faire des économies qu’on ne verrait dans aucun autre ministère. La guerre fait l’État Pour autant, ces arguments sont bien connus et force est de constater qu’ils ne fléchissent guère les décideurs :    […].

Lectures d’été : 17 idées de livres pour cet été

Sourceimage : Benjamin Godard Photography via VisualHunt / CC BY-NC-SA

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Au cœur des islams politiques (O. Kempf)

Et voici le petit dernier d’O. Kempf. Petit, il l’est assurément puisqu’il ne fait que 5 mm d’épaisseur ! 75 pages de lecture en tout et pour tout, pour un format poche : autant dire que vous pouvez le lire en deux heures et faire le tour de la question, de façon plus précise que les deux pages de votre banal hebdomadaire qui vous laisse toujours sur votre fin, mais pour le prix de ce même hebdomadaire (7,5 €). Et encore ne parlons-nous que du prix de la version papier, il vaut bien moins cher pour la version digitale….(4,49 €).

Au_coeur_islams_politiques_Couv.jpg

De quoi s’agit-il ? De dépasser le simple clivage sunnite / chiite auquel quelques observateurs simplistes ramènent ce qui se passe au Proche-Orient, mais aussi d’expliquer les différences entre Frères musulmans, salafistes, wahabites,djihadistes… ou encore les différentes écoles interprétatives de l’islam et comment elles se sont incarnées, fort différemment, à travers le monde… mais aussi de montrer l’histoire récente de cet islam politique depuis la chute de l’empire Ottoman… enfin d’évoquer les stratégies possibles de ces islams politiques qui sont bien au pluriel…

Disons le mot : un bref opuscule de géopolitique de l’islam…

La 4ème de couverture :  » Le surgissement brutal de l’islam politique apparaît comme une des grandes questions géopolitiques contemporaines. Pour en saisir l’envergure, Olivier Kempf montre d’abord que la seule distinction que l’on pose habituellement entre un islam « modéré » et un islam « radical » ne peut suffire à expliquer les crises actuelles que traverse l’islam politique – et notamment ses expressions les plus radicales et les plus violentes. C’est pourquoi Olivier Kempf s’attache à montrer que, contrairement aux apparences, la question de l’islam politique n’oppose pas d’abord l’islam aux autres civilisations, mais à l’islam lui-même. Aussi, après avoir dessiné les origines modernes des islams politiques, il décrit les évolutions apparues au XXIe siècle, avant de proposer une modélisation générale des islams politiques et de leurs stratégies associées. Olivier Kempf signe ici un ouvrage fondamental pour comprendre en profondeur les dilemmes et les défis auxquels font face les islams politiques aujourd’hui. « 

 

Vous pouvez l’acheter :

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– en version papier à la Fnac (surtout si vous soutenez les librairies réelles : voir aussi Decitre ou la Procure ou…)

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