L’attaque réciproque de l’Iran et d’ISraêl, au cours de ce mois d’avril, a été la première agression directe contre l’Etat hébreux depuis des décennies : un seuil d’escalade a été franchi. Mais il oppose deux puissances du seuil nucléaire : la grammaire classique de la dissuasion s’applique-t-elle toujours ?
Les découplages de l’Otan (LV 241)
L’entrée des premières troupes russes en Ukraine a incité les pays membres de l’OTAN à soutenir le pays envahi. Des voix européennes ont alors proclamé que l’Alliance se renforçait, preuves en étaient l’adhésion de la Suède et de la Finlande. Pour autant, des mécanismes de découplage (pas seulement transatlantique) sont à l’œuvre, menaçant sa pérennité.
Bilan hebdomadaire n° 86 du 28 avril 2024 (guerre d’Ukraine)
La Russie a repris ses avancées avec des cessions ukrainiennes localisées mais inquiétantes. Une course contre le temps est ouverte après le vote de l’aide américaine. La question des négociations revient dans l’actualité.
Source Pouletvolant (ici)
Continue reading « Bilan hebdomadaire n° 86 du 28 avril 2024 (guerre d’Ukraine) »
LV 240 : L’Inde au barycentre des jeux de puissance | Economie de guerre | Lorgnette : Junte à la peine
Lettre de La Vigie du 17 avril 2024
L’Inde au barycentre des jeux de puissance
Les évolutions du contexte stratégique, marquées par une importance croissante de l’Indopacifique, tendent à rendre à l’océan Indien une place centrale. L’Inde, seule puissance crédible de la région, en profite pour se positionner au barycentre du jeu des puissances, entre non-alignement et multi-alignement.
Pour lire l’article, cliquez ici
Économie de guerre
L’économie de guerre est revenue dans le discours public à la faveur de la guerre d’Ukraine. Pourtant, ce concept appartient à des circonstances historiques (le XXe siècle) fort éloignées de la situation actuelle du pays. Dès lors, pourquoi les autorités usent-elles de cette expression ?
Pour lire l’article, cliquez ici
Lorgnette : Junte à la peine
La junte birmane ne cesse d’essuyer des revers. Les insurgés Karen, ralliés au NUG (gouvernement d’unité nationale), viennent ainsi de prendre la ville de Myawaddy, plus important point de passage vers la Thaïlande. Depuis l’offensive lancée en octobre dernier, les opposants à la junte accumulent les succès. Si la junte conserve la maîtrise du ciel (grâce à l’appui russe), ses troupes au sol sont friables. Les défections se multiplient au point que la junte a décidé en février de recourir à la conscription, ce qui a aggravé les fuites de population. On estime ainsi que depuis trois ans et la fin du printemps démocratique birman, la population de 54 Mh compte près de 100.000 réfugiés et 1,6 M de déplacés.
Est-ce la fin ? Il est tôt pour le dire car pour l’instant, ce sont surtout les marges du pays qui sont prises par la rébellion, non le cœur du pays à l’ethnie birmane qui reste globalement sous le contrôle du régime. Celui-ci a peu de soutien mais beaucoup de ses voisins craignent, sans le dire, un chaos birman. La Chine, officiellement silencieuse (principe de non-ingérence), voit ainsi avec déplaisir l’alliance birmane péricliter : elle visait en effet développer un accès direct au golfe du Bengale.
JOVPN
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici) (ou ici pour la version anglaise), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo :
MEAphotogallery on VisualHunt.com
L’Inde au barycentre des jeux de puissance (LV 240)
Les évolutions du contexte stratégique, marquées par une importance croissante de l’Indopacifique, tendent à rendre à l’océan Indien une place centrale. L’Inde, seule puissance crédible de la région, en profite pour se positionner au barycentre du jeu des puissances, entre non-alignement et multi-alignement.
Economie de guerre (LV 240)
L’économie de guerre est revenue dans le discours public à la faveur de la guerre d’Ukraine. Pourtant, ce concept appartient à des circonstances historiques (le XXe siècle) fort éloignées de la situation actuelle du pays. Dès lors, pourquoi les autorités usent-elles de cette expression ?
La chute de la maison OTAN (J-Ph Immarigeon)
Contributeur régulier de La Vigie, maître Immarigeon nous livre ici son analyse de la situation stratégique européenne. Merci à lui. LV
L’OTAN souffle ses soixante-quinze bougies et le débat a repris sur l’Europe de la défense ou plutôt la défense de l’Europe, provoqué tout autant par la perspective d’une défaite de l’Ukraine et les menaces à l’encontre de membres de l’Union Européenne que par l’éventualité d’une réélection de Donald Trump. Mais le désengagement américain est déjà entamé comme le montrent le renvoi de Victoria Nuland du State Department et les réticences du Congrès à déverser des dizaines de nouveaux milliards de dollars dans le bac à sable ukrainien. L’Amérique a pris conscience du piège dans lequel son Drang nach Osten l’avait placée. Mais pour une alternative, il faut se contenter de déclamations qui tournent le dos à l’essence du projet européen.
Le piège du discours de la guerre
Continue reading « La chute de la maison OTAN (J-Ph Immarigeon) »
Bilan hebdomadaire n° 85 du 6 avril 2025 (guerre d’Ukraine)
Le front est globalement stable au cours de ce mois passé. La réélection de V. Poutine marque la dimension politique du conflit (mais aussi les attentats de Moscou).
Source : poulet volant (ici) Continue reading « Bilan hebdomadaire n° 85 du 6 avril 2025 (guerre d’Ukraine) »
LV 239 : Le long chemin tunisien | Où est le front ? | Lorgnette : Mornes J.O.
Lettre de La Vigie du 3 avril 2024
Le long chemin tunisien
Après une décennie perdue, la Tunisie qui fut à la pointe des révoltes arabes s’en est remis à Kaïs Saïed. Populiste préparant sa réélection à la fin de l’année, personne ne sait s’il a un plan ou s’il s’enfermera dans des certitudes sans projet. La France a oublié la Tunisie. Ce silence doit être mis à profit pour retisser des liens.
Pour lire l’article, cliquez ici
Où est le front ?
Curieusement, nos dirigeants nous expliquent que nos armées sont engagées sur le « flanc est ». Mais alors, si la zone entre le Cap Nord et le Caucase est le flanc, où est passé le front? Que cache ce non-sens géographique, tactique et doctrinal ? Par conséquent, ayons le courage de regarder le front en face.
Pour lire l’article, cliquez ici
Lorgnette : Mornes J.O.
Paris accueillera les Jeux Olympiques cet été et force est de constater que l’enchantement n’est pas au rendez-vous. Les plus anciens se souviennent de la bonne humeur et de la fierté qui entouraient les JO d’Albertville, en 1992. Rien de cela cette année. D’une part, la situation géopolitique ne rend pas l’atmosphère très optimiste et chacun pressent que les Jeux peuvent être l’occasion de graves perturbations, qu’il s’agisse de cyberattaques ou d’attentats.
Ensuite, la magie olympique a disparu et cette grande machine médiatique produit beaucoup de bruit mais pas forcément du rêve. L’amateurisme s’est tellement évanoui, la machine à fric est tant visible que personne ne croit vraiment au spectacle. Les tarifs annoncés sont fous, dans les stades comme dans les hôtels.
Enfin, les perturbations de la vie quotidienne sont déjà présentes et s’accélèrent. Les grands travaux de transport ne seront pas terminés et les autorités municipales, régionales voire nationales s’ingénient à décider des absurdités, encourageant les Parisiens et les Français à fuir la zone.
Avec une telle communication répulsive, comment voulez-vous que la fête commence ? Des JO à fuir ?
JOVPN
Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici) (ou ici pour la version anglaise), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.
Crédit photo : Gwenaël Piaser on VisualHunt.com
Le long chemin tunisien (LV 239)
Après une décennie perdue, la Tunisie qui fut à la pointe des révoltes arabes s’en est remis à Kaïs Saïed. Populiste préparant sa réélection à la fin de l’année, personne ne sait s’il a un plan ou s’il s’enfermera dans des certitudes sans projet. La France a oublié la Tunisie. Ce silence doit être mis à profit pour retisser des liens.
Où est le front ? (LV 239)
Curieusement, nos dirigeants nous expliquent que nos armées sont engagées sur le « flanc est ». Mais alors, si la zone entre le Cap Nord et le Caucase est le flanc, où est passé le front? Que cache ce non-sens géographique, tactique et doctrinal ? Par conséquent, ayons le courage de regarder le front en face.
Le RAP FEU ART en Ukraine (G Aubagnac)
Depuis que nous traitons de la guerre d’Ukraine, nous avons relancé la notion de RAPFEU (rapport de feu) qui vient compléter celle de RAPFOR (rapport de forces). Au début, en décembre 2022 (ici), nous ne savions pas très bien si la notion était usitée par nos anciens, notamment artilleurs. C’est pourquoi nous sommes très reconnaissants au Lieutenant-Colonel (ER) Aubagnac, ancien conservateur du musée de l’artillerie, de nous faire le point sur cette notion qui depuis s’est largement diffusée chez les analystes. La guerre d’Ukraine nous l’a fait redécouvrir. Merci à lui. LV.
Source photo ici
Le conflit en Ukraine a rappelé, depuis deux ans, quelques fondamentaux de l’art de la guerre connus depuis la motorisation du fait guerrier[1] et que les guerres périphériques menées par la France depuis 1962 avait fait en partie oublier[2]. L’infanterie est nécessaire pour tenir le terrain ; l’artillerie permet de conquérir ou de sauvegarder de grands espaces profonds ; les chars donnent de l’amplitude à la manœuvre ; le génie est nécessaire dans l’aménagement du terrain ; les transmissions rapides et sécurisés participent à la cohérence d’une ensemble complexe ; la maîtrise des airs donne de la liberté au sol ; la logistique est la reine des batailles. Et la quantité est aussi une qualité. Bien sûr il y a des nouveautés : le cyber et les drônes.
Le chef d’état-major de l’armée de terre, avec une grande honnêteté, vient de déclarer le 19 mars 2023 : « Les nouvelles formes de conflictualité s’ajoutent aux anciennes sans les remplacer : la guerre électronique n’est pas exclusive de corps-à-corps dans les tranchées ; les attaques cyber de duels d’artillerie ; les manipulations informationnelles de combats urbains maison par maison ; les missiles hypervéloces de frappes de drones à bas coût. » [3]
La guerre en Ukraine a aussi montré que nous étions encore très loin de l’emploi de l’artillerie et des consommations de munitions durant les deux guerres mondiales[4]. En effet, durant l’été 2023, il a fallu redécouvrir la question du nombre de canons et des approvisionnements en obus, domaine de l’artillerie sol-sol. Ce seul sujet va être traité ici dans un souci de vulgarisation même s’il faudrait pour être exhaustif traiter la question des missiles et des roquettes qui permettent de prendre en compte la profondeur du champ de bataille, y compris les arrières et les lignes logistiques mais dont l’emploi relève parfois plus du registre politique que strictement militaire.